Balade au nord de Kyushu – partie 3


alban

Partie 2 visible ici.

Après s’être extasié devant les paysages des iles d’Hirado et d’Ikitsuki, on se dirige vers Nagasaki.

Au hasard de la route, je tombe sur un temple impressionnant. Je ne m’arrête généralement pas pour visiter des monuments mais, le lieu me semble si magnifique que je fais exception à la règle.

Le lieu est impressionnant, une cour est entouré par des constructions et un escalier mène plus haut sur la colline. Ce que je ne sais pas encore, c’est la longueur de cette montée qui me semble au premier abord raisonnable.

Un escalier entouré de toris mène au début tranquillement vers de plus hautes altitudes… mais, cette structure bien faite se transforme peu a peu en agencement de pierres, pour le plaisir des yeux mais pas pour celui des jambes, surtout avec le casque dans une main et la chaleur qui tape…

Mais, plus je progresse dans cette ascension, moins je ne peux me résoudre à faire demi tour.

Je me retrouve finalement en haut, non sans effort pour un non sportif comme moi. La vue y est impressionnante, surtout sachant que je viens du bas de la colline pour quelqu’un comme moi pas habitué à gravir à pied collines ou montagnes.

Cela paraitra sans doutes bien dérisoires aux habitués à juste titre. Mais un conseil, ne faites pas la même erreur que moi, laissez votre blouson et votre casque en bas.

Et pour plus de plaisir, il y a deux chemin pour gravir cette colline ce qui permet de prendre un chemin différent sur une certaine section pour monter et descendre. Je prend ainsi le chemin plus sauvage pour descendre, dans la foret sans toris pour la première partie.

Pour plus d’infos sur le lieu, il s’agit du Yotokusan Shrine http://www.yutokusan.jp.

On reprend la route pour le sud de Nagasaki. Et pour contourner les zones urbaines, quoi de mieux que cet immense pont dont je ne connais le nom https://goo.gl/maps/Wuibl. Il est même possible de s’arrêter au cours de la traversée pour admirer la vue sur la baie. Puis, après quelques déboires sur des routes en construction, routes sauvages au milieu de forets.

Enfin, on se dirige vers la route côtière, route offrant une belle vue sur la mer mais que je ne conseillerais pas en raison du trafic et de l’abondance de feu tricolores (qui sont comme à leur habitude jamais synchronisés).

La nuit commence à tomber et je suis très loin du lieu que j’avais prévu pour le camping, accumulant de jour en jour un peu de retard sur l’itinéraire prévu. Je me met donc cette fois en quête d’un lieu pour y passer la nuit surtout que le ciel est menaçant et quelques goutes commencent à tomber.

Je repère quelques endroits en bord de route avec vue sur la mer mais juxtaposant cette nationale. Toujours bien d’avoir une solution de secours mais, je n’ai pas franchement envie de me faire écraser au milieu de la nuit ou d’entendre le va et viens du trafic. Je m’enfonce finalement dans des petites routes où je trouve sous une pluie qui est devenue battante un lieu idéal. Je plante alors la tente sous la pluie et la nuit tombante… et là ou j’aurais cru que cela me prendrait que quelques minutes, la loi de Murphy fait son office. J’arrive finalement à tout monter et reprend la moto pour aller chercher des bières.

Enfin sous la tente, j’apprécie mon petit confort sous le bruit apaisant des goutes sous la tente. Dehors, véritable déluge de pluie, c’est dans ces moments qu’on apprécie le mieux cet endroit spartiate à l’abri des intempéries.

Une bonne nuit de sommeil est il est temps de tout ranger car un long chemin m’attend. Je dois être de retour sur Tokyo pour le soir travaillant le lendemain.

Il pleut toujours mais, j’ai prévu de prendre au maximum les petites routes pour profiter au maximum de ce dernier jour tout en faisant l’économie de l’autoroute.

Je me dirige alors vers Okawachiyama, un village historique au sud de Imari que l’ami avec qui nous nous étions donné rendez-vous à Imari m’avait recommandé. En route, voilà que je trouve un avion et, je veux absolument faire une photo de ma moto à côte de cet aigle mécanique… sauf que la pluie et le sol boueux font pas bonne alliance et je me retrouve embourbé. Tan pis, je prend quand même ma photo et je verrai bien comment je ferai pour m’en sortir.

Et ce qui devait arriver arriva. J’ai un mal de chien a bouger la moto d’un centimètre, je pousse, je patine et finalement, je perd l’équilibre et me retrouve à barboter dans la boue. Impossible de relever la moto, non par manque de force mais, car mes pieds s’enfoncent et glissent dans le sol. J’aurais du prendre des raquettes ! Je retire les bagages puis j’arrive finalement a remettre la moto en place et, après une pointe à 110km/h, le tout en roulant à 1 km/h, j’avance le cul en zig zag, le tout en évitant les pilonnes à l’entrée de ce marécage.

