La baisse de vitesse à 80 km/h, une mascarade supplémentaire.


alban

Soyons sérieux, baisser la vitesse à 80km/h est franchement une bonne idée ! En effet, en ces temps de crise permanente, alors que le nombre d’amende pour excès de vitesse est en baisse, c’est une bonne solution afin de doper les rentrées d’argent en capitalisant sur les usagers de la route rendus encore un peu plus proche d’être hors la loi.

Mais, il semble que je me méprenne. La vraie raison, celle expliquée par notre premier ministre est, la sécurité… Autant, pour la raison budgétaire, il était facile de prouver les motivations et l’efficacité d’une telle mesure, cela va demander un peu plus de travail pour tenter de justifier cela sous la bannière de la sécurité.

Comme le gouvernement n’a pas jugé bon de faire ce travail, tentons de le faire à leur place pour justifier cette nouvelle mesure, « pour le bien » des usagers de la route.

Une petite analyse, franco française

Le nombre d’accidents de la route a indéniablement augmenté en 2014, 2015 et 2016 comparé à l’année précédente et par rapport à 2013 [1]. Cependant, cette donnée à elle seule est-elle pertinente ?

Il faut aussi garder à l’esprit que l’on compare l’ensemble de la mortalité routière et non celle qui ne se limite qu’aux routes hors agglomération et hors autoroutes. Cependant, il nous est possible d’extraire cette information depuis 2005 grâce aux rapports détaillés de la sécurité routière.

Tués hors agglomeration Tués autoroute Évolution hors agglomération Évolution autoroute Total Évolution totale

2005

3 330

324

5 318

2006

3 067

296

-263

-28

4 709

-609

2007

2 988

273

-79

-23

4 620

-89

2008

2 806

234

-182

-39

4 275

-345

2009

2 796

225

-10

-9

4 273

-2

2010

2 621

238

-175

13

3 992

-281

2011

2 597

270

-24

32

3 963

-29

2012

2 403

223

-194

-47

3 653

-310

2013

2180

261

-223

38

3 427

-226

2014

2274

248

94

-13

3 557

130

2015

2269

300

-5

52

3 616

59

2016

2317

271

48

-29

3 655

39

On peut observer une augmentation ou une « baisse de la baisse » ces trois dernières années, rapporté à l’année précédente de la mortalité hors agglomération hors autoroute. Cependant, ces chiffres sont rapportés à l’année n-1. Si maintenant, on compare les chiffres de 2014, 2015 et 2016 aux années précédentes, on peut se demander si 2013 n’a pas été une année exceptionnelle. Il faudrait pour cela lisser les statistiques annelles et les comparer à une moyenne sur les années précédentes pour éviter de tomber dans ce biais. Tout n’est pas aussi simple n’est-ce pas ? Et ça n’est pas fini.

Une loi statistique élémentaire veut que plus l’on parcourt de kilomètres, plus la chance d’avoir un accident augmente. Or, ces données ne sont pas mises en regard du nombre de kilomètres parcourus dans leur présentation qui nous en est faite. Il est certes difficile d’évaluer le nombre de kilomètres parcourus, mais, une estimation est donnée par la sécurité routière [1]. Malheureusement, impossible de se focaliser uniquement sur la fatalité hors agglomérations hors autoroutes puisque nous n’avons accès qu’a des chiffres globaux. Toutefois, cela permet d’observer plusieurs informations intéressantes.

Année

Personnes décédées
sur le coup
ou dans les
30 jours  après l’accident *

Milliards véh.km

T30j/milliard de véhxKm

2005

5 318

554

10

2006

4 709

555

8,5

2007

4 620

562

8,2

2008

4 275

553

7,7

2009

4 273

552

7,7

2010

3 992

560

7,1

2011

3 963

565

7,0

2012

3 653

564

6,5

2013

3 268

568

5,8

2014

3 384

572

5,9

2015

3 461

585

5,9

2016

3 477

600

5,8

* de 1952 à 2004 : estimation du nombre de personnes tuées à 30 jours à partir du nombre des personnes tuées à 6 et 3 jours, par application d’un coefficient majorateur (données non citées visible en réference).

On peut effectivement constater que 2013 a connu une belle diminution de la mortalité par milliard de kilomètres parcourus. Mais, hormis cette baisse spectaculaire en 2013, la fatalité routière en 2016 est retombée au niveau de 2013 et qui plus est a fortement baissé comparer aux année pré 2013 !

Alors, si catastrophique que ça cette augmentation ? Rapporté à la distance parcourue, il s’agirait plutôt d’une stagnation, voir, d’une baisse par rapport aux années pré 2013. Mais, c’est beaucoup moins sensationnel.

Au final, nous n’avons toujours pas répondu à la question fatidique, l’utilité de la baisse de vitesse. Le but de la présentation de ces chiffres n’a pas pour objet de confirmer ou de contester cette mesure puisque pas encore mise en place. Cette présentation n’a que pour but de présenter sous un angle différent les chiffres alarmistes présentés par le gouvernement ainsi que de garder un esprit critique quant aux chiffres qui pourront nous être présentés un an après, dans l’hypothèse où cette mesure passerait.

L’exemple Allemand

Il est amusant de voir que l’on nous ressert à toutes les sauces l’incroyable exemple allemand sur un fond d’économie et de dynamisme français moribond. Mais si, voyez, l’Allemagne s’en sort si bien ! Appliquons donc le même modèle en France ! Pourtant, alors que cet exemple est discutable dans une perspective économique, en matière de sécurité routière, en ne s’en tenant qu’aux chiffres, il est possible, non pas de tirer une conclusion définitive, mais, d’estimer la validité d’une assertion – en l’occurrence – la baisse de vitesse sur les nationales est-elle pertinente en matière de sécurité ?

Etonnamment, nos politiques sont moins enclins à nous comparer aux autres pays en matière de sécurité routière liée aux limites de vitesse qu’en matière de politique d’emploi. Cela est regrettable car les exemples sont nombreux. D’ailleurs, le site de la sécurité routière semble frileux sur le sujet puisque nous avons le droit à un laconique argumentaire concernant les sections sans limites sur autoroute allemande et concernant la vitesse de 100km/h hors agglomération [3]. Sans parler de l’erreur entre le titre et le corps de la page puisque le titre mentionne 90km/h là où la vitesse hors agglomération est bel et bien de 100km/h comme indiqué dans le corps. Il n’a aucune mention de la proportion de ces fameuses zones à 70 vis-à-vis des portions à 100. Et, il s’agit par ailleurs de l’illustration même de la bêtise française à tout passer à 80. En effet, en Allemagne, la vitesse réglementée est adaptée à la situation, du propre aveu du site de la sécurité routière, alors que l’on veut imposer en France une limite aveugle de 80 km/h partout.

Pourtant, l’exemple de l’Allemagne n’est pas le seul. Prenons les pays Européens où la vitesse est limitée à plus de 90km/h hors agglomération [4].

  • Allemagne 100 km/h
  • Autriche 100 km/h
  • Royaume-Uni 97 km/h (60 mi/h)

Pour l’autre extrême, je prendrai un exemple que je connais avec le Japon ou la vitesse sur autoroute est limitée de 100 km/h et hors agglomération, à 60 km/h.

Observons maintenant la mortalité par milliard de véhicules kilomètre [5] [6].

Autriche Allemagne Royaume-Uni Japon France

1990

32.0 19.7 12.8 23.2 25.7

2000

15.0 11.3 7.4 13.4 15.1

2010

7.3 5.2 3.8 8.0 7.1

2014

5.4 4.6 3.6 6.2 5.9

2015

5.8 4.6 3.4 6.7 5.9

Tout à coup, il est plus difficile de faire une corrélation simple entre vitesse limite et accidentologie…

D’autres pistes

Et si la mortalité routière était parfois due à l’état des routes, qui se dégrade [2] en France ? Concernant les statistiques de la sécurité routière de l’accidentologie, il y a bien notion d’état de la surface de la chaussée… Mais, il ne s’agit pas du même critère puisqu’il recense les accidents suivant le corps recouvrant la chaussée avec les critères suivants :

  • Normale
  • Mouillée
  • Flaques
  • Inondée
  • Enneigée
  • Boue
  • Verglacée
  • Corps gras
  • Autre
  • Indéterminé

Rien concernant l’état matériel de la chaussée… Dommage.

Pour revenir à l’argumentaire de la sécurité routière, une baisse de la vitesse signifie une baisse des distances de freinage… Certes. Sauf que l’on oublie bien vite que lorsque l’on roule à 90, on se fait régulièrement suivre de très près par le chauffard du coin trop peu enclin à dépasser. Alors qu’en sera-t-il pour les 80 ? Le chauffard du coin n’aura que faire de la limite et suivra certainement d’encore plus près. Il suffit de rouler un peu et de regarder ses rétroviseurs pour s’en apercevoir. Car la baisse de la distance d’arrêt ne changera pas grand-chose concernant l’impact inévitable dans de telles situations. Il s’agirait peut-être de faire respecter ces distances de sécurité avant de s’intéresser aux distances de freinage qui ne changeront strictement rien si la distance de sécurité n’est pas respectée en premier lieu.

