Rando MotoMag Portugal (jour 2) : le touriste en scooter


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Le motard est un être simple qui sait se satisfaire de peu.

Prenez au réveil un motardus vulgaris, attendez qu’il ouvre un œil (voire même deux s’il est dans un état de forme exceptionnel) et laissez le en faire usage pour se faire une idée des perspectives extérieures.

C’est bête comme chou, mais si la lumière est lumineuse, notre gaillard a toutes les chances d’afficher un sourire béat, à la limite du « grand nigaud », signe que la journée s’annonce sous des auspices les plus prometteurs.

Eh bien ce matin, c’est un YYYYYEEEESSSSS ! Général qui résonne dans les couloirs de l’hôtel à Lierganes, devant le ciel d’azur et le soleil qui amorce sa lente montée au zénith.

Personne ne traîne. La motivation générale est nettement plus à l’impatience qu’hier face au ciel bouché qui ne nous a jamais lâchés.

Nouveauté du jour, vu que sa 650 est indisponible pour un temps certain, et que la 1000 SX dans le camion est d’une prise en main qui ne lui inspire pas plus confiance que ça, Isa glisse dans le camion bagages, et Olivier enfourche désormais la 1000 SX pour ouvrir le groupe des Rouges.

Pause carburant dès le départ pour les deux groupes n’ayant pas pu le faire hier soir, et on attaque rapidement les choses sérieuses.

Notez la technique de Guy qui a misé sur la légèreté et la facilité d’utilisation avec un scoot Honda 300, et qui palie à la contenance réduite de son utilitaire urbain, par l’adjonction d’un réservoir d’appoint (au début, je pensais qu’il ne se déplaçait jamais sans ses prélèvements d’urine, à des fins médicales en cas d’accident…. Mais ses petits camarades qui le connaissent bien m’ont expliqué l’origine de la chose).

Un peu de plat semi urbain en matière de hors d’œuvre, et bientôt on tape dans le dur, avec de la petite route bien escarpée.

Ici, les Rouges goûtent au plaisir du roulage en mode ombragé. Y’a de la pente, ça tournicote, et c’est étroit : tout ce qu’on aime !!!

même le camion méca doit rentrer les épaules pour passer là…

Peu après, le pauvre Philippe devra assurer le coup en se laissant glisser au frein moteur sur une courte mais impressionnante pente viroleuse, bétonnée et striée.

Pas d’inquiétude, tout s’est bien passé ! Il n’y a en fait, qu’à se laisser couler sur le frein moteur, et on arrive en bas avant d’avoir eu le temps de se poser trop de questions.

Une fois regagnée la civilisation, le Tripy me signale la présence du 1er bar, et… bien évidemment, j’y retrouve les Mauves attablés. Ça doit faire trois quart d’heure qu’on est sortis du petit-déjeuner, et déjà les soiffards réclament une réhydratation.

Ici, on les voit accepter la proposition de consommer un produit local proposé par le serveur, et présenté en photo sur son smartphone. Le bec sucré collectif opte pour la commande d’un gâteau pour le groupe.

Quelques minutes plus tard, quelques heureux volontaires auront la chance et le loisir de se délecter d’une délicieuse omelette au poisson !!!! Bonne pioche, surtout moins d’une heure après le café au lait / croissants…

Je laisse là mes zozos, tout à la joie digestive matinale de leur tortilla aux produits de la mer, afin d’essayer de retrouver d’autres couleurs.

Bien plus loin, je finis par retrouver les Jaunes de Jean-Jacques et les Bleus de Jacky, qui redécollent de concert d’un établissement ayant vocation à étancher la soif des voyageurs.

Mais j’y retrouve aussi deux fort beaux spécimens de reliques à quatre roues, participants d’une épreuve locale, la « Via Iberica ». Les autres sont déjà passés, mais même si ça n’a pas deux roues, l’occasion est trop belle de se pencher très brièvement sur ces beautés d’un temps révolu.

Plus loin nous quittons la vallée, pour reprendre de l’altitude via une petite route signalée comme étroite.

Un moment de roulage fort prisé de tous nos participants (ici quelques Jaunes et Bleus)

La montée se fait à son rythme, dans des décors qui ne sont pas sans nous suggérer quelques paysages hexagonaux. Ici, les Rouges suivis comme leur ombre par un autochtone des plus accrocheurs….

Un peu plus haut, tout ce petit monde se pose pour embrasser la vue depuis le barrage avant le village de La Laguna.

Dernier coup de rein pour plonger dans la vallée, afin de conclure cette matinée de plaisir, au restaurant Paco Wences, dans le village bien nommé de Potes…

Repas point trop chargé, mais de bonne tenue, assez vite expédié, de telle sorte que tout le monde reprend la route sans affoler la pendule du chef-chef-oui-chef.

