Le retour du printemps – Entre Yamanashi et Izu


alban

Après ses plus de 300 000km, le vaillant moteur de la FJR de James avait finalement décidé de prendre sa retraite. Mais, James ne s’est pas laissé faire et s’est mis en quête d’un nouveau moteur. Finalement, victime d’un vendeur malhonnête, il s’est retrouvé avec un moteur pour la version automatique de la FJR, lui nécessitant de faire tout un tas de modification dont la technicité m’échappe. Après des longs mois passé avec sa Djebel, il a réussi finalement à remettre sa FJR en état.

De son côté, Rob s’est séparé de sa CBR250 au profil de la toute nouvelle MT09-Tracer après s’être décidé à passer son permis pour les plus de 400cc. Une moto qui me tenterais franchement bien !

Il fallait donc sortir ces « nouvelles » Yamaha le temps d’un week-end. Ainsi, le rendez-vous était fixé, le samedi matin à Ebina sur l’autoroute. Alors que la météo annonçait du beau temps, c’est plutôt dans la brume et sous une fine pluie que l’exploration de Yamanashi à commencé.

Ce fut même de la neige, encore présente à certains endroits, sur le bas coté, qui rappelait que l’hiver n’était pas si lointain… Puis, le temps s’est arrangé et, le soleil à commencé à pointer timidement.

L’occasion pour moi de m’arrêter à de nombreuse reprises pour photographier le paysage et ma moto… on s’y attache et c’est difficile de réaliser que je vais bientôt la vendre. Alors, tout prétexte est bon pour immortaliser le moment.

On commence enfin à voir des journées plus longue, bon prétexte pour faire plus de kilomètres. Car rouler la nuit avec toutes les biches qui prennent plaisir à traverser la route juste au moment ou l’on y arrive, c’est loin d’être agréable. Surtout qu’au Japon, les stations service sont très souvent non automatique et ferment donc tôt, ce qui peut donner quelques frayeurs au moment de passer sur la réserve, toujours en quête du breuvage favori de nos belles…

En fin de journée, arrivés près du lac Motosu (https://goo.gl/maps/EHiyO), le temps s’est de nouveau couvert. Lorsque le ciel est dégagé, on peut y voir une vue imprenable sur le Mont Fuji, même vue que celle représentée sur le billet de 1000 yens. Mais, cette atmosphère est tout aussi belle, lorsque l’on a déjà eu la chance d’admirer le Fuji depuis ce lieu. On y retrouverais presque un air d’Ecosse.

Finalement, nous terminons cette journée par un bon festin pour manger une des spécialités locale, un mélange de nouilles, de soupe et des légumes, le tout bouilli dans un grand bol, autrefois cuisiné dans les casques des soldats, suivant la légende en tout cas…

Au cours de ce repas, décision est prise de se retrouver le lendemain pour une balade à Izu cette fois. Il faut bien que Rob termine de roder sa MT09 Tracer après tout ! La météo annonce alors 18 degrés, aucun prétexte pour ne pas remettre ça !

On se retrouve alors, un peu plus tard cette fois, la balade de la veille nécessitant ferme repos, en quête de Izu. La météo n’a cette fois ci pas menti, le temps est chaud, et le soleil est bien présent. Si bien qu’après la Izu Skyline, il m’est nécessaire de m’arrêter pour ne laisser qu’un t-shirt sous le blouson !

Vidéo de la Izu Skyline à voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=YUbbiS8-kF0

J’ai finalement perdu le groupe à ce moment là, nous étant mal compris sur le rendez-vous. Sachant que nous devions retrouver d’autres amis au South Café, un restaurant sympathique à Shimoda, je me suis donc mis en route vers ce lieu, en évitant autant que possible la cote est, franchement pas très palpitante à cause de trafic important. Quelques points de passage placés sur le GPS puis, en route !

J’arrive finalement au South Café (https://goo.gl/maps/I9poi) et retrouve comme prévu mes compagnons de route. Puis, alors que certains décident de rentrer sur Tokyo après ce repas, je continue la route avec Rob et James pour faire la route cote ouest, toujours aussi belle…

Puis, le soleil commence à se coucher, la nuit arrive, c’est l’occasion d’un dernier arrêt en bord de mer pour profiter de la vue, avant de prendre l’autoroute pour rejoindre nos demeure respectives et profiter d’un bon sommeil, après ces 1000km. La MT09-Tracer est fin prête pour sa première révision !