L’éducation est aussi un bon axe de travail. La mortalité du deux roues est particulièrement élevée par rapport à leur nombre en circulation. Là ou on ne se trouve qu’en face de tôle froissée dans le cas d’un véhicule plus lourd, on arrive très vite à une fatalité dans le cas du deux roues. D’autre part, les éléments comme les distances de sécurité ou l’état de la chaussée sont d’autant plus cruciaux. Je ne parlerais même pas de l’absence de clignotants qui semble la grande oubliée de la sécurité routière depuis longtemps. Car en abordant ces sujets, on se rend compte qu’il a une prise de conscience de l’importance de ces éléments, prise de conscience qui devrait avoir lieu lors de la formation au permis de conduire… Un exemple frappant de cette rare prise de conscience et l’observation de l’absence du clignotant en sortie de rond-point. Le deux-roues qui sort du rond-point et qui se fait renverser par le véhicule à sa gauche n’ayant pas mis son clignotant est particulièrement parlant. Pourquoi mettre un clignotant lorsqu’une voiture n’aurait pas eu la place de passer pour sortir ? Car la route se partage, principe un peu oublié par la formation.

La liberté, une des devises bien vite oubliée

La restriction permanente, sous prétexte de terrorisme, de non politiquement correct ou de principe de précaution abusif nous fait peu à peu oublier le risque, nous confine petit à petit dans une bulle où la vie perd son gout, où la liberté ne devient peu à peu plus qu’un concept, une idée, et perd de sa chair, de sa réalité.

Et alors qu’on nous promet sécurité, l’oubli de l’éventualité du risque rend plus réel encore le risque et promet pour le futur, une restriction plus forte encore de nos libertés. On oublie toute notion de proportion, de rapport entre les risques, d’échelle, ne laissant place qu’a l’excès d’émotion due au sensationnalisme et à la crainte perpétuelle d’un risque hypothétique.

Petites banalités

En vrac, ceux qui roulent en excès de vitesse rouleront en excès de vitesse, ceux qui roulent sans permis rouleront sans permis (et sans assurance), ceux qui ne mettent pas leurs clignotants ne mettront pas leurs clignotants, ceux qui ne respectent pas leur distance de sécurité ne respecterons pas leur distance de sécurité.

Il existe des tas de solutions pour améliorer la sécurité routière. Solutions réclamées depuis des années, mais, ignorées…

Sources :

[1] http://www.securite-routiere.gouv.fr/la-securite-routiere/l-observatoire-national-interministeriel-de-la-securite-routiere/series-statistiques
[2] http://www.ledauphine.com/france-monde/2017/03/09/mauvais-etat-des-routes-en-france-l-etat-epingle
[3] http://www.securite-routiere.gouv.fr/en-parler-agir/info-intox/vitesse/en-allemagne-la-vitesse-est-limitee-a-90-km-h-sur-le-reseau-secondaire-et-on-observe-moins-d-accidents-et-de-deces.-vrai-ou-faux
[4] https://www.legipermis.com/blog/2015/05/05/les-limitations-de-vitesse-en-europe-et-dans-le-monde/
[5] https://ec.europa.eu/transport/road_safety/sites/roadsafety/files/pdf/observatory/historical_evol.pdf
[6] http://dx.doi.org/10.1787/irtad-2017-en

Retour sur Tokyo


alban

J’ai quitté Jun sachant que nous n’allions pas nous voir pendant un moment… Il s’agit de mes derniers moments au Japon au moins pour les trois années à venir. Il me reste toutefois pas mal de bitume devant moi de prévu avant de quitter ces routes merveilleuses et tout ces amis.

Ainsi, je repars vers Tokyo avant un dernier grand voyage sur place pour ensuite abandonner ma moto chérie et prendre l’avion. L’ami chez qui je squatte ce dernier moi me demande si je peux revenir un jour plus tard. C’est donc l’occasion de prendre ce jour pour rejoindre une route un peu spéciale.

27 avril 2015

Mais, entre temps, je reprend la direction du lac Biwa que je n’avais pas eu l’occasion d’admirer étant arrivé de nuit et ayant privilégié les tunnels plutôt que les routes pleines de biches. Avant ça, il y a la traversée de la région d’Hyōgo et de Kyoto avec ses routes bordées de forêts.

Puis, dans ces paysages vallonnés, on se retrouve en bord de lacs et de rivières. Passage de cols…

J’avais discuté avec James avant mon départ voulant rouler sur la péninsule de Kii. J’avais finalement du laisser tomber l’idée mais, je savais James sur les routes pour rejoindre Kii discutant sur Facebook et suivant son activité et les photos postées lorsque j’avais accès à du Wifi. Je lui avais envoyé mes road books et fait quelques remarques sur ceux-ci après être passé sur leurs routes (surtout après avoir failli manger l’asphalte sur une épingle à cheveux avec du sable 🙂 ).

Ces petites routes d’Hyōgo et de Kyoto sont assez désertes. On y ressent réellement la nature sauvage à certains endroits, seul la route est là pour nous rappeler que l’homme y est passé. J’y reviendrai plus tard d’ailleurs. Mais, au détour d’une de ces routes, je vois débouler en face de moi une moto avec des LED bleues sur la fourche… Le cerveau se met en marche et dis à la conscience, « tu as déjà vu ça quelque part ». Puis les yeux captent une FJR bordeaux… Non, vraiment ? Non, c’est impossible… Si je reconnais le casque et le blouson. SI SI ! C’est bien James au milieu de nulle part. Je klaxonne une fois que nous nous sommes croisés comme un dingue, je m’arrête et lui m’a aussi remarqué.

C’est l’heure du « fuck the destiny » ! Lui non plus n’en revient pas. Les deux motos les plus sales du Japon réunies au beau milieu de nulle part… C’est l’occasion d’une bonne tranche de discussion entre deux ermites. On s’échange nos points de camping. Il me passe les coordonnées d’un endroit de rêve pour camper me montrant des photos du lieu, j’enregistre ça dans le GPS et nous repartons finalement chacun de notre côté.

Le hasard fait bien les choses, mon GPS m’ordonne de tourner à gauche quelques centaines de mètres plus loin. Nous ne nous serions alors pas croisé quelques minutes plus tard.

Je continue ma route sur les bords du lac Biwa passant quelques routes majestueuses pour privilégier des nationales afin de gagner du temps pour cette fois profiter un peu du lac avant la tombée de la nuit.

Et mes sacrifices ne furent pas vains… S’offre à moi une vue magestieuse sur ce lac, bordé par une route de toute beauté et déserte.

Je ne peux une fois de plus m’empêcher de m’arrêter puis de redémarrer pour admirer ce couché de soleil sur le Biwa-ko… Il est encore tôt mais la nuit tombe et je dois encore chercher un endroit pour camper. M’étant alors dérouté de mon road-book pour atteindre le lendemain la fameuse route que je voulais voir avant mon départ, je suis dans le flou complet. Mais, cela change-t-il de mon habitude campant finalement plus souvent à des endroits non prévu sur mon itinéraire initial…

C’est finalement sur la péninsule que je trouve péniblement à proximité d’un parking un endroit convenable pour planter la tente. Bière, collation et GPS pour repérer la route du lendemain.

28 avril 2015

Avant de partir, je passe en ville pour tenter d’acheter une carte mémoire pour mon appareil photo. Mais, la simple course se transforme en grosse frayeur. Après un petit déjeuné à la superette, je m’arrête sur le parking d’un magasin, rentre et on me dit qu’il n’ouvre qu’une demi heure plus tard. Pas de soucis, c’est l’occasion d’aller refaire le plein d’essence. Au moment de payer mon plein, plus moyen de mettre la main sur mon portefeuille… Il me reste heureusement 3000 yens, suffisant pour payer les quelques 2200 yens d’essence. Mais, où est ce satané portefeuille ?

Le stress monte, je reviens à la superette, rien, au magasin rien… Je tourne en rond cherchant une solution. J’ai un plein d’essence soit 250km, une carte de télépéage et 800 yens, le tout à plus de 500km de Tokyo et sans téléphone portable. Je suis aussi accessoirement sans carte de résident et sans permis de conduire. Le stress continue à monter, je tourne en rond quand quelqu’un vient à moi me demandant si je m’appelle Alban. Même pas le temps de faire marcher la matière grise, je me demande pourquoi cette question et lui répond oui. L’homme me dit qu’il a trouvé mon portefeuille. Joie, joie ! Il a même essayé de joindre l’un des numéros inscrits sur l’une des cartes de visites stockée dedans. Je le remercie chaleureusement. C’est finalement le bonheur du jour.