Alors là les p’tits loups, je vais vous le dire tout de suite, cet AM c’est régalade totale !

Des routes variées mais alternant le roulant et le technique, dans les vallées ou sur les hauteurs, au bord de l’eau ou dans des gorges… Sous un soleil bienveillant, on en a pris plein les mirettes !

Un début d’étape en mode sport pour certains, où quelques bourres bien saignantes seront relevées par le comité de surveillance, avec une montée finale jusqu’au panorama « de la biche », avant Portilla de la Reina, où plusieurs motos laissèrent quelques bouloches de gomme (les mauves furent de tous les bons coups, me suis-je laissé glisser à l’oreille).

Pendant que ces derniers immortalisent à leur façon le rendez vous avec la biche de Bronze surveillant la vallée (il aura fallu à ce sujet, extirper not’ bon chef qui avait trouvé le moyen de se coincer une botte entre les jarrets du gracile quadrupède, et que nous aurions récupéré là au passage de la seconde session de juin, sans l’intervention généreuse de quelques nobles âmes à la vocation secouriste), c’est sur un mode beaucoup plus placide qu’arrivent à leur tour les Jaunes et les Bleus.

Pas d’embouteillage au point photo, c’est ça une organisation qui roule !!!!

On se régale les rétines en arrivant sur le lac de Riano. Pas d’envie de mettre du gaz, on fait durer le plaisir, histoire de profiter au maximum de l’instant.

Guère plus loin, on saute de nouveau sur les freins histoire de profiter du coup d’œil depuis le barrage au dessus de Las Salas. Les Rouges y prennent la pause avec une bonne humeur qui contraste singulièrement avec les mines fermées de la veille (l’humidité doit rétracter les pores de la peau, certainement).

Cette fois ci on quitte définitivement les hauteurs afin de plonger dans la vallée qui nous ramène vers Léon. El camino de Santiago : Le chemin de St Jacques de Compostelle, balisé tout du long, et assidûment fréquenté.

Aujourd’hui les pèlerins sont Français, arborent une chatoyante couleur mauve, et avec une ferveur quasi-religieuse, s’adonnent à la dégustation des breuvages et mets locaux. La patronne de l’Oasis, petit coin de paradis et de verdure rafraîchissante dans la chaleur ambiante, est tenu par une dame d’origine Belge qui n’a pas mégotté son plaisir à communiquer longuement dans la langue de Beaudelaire, qu’elle manie à la perfection !

Une brève pause photo sur la portion finale, histoire d’immortaliser un des nids de cigognes croisés, et c’est le rush vers l’hôtel, afin de bénéficier du quartier libre de la fin d’AM, en vue de visiter le centre ville historique de Léon.

Par petits groupes, en solitaire, à pieds ou en petit train, la meute file découvrir le palacio de los condes de Luna, la catedral de Léon, la Basilica de San Isidoro, le palacio de los Guzmanes,la casa de Botines, les petites ruelles typiques, les bars, leur bière et leurs tapas…

A 21h, tout le monde est rentré pour le repas (léger) du soir, et le traditionnel « after » où on discute de tout et n’importe quoi.

Une nouvelle nuit à se préparer pour une nouvelle journée de découvertes.

La dernière avant la découverte du Portugal.

Buena Noche, Signor y signora. Hasta manana.

NB : notre Philippe a encore dû ouvrir le camion une paire de fois ce jour. Pour un rajout d’huile dans les entrailles du flat 1150 de Jean-Luc, généreusement sollicité ce jour (le flat, pas Jean Luc hein…), et pour une paire de Rilsans sur la plaque baladeuse de mon Stelvio, ainsi qu’un resserrage en règle de la pédale de frein arrière en quête de liberté, sur la même native de Mandello. Ah ces ritales, du tempérament et des good ol’ vibrations à tous les étages…

Oui je sais, avec des loustics pareils, il faut toujours être derrière eux ! le moindre moment de relâche, et tu les retrouves allongés à l’ombre en train de se la couler douce…

Heureusement, la hiérarchie veille !

Rando MotoMag Portugal (jour 1) : première panne et premières chutes…


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TIN… TIN… TIN…

 On ze road again ! It’s show time, folks….

Nayé, la rigueur militaire du chef-chef-oui-chef a repris ses droits.

7h30 petit déj’, 8h30 décollage de la troupe.

 La troupe, justement. Parlons en un peu.

Elle est motivée, et gourmande de kilomètres de petites routes en cette première journée de roulage, malgré la grisaille proposée par un ciel basque de nature contrariante ce matin.

Les groupes ont pris la route en ordre dispersé, au fur et à mesure de leur harnachement.

Quelques minutes à peine, et nous voilà déjà en terre étrangère.