Album complet de la balade disponible ici : https://www.flickr.com/photos/68494115@N02/sets/72157651082152219/

Shuto-ko je ne te hais point


alban

C’est généralement étrange d’aimer l’autoroute dans le monde motard. Tout du moins, c’est l’idée que je m’en fais. Du peu que j’ai roulé dans notre beau pays, j’ai vraiment adoré nos nationales et départementales mais, pas vraiment « profité » de l’autoroute. D’aussi loin que je me souvienne, c’était souvent bourré de panneaux publicitaires et de large lignes droites… Mais, je me méfie des souvenirs. J’ai tout de même un bon souvenir du tunnel de l’A86, celui réservé aux voitures, qui avait son aspect piste de décollage pour vaisseau spatial, caractéristique qui m’avait fait pardonne son prix, ce jour ayant suivi le GPS perdu dans la région et pris par erreur.

Mais, au Japon, nous ne sommes pas en reste. Ok, j’avoue, j’ai un faible pour les autoroutes, surtout de nuit. Le fait d’avoir fait un Iron Butt récemment n’y est pas étranger non plus. L’autoroute a plusieurs magies. Celle d’être dans un monde parallèle, car oui, vous y êtes coupés du monde tout en ayant la possibilité d’y vivre en autarcie avec bouffe et douche (pour les plus propres d’entre nous !) et essence. Si budget illimité vous aviez, vous pourriez survivre dans ce monde parallèle. Et une journée d’Iron Butt sur ce type de trace n’est pas sans rappelle les capsules hôtels nippons… Effectivement, ces capsules hôtels, hôtels proposant des couchettes agencées comme des bibliothèques à humains, proposent tout ce qui est nécessaire pour la survie, de l’hygiène à la bouffe. Et pour les fumeurs, vous pouvez même vous acheter vos clopes, tout comme sur l’autoroute nippone d’ailleurs !

Il y a beaucoup à dire sur les autoroutes au Japon. J’avais commencé la rédaction d’un article sur cet Iron Butt au Japon, pour finalement ne pas avoir l’endurance de le finir ! Quel paradoxe… Alors, tachons de terminer celui-ci.

En France, nous avons des numéros pour nos autoroutes, à l’exception de certaines (Autoroute du Soleil, Autoroute de Normandie…). Au Japon, point de numéro, que des noms ! J’avoue qu’au début, j’étais étonne par les Japonais qui me demandaient quelle autoroute j’avais prise. Finalement, ma mémoire fait qu’aujourd’hui, je trouve ça bien plus facile à mémoriser et je suis étonné lorsque des amis me parle de tel ou tel numéro de route nationale ou départementale.

Mais, la différence ne s’arrête pas là. Les autoroutes au Japon sont très souvent sinueuses. De plus, il y a bien souvent que deux ou trois voies de circulation et, sans avoir mesure, j’ai l’impression qu’elles sont plus étroites qu’en France. Enfin, point de panneau publicitaire. Tout ça fait, qu’à vitesse moins élevée, on se fait bien plus plaisir.

Ah mais, je parle de vitesse, parlons en… la vitesse sur autoroute au Japon est limitée à… Diable mais, en en ayant parlé avec un Japonais, j’ai réussi à le coller sur le sujet ! Ok 80km/h, dans la tête des Japonais, 100km/h et dans la pratique 110, 120… Je vous vois venir, radar police… Eh bien, sachez mes amis que c’est un des mystères que je n’ai pas réussit à résoudre. Car, il y a bien des radars automatiques, la plupart du temps, pour les plaques avant, il y a bien des radars embarqués (j’en ai fait les frais). Mais, il règne dans ce pays, à la fois une forme de tolérance et d’intolérance. Personne ne roule a 80km/h sur autoroute, on trouve des Japonais qui croient que c’est 100km/h, on trouve des sections de 4 voies limitées à 50km/h et…. non. ça passe.

Alors, la limite de vitesse au Japon est culturelle. Vous suivez le groupe, vous ne serez pas en marge de celui-ci, vous ne chopperez pas de prune. (il faut savoir que je parle des limites de vitesse sur autoroute là… sur nationales c’est généralement… 60KM/H OUI !).

Mais, revenons en à ce sujet initial. Oui, j’aime cette autoroute. Je ne sais vraiment pourquoi mais, au fil du temps, j’ai tenté d’en isoler quelques éléments :

  • Le tracé de ces autoroutes. Comme je l’ai dit plus tôt, moins soporifiques que nos autoroutes en France.
  • La limite de vitesse pas tendue du string. Et la tolérance presque zéro. Je suis rentre en France en décembre dernier. J’ai cherché un ami a l’aéroport à 5h du matin. Donc aucun camion pour masquer les panneaux de vitesse. ET BORDEL ! J’étais perdu. Ca passait de 90km/h a 110, a 130 puis 70 puis 110. Finalement, j’ai roulé à 80 tout du long, au cruise control, fatigué par cette fumisterie, préférant regarder la route que chercher un malheureux rappel et préférant emmerder le peu de monde derrière. C’est fatiguant ça et franchement, non on n’y prend aucun plaisir.

