La route de la soie…


fredetaldo

Certes, c’est un peu cliché comme référence, mais il est difficile de passer dans le quartier sans évoquer ce passé mythique. L’entrée en Ouzbékistan se confond, en effet, avec l’arrivée à Boukhara puis, à quelque centaines de km plus loin, Samarkand. La capitale de l’empire de Tamerlan a fait fantasmer bon nombre de voyageurs, de Marco Polo jusqu’à nous ! Les majestueuses façades des madrasas (écoles coraniques) qui nous font face dominent les places et les vieilles ruelles depuis le XIVe siècle. Le travail architectural est tout bonnement remarquable. Un petit air des contes des mille et une nuit flotte dans l’air et nous transporte avec magie dans un passé que nous nous plaisons à imaginer.

À Boukhara, les quartiers historiques sont intégrés dans la ville qui semble avoir grandi avec naturel et sans plan d’urbanisation. À l’inverse, Samarkand, la star, qui draine inévitablement un afflux (quoique limité) de touristes étrangers, n’a pas coupé au plan de « mise en valeur » de ce patrimoine de l’humanité. Le « Régistan » (la place centrale où siègent les madrasas) est désormais ceinturé d’allées piétonnes, jardins aux pelouses arrosées, ou encore de fontaines qui deviennent lumineuses à la nuit tombée…

Pourtant, pour démystifier tout cela, il suffit de regarder d’un peu plus près ces constructions millénaires. On peut alors tout aussi bien considérer que les maçons ont récupéré le carrelage cassé des salles de bains pour le coller sur les façades ! Des précurseurs de la décroissance en quelque sorte. Non ?

Ils sont forts ces Ouzbeks !

Boukhara

Boukhara

Boukhara

Boukhara

Samarqand

Samarqand

Samarqand

Les turkmènes, bis.


fredetaldo

J’ai déjà oublié le nom de cette ville où nous sommes arrivés trop tard. Trop, car le soleil cognait fort depuis un moment déjà et la chaleur était étouffante. À la recherche d’un endroit pour déjeuner et se désaltérer, on nous indique une salle un peu plus loin où l’on sert à manger.

Pendant que je gare la moto, Fred se rapproche de la cuisine pour nous commander quelque chose à manger. Le menu affiché au tableau est en Turkmène… Difficile de comprendre quelque chose ! Alors elle tente une approche, à grand renfort de gestes, pour demander à voir en cuisine ce qui est disponible, mais une des dames lui fait comprendre froidement qu’il est hors de question qu’elle y pénètre. Sur ce, Fred ne se démonte pas et commence à se moquer d’elle en lui parlant en français dans un débit ininterrompu. Les autres femmes commencent à rire et font signe à Fred d’entrer. Après le repas, c’est finalement une vraie séance de photo qui aura lieu dans les cuisines. Toutes les femmes se marrent. Elles ont définitivement adopté la photographe.

Trop chaud pour repartir, nous allons nous installer sur une des plateformes dans la cour et nous comprenons que nous sommes en fait dans l’enceinte  de l’hôpital municipal, et nous venons de déjeuner à la cantine !

Les « copines » nous voient par la fenêtre et nous apportent tapis et coussins pour notre sieste digestive…

Fortes têtes les femmes turkmènes, sans doute, mais aussi des cœurs tendres !

femmes turkmènes

notre copine

la râleuse

infirmières turkmènes

sur la route

Les Turkmènes


fredetaldo

La durée limitée (visa de transit), les routes en état moyen (ou très moyen), les distances qui se comptent uniquement par centaines de km, notre trop lente adaptation au russe, et une chaleur étouffante qui nous faisait lever à l’aube, tout semblait réuni pour rendre cette traversée pénible. Et pourtant…

La sensation du sèche-cheveux dans la figure, vous connaissez ? Et bien avec l’écran ouvert ça ressemble un peu à ça ! Bref, on avait un peu soif en cette fin d’après midi… Alors à la vue d’une (rare) escale pour routier, nos avons stoppé la moto face à la gargote. Un jeune homme se précipite vers moi avec une généreuse accolade, un grand sourire et des mots de bienvenue !

Un court instant, j’ai cru avoir à faire à l’idiot du village, mais pas du tout. Il s’agissait bien d’un des jeunes travaillant ici, auquel j’ai répondu par une autre blague avant qu’on se mette tous à rire !

Trente secondes plus tard, nous avions une grande bouteille d’eau glacée à disposition, puis enfin, le temps s’est écoulé avec une savoureuse lenteur. Pas envie de repartir, alors nous avons trainé, puis commandé une salade délicieuse (nous n’avions rien mangé de la journée), quelques brochettes (sachlikis), du yaourt aux herbes très frais… puis l’inévitable thé ! Pendant ce temps, la lumière déclinait, rasante, puis s’estompait petit à petit pour laisser place à l’obscurité.

Un des jeunes est repassé avec de la pastèque fraiche qu’il nous a offert. Fred est allée les photographier autour de la cuisine, puis les blagues et les éclats de rires sont repartis de plus belle.

Depuis l’Iran, et partout en Asie Centrale, les tables pour les repas sont souvent des plateformes recouvertes d’un tapis où l’on s’installe en tailleur pour manger. C’est l’une d’elle qui fera office de lit pour cette nuit.

Au petit matin, toute l’équipe est à nouveau autour de nous (thé obligatoire), puis quelques photos devant la moto, qui fascine tous le monde. Le patron nous offre le petit déjeuné et nous reprenons la route.

Adieu les amis.

nos hôtes

nos hôtes

nos hôtes

motards turkmènes

motards turkmènes

une petite pause

bagdad café

Dubaï et Pyongyang en Stans


fredetaldo

Les douaniers avaient pourtant donné le ton.

Nous avons quitté, à regrets, l’Iran pour entamer notre route des « Stans ». Or, cette route commence par le Turkménistan. Mais pour en dresser le tableau, il faut d’abord savoir que le Turkménistan délivre aux voyageurs individuels uniquement des visas de transit (5 jours maxi). Les visas touristiques sont réservés aux agences et donc aux voyages organisés. Ce passage de frontière est donc un instant à savourer,… alors nous y avons passé une demi-journée ! Mais, nécessairement, il est arrivé un moment où les douaniers nous ont chassé. Nous sommes donc allé voir du coté d’Achgabat (la capitale), qui est à deux pas de la frontière, en empruntant une route neuve (2X2 voies) aux dimensions démesurées, bordée de réverbères d’inox qui luisent au soleil. La ville en elle même est flambant neuve, les constructions (aux architectures parfois audacieuses) tout en marbre blanc (!) lui valent son surnom de ville blanche. Enfin, pour parfaire cette sobriété, des portraits immenses du chef d’état, sont disposés harmonieusement et régulièrement dans le décor. Celui-ci apparaît en uniforme, tour à tour, de cérémonie ou de camouflage à la Big Jim. Mais en dehors de ces piqures de rappel, ce garçon ne doit pas être trop pénible puisqu’il semble (d’après un de nos informateurs) qu’il ne soit que rarement présent sur le territoire national. Ainsi, récemment, il était en vacances en Australie.

En dehors de ce décor de Mickey, le reste du pays est pauvre, vide, plat, grand, désertique et il y fait très chaud !

Ashgabat

Ashgabat