Je choisi de continuer sur des petites routes et d’éviter l’autoroute principalement pour limiter les frais. Mais comment puis-je faire une erreur pareille après un bout de temps passé à faire de la moto au Japon… Je m’explique, pour atteindre cette fameuse route, il me faut traverser de nombreuses zones urbaines et périurbaines. Il n’y a alors rien de pire que de rouler sur ce type de routes, d’une part d’une beauté toute relative et surtout, oui surtout, bourrées de feu tricolores qui en plus sont volontairement désynchronisés. Quand on n’a pas préparé son road book, c’est l’option la plus logique dans ce Alors, après un sacré bout de temps gâché dans cette galère, je me décide enfin à prendre l’autoroute, clairement plus jolie et agréable pour arriver tout prêt de cette route.

Et là, c’est finalement l’extase… J’en ai parlé et parlé sans jamais la décrire. Une route sur le sable. Mais, il n’y a pas de béton, juste du sable humide. Ainsi, il arrive souvent que la route soit fermée en raison des conditions météo défavorables. Par chance, il ne faisait ni trop chaud pour sécher le sable, ni trop venteux. Conditions idéales pour rouler sur la plage au son de la mer.

Après quelques passages sur cette « route », j’ai tout de même envie de profiter de la vue sur la mer mais, impossible de béquiller sur un sol meuble comme celui-ci. Je réfléchis puis je me souviens que j’ai une batterie dans ma sacoche de réservoir. Quoi de mieux pour caller la moto ?

J’ai pris une petite vidéo d’une qualité toute relative et surtout avec des cris de sauvage… Navré pour ces cris barbares… https://youtu.be/EBvdsh492aI

Emplacement : 36.838827, 136.749541 https://goo.gl/maps/tZR0T

Puis, je  redescend en empruntant la partie est de la péninsule, bien plus agréable et sauvage.

Le but pour ce soir, c’est de rejoindre le lieu de camping indiqué par James la veille. Je passe sur des routes de montagne merveilleuses. On monte on monte, on traverse des tunnels où l’eau s’écoule, le printemps faisant fondre la neige.

Au fur et à mesure de la montée, l’eau laisse place à la neige… Détail que j’oublie. Mince, on y arrive à ce point de détail. La route est bloquée par la neige, vraiment pas moyen de continuer.

Pourtant j’étais presque au bout. Et la nuit va tomber… Un coup d’oeil à la carte, il me reste une alternative. Nous sommes bel et bien dans une région déserte, peu d’alternatives s’offrent à moi à moins de faire un énorme détour pour atteindre la zone de camping tant convoitée. Alors, essayons l’autre solution.

Toutefois, une image de ma trace vaut bien des mots.

Vous l’aurez deviné, je suis de nouveau tombé sur une route bloquée. Cette fois plus par la neige mais, visiblement abandonnée depuis bien longtemps. Ce genre de route, ca n’est pas nécessairement un problème de les prendre de jour, à ses propres risques et périls, mais, de nuit avec les bêtes sauvages qui rôdent, on a vite fait de se faire renverser par une biche. En arrivant devant la route, j’ai d’ailleurs été mis en garde par une bestiole qui est venue d’en face et qui a couru vers moi. La chose était grosse mais, je n’ai toujours pas le fin mot de l’histoire. Qu’est-ce que c’était ?

Et c’est sans compter non plus la visibilité réduite sur ce genre de route où les arbres tombent sous le poids de la neige. La nature reprend très vite ses droits. Encore une fois quelques minutes avant, en me trompant, j’ai évité de peu un arbre à moitié couché sur la chaussée. Gare à la tête !

Alors, demi tour et on abandonne. C’est l’heure de faire dodo, je suis vraiment fatigué et je cherche à tout prix un endroit pas trop loin d’une superette pour refaire le plein de bières et de casse croute. Je trouve finalement mon bonheur au bord d’un lac, sur l’accotement de la route. L’endroit est tellement désert qu’il n’est pas passé une seule voiture entre le moment où j’ai planté ma tente et celui où je suis reparti !

(non il fait bien nuit noire, magie de la photographie…)

29 avril 2015

Ce matin là, j’ai décidé de partir très tôt pour profiter au maximum de la journée. De plus, j’ai dans l’espoir de croiser Craig et quelques autres amis l’accompagnant partis sur les traces du Twitsty Butt, sortie organisé dans quelques jours par Craig. J’ai donc prévu de faire ma route jusqu’au premier tiers du Twisty Butt pour prendre l’itinéraire de Craig en sens inverse. Avec un peu de chance, nous pourrons nous croiser.

Connaissant le rythme de Craig, une fusée, et ayant pas mal de kilomètres à faire avant d’atteindre cette première partie de Twisty Butt, je ne m’arrête que très peu pour prendre des photos. Il y en a déjà un paquet et mes yeux en profitent assez comme ça.

Je tombe sur une autre de ces routes abandonnées. La cartographie de Garmin au Japon est faite par une société tierce qui a un sacré retard dans la mise à jour des cartes, souvent datées de plusieurs années… Ce sont donc des choses qui arrivent. Mais, de jour, rien d’impossible. On passe sous la barrière puis on roule doucement…

Le seul ennui, c’est d’être certain qu’à l’autre bout, on pourra passer le portail et que celui-ci n’a pas été verrouillé. Mais, par chance, ca n’est pas le cas cette fois ci.

On n’est plus très loin de la portion de road book de Craig. Et c’est l’heure pour une des routes mythiques du Japon. La Venus Line…

Difficile de décrire combien cette route est belle. Perspectives prodigieuses et tracé pour le plus grand plaisir de conduite. A ne surtout pas manquer sur un itinéraire au Japon.

Localisation : https://goo.gl/maps/KJAlT

Je croise finalement Craig un peu plus loin, après la Venus Line. Mais, je ne le reconnais pas… C’est finalement lui qui fait demi tour et qui me rattrape. Un bref brun de causette puis nous repartons.

Retour sur Tokyo par Yamanashi avec quelques tranches de belles routes avant de finalement rejoindre l’autoroute.

Quelques jours de travail se profilent avant le dernier grand voyage, le plus long. Twisty Butt par Craig suivi du Golden Ride pendant la Golden Week par Justin pour terminer avec une balade sur la route 152 organisée par John.

L’impatience se fait déjà sentir.

Un peu d’Hyogo, beaucoup de Shodoshima


alban

Après mon passage à Hyogo pour revoir Jun, un ami ayant déménagé à Himeji, je lui avais promis de repasser le voir. La région est magnifique regorgeant de vieilles maisons et de zones sauvages aux paysages luxuriants, traversés par des petites routes merveilleuses.

Après avoir repris contact avec lui, il me proposa de passer un jour sur l’île de Shodoshima. Assez refroidi par les tarif habituels des ferrys au Japon, j’ai finalement cherché quelque chose de raisonnable avant d’accepter. Il existe plusieurs routes pour se rendre à Shodoshima dont les tarifs varient sensiblement. http://www.japan-guide.com/e/e5431.html?aFROM=5430_5700

C’est donc cette compagnie que nous avons prise pour nous y rendre : http://setouchi-kankokisen.co.jp/01timefare_e.html

Mais, avant ça, une belle journée dans la région d’Hyogo pour refaire un tour des paysages locaux. Puis, rendez-vous est donné pour le lendemain tôt le matin à l’embarcadère. Je change donc le lieu que j’avais repéré sur Google Street View pour le camping et trouve un parking tout à côté du port pour bénéficier d’un sommeil un peu plus long le matin.

Finalement, réveil quinze minutes avant le départ du ferry, bien en retard sur le rendez-vous ! Pas le temps de plier la tente, je laisse tout dedans et je fonce vers le rendez-vous pour trouver Jun prêt à partir, inquiet de mon retard et avec les deux billets achetés pour le départ. Bref, pas de temps à perdre, on charge et on part, je lui explique mon sommeil de souche après avoir pris un bon café sur le ferry en admirant la vue.

Arrivés sur Shodoshima une heure plus tard, après quelques canettes de café pour décoller les paupières. Nous commençons la route en suivant le chemin que j’avais préparé puis quelques minutes plus tard, Jun m’arrête pour me demander dans quel sens nous tournons sur l’île. Il me dit qu’il est mieux de faire le tour de l’île dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. J’inverse donc la route sur le GPS et nous en profitons pour admirer le paysage qui n’est qu’une mise en bouche des merveilles qu’offrent l’île.

Finalement repartis dans le bon sens, je ne peux m’empêcher de m’arrêter à de nombreuses reprises pour capturer ces vues grandioses. Mais, nous n’avons que peu de kilomètres à faire et nous avons du temps avant le départ de notre ferry, alors, nul besoin de se presser.