Les plus prévoyants se sont rués dans la première station-service rencontrée, pendant que les autres traçaient la route.

Très vite on prend de la hauteur, nous échappant par une petite route de corniche qui nous emmène le long de la côte atlantique.

 Dommage que toute cette grisaille nous empêche de profiter à fond de la majesté du panorama.

La réalité du terrain nous ramène rapidement aux contraintes d’organisation : peu avant San Sebastian, un attroupement de motos sur le bord de la chaussée, en un endroit à priori peu propice aux investigations touristiques, attire mon attention.

Une moto est en panne chez les Jaunes. Renseignement pris, c’est une panne d’essence. Jean-Jacques et son bidon magique sont déjà partis chercher le liquide salvateur à la station la plus proche.

Je redécolle, non sans avoir pris soin de graver pour la postérité cet instant de désœuvrement, qui vaudra à son responsable une prochaine tournée dans un estaminet de bonne facture !!!

 Les kilomètres défilent, mais à un rythme mesuré.

Il faut dire que le profil du terrain et la forte fréquentation cycliste et piétonne (chemin de St Jacques) en ce dimanche de Pentecôte sur des routes particulièrement étroites, ne rendent pas la progression des plus aisées.

Entre les paysages côtiers qui vous aimantent l’œil, les chaussées sinueuses jouant aux montagnes russes, souvent sans visibilité, sur lesquelles il convient d’éviter les Miguel Indurain en herbe et les promeneurs en baguenaude, la moyenne horaire en prend un bon coup sur le carafon.

 Comment ne pas profiter du ballet des surfeurs guettant LA vague idéale, ou de ces petits ports croquignolets parsemant la côte ?

Mais ça se gâte soudainement, lorsque la grisaille fait de nouveau place à la pluie. D’abord faible crachin avant que de devenir une bonne pluie bien dense, qui justifie à elle toute seule la végétation verdoyante que nous traversons.

Nous alternons roulages en corniches, percées au cœur de forêts torturées, traversées de petits villages, bord de mer…

Le roulage est technique et parfois malaisé tant la pluie a rendu ces petites routes glissantes. Les passages en sous-bois n’arrangent rien, le sol se trouvant parfois tapissé de résidus de végétation à l’adhérence plus que douteuse.

Un des participants à l’admiration touristique appuyée, en fera la douloureuse expérience, en laissant trainer son regard un peu trop longtemps dans la contemplation des paysages, et en posant du coup sa roue avant dans l’herbe d’un bas-côté qui l’accueillera de la façon la plus amicale qui soit : en l’autorisant à s’y coucher en douceur, de tout son long.

Pas le moindre bobo, si ce n’est peut être pour son amour propre, mais une soudaine recherche d’amis à même de lui prêter main forte pour l’aider à extraire les trois quintaux de ferraille et de plastique de sa 1200 RT (le teuton fait dans le massif !!!) du petit ravin ou le paquebot s’était échue…

Heureusement, dans ce genre de situation, Philippe le magicien dans le camion mécanique n’est jamais très loin.

Notre distrait et son enclume regagneront donc sans encombre la bienveillante surface asphaltée où dame RT évolue nettement plus à son aise (fallait acheter une GS comme tout le monde, s’il était question d’aller se trainer dans la fange…)

Un peu plus loin, à une portée de Deba (généralement, c’est comme les collants, vendus par paire), je m’arrête discuter avec le groupe des Rouges qui se sont mis à l’abri de la pluie afin de se réchauffer avec un bon café.

Une petite demi-heure plus tard, l’équipe d’Isa reprend la route alors que les Bleus de Jacky viennent juste de passer.

Je prends mon temps, espérant apercevoir les Jaunes de Jean-Jacques, mais, en désespoir de cause, ne voyant rien venir, je suis à mon tour les consignes du Tripy afin de retrouver un groupe, plus loin devant moi.

Mais la prise de contact sera bien plus rapide et brutale qu’espéré.

Un km plus loin, au détour d’un virage, j’aperçois une voiture arrêtée sur la file d’en face, et plein de silhouettes qui gesticulent au bord de la chaussée.

Puis, très rapidement mon cerveau repère une moto couchée sur la route avec l’avant d’encastré sous la voiture. Je me dis que ce n’est pas une des nôtres… jusqu’à ce que j’identifie le vert lumineux de la 650 Versys d’Isa, l’ouvreuse des Rouges.

Le temps de garer le Stelvio, de prendre des nouvelles très rassurantes d’Isa qui n’a fort heureusement rien du tout, de débarrasser la chaussée de tous les débris de carénage de la petite Kawette, et je repars en sens inverse pour prévenir notre chef-chef-oui-chef qui ignore encore tout de cette première grosse galère.

