Airbag In&Motion fin et suite !

chapichapo
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Fin de l’expérimentation In&Motion …

L’expérimentation In&Motion s’est terminée fin 2018 pour les 500 motards dotés depuis plus d’un an du gilet de pré-série. In&Motion nous a proposé d’acquérir la version de série à des conditions avantageuses. Pour ma part, j’ai décliné la proposition, après une longue hésitation. Au moment de choisir, il ne nous a pas été possible de voir cette version de série, même si des informations nous ont été communiquées sur les évolutions réalisées, dont certaines étaient le résultat de nos retours. Toutefois, je n’exclus pas du tout de changer d’avis d’ici quelque temps !

Revenu à une dorsale indépendante « niveau 2 » classique, je dois avouer que le sentiment de sécurité est moindre. Mais je me méfie du sentiment de sécurité, qui peut nous inciter à prendre plus de risque finalement.

… et suite avec Ixon !

Comme vous le savez probablement (voir Motomag d’avril 2019 par exemple), la version de série est commercialisée par Ixon, autre société française qui avait déjà intégré l’airbag In&Motion dans les combinaisons de plusieurs pilotes de GP. Le gilet Ixon est désormais visible en magasin, et a été exposé (avec démos) dans plusieurs lieux dont le dernier salon moto de Lyon.

On achète le gilet (400 €) et on loue le boitier électronique (12 € / mois, hors options). Je ne développe pas, votre revendeur pourra vous expliquer tout cela.

2019, le décollage de l’airbag moto ?

Motomag en parle, la Mutuelle des Motards proposera au cours du printemps aux jeunes motards une aide pour s’équiper du gilet airbag Ixon. Le 2 avril 2019, le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, a signé  une charte de partenariat avec neuf partenaires pour lancer le « Plan airbag ». Une initiative qui suit une campagne publicitaire avant les dernières fêtes de fin d’année, avec l’idée qu’un gilet airbag puisse faire un beau cadeau de noël.

Pour autant, Emmanuel Barbe le répète régulièrement, il ne s’agit pas d’aller vers un gilet airbag obligatoire, mais d’accroitre son taux d’utilisation, qui reste aujourd’hui marginal.

Ces initiatives arrivent lors de la période de lancement du gilet Ixon, et ce n’est peut-être pas un hasard, car ce gilet apporte de vraies nouveautés. Elles peuvent amener plus de motards à adopter ce type d’équipement malgré son coût (moins cher que beaucoup de pots adaptables, il faut le rappeler …).

Fin du blog

Voilà donc la fin de ce blog dédié à l’expérimentation du gilet In&Motion. Continuez à vous informer sur ce sujet avec Motomag, roulez, prenez plaisir à moto et restez prudents, même bien équipés !

Amicalement,

Bruno

Airbag In&motion, épisode 3

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La société française In&motion a confié à 500 motards européens un gilet airbag de présérie afin de recueillir les avis en utilisation réelle et ainsi finaliser son produit en vue d’une commercialisation en 2018. Etant un de ces motards, je relate dans ce blog mes impressions sur cette expérience. Si vous avez manqué le début, voir les épisodes 1 et 2.

Airbag et Manx Classic TT, le choc des cultures !

Une Paton au Classic TT

Une Paton au Classic TT à l’Ile de Man

Mon road-trip estival m’a amené fin août sur l’Ile de Man pour le Manx Classic TT et le Manx Grand Prix (MGP). Le Classic TT, c’est la version « vintage » du célèbre Tourist Trophy, qui lui, se déroule début juin. Ce sont donc des machines anciennes qui empruntent le circuit routier de 60 km et 260 virages, avec des pilotes ayant souvent aussi un âge bien avancé, mais aussi des tops pilotes du TT comme Michaël Dunlop ou Bruce Anstey. On est donc dans un univers mécanique traditionnel, loin des assistances électroniques désormais présentes sur les machines modernes. Pour autant, un airbag est loin d’être incongru dans cet environnement, car les risques de blessure en cas de chute sont très élevés.