Puis, nous rejoignons sur la partie sud ouest de l’île, la ville de Tonosho, admirant la vue sur la mer et en profitant pour se restaurer à base de bon ramen sur une vue de tout repos.

Lien vers le restaurant : https://goo.gl/maps/UepqG

Après ce bon repas, il est l’heure de repartir. Les paysages toujours aussi merveilleux nous mènent cette fois sur la route d’une ancienne école, ayant servi, depuis sa fermeture à un tournage (si j’ai bien compris…). La visite vaut le coup. Vieux bâtiments en bois, vue sur la mer, exposition de vieux objets et d’affiche de films et, glace à l’olive !

Visite avec un instant de folie…

Pour les infos sur le lieu, c’est par ici : https://goo.gl/maps/RFhgR

Dernières routes en rejoignant le ferry, sur la partie est de l’île, sauvage. Nous sommes au mois d’Avril et la température est déjà bien chaude en cette fin d’après midi.

Je ne pense pas que je supporterais à cet endroit la chaleur en été mais, l’île doit être sans aucun doutes incroyable en automne.

En conclusion, Shodoshima est vraiment à voir, et le ferry pour s’y rendre est cher comme bien souvent au Japon, mais pas inabordable si l’on souhaite voyager pour peu de frais.

Cet article fait suite à la série de balades faites en avril. Les photos l’accompagnant ont donc étés prises à ce moment.

En route vers Hyogo et l’ile Shodo


alban

C’est reparti. J’avais promis de repasser à Hyogo lors de mon premier passage dans cette région afin de revoir mon amis Jun qui avait quité Tokyo pour habiter à Himeji après l’université. Voulant y retourner en automne, une saison de choix au Japon, j’ai finalement du remettre à plus tard ce projet… Nous voilà donc au mois d’avril, où je ne travail que peu de jours et où je compte bien profiter de mes derniers moments sur place. Ainsi, nous sommes reparti pour Hyogo, moi et ma fidèle moto.

J’ai un peu cassé le budget pour me rendre à Kyushu alors, ca sera objectif zero autoroute pour m’y rendre. Je vais passer chez Apexmoto pour changer ma chaine qui l’a bien mérité après un nombre certain de kilomètres. Ca tombe bien, je n’ai que deux jours sur place, deux jours pour y aller et trois jours pour revenir. C’est à 700km de chez moi mais, je redoute la sortie de Tokyo sans autoroute… Ca n’est franchement pas une partie de plaisir. Mais, une fois ce moment passé, j’ai repéré beaucoup de belles routes qui devraient être épargnées par le traffic.

Cette fois, départ sous un temps clément.

Passage obligé et fatiguant, lorsque l’on souhaite éviter l’autoroute, dans le traffic, entre zone commerciales, urbaines, d’habitation, de carrefours… Pour enfin arriver à Okutama. Mais il faut rester prudent car si les paysages y sont beaux et les routes franchement géniales, mais attention, il y a beaucoup de controles de vitesse à Okutama.

On continue de Okutama à Yamanashi pour arriver chez Apexmoto afin d’y changer cette chaine qui a largement fait son temps faisant presque plus de bruit que mon moteur… Le tout en pasant par la fabuleuse route 411 offrant vue sur le mont Fuji avec virages à n’en plus finir.

Après le changement de chaine et un bon moment de discution avec John, je reprend la route au nord de Yamanashi. On est déjà en début d’après midi et le soleil se couche tôt au Japon… alors, je vais finalement chercher un lieu pour camper bien avant celui que j’avais prévu. Ca sera près de Nagano.

Route 111 puis 209, au travers des montagnes. Alors que j’ai eu chaud le matin même en quitant Tokyo, je me gèle à présent, avec des mur de neige sur le côté de la route pour en témoigner. Pas de doutes, nous sommes à Nagano.

Mais fort de mon expérience précédente à Nikko et la semaine d’avant en me rendant à Kyushu, j’ai tout prévu. je sors donc les gants chauffants et on est reparti.

Après cette route sinueuse à souhait, pas l’idéal la nuit mais sans aucun doutes jouissive le jour, je trouve un endroit pour camper me disant que je modifierais sans doutes l’itinéraire de retour pour passer de nouveau sur cette route, de jour cette fois.

On repart le lendemain vers Nagano. Une longue route m’attend pour rejoindre Jun le jour suivant… Après avoir rangé ma tente, cinq ou six voitures s’arrêtent et des personnes sortent pour inspecter les arbres à ce que j’en comprend, voyant des affichettes sur ceux-ci. Je discute un peu avec l’un d’entre eux sur d’où je viens et où je vais mais mon japonais est bien trop faible pour savoir ce qu’ils font. Alors j’imagine et me dis qu’ils entretiennent et catalogue la biodiversité de la région.

Quelques kilomètres plus loin, je m’arrête pour prendre une photo, l’endroit est trop français pour être ignoré.

Il me fallait au moins immortaliser ce moment avant de rentrer en France… Au moins cette vaillante Fireblade aura su qui je suis.

Mon itinéraire me mène à présent vers des villages de plus en plus perdus. Certains semblent désertés de toute population avec des maisons en ruine. En effet, à l’est du lac biwa-ko, on se trouve dans une région très sauvage. Si l’habitude est de s’arrêter dans des combinis, ces supérettes ouvertes 24h/24, il va falloir la changer… Sans même parler des stations service, autre épisode qui m’attend mais que j’ignore encore.

Il faut faire particulièrement attention à son niveau d’essence au Japon car ca n’est pas toujours facile de trouver une station ouverte, surtout le week-end. Et ces petites stations en campagne peuvent être horriblement chères. C’est ainsi qu’après plusieurs stations hors de prix, je décide de me dérouter sur la ville qui me semble la plus importante dans les environs pour faire le plein… Et après que la réserve m’ait tractée pendant plus de 25km, je sais que je roule sur mes derniers centilitres. J’arrive finalement à destination puis, le moteur cale et j’arrive à rejoindre la station tant convoitée sur l’embrayage avec ce qui me reste d’énergie cinétique. Je l’ai bien mérité ce plein !

On repart s’enfoncer dans les paysages sauvages de la région.

La nuit se met finalement à tomber et je contourne le nord de Biwako malheureusement de nuit ne pouvant admirer la vue sur le plus grand lac du Japon. Ce n’est que partie remise car ma route n’était pas très travaillée à cet endroit et le GPS me dirige vers les tunnels, repérant par la même occasion des routes bien plus intéressantes que je me réserve avec plaisir pour le retour.

Encore beaucoup de kilomètres sur les routes les plus importantes possible pour éviter les biches. Il me faut à tout prix rejoindre ma destination pour rejoindre mon ami le lendemain sans avoir a prendre trop de route avant notre rendez-vous.

J’arrive finalement très tard dans la nuit ou très tôt le matin suivant la sémantique que l’on désire pour planter ma tente pour une courte nuit de sommeil me faisant déjà une joie de découvrir les routes de Hyogo, et encore plus celles de l’île de Shodo.

Balade au nord de Kyushu – partie 3


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Partie 2 visible ici.

Après s’être extasié devant les paysages des iles d’Hirado et d’Ikitsuki, on se dirige vers Nagasaki.

Au hasard de la route, je tombe sur un temple impressionnant. Je ne m’arrête généralement pas pour visiter des monuments mais, le lieu me semble si magnifique que je fais exception à la règle.

Le lieu est impressionnant, une cour est entouré par des constructions et un escalier mène plus haut sur la colline. Ce que je ne sais pas encore, c’est la longueur de cette montée qui me semble au premier abord raisonnable.

Un escalier entouré de toris mène au début tranquillement vers de plus hautes altitudes… mais, cette structure bien faite se transforme peu a peu en agencement de pierres, pour le plaisir des yeux mais pas pour celui des jambes, surtout avec le casque dans une main et la chaleur qui tape…

Mais, plus je progresse dans cette ascension, moins je ne peux me résoudre à faire demi tour.

Je me retrouve finalement en haut, non sans effort pour un non sportif comme moi. La vue y est impressionnante, surtout sachant que je viens du bas de la colline pour quelqu’un comme moi pas habitué à gravir à pied collines ou montagnes.

Cela paraitra sans doutes bien dérisoires aux habitués à juste titre. Mais un conseil, ne faites pas la même erreur que moi, laissez votre blouson et votre casque en bas.

Et pour plus de plaisir, il y a deux chemin pour gravir cette colline ce qui permet de prendre un chemin différent sur une certaine section pour monter et descendre. Je prend ainsi le chemin plus sauvage pour descendre, dans la foret sans toris pour la première partie.

Pour plus d’infos sur le lieu, il s’agit du Yotokusan Shrine http://www.yutokusan.jp.

On reprend la route pour le sud de Nagasaki. Et pour contourner les zones urbaines, quoi de mieux que cet immense pont dont je ne connais le nom https://goo.gl/maps/Wuibl. Il est même possible de s’arrêter au cours de la traversée pour admirer la vue sur la baie. Puis, après quelques déboires sur des routes en construction, routes sauvages au milieu de forets.