Moto et habits couverts de boue, le plus sale de tous les conducteurs de off-road que j’ai pu croisé sur mon chemin 🙂

Mouais, avouez quand même que la photo en valait la peine !

Direction Okawachiyama. Sous cette pluie et en semaine, je bénéficierai de moins de monde pour la visite du lieu. C’est effectivement le cas et je peux passer une petite heure dans les ruelles de ce village. Plus d’infos ici http://www.imari-ookawachiyama.com.

Ce village est réputé pour ses artisans travaillant la céramique. Il y a de très belles pièces en vitrine mais, point de place dans le sac déjà surchargé et les prix sont de toutes façons un peu au delà de mon budget en général.

Je reviens vers ma belle pour reprendre la route mais, j’aperçois mon pneu avant qui commence à montrer la corde… Sous cette pluie et à plus de 1000 bornes de Tokyo, je me reporte donc vers la solution de l’autoroute… Alors que j’avais prévu de prendre la Chugoko, autoroute vraiment belle, sinueuse, intéressante, je lui préfère pour cette fois ci la Sanyo, vaste ligne droite sans intérêt, plein de camions… Plus trop le choix…

Après une longue route, je rejoins finalement Tokyo, non sans frayeux, avec des freinages sévères pour éviter des camions déboitant sans s’occuper de moi, sous la pluie avec un fort vent… Bref, loin d’une partie de plaisir. Sur la fin du parcours, l’autoroute était pleine de camions, je n’en ai jamais vu autant, quelque chose comme dix camions pour une voiture. Mais, ce pneu m’a finalement mené sain et sauf à destination donnant tout ce qui lui restait et impressionnant même pour ses retours lorsqu’il perdait l’adhérence, même sur route mouillée avec le vent sur les flancs.

Il a tout de même fait 20 000 kilomètres le bougre ! Qui a dit que les Angel GT c’était bien mais c’était pas incroyable au niveau de la longévité ?

C’est la fin de ce voyage à Kyushu, beaucoup de lieu manqués Kagoshima par exemple… Mais, le plus dur sur une si courte période était de choisir que faire parmi l’infinité de beaux lieux à cet endroit.

Toutefois, il ne s’agit que du début du Sayonara ride. Et pas des moindres.

Album complet ici.

A bientôt !

Balade au nord de Kyushu – partie 2


alban

Partie 1 visible ici.

On se retrouve pour la seconde partie de ce voyage à Kyushu. Cette fois directement sur place, dès le réveil, on est parti pour de belles routes. Mais, il faut d’abord s’échapper de Kumamoto, un moindre mal comparé à la longue expédition de l’avant veille depuis Tokyo.

Le temps s’annonce pluvieux toute la journée… Ça n’est pas tant que je n’aime pas la pluie, parfois sublimant les paysages enveloppant d’une brume mystique, mais, je la crains particulièrement, ayant toujours en tête ce pneu avant ayant fait déjà plus qu’il n’aurait du.

Malgré les GPS chargés avec le même itinéraire, nous nous retrouvons séparés avec Dale. Il a eu la bonne idée de me donner la veille son numéro de cellulaire que j’ai gardé dans une poche… Ainsi, une fois échappé de cette circulation urbaine impitoyable, je m’arrête à une supérette, vérifie que le lieu se trouve facilement via le numéro de téléphone depuis le GPS puis, n’ayant plus de cellulaire, je le contacte grâce à un téléphone publique. Franchement pratique car toujours répandu au Japon. Une demi heure plus tard, nous revoilà de nouveau réunis.

La balade peu enfin commencer dans les routes sauvages.

On remonte vers le Mont Aso, prenant cette fois la route de l’ouest. Toujours sous une pluie battante… et, de la fumée volcanique. En tout cas c’est ce qui semble car cette brume laissait un dépôt gras sur la visière. Grosse erreur de ma part de vouloir essuyer les goutes d’eau sur celle ci, étalant ainsi une épaisse couche sur le plastique.

Arrivé au sommet de cette route, nous voulons nous arrêter pour casser la croute… Mais, refusant par principe de payer le parking pour une moto, de plus sur une aire de repos où l’on dépense déjà de l’argent, nous continuons la route en quête d’un autre lieu. Sauf qu’ayant horreur de traverser les villes pleines de trafic, ma route les évite habillement et les supérettes ne courent pas les rues. C’est finalement après une très très longue section de route que nous trouvons enfin notre salut. De quoi s’abriter pour tenter de sécher un peu, se restaurer et se reposer.

C’est aussi l’occasion de jeter un oeil sur mon road book avec les conseils avisés de Dale qui est de la région afin d’éviter les routes pleines de trafic. Ainsi, parés au départ, nous finissons la journée sur un temps plus clément, de mon côté sachant où placer ma tente grâce encore une fois aux conseils de Dale.