Enfin, restons côté Japon.

  • Le fait que ces autoroutes soient très souvent en hauteur. Au Japon (j’imagine du fait des séimes), les autoroutes sont très très souvent… des ponts ! J’adore les ponts. En plus d’être des éléments du génie civil magnifiques, ils offrent une belle perspective sur l’environnement.
  • Souvent, les routes secondaires sont horribles. Aucun paysage, plein de feu. Nous avons les ronds points en France. Eh bien, bénissez les. Ceux-ci vous évitent les feux. Car je vous promets, si vous voulez lancer une entreprise d’ampoule verte, rouge et orange, venez au Japon. C’est insupportable, si bien qu’en été, en plus de faire une chaleur écrasante, on est vite tenté par la petite tenue. Après tout le risque est-il de rouler comme un malade pour chopper un peu d’air entre deux feux sous son cuir ou de rouler tranquille avec les cuisses à l’air ? Attention, loin de moi l’idée d’engager qui que ce soit à rouler sans protection mais, la question mérite d’être posée, la solution sans protection à le malheur d’être terriblement tentante.

« Alors !« , qu’il me dit, « mais parle nous de ta Shuto-ko !, c’est le titre de ton article ! » Il y a beaucoup à dire sur les autoroutes, nous n’en ferons pas le tour mais, la Shuto-ko est une autoroute métropolitaine. Traduisez périphérique parisien. Ah oui mais, payante et… chère (980yens soit environ 9 / 10 euros). Pourtant, je n’en ai pas les moyens mais, je la prends souvent tant je l’aime.

La Shuto-ko est plus d’ailleurs que le péripherique. Il s’agit d’un véritable réseau, Donc, prenons toutes les autoroutes environnant Paris (désole, je ne souviens que de l’A86… et le reste j’ai peur de me tromper, j’ai une mauvaise mémoire des nombres). Et vous avez la Shuto-ko.

La magie quand t’es fauché, c’est de rester sur cette autoroute en bouclant dessus, le tout, grâce aux connexions entre ses différentes branches. Nous avons la C1 et la C2 (Circular Road 1 et 2), bon plan pour boucler facilement. Mais, cherchez les routes 1, 2, 3… en étoile c’est aussi un challenge. Cherchez à boucler dessus, à l’aveugle, en cherchant le panneau qui te refait boucler sur les C1 et C2 pour être sur de se refaire un tour de manège gratuit. La B n’est certainement pas à négliger tant elle est légendaire !
Bref, il y a quantité de moyens de boucler sur cette autoroute métropolitaine. C’est d’ailleurs ce que James a fait en réalisant un Iron Butt sur cette autoroute. Sachant la moyenne qu’il faut tenir sur 24h, je suis franchement admiratif de cette performance sur un tracé pareil. Autant réaliser un Iron Butt comme je l’ai fait n’était pas de tout repos mais, pas extra-ordinaire, autant, la Shuto-ko réserve toujours son côte d’imprévus. Mais, une fois prise en main, cette autoroute peut se réveler franchement sympathique, voyage dans metropolis à moto, la route passant entre les buildings et dans les tréfonds de la mégalopole, par l’intermédiaire de tunnel tel des boyaux, organes vivant de cette cité de béton.

Et pour ceux qui en veulent encore plus, allez voir du côte d’Osaka.

Credit: https://www.flickr.com/photos/caribb/3999053116/

Bref, si vous venez au Japon, ne faites pas l’erreur de prendre à tout prix  les routes nationales pour rejoindre les belles routes, sous prétexte que l’autoroute c’est chiant. Vous aurez vite fait de haïr le Japon à mauvais titre, et, essayez certaines de ces autoroutes, particulièrement métropolitaines surtout la nuit (et la Chugoku, au sud de Honshu, de jour cette fois), et surtout si vous aimez la science fiction !

Pour finir, une petite vidéo de nuit, la qualité est désastreuse mais…

Shuto-ko by night

NB: Une grande partie de ce réseau métropolitain est interdit aux moto transportant un passager. Plus d’infos ici: http://www.shutoko.jp/use/restriction/bike/