Enfin, on se dirige vers la route côtière, route offrant une belle vue sur la mer mais que je ne conseillerais pas en raison du trafic et de l’abondance de feu tricolores (qui sont comme à leur habitude jamais synchronisés).

La nuit commence à tomber et je suis très loin du lieu que j’avais prévu pour le camping, accumulant de jour en jour un peu de retard sur l’itinéraire prévu. Je me met donc cette fois en quête d’un lieu pour y passer la nuit surtout que le ciel est menaçant et quelques goutes commencent à tomber.

Je repère quelques endroits en bord de route avec vue sur la mer mais juxtaposant cette nationale. Toujours bien d’avoir une solution de secours mais, je n’ai pas franchement envie de me faire écraser au milieu de la nuit ou d’entendre le va et viens du trafic. Je m’enfonce finalement dans des petites routes où je trouve sous une pluie qui est devenue battante un lieu idéal. Je plante alors la tente sous la pluie et la nuit tombante… et là ou j’aurais cru que cela me prendrait que quelques minutes, la loi de Murphy fait son office. J’arrive finalement à tout monter et reprend la moto pour aller chercher des bières.

Enfin sous la tente, j’apprécie mon petit confort sous le bruit apaisant des goutes sous la tente. Dehors, véritable déluge de pluie, c’est dans ces moments qu’on apprécie le mieux cet endroit spartiate à l’abri des intempéries.

Une bonne nuit de sommeil est il est temps de tout ranger car un long chemin m’attend. Je dois être de retour sur Tokyo pour le soir travaillant le lendemain.

Il pleut toujours mais, j’ai prévu de prendre au maximum les petites routes pour profiter au maximum de ce dernier jour tout en faisant l’économie de l’autoroute.

Je me dirige alors vers Okawachiyama, un village historique au sud de Imari que l’ami avec qui nous nous étions donné rendez-vous à Imari m’avait recommandé. En route, voilà que je trouve un avion et, je veux absolument faire une photo de ma moto à côte de cet aigle mécanique… sauf que la pluie et le sol boueux font pas bonne alliance et je me retrouve embourbé. Tan pis, je prend quand même ma photo et je verrai bien comment je ferai pour m’en sortir.

Et ce qui devait arriver arriva. J’ai un mal de chien a bouger la moto d’un centimètre, je pousse, je patine et finalement, je perd l’équilibre et me retrouve à barboter dans la boue. Impossible de relever la moto, non par manque de force mais, car mes pieds s’enfoncent et glissent dans le sol. J’aurais du prendre des raquettes ! Je retire les bagages puis j’arrive finalement a remettre la moto en place et, après une pointe à 110km/h, le tout en roulant à 1 km/h, j’avance le cul en zig zag, le tout en évitant les pilonnes à l’entrée de ce marécage.

Moto et habits couverts de boue, le plus sale de tous les conducteurs de off-road que j’ai pu croisé sur mon chemin 🙂

Mouais, avouez quand même que la photo en valait la peine !

Direction Okawachiyama. Sous cette pluie et en semaine, je bénéficierai de moins de monde pour la visite du lieu. C’est effectivement le cas et je peux passer une petite heure dans les ruelles de ce village. Plus d’infos ici http://www.imari-ookawachiyama.com.

Ce village est réputé pour ses artisans travaillant la céramique. Il y a de très belles pièces en vitrine mais, point de place dans le sac déjà surchargé et les prix sont de toutes façons un peu au delà de mon budget en général.

Je reviens vers ma belle pour reprendre la route mais, j’aperçois mon pneu avant qui commence à montrer la corde… Sous cette pluie et à plus de 1000 bornes de Tokyo, je me reporte donc vers la solution de l’autoroute… Alors que j’avais prévu de prendre la Chugoko, autoroute vraiment belle, sinueuse, intéressante, je lui préfère pour cette fois ci la Sanyo, vaste ligne droite sans intérêt, plein de camions… Plus trop le choix…

Après une longue route, je rejoins finalement Tokyo, non sans frayeux, avec des freinages sévères pour éviter des camions déboitant sans s’occuper de moi, sous la pluie avec un fort vent… Bref, loin d’une partie de plaisir. Sur la fin du parcours, l’autoroute était pleine de camions, je n’en ai jamais vu autant, quelque chose comme dix camions pour une voiture. Mais, ce pneu m’a finalement mené sain et sauf à destination donnant tout ce qui lui restait et impressionnant même pour ses retours lorsqu’il perdait l’adhérence, même sur route mouillée avec le vent sur les flancs.

Il a tout de même fait 20 000 kilomètres le bougre ! Qui a dit que les Angel GT c’était bien mais c’était pas incroyable au niveau de la longévité ?

C’est la fin de ce voyage à Kyushu, beaucoup de lieu manqués Kagoshima par exemple… Mais, le plus dur sur une si courte période était de choisir que faire parmi l’infinité de beaux lieux à cet endroit.

Toutefois, il ne s’agit que du début du Sayonara ride. Et pas des moindres.

Album complet ici.

A bientôt !

Balade au nord de Kyushu – partie 2


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Partie 1 visible ici.

On se retrouve pour la seconde partie de ce voyage à Kyushu. Cette fois directement sur place, dès le réveil, on est parti pour de belles routes. Mais, il faut d’abord s’échapper de Kumamoto, un moindre mal comparé à la longue expédition de l’avant veille depuis Tokyo.

Le temps s’annonce pluvieux toute la journée… Ça n’est pas tant que je n’aime pas la pluie, parfois sublimant les paysages enveloppant d’une brume mystique, mais, je la crains particulièrement, ayant toujours en tête ce pneu avant ayant fait déjà plus qu’il n’aurait du.

Malgré les GPS chargés avec le même itinéraire, nous nous retrouvons séparés avec Dale. Il a eu la bonne idée de me donner la veille son numéro de cellulaire que j’ai gardé dans une poche… Ainsi, une fois échappé de cette circulation urbaine impitoyable, je m’arrête à une supérette, vérifie que le lieu se trouve facilement via le numéro de téléphone depuis le GPS puis, n’ayant plus de cellulaire, je le contacte grâce à un téléphone publique. Franchement pratique car toujours répandu au Japon. Une demi heure plus tard, nous revoilà de nouveau réunis.

La balade peu enfin commencer dans les routes sauvages.

On remonte vers le Mont Aso, prenant cette fois la route de l’ouest. Toujours sous une pluie battante… et, de la fumée volcanique. En tout cas c’est ce qui semble car cette brume laissait un dépôt gras sur la visière. Grosse erreur de ma part de vouloir essuyer les goutes d’eau sur celle ci, étalant ainsi une épaisse couche sur le plastique.

Arrivé au sommet de cette route, nous voulons nous arrêter pour casser la croute… Mais, refusant par principe de payer le parking pour une moto, de plus sur une aire de repos où l’on dépense déjà de l’argent, nous continuons la route en quête d’un autre lieu. Sauf qu’ayant horreur de traverser les villes pleines de trafic, ma route les évite habillement et les supérettes ne courent pas les rues. C’est finalement après une très très longue section de route que nous trouvons enfin notre salut. De quoi s’abriter pour tenter de sécher un peu, se restaurer et se reposer.

C’est aussi l’occasion de jeter un oeil sur mon road book avec les conseils avisés de Dale qui est de la région afin d’éviter les routes pleines de trafic. Ainsi, parés au départ, nous finissons la journée sur un temps plus clément, de mon côté sachant où placer ma tente grâce encore une fois aux conseils de Dale.

Après un bon repas, nous nous séparons, mon voyage continuera seul. Je place ma tente sur la plage, et, après avoir lutté contre le vent, et perdu plusieurs sardines sous le sable, je décide d’appliquer ma propre méthode pour planter cette tente. On fini par y arriver, mon acharnement et moi et, il est l’heure pour une bonne bière, un oeil sur le road book du lendemain, sur les photos, le tout à la gloire de la sainte moto.

Réveil le matin face à la mer, et sous un ciel bleu. J’ai connu pire… On range la tente, luttant encore contre le vent mais, la tache est plus facile sous la lumière du jour. Puis, en route vers Imari, une ville connue pour ses céramique. Cet arrêt dans cette ville est issu d’une idée un peu folle d’un ami du boulot, faisant au même moment un voyage à Kyushu, rejoignant l’île par le train avec son sac à dos. Donc, tous les deux un peu « à l’arrache » quoi de plus fiables que de se donner un rendez-vous précis à l’autre bout du Japon, le tout dans la ville portant le même nom que notre superviseur (mais pas les même caractères).

Pour m’y rendre, quelques jolies routes en bord de mer, pour un réveil agréable.