Après un bon repas, nous nous séparons, mon voyage continuera seul. Je place ma tente sur la plage, et, après avoir lutté contre le vent, et perdu plusieurs sardines sous le sable, je décide d’appliquer ma propre méthode pour planter cette tente. On fini par y arriver, mon acharnement et moi et, il est l’heure pour une bonne bière, un oeil sur le road book du lendemain, sur les photos, le tout à la gloire de la sainte moto.

Réveil le matin face à la mer, et sous un ciel bleu. J’ai connu pire… On range la tente, luttant encore contre le vent mais, la tache est plus facile sous la lumière du jour. Puis, en route vers Imari, une ville connue pour ses céramique. Cet arrêt dans cette ville est issu d’une idée un peu folle d’un ami du boulot, faisant au même moment un voyage à Kyushu, rejoignant l’île par le train avec son sac à dos. Donc, tous les deux un peu « à l’arrache » quoi de plus fiables que de se donner un rendez-vous précis à l’autre bout du Japon, le tout dans la ville portant le même nom que notre superviseur (mais pas les même caractères).

Pour m’y rendre, quelques jolies routes en bord de mer, pour un réveil agréable.

Rendez-vous était donné à 10h, et, rendez-vous fut couronné de succès avec photo souvenir de rigueur. Puis après un café et une bonne tranche de discutions, nous nous sommes séparés pour rejoindre chacun de notre côté la suite du plan de nos voyages.

J’avais prévu de suivre la route longeant la côte sur la péninsule au nord de Karatsu mais, le temps passant je me suis finalement dirigé vers les deux iles à l’est de Kyushu.

Cependant, il ne s’agit techniquement pas de Kyushu. On trouve généralement des superbes routes sur les îles mais, mon budget étant très limité, déjà bien absorbé par l’autoroute, c’était véritablement ma première fois sur une petite île japonaise. Mais, ce choix s’est fait pour une raison, ces deux îles sont reliées à Kyushu par des points.

Ainsi, Hirado, la plus grosse d’entre elle à un point vers Kyushu et Ikitsuki, au Nord de Hirado est reliée seulement à cette dernière.

Une fois sur la première île, Hirado, le festival les belles routes retentissait pour la journée.

Rizières à foison reflétant le ciel, sous un soleil radieux, avec des tas de petites routes à rendre fou, tant le choix est difficile, sachant que l’on passera à côte d’innonbrables paysages de toutes beauté… Voilà à quoi Hirado nous introduit. Et ça n’est que le début.

On s’enfonce, on se retrouve face à la mer puis en hauteur, tout en gravitant autour de points visibles depuis toute l’île.

Je regarde sans cesse l’heure voulant que les minutes passent plus lentement… Je sais que la nuit arrivera encore trop tôt, je voudrais pouvoir figer le temps. Toujours pris dans un dilemme entre continuer la route ou m’arrêter pour prendre des photos. Le désir est trop fort et je ne succombe pas à ce besoin de m’arrêter sans cesses, m’extasiant devant tant de beauté.

Je veux m’arrêter, je suis fatigué mais, je ne veux pas perdre une miette de ce paysage, j’en arrive à reporter encore et encore le moment de la pause. Puis je franchis le second point vers Ikitsuki, fort impressionnant par sa structure.

Gros vents sur le pont, on passe en douceur puis, j’en profite pour faire une pause avant la découverte de cette seconde île sans savoir que le meilleur est encore devant moi !

Encore plus sauvage que la première île, on se retrouve entre rizières et falaises. En atteignant l’extrémité de l’île mené par une seule route sans issue, sinueuse et qui semble mener au bout du monde, un phare trône fièrement au sommet des falaises donnant l’occasion d’admirer une vue imprenable sur les iles environnantes et la mer.

Il est temps de rebrousser chemin pour longer l’autre côte de l’île.

L’heure tourne et il faut malheureusement que je quitte ces paysages incroyables pour au moins tenter de rejoindre le lieu où j’ai prévu de camper… Toujours cette peur de la nuit, propice à la collisions avec les biches… Mais, comme pour me dire un dernier adieu, l’île m’offre une route magistrale. Les pneus usés ont cet avantage qu’ils m’empêchent d’aller vite pour mieux profiter des paysages.

C’est l’heure de quitter la première puis la seconde île sous un soleil couchant… Mais, un long chemin est encore à faire.

Exténué après plusieurs heures de routes sous la nuit, je m’arrête finalement à un combini pour me connecter à internet et faire les provisions pour le soir afin de chercher sur Google Street View un lieu de camping plus proche que celui que j’avais prévu. La chance me sourit, j’en trouve un à quelques kilomètres de là…

Bonne nuit de sommeil après une bière et un bon festin. En attendant avec impatience de voir ce que les routes du lendemain me réservent comme belle surprise.

A suivre… Partie 3