Le MGP, c’est le passage obligé pour les « newcomers », en moderne cette fois, avant de pouvoir accéder au TT de juin. On retrouve donc des machines récentes, et ça roule très fort pour les meilleurs, Michaël Evans en particulier.

Au Manx GP, l'airbag reste le plus souvent au bord de la route ...

Au Manx GP, l’airbag reste le plus souvent au bord de la route …

Je n’ai pas vu de pilotes avec des airbags, mais il est vrai qu’une solution intégrée dans une combinaison n’est pas forcément visible. Je pense malgré tout que le taux d’équipement en airbag est faible.

Quelques pilotes français sont présents, comme Thimothée Monot ou Nicolas Pautet, avec qui nous avons pu discuter longuement suite à son abandon sur problème technique à Glen Helen où nous regardions la course MGP Senior. Très intéressant de comprendre la démarche et la gestion des risques de Nicolas, c’est tout le contraire de l’improvisation et de la prise de risque inconsidérée.

Long way road

L’ile de Man, c’est en mer d’Irlande, il faut déjà se rendre sur la côte ouest de l’Angleterre, à  Heysham, pour prendre le ferry, soit 850 km depuis Paris avec une traversée de la manche par le shuttle. Largement le temps d’apprécier (ou pas!) le fait d’avoir le gilet In&motion sur le dos. J’ai longuement hésité sur mon équipement : veste textile 3 en 1 pratique et aérée ou blouson cuir avec son beau look vintage, cruel dilemme ! Finalement, ce sera la veste textile, plus polyvalente, dans ces contrées souvent humides.

En roulant, même après une longue journée, le gilet n’est pas du tout gênant, on sent juste sa présence, cela a d’ailleurs un côté rassurant. A l’arrêt ou à basse vitesse avec des températures élevées (si, si, c’est possible en Angleterre), l’ouverture des aérations de ma veste a suffi pour rendre la situation tout à fait supportable.

L’autonomie annoncée est de 20 heures en continu. A l’usage, on doit recharger au soir du 2ème jour, pour des journées de roulage complètes, en ayant éteint le système lors de la pause du midi. Reste qu’en roulant, on ne sait pas quand le système va s’éteindre faute de batterie, mais des évolutions sont en cours d’étude sur ce point.

En mode touriste

Pause à l'Ile de Man

Pause à l’Ile de Man

Une fois arrivé à destination, on est en mode touriste, avec des petits trajets et de nombreux arrêts au cours de la journée. C’est dans ces conditions que ce type d’équipement se fait sentir, car se promener à pied dans un village avec le gilet et la veste devient pesant, dans tous les sens du terme. Et dans ces conditions, on peut vite avoir chaud. Reste donc la solution de retirer le gilet (après avoir retiré la veste), de l’éteindre,  de le mettre dans une valise ou un top-case, pour autant qu’on en ait et qu’il reste de la place. Ce n’est pas forcement le cas en itinérant à deux. Autre solution, utiliser un grand câble antivol passé avec la veste.

Cette problématique n’est pas exclusive au gilet, simplement, il s’ajoute à la liste des équipements qu’un motard raisonnablement équipé porte sur lui pour rouler, et risque de devoir porter aussi en ballade pédestre pour une visite : casque, bottes, veste / blouson, pantalon peu aéré, gants.

500 motards sur les routes

Les 500 motards « insiders » de l’expérimentation In&motion ont, comme moi, profité de l’été pour sillonner les routes. Nous approchons les 500 000 km cumulés, enregistrés par les gilets et remontés à In&motion via internet.

Et si jusqu’en juin, il n’y avait pas eu de chute, nous en sommes désormais à 8, avec 5 déclenchements d’airbag. Pourquoi pas 8 ? Parce que 3 chutes ont eu lieu à l’arrêt ou quasi arrêt, et c’est un choix de paramétrage du fabriquant, afin d’éviter des déclenchements inutiles : imaginez, vous vous asseyez un peu brutalement avec votre gilet sur une chaise, et paf, l’airbag se déclenche. Il y a donc un compromis nécessaire à trouver.