Rendez-vous était donné à 10h, et, rendez-vous fut couronné de succès avec photo souvenir de rigueur. Puis après un café et une bonne tranche de discutions, nous nous sommes séparés pour rejoindre chacun de notre côté la suite du plan de nos voyages.

J’avais prévu de suivre la route longeant la côte sur la péninsule au nord de Karatsu mais, le temps passant je me suis finalement dirigé vers les deux iles à l’est de Kyushu.

Cependant, il ne s’agit techniquement pas de Kyushu. On trouve généralement des superbes routes sur les îles mais, mon budget étant très limité, déjà bien absorbé par l’autoroute, c’était véritablement ma première fois sur une petite île japonaise. Mais, ce choix s’est fait pour une raison, ces deux îles sont reliées à Kyushu par des points.

Ainsi, Hirado, la plus grosse d’entre elle à un point vers Kyushu et Ikitsuki, au Nord de Hirado est reliée seulement à cette dernière.

Une fois sur la première île, Hirado, le festival les belles routes retentissait pour la journée.

Rizières à foison reflétant le ciel, sous un soleil radieux, avec des tas de petites routes à rendre fou, tant le choix est difficile, sachant que l’on passera à côte d’innonbrables paysages de toutes beauté… Voilà à quoi Hirado nous introduit. Et ça n’est que le début.

On s’enfonce, on se retrouve face à la mer puis en hauteur, tout en gravitant autour de points visibles depuis toute l’île.

Je regarde sans cesse l’heure voulant que les minutes passent plus lentement… Je sais que la nuit arrivera encore trop tôt, je voudrais pouvoir figer le temps. Toujours pris dans un dilemme entre continuer la route ou m’arrêter pour prendre des photos. Le désir est trop fort et je ne succombe pas à ce besoin de m’arrêter sans cesses, m’extasiant devant tant de beauté.

Je veux m’arrêter, je suis fatigué mais, je ne veux pas perdre une miette de ce paysage, j’en arrive à reporter encore et encore le moment de la pause. Puis je franchis le second point vers Ikitsuki, fort impressionnant par sa structure.

Gros vents sur le pont, on passe en douceur puis, j’en profite pour faire une pause avant la découverte de cette seconde île sans savoir que le meilleur est encore devant moi !

Encore plus sauvage que la première île, on se retrouve entre rizières et falaises. En atteignant l’extrémité de l’île mené par une seule route sans issue, sinueuse et qui semble mener au bout du monde, un phare trône fièrement au sommet des falaises donnant l’occasion d’admirer une vue imprenable sur les iles environnantes et la mer.

Il est temps de rebrousser chemin pour longer l’autre côte de l’île.

L’heure tourne et il faut malheureusement que je quitte ces paysages incroyables pour au moins tenter de rejoindre le lieu où j’ai prévu de camper… Toujours cette peur de la nuit, propice à la collisions avec les biches… Mais, comme pour me dire un dernier adieu, l’île m’offre une route magistrale. Les pneus usés ont cet avantage qu’ils m’empêchent d’aller vite pour mieux profiter des paysages.

C’est l’heure de quitter la première puis la seconde île sous un soleil couchant… Mais, un long chemin est encore à faire.

Exténué après plusieurs heures de routes sous la nuit, je m’arrête finalement à un combini pour me connecter à internet et faire les provisions pour le soir afin de chercher sur Google Street View un lieu de camping plus proche que celui que j’avais prévu. La chance me sourit, j’en trouve un à quelques kilomètres de là…

Bonne nuit de sommeil après une bière et un bon festin. En attendant avec impatience de voir ce que les routes du lendemain me réservent comme belle surprise.

A suivre… Partie 3

Balade au nord de Kyushu – partie 1


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Il y a de ces mots, de ces destinations magiques et qui font l’unanimité. De la bouche des passionnés de moto au Japon, il y a Hokkaido et il y a Kyushu. Non pas que le reste est à oublier, loin de là et j’espère l’avoir en partie démontré au cours de mes précédents articles. Mais, il s’agit de valeurs sures, le genre qui font consensus.

Pour resituer les choses, le Japon est décomposé grossièrement en quatre grosse îles, Honshu, qui abrite les plus grosses villes du pays, Tokyo, Osaka, Kyoto, Kobe, Hokkaido, au nord de Honshu, Shikoku au sud ouest de Honshu, et Kyushu, au sud de Honshu. La magie dans cette géographie, c’est que Honshu, Shikoku et Kyushu sont toutes les trois reliées par la route. Pour Hokkaido, il faut prendre le ferry.

Rien qu’à regarder la carte de Kyushu, on se rend vite compte tant il y a matière à explorer, tant la concentration de belles routes sinueuses, dont le Japon n’est déjà pas en reste, est au delà des rêves les plus fous. C’est bientôt le retour en France pour une longue durée pour moi… Et, après tout ce temps, comment aurais-je pu accepter de passer à côté de deux de ces perles… Hokkaido ne sera pas possible, encore trop tôt, routes fermées, neige… Mais, pas de soucis pour Kyushu. Le choix est donc fait.

Mais, ayant prévu d’y arriver sans prendre l’autoroute et d’y repartir de la même façon, tout en explorant au maximum la zone, j’ai finalement du revoir mes plans, devant revenir sur Tokyo quelques jours… Alors, on se limitera à la partie nord de l’île, tout en arrivant par l’autoroute, et il y a déjà largement de quoi faire !  Et en lot de compensation, il y a quelques autoroutes sympathiques sur le trajet. Le seul problème, c’est le prix astronomiques qu’elles coutent (grossièrement, 1 yen par kilomètre avec les réductions de nuit, en utilisant le télépéage, sans parler du tarif prohibitif de l’essence sur celles-ci).

J’avais rendez-vous avec un ami, habitant Kitakyushu pour faire les deux premiers jours à Kyushu ensemble. J’avais fixé l’heure à 8h30… Et je suis parti de Tokyo la veille à 15H30… En effet, ayant cassé un de mes rétroviseurs, j’ai attendu en vain la venu de ceux-ci par la poste, mais, fait rare au Japon, il y a eu du retard. Ca sera donc sans rétro gauche que je ferai la route. On charge donc tout sur la moto, tente, sac de couchage, appareil photo, boite à outils, kit pour les pneus (la je crains franchement la crevaison vu l’état de ceux ci) puis, on est parti !

Ainsi, on taille la route sous une petite pluie pas bien méchante mais, un froid plutôt singulier en cette saison… Au fil de la route, le froid se fait de plus en plus présent, j’augmente la température de la doublure chauffante au fil des kilomètres, pour finalement réussir à me bruler, oui me bruler, le tout en étant toujours aussi frigorifié. C’est pas une blague ce froid venu d’on ne sait où !

Puis, j’arrive enfin à mi chemin, à 22heures… Déjà assez fatigué, et assez inquiet sur la durée de sommeil que je pourrai avoir avant de repartir le lendemain.

Finalement, je décide de me laisser 100km avant le rendez-vous et faire étape avec le duvet sur un banc d’une aire d’autoroute. La pluie s’est arrêtée, je suis fatigué et 4 heures de sommeil ne seront pas du luxe avant la longue route qui m’attend dans les paysages de Kyushu. Je reprend donc la route pour passer à Kyushu, au moyen d’un pont impressionnant. Puis, arrivée au point de rendez vous pile à l’heure où j’aperçois la MT09 Tracer déjà là de Dale. Après un café un brin de causette il est enfin temps pour moi de découvrir les paysages et les routes de Kyushu. Je le préviens que je ne pourrai jouir à font des routes sinueuses essayant de sauvegarder mon pneu avant, déjà plutôt mal en point, jusqu’à mon retour sur Tokyo. Jugez en par vous même…

Ça commence fort, quelques kilomètres après Kitakyushu, déjà une belle route sinueuse.

La journée continue, sous un beau soleil et une bonne température. J’en ai presque oublié que les motards se saluaient, on en croise pas mal sur la route qui font signe, et on se prend au jeu, ayant presque toujours une réponse. Eh oui, ça ne m’arrive quasiment jamais de voir ça à Honshu, et j’ai complétement perdu cette habitude…

Nous continuons la route pour la Yamanami Highway, route connue à Kyushu menant au sommet du mont Aso.

La route défile nous offrant des panoramas plus somptueux les uns que les autres. Puis, arrivé au sommet on admire la vue sur la ville… bâtie dans le cratère ! Oui, le mont Aso est un volcan et son cratère est l’un des plus larges du monde. Une véritable ville y siège.
La route continue…

Puis, terminant sur une boucle qui semblait intéressante mais, bloqué par la route en construction, le tout dans une brume se levant à la tombée de la nuit, nous sommes obligés de rebrousser chemin. Mais, le GPS nous guide vers une route que j’avais méchamment placé à la fin, avec la pluie, sous la nuit, avec les biche guettant le moment propice pour commettre une traversée risquée, sur une route d’un revêtement spartiate, le tout avec un pneu avant tirant franchement la gueule… Dale à pris une vidéo avec sa GoPro que je me ferai un plaisir de mettre en lien s’il la poste.

Arrivés à l’hôtel, pas fâchés de trinquer avec une bière, des snacks, le tout en regardant la vidéo fraichement tournée, on y reconnait la passion qui nous aurait fait prier pour obtenir des jours plus long (et un pneu avant neuf).

A suivre… Partie 2

PS : Ce voyage inaugure une série d’articles sur le Sayonara Ride dernière grande balade avant d’avoir quitté le Japon dernièrement. Ainsi, les photos ont été prise en Avril dernier n’ayant pas eu beaucoup de temps pour écrire cette série avant.

Le retour du printemps – Entre Yamanashi et Izu


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Après ses plus de 300 000km, le vaillant moteur de la FJR de James avait finalement décidé de prendre sa retraite. Mais, James ne s’est pas laissé faire et s’est mis en quête d’un nouveau moteur. Finalement, victime d’un vendeur malhonnête, il s’est retrouvé avec un moteur pour la version automatique de la FJR, lui nécessitant de faire tout un tas de modification dont la technicité m’échappe. Après des longs mois passé avec sa Djebel, il a réussi finalement à remettre sa FJR en état.

De son côté, Rob s’est séparé de sa CBR250 au profil de la toute nouvelle MT09-Tracer après s’être décidé à passer son permis pour les plus de 400cc. Une moto qui me tenterais franchement bien !

Il fallait donc sortir ces « nouvelles » Yamaha le temps d’un week-end. Ainsi, le rendez-vous était fixé, le samedi matin à Ebina sur l’autoroute. Alors que la météo annonçait du beau temps, c’est plutôt dans la brume et sous une fine pluie que l’exploration de Yamanashi à commencé.

Ce fut même de la neige, encore présente à certains endroits, sur le bas coté, qui rappelait que l’hiver n’était pas si lointain… Puis, le temps s’est arrangé et, le soleil à commencé à pointer timidement.

L’occasion pour moi de m’arrêter à de nombreuse reprises pour photographier le paysage et ma moto… on s’y attache et c’est difficile de réaliser que je vais bientôt la vendre. Alors, tout prétexte est bon pour immortaliser le moment.

On commence enfin à voir des journées plus longue, bon prétexte pour faire plus de kilomètres. Car rouler la nuit avec toutes les biches qui prennent plaisir à traverser la route juste au moment ou l’on y arrive, c’est loin d’être agréable. Surtout qu’au Japon, les stations service sont très souvent non automatique et ferment donc tôt, ce qui peut donner quelques frayeurs au moment de passer sur la réserve, toujours en quête du breuvage favori de nos belles…

En fin de journée, arrivés près du lac Motosu (https://goo.gl/maps/EHiyO), le temps s’est de nouveau couvert. Lorsque le ciel est dégagé, on peut y voir une vue imprenable sur le Mont Fuji, même vue que celle représentée sur le billet de 1000 yens. Mais, cette atmosphère est tout aussi belle, lorsque l’on a déjà eu la chance d’admirer le Fuji depuis ce lieu. On y retrouverais presque un air d’Ecosse.

Finalement, nous terminons cette journée par un bon festin pour manger une des spécialités locale, un mélange de nouilles, de soupe et des légumes, le tout bouilli dans un grand bol, autrefois cuisiné dans les casques des soldats, suivant la légende en tout cas…

Au cours de ce repas, décision est prise de se retrouver le lendemain pour une balade à Izu cette fois. Il faut bien que Rob termine de roder sa MT09 Tracer après tout ! La météo annonce alors 18 degrés, aucun prétexte pour ne pas remettre ça !

On se retrouve alors, un peu plus tard cette fois, la balade de la veille nécessitant ferme repos, en quête de Izu. La météo n’a cette fois ci pas menti, le temps est chaud, et le soleil est bien présent. Si bien qu’après la Izu Skyline, il m’est nécessaire de m’arrêter pour ne laisser qu’un t-shirt sous le blouson !

Vidéo de la Izu Skyline à voir ici : https://www.youtube.com/watch?v=YUbbiS8-kF0

J’ai finalement perdu le groupe à ce moment là, nous étant mal compris sur le rendez-vous. Sachant que nous devions retrouver d’autres amis au South Café, un restaurant sympathique à Shimoda, je me suis donc mis en route vers ce lieu, en évitant autant que possible la cote est, franchement pas très palpitante à cause de trafic important. Quelques points de passage placés sur le GPS puis, en route !

J’arrive finalement au South Café (https://goo.gl/maps/I9poi) et retrouve comme prévu mes compagnons de route. Puis, alors que certains décident de rentrer sur Tokyo après ce repas, je continue la route avec Rob et James pour faire la route cote ouest, toujours aussi belle…

Puis, le soleil commence à se coucher, la nuit arrive, c’est l’occasion d’un dernier arrêt en bord de mer pour profiter de la vue, avant de prendre l’autoroute pour rejoindre nos demeure respectives et profiter d’un bon sommeil, après ces 1000km. La MT09-Tracer est fin prête pour sa première révision !

Album complet de la balade disponible ici : https://www.flickr.com/photos/68494115@N02/sets/72157651082152219/

Shuto-ko je ne te hais point


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C’est généralement étrange d’aimer l’autoroute dans le monde motard. Tout du moins, c’est l’idée que je m’en fais. Du peu que j’ai roulé dans notre beau pays, j’ai vraiment adoré nos nationales et départementales mais, pas vraiment « profité » de l’autoroute. D’aussi loin que je me souvienne, c’était souvent bourré de panneaux publicitaires et de large lignes droites… Mais, je me méfie des souvenirs. J’ai tout de même un bon souvenir du tunnel de l’A86, celui réservé aux voitures, qui avait son aspect piste de décollage pour vaisseau spatial, caractéristique qui m’avait fait pardonne son prix, ce jour ayant suivi le GPS perdu dans la région et pris par erreur.

Mais, au Japon, nous ne sommes pas en reste. Ok, j’avoue, j’ai un faible pour les autoroutes, surtout de nuit. Le fait d’avoir fait un Iron Butt récemment n’y est pas étranger non plus. L’autoroute a plusieurs magies. Celle d’être dans un monde parallèle, car oui, vous y êtes coupés du monde tout en ayant la possibilité d’y vivre en autarcie avec bouffe et douche (pour les plus propres d’entre nous !) et essence. Si budget illimité vous aviez, vous pourriez survivre dans ce monde parallèle. Et une journée d’Iron Butt sur ce type de trace n’est pas sans rappelle les capsules hôtels nippons… Effectivement, ces capsules hôtels, hôtels proposant des couchettes agencées comme des bibliothèques à humains, proposent tout ce qui est nécessaire pour la survie, de l’hygiène à la bouffe. Et pour les fumeurs, vous pouvez même vous acheter vos clopes, tout comme sur l’autoroute nippone d’ailleurs !

Il y a beaucoup à dire sur les autoroutes au Japon. J’avais commencé la rédaction d’un article sur cet Iron Butt au Japon, pour finalement ne pas avoir l’endurance de le finir ! Quel paradoxe… Alors, tachons de terminer celui-ci.

En France, nous avons des numéros pour nos autoroutes, à l’exception de certaines (Autoroute du Soleil, Autoroute de Normandie…). Au Japon, point de numéro, que des noms ! J’avoue qu’au début, j’étais étonne par les Japonais qui me demandaient quelle autoroute j’avais prise. Finalement, ma mémoire fait qu’aujourd’hui, je trouve ça bien plus facile à mémoriser et je suis étonné lorsque des amis me parle de tel ou tel numéro de route nationale ou départementale.

Mais, la différence ne s’arrête pas là. Les autoroutes au Japon sont très souvent sinueuses. De plus, il y a bien souvent que deux ou trois voies de circulation et, sans avoir mesure, j’ai l’impression qu’elles sont plus étroites qu’en France. Enfin, point de panneau publicitaire. Tout ça fait, qu’à vitesse moins élevée, on se fait bien plus plaisir.

Ah mais, je parle de vitesse, parlons en… la vitesse sur autoroute au Japon est limitée à… Diable mais, en en ayant parlé avec un Japonais, j’ai réussi à le coller sur le sujet ! Ok 80km/h, dans la tête des Japonais, 100km/h et dans la pratique 110, 120… Je vous vois venir, radar police… Eh bien, sachez mes amis que c’est un des mystères que je n’ai pas réussit à résoudre. Car, il y a bien des radars automatiques, la plupart du temps, pour les plaques avant, il y a bien des radars embarqués (j’en ai fait les frais). Mais, il règne dans ce pays, à la fois une forme de tolérance et d’intolérance. Personne ne roule a 80km/h sur autoroute, on trouve des Japonais qui croient que c’est 100km/h, on trouve des sections de 4 voies limitées à 50km/h et…. non. ça passe.