Concernant les 5 déclenchements, difficile de dire dans quelle mesure le gilet a limité les blessures. Toujours est-il qu’il n’y a pas de blessure grave touchant les vertèbres par exemple.

On ne compte pas la chute de Jonas Folger au grand prix de Silverstone en août, qui a dû sauter de sa moto à près de 300 km/h suite à une défaillance de frein. Il est équipé de la version « piste » du système In&motion, intégrée dans sa combinaison. Il s’en est d’ailleurs bien sorti, vu la chute.

Enfin, pour ma part, toujours pas de déclenchement, et j’avoue ne pas être pressé de savoir l’effet que cela fait !

A suivre …

Je ferai un point le mois prochain sur le marché et l’usage en général de l’airbag à moto,  sur ma perception et mon avis après quelques mois d’utilisation. Suis-je désormais acheteur ? (je sais, je vous l’ai déjà dit le mois dernier, mais pour de vrai, ce sera le mois prochain !)

En attendant, pour les plus curieux, je vous invite à consulter le résultat de l’enquête sur l’airbag en 2 & 3 roues réalisée par 2-roues Lab’, le laboratoire de la Mutuelle des Motards. Lisez aussi le très intéressant dossier « Airbag » rédigé par  Yannick Leverd dans Motomag n° 326 (avril 2016) : règlementation, techniques, essais, perspectives, tout est passé au crible ! Le gilet In&motion ne faisait pas parti des tests, n’étant pas encore disponible.

Protégez-vous !

Rendez-vous donc le mois prochain , et comme l’indique ce panneau de l’Ace Cafe à Londres, protégez-vous !

Airbag In&motion, épisode 2 : ressenti lors des roulages à moto

chapichapo
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Le mois dernier, je vous avais parlé de In&motion, de l’expérimentation du gilet airbag par les Insiders et livré mes premières impressions  en statique. Pour ce deuxième épisode, nous allons découvrir plus en détail ce gilet airbag et mon ressenti lors des premiers roulages. Souvenez-vous qu’il s’agit d’un modèle de présérie, les remontées des Insiders servent à corriger et améliorer le produit dont la commercialisation est prévue en 2018. Il ne s’agit donc pas d’un test comme le fait si bien Yannick Leverd dans Motomag, ni un publi-reportage, mais une restitution sur cette originale démarche et mes impressions. C’est parti !

Un gilet en marche

Contrairement à d’autres modèles concurrents, le gilet In&motion se porte donc sous la veste ou le blouson. Pour In&motion, un gilet sous la veste est plus près des zones à protéger et ainsi plus efficace. Il est aussi plus discret, même avec un renflement dans le dos, et n’altère donc que modérément le look de la motarde ou du motard. On le sait, c’est important, y compris pour moi, et ce n’est pas le moindre des freins à l’adoption de ce type d’équipement (avec le prix). Par contre, il faut le caser sous son vêtement, ce qui parait délicat avec un blouson cuir ajusté. On va voir cela plus loin.

Zones de gonflage du gilet In&motion (image In&motion)

Zones de gonflage du gilet (image In&motion)

Les zones de gonflage couvrent la nuque, le thorax, la colonne vertébrale et l’abdomen (voir visuel sur site In&motion) . Le volume moyen est de 15 litres, en fonction de la taille du gilet.

Le temps de gonflage de l’airbag est annoncé à 0,1 s (temps à compter de la détection de situation anormale, en principe, avant un choc corporel).

Le gilet pèse environ 1,8 kg, à comparer avec ma dorsale BMW habituelle qui pèse 1 kg (mesures sur ma balance de cuisine).

Module In&box

Module In&box, d’une taille comparable à un smartphone

Le gilet étant autonome (non relié à la moto), il a donc nécessairement une électronique embarquée et une batterie : c’est l’In&box, module clipsé sur la dorsale.

Il dispose d’un interrupteur On-Off, accessible uniquement lorsque l’In&box est déclipsé de la dorsale. Il restera donc en général sur On. On éteindra complètement l’In&box avec cet interrupteur si on transporte le gilet dans le coffre d’une voiture par exemple, afin d’éviter un déclenchement malencontreux.

Un bouton, accessible celui-ci, sert au quotidien : double appui pour le démarrer, idem pour la mise en veille. Autre solution, laisser le système se mettre en veille (5 minutes sans mouvement), il se réactivera au 1er mouvement. 3 leds  indiquent : le fonctionnement du système, le GPS, la batterie, vert si OK, rouge sinon. Lors de l’habillage à l’intérieur, le GPS est logiquement rouge, il passera vert une fois dehors.

L’autonomie est en principe de 20 heures en continu. Je n’ai pas encore vérifié, ce sera pour plus tard. Pour recharger, on déclipse l’In&box, et on le charge comme son téléphone (même connecteur). Voyant batterie bleu durant la charge, vert lorsque la batterie est chargée.

A noter que la réception GPS n’est pas indispensable au déclenchement de l’airbag, ce serait problématique dans un tunnel par exemple, même s’il existe des algorithmes permettant de palier la perte du signal . Il sert à la collecte de données, utiles pour l’analyse post-accident, qu’il y ait eu déclenchement ou non.

En route

Allez, j’enfile le gilet, je remonte la fermeture éclair, je mets la veste, je ferme, et là, interrogation, ai-je allumé l’ In&box ? Déshabillage pour constater que non, j’avais gardé mes habitudes de l’ancienne dorsale. Double appui sur le bouton de la box, vérification du voyant de charge, OK, rhabillage. Bon, ça va venir, il faut se roder. Toutefois, cela met en évidence une piste  d’amélioration : on a les voyants dans le dos, on ne sait donc pas si tout est OK, sauf à se déshabiller. Ce point a été remonté par les Insiders, on va laisser à In&motion le temps d’y travailler, et je vous tiendrai informé des évolutions à venir.

Chaude double peau…

Nous avons connu des journées bien chaudes en juin, j’ai pu donc voir si c’était supportable dans ces conditions. En roulant avec ma veste textile 3 en 1, débarrassée de ses 2 doublures, et en ouvrant les aérations devant et derrière, on bénéficie de la ventilation, même si elle est freinée par le gilet. Bon, c’est sûr, passé 30° à l’arrêt, on a bien chaud, ce qui serait de toute manière le cas sans le gilet.

J’ai fait des trajets travail (je suis un commuter, souvenez-vous des leçons d’anglais du 1er épisode) et de petites ballades. Pas encore de longues heures de roulage, cela va venir avec un prochain grand voyage. Toujours est-il qu’en roulant, le gilet se fait oublier, pas de gêne particulière, un avis dans l’ensemble partagé par les Insiders. Je n’ai pas fait de zèle, pas de chute, donc. Le gilet non plus, pas de déclenchement intempestif à déplorer !

Cuir avec gilet In&motionAvec mon blouson cuir, il y a moins de place, mais ça rentre. Bon, on est en été, pas de doublure et t-shirt, on verra à l’automne lorsqu’il faudra se couvrir plus.

La dorsale du gilet dépasse au bas du blouson, c’était aussi le cas avec  ma dorsale « traditionnelle », que je n’utilisait d’ailleurs pas avec le blouson pour cette raison (je mettais une dorsale dans l’emplacement prévu du blouson).

Cuir avec gilet In&motion

Le look en prend aussi un coup avec le renflement dorsal, mais beaucoup moins qu’avec un gilet porté par-dessus. Si votre blouson est très ajusté, au point que vous ne puissiez pas mettre plus épais qu’un t-shirt même en hiver, alors, c’est certain, vous ne pourrez pas mettre le gilet.