Alors, la limite de vitesse au Japon est culturelle. Vous suivez le groupe, vous ne serez pas en marge de celui-ci, vous ne chopperez pas de prune. (il faut savoir que je parle des limites de vitesse sur autoroute là… sur nationales c’est généralement… 60KM/H OUI !).

Mais, revenons en à ce sujet initial. Oui, j’aime cette autoroute. Je ne sais vraiment pourquoi mais, au fil du temps, j’ai tenté d’en isoler quelques éléments :

  • Le tracé de ces autoroutes. Comme je l’ai dit plus tôt, moins soporifiques que nos autoroutes en France.
  • La limite de vitesse pas tendue du string. Et la tolérance presque zéro. Je suis rentre en France en décembre dernier. J’ai cherché un ami a l’aéroport à 5h du matin. Donc aucun camion pour masquer les panneaux de vitesse. ET BORDEL ! J’étais perdu. Ca passait de 90km/h a 110, a 130 puis 70 puis 110. Finalement, j’ai roulé à 80 tout du long, au cruise control, fatigué par cette fumisterie, préférant regarder la route que chercher un malheureux rappel et préférant emmerder le peu de monde derrière. C’est fatiguant ça et franchement, non on n’y prend aucun plaisir.

Enfin, restons côté Japon.

  • Le fait que ces autoroutes soient très souvent en hauteur. Au Japon (j’imagine du fait des séimes), les autoroutes sont très très souvent… des ponts ! J’adore les ponts. En plus d’être des éléments du génie civil magnifiques, ils offrent une belle perspective sur l’environnement.
  • Souvent, les routes secondaires sont horribles. Aucun paysage, plein de feu. Nous avons les ronds points en France. Eh bien, bénissez les. Ceux-ci vous évitent les feux. Car je vous promets, si vous voulez lancer une entreprise d’ampoule verte, rouge et orange, venez au Japon. C’est insupportable, si bien qu’en été, en plus de faire une chaleur écrasante, on est vite tenté par la petite tenue. Après tout le risque est-il de rouler comme un malade pour chopper un peu d’air entre deux feux sous son cuir ou de rouler tranquille avec les cuisses à l’air ? Attention, loin de moi l’idée d’engager qui que ce soit à rouler sans protection mais, la question mérite d’être posée, la solution sans protection à le malheur d’être terriblement tentante.

« Alors !« , qu’il me dit, « mais parle nous de ta Shuto-ko !, c’est le titre de ton article ! » Il y a beaucoup à dire sur les autoroutes, nous n’en ferons pas le tour mais, la Shuto-ko est une autoroute métropolitaine. Traduisez périphérique parisien. Ah oui mais, payante et… chère (980yens soit environ 9 / 10 euros). Pourtant, je n’en ai pas les moyens mais, je la prends souvent tant je l’aime.

La Shuto-ko est plus d’ailleurs que le péripherique. Il s’agit d’un véritable réseau, Donc, prenons toutes les autoroutes environnant Paris (désole, je ne souviens que de l’A86… et le reste j’ai peur de me tromper, j’ai une mauvaise mémoire des nombres). Et vous avez la Shuto-ko.

La magie quand t’es fauché, c’est de rester sur cette autoroute en bouclant dessus, le tout, grâce aux connexions entre ses différentes branches. Nous avons la C1 et la C2 (Circular Road 1 et 2), bon plan pour boucler facilement. Mais, cherchez les routes 1, 2, 3… en étoile c’est aussi un challenge. Cherchez à boucler dessus, à l’aveugle, en cherchant le panneau qui te refait boucler sur les C1 et C2 pour être sur de se refaire un tour de manège gratuit. La B n’est certainement pas à négliger tant elle est légendaire !
Bref, il y a quantité de moyens de boucler sur cette autoroute métropolitaine. C’est d’ailleurs ce que James a fait en réalisant un Iron Butt sur cette autoroute. Sachant la moyenne qu’il faut tenir sur 24h, je suis franchement admiratif de cette performance sur un tracé pareil. Autant réaliser un Iron Butt comme je l’ai fait n’était pas de tout repos mais, pas extra-ordinaire, autant, la Shuto-ko réserve toujours son côte d’imprévus. Mais, une fois prise en main, cette autoroute peut se réveler franchement sympathique, voyage dans metropolis à moto, la route passant entre les buildings et dans les tréfonds de la mégalopole, par l’intermédiaire de tunnel tel des boyaux, organes vivant de cette cité de béton.

Et pour ceux qui en veulent encore plus, allez voir du côte d’Osaka.

Credit: https://www.flickr.com/photos/caribb/3999053116/

Bref, si vous venez au Japon, ne faites pas l’erreur de prendre à tout prix  les routes nationales pour rejoindre les belles routes, sous prétexte que l’autoroute c’est chiant. Vous aurez vite fait de haïr le Japon à mauvais titre, et, essayez certaines de ces autoroutes, particulièrement métropolitaines surtout la nuit (et la Chugoku, au sud de Honshu, de jour cette fois), et surtout si vous aimez la science fiction !

Pour finir, une petite vidéo de nuit, la qualité est désastreuse mais…

Shuto-ko by night

NB: Une grande partie de ce réseau métropolitain est interdit aux moto transportant un passager. Plus d’infos ici: http://www.shutoko.jp/use/restriction/bike/

Sur la côte Est de Izu


alban

Une autre balade sympathique à faire en hiver est la côte est de Izu. La journée commence bien, avec un beau soleil à l’horizon. Je retrouve James à l’aire d’Ebina, sur la Tomei Expressway, désormais, un lieu de rendez-vous habituel. Puis, après avoir attendu Jim un bon moment, nous sommes enfin parti… Je remarque au cours de la route que mon levier d’embrayage se coince et est difficile à utiliser… Je réalise que j’ai perdu en route la vis qui maintient le levier. Celle-ci avait la fâcheuse tendance a se dévisser après qu’un automobiliste ou un camion ait percuté le flanc gauche de ma moto, celle-ci alors garée sur le bas côté…

Mais, James trouve une remarquable astuce le temps de se rentre à une boutique de bricolage pour trouver une vis de remplacement !

On se rend donc dans un home center afin de trouver le nécessaire. Mais, par chance, un mécanicien Honda se trouve juste à coté. Et, très sympathique, il me donne une vis de remplacement et de la graisse pour réparer ça. Nous somme tout de même passé par le home center pour acheter quelques rondelles, la vis étant plus longue que celle d’origine.

Bref, vraiment très sympathique de voir ce genre de mécanicien, prêt à filer un coup de main gracieusement !

Puis, après quelques embouteillages, on se retrouve enfin, à nouveau au cœur de ces routes merveilleuses. Cette fois, nous étions partis pour la côte Est de Izu. J’avais préparé un itinéraire mais, certainement trop optimiste pour la saison. C’est donc la route 17, puis 136 que nous avons suivi, longeant cette côte. Je l’ai à plusieurs reprises faite dans le sens inverse et généralement de nuit, terminant la balade. Ce fut agréable de découvrir en sens inverse cette route franchement jouissive.

Premier arrêt pour manger des oranges. Croyez-le ou non mais, pas de vendeur, juste les oranges sur un présentoir et une tirelire pour y mettre la somme indiquée. C’est tout le plaisir du Japon, la sécurité. Nombre de fois je laisse GPS et sacoche sur la moto sans même me soucier de quelque problème de vol…

Puis, alors que nous avions déjà pu voir des cerisiers en fleur, c’est lors d’un second arrêt que nous avons réellement admiré ce symbole japonais.

Un 21 février et déjà des cerisiers en fleur, c’est plutôt précoce, mais, Izu est je pense souvent en avance sur les floraisons de ces arbres.

Enfin, la route continue pour s’achever sur le Cap Aiai. Quelques photos sont de mise, avec le soleil couchant offrant un ciel de toute beauté.

Etant bientôt de retour en France, après ces années passées sur place, je profite de mes derniers instants avec ma vieille CBR, mes amis motards et les routes japonaises si merveilleuses. La seul que je pourrais ramener du Japon est ma CBR mais, cela relève du parcours du combattant tant l’homologation semble compliquée… Et de toutes façon, impossible de s’assurer sur une telle machine sans avoir d’antécédent d’assurance depuis trois ans. Il faudra donc penser à une remplaçante, idée difficile à se faire lorsque l’on a trouvé la moto qui nous convient et avec qui on a passé un sacré paquet de kilomètres. Tout ça me trotte dans la tête sur la route du retour. Mais, avant ça, il nous reste pas mal de route à faire, comptant bien profiter des derniers mois sur place !

A bientôt !

Album complet disponible ici : https://www.flickr.com/photos/68494115@N02/sets/72157648623142284/