Descendu de la moto, le gilet se fait plus pesant, en particulier en marchant, il « tire » un peu dans le dos. On sera donc content de l’enlever, ce qui permet à ce moment de le mettre en veille pour préserver la batterie. Le gilet entre sans problème dans mon top-case (Givi 45 litres) ou une valise latérale. Ceci dit, un top-case n’est pas un coffre fort, et vu le prix de ce genre d’équipement, ce n’est peut-être pas à faire partout …

Démarche participative

In&motion a créé un  groupe fermé Facebook, afin que les Insiders puissent échanger leurs impressions, et aussi poser leurs questions. C’est Anne-Laure de In&motion qui se charge de répondre, et de capitaliser les questions  et réponses dans un document. Nous pouvons aussi les contacter par mail et un questionnaire est régulièrement soumis aux Insiders. Cette démarche participative est utile pour In&motion et pour nous-mêmes. En effet, cela pousse à avoir une réflexion approfondie sur ce type d’équipement pour ceux qui, comme moi, n’en avaient pas déjà (la grande majorité). D’où de nombreux débats entre Insiders.

Un gilet qui cause

En plus des causeries sur Facebook et autres mails, ce qui intéresse In&motion, c’est ce que chaque gilet va leur dire. Pour cela, on a dû installer une application sur ordinateur (pas encore disponible sur smartphone). Une fois par semaine (tant que possible), on retire l’In&box du gilet, on la branche via le câble USB et on lance successivement 2 modules permettant de récupérer les données puis de les envoyer à In&motion pour analyse. D’après la start-up, ces données permettent d’améliorer de manière continue l’algorithme, même si In&motion le considère déjà à un niveau commercialisable. Quant à nous, pas question de voir ou récupérer ces données, mais In&motion décrit dans le manuel les strictes utilisations des données collectées. On n’est pas inquiet vu qu’on respecte tous scrupuleusement les limitations de vitesse, mais bon …
L’application permet aussi de mettre à jour l’In&box.

Suivez-nous !

Vous pouvez voir sur le site In&motion le nombre de km parcourus par les Insiders, le GPS du gilet fournissant ces informations . A l’instant, nous en sommes à 254 400 km. In&motion espère 1 millions de km, soit 2000 km par Insider . Avec les vacances d’été, nous allons faire monter le compteur, et pour ma part, les 2000 km vont rapidement  être dépassés !

Je vous donne rendez-vous début septembre, avec mes impressions après un long voyage et cette question (et je l’espère, des réponses !) : suis-je maintenant prêt à acheter ce type d’équipement, et celui-ci en particulier ?

Bonnes vacances aux vacanciers, bon courage aux travailleurs et faites vous plaisir à moto !

Bruno

In&motion : la moto en mode 3.0


Motoculture

Etant un des 500 motards retenus pour tester le gilet airbag de In&motion, je vais partager avec vous cette expérience durant les prochains mois. Pour commencer, quelques explications.

In&motion : la french tech from Annecy
In&motion est une start-up de la pépinière d’entreprise Galileo, à Chavanod, du côté d’Annecy (Haute-Savoie). Elle travaille depuis 3 ans au développement de solutions d’airbag pour le ski (avec l’équipe de France de ski-cross), pour l’équitation et, plus récemment, pour la moto.

In&motion équipe actuellement quelques pilotes de MotoGP, dont Jonas Folger chez Tech3, en partenariat avec Ixon pour les combinaisons, autre marque française comme son nom ne l’indique pas. In&motion et Ixon, c’est « french David » contre les Goliath italiens que sont Dainese et Alpinestar. Pas de complexe pour les frenchies, d’ailleurs In&motion a été doublement primée au dernier CES de Las Vegas, le salon de la high tech le plus en vu au monde.

Vous l’avez compris, on est dans l’entreprise innovante avec son vocabulaire inventif (et anglais, c’est une future « world company » !) et ses pratiques décalées. Il va falloir donc vous mettre à jour, car c’est la moto 2.0 (3.0 ?) dont il est question.

Le gilet airbag In&motion

In&motion a conçu un gilet airbag autonome (sans liaison avec la moto), à porter sous la veste ou le blouson, comme une dorsale classique. Il dispose d’un module électronique détachable, l’In&box intégrant un GPS et une batterie rechargeable via un port micro USB (tel. portable).

Hors fonctionnement de l’airbag (batterie vide par exemple), le gilet fait office de dorsale homologuée niveau 1. Une évolution pour une classification en niveau 2 est en cours d’étude.
Je reviendrai plus longuement par la suite la description du gilet et son fonctionnement, en attendant, vous pouvez avoir un aperçu sur le site internet du fabricant.

The European Insiders (les testeurs européens)
Fin 2016, In&motion a lancé une campagne auprès de la communauté motarde européenne pour sélectionner, parmi les 10000 candidats, 500 motards testeurs, pardon, « insiders ». Un gilet de présérie est prêté à chaque motard, pour une durée de 6 mois environ. La méthode est innovante et probablement assez coûteuse, bien qu’on ne nous paye pas !

Tester un airbag, est-ce une bonne idée ?
Passée la joie d’avoir été choisi, le doute a commencé à s’installer en moi, durant les semaines d’attente. Finalement, est-ce une bonne idée de tester un gilet airbag de présérie ? Ne va-t-il pas se déclencher lorsque je vais éternuer ou passer sur un dos d’âne ? A contrario, si je m’en prend une bonne (ou mauvaise), va-t-il bien se déclencher ? Et puis, ils attendent quoi de moi ? Que je chute ou que j’emplafonne un bus pour voir si l’airbag fonctionne bien ?

Objectifs de la campagne
Les réponses à ces questions existentielles (ben oui, quoi, c’est ma vie qui est en jeu), je vais les avoir lors de la remise du gilet, pour ma part, fin juin aux JNMM à Fontainebleau, où In&motion avait un stand.

Il ne s’agit pas de tester l’efficacité ou la fiabilité du déclenchement de l’airbag : l’entreprise dit avoir atteint le niveau nécessaire pour une commercialisation. L’objectif est de recueillir l’avis des insiders sur l’usage : facilité, confort, contraintes, améliorations souhaitées.

Bien sûr, en cas de chute, le comportement de l’airbag sera analysé attentivement, mais, encore une fois, les testeurs n’ont pas été choisis pour leur propension à chuter, mais pour avoir un large panel d’utilisateurs. On a donc des débutants et des confirmés, des commuters (ceux qui font des trajets boulot quotidiens), des grands voyageurs, sur tous types de 2-roues motorisés (2RM). La restriction est sur l’usage : routier uniquement pour le moment, pas de tout-terrain ni de piste dans la phase de test, car les algorithmes de déclenchement sont différents pour ces usages.

Protocole de test
Il n’y a pas d’engagement à rouler tous les jours avec (encore moins à chuter !), mais l’intérêt est de l’utiliser le plus souvent possible dans différentes situations. Les instructions et précautions d’usages ont bien été précisées à la remise du gilet.
Une application à installer sur un PC ou un Mac permet à In&motion de récupérer les données du module à des fins d’analyse. L’équipe In&motion a mis en place plusieurs moyens de communication avec la communauté des Insiders, notamment un groupe fermé Facebook. On y reviendra prochainement.

Premières impressions
Après cette longue introduction, voici mes premières impressions. Le gilet est bien ajusté (il y a plusieurs tailles), et même si on sent le poids dans le dos, ce n’est pas gênant de prime abord. On verra plus tard après de longues ballades. Enfiler le gilet n’est pas plus contraignant que de mettre ma dorsale habituelle sous ma veste textile.

Certes, cela n’améliore pas mon look, avec un côté tortue ninja, même si le gilet n’est pas très épais. Avec mon blouson cuir, je ne portais pas la dorsale séparée, car elle dépasse du blouson, j’utilisais une dorsale dans l’emplacement prévu. Je sais, c’est moins bien, mais bon, des fois, le look prime …

J’ai donc enlevé cette dorsale, mis le gilet et le blouson. Finalement, bien que ce dernier soit plus ajusté que la veste, ça rentre et je ne suis pas mort étouffé. C’est d’ailleurs ce que rapportent les insiders dans le groupe Facebook, ceux qui ont des blousons cuirs utilisent le gilet sans problème. On verra, là aussi, à l’usage.

Rendez-vous dans un mois, avec les premières impressions en roulage, d’autres informations sur le gilet et sur la communauté des Insiders.

Pour en savoir plus sur In&motion : https://www.inemotion.com/fr/airbagrevolution/