Coup de chance, je le croise très rapidement, et après l’avoir mis au courant, nous identifions l’origine de la gamelle de notre pauvre Isa : une tâche de carburant traitresse juste sur la trajectoire, qui lui a fait perdre instantanément l’avant avant que d’avoir pu dire « ouf »…

La moto est prestement chargée dans le camion méca. Elle est irrémédiablement « out » pour le reste de la rando.

La police est sur place qui aide à remplir le constat amiable.

Du coup, je récupère le groupe des Rouges, laissant mon rôle de chasseur d’images de côté, et c’est avec un train de sénateur et sous une pluie redoublant de vigueur, que nous gagnons, à la bourre, le restau méridien afin de remettre du combustible dans les chaudières, bien sollicitées avec toute cette humidité ambiante.

Repas très sympa et de bonne facture au Jatetxea, en Pays basque espagnol.

On repart sous la pluie, pour une après-midi de petites routes sur lesquelles nous maudirons sans cesse cette rognududju de saleté de météo basque qui nous prive par son plafond plombé et ses averses incessantes, de paysages magnifiques et d’un plaisir de roulage boosté drastiquement (beaucoup roulent sur des œufs, voire avec le frein à main, psychologiquement coincés par la crainte d’aller aussi se manger un billet de « par terre »).

Et qu’est ce qui se passe, lorsque vous mettez tout un troupeau de motards dégoulinants dans un café, devant un écran pétant de luminosité et de soleil, sur lequel la vingtaine d’équilibristes et de funambules les plus talentueux de l’hémisphère joue des coudes et se tire la bourre ?

 Ben ça donne ça…

A mon grand dam, alors que comme quelques autres je suis – littéralement hypnotisé par le début de ce grand prix de Mugello et l’intensité de son baston – mes p’tits rouges me signifient qu’il est temps de se remettre en route…. Damned ! J’ai beau connaître le résultat (c’est une redif’), j’aurais volontiers prolongé les caméras embarquées avec un genou par terre.

Au lieu de ça, on retrouve une flotte qui ne nous lâche pas, avec deux degrés d’angle et une conduite (je n’ose parler de pilotage, vu la vitesse à laquelle nous nous déplaçons) « à l’ancienne ».

Les routes sont toujours aussi viroleuses, et on se dit que si seulement le soleil avait été de la partie….

Un peu plus haut, on s’immerge définitivement dans la brume (qui n’a rien de cotonneuse en l’espèce) des nuages. Une belle purée de poix qui rend la visibilité quasi-nulle (mais au moins il ne pleut plus).

 Le Tripy nous indiquant que, selon les consignes de notre duo de chefs-chefs-oui-chef, il y a là un spot photos incontournable, nous obéissons réglementairement aux consignes de la hiérarchie !!!!

Ce qui te permet – Ô lectorat chéri – de profiter toi aussi, dans le confort moelleux de ton canapé, de la beauté époustouflante de la vue proposée – en cet endroit béni des Dieux – à nos yeux hébétés de bonheur….

Profite, c’est gratuit et offert de bon cœur !

Si, si…

La redescente nous donne l’occasion de croiser nos premiers représentants de la faune en liberté sur les routes. Un coup de semonce pour nous préparer à la vigilance future qui devra être de mise les jours à venir.

Allez, un dernier coup de collier, et tout le monde se retrouve (sans pluie, Ô miracle ! Somme nous enfin écoutés des divinités ou d’Evelyne Dheliat ????) à l’hôtel Miera à Lierganes.

Après une séance de parcage « au cordeau », menée d’une main de fer par une Isa remise de ses émotions matinales, chacun retrouve enfin un peu de sec et de chaleur.

Soirée entamée autour d’un bon repas (‘poulet’ cette fois ci, après une excellente et copieuse assiette d’entrées variées), par petites tablées de quatre, avant de se conclure en face, au bar « las hijas del pez », ancien garage reconverti, où la mousse va couler en abondance, histoire d’étancher la déshydratation née des nombreuses discussions et anecdotes de la journée.

Bon, après ça, encore une séance de roupillon que personne n’aura volée.

Rando MotoMag Portugal (jour J) : réveil matinal…


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Il a fait chaud cette nuit et il parait que ça a pété. De l’eau sur le carrelage de la cour extérieure nous confirme que c’est bien tombé.

 Le soulagement général c’est de constater que rien de fâcheux n’est à déclarer concernant les camions.

Tout est en ordre.

Ouf général.

On prend le petit déjeuner dans un hôtel qui s’est rempli soudainement d’une clientèle apparue d’on ne sait où…

Puis on sort les motos de leur cache nocturne, et gaz vers le sud ouest !

Juste avant Bordeaux, le plafond peu engageant nous incite à perfectionner notre équipement avant de prendre le ruban d’asphalte jusqu’à Bayonne.

Rien à dire sur les heures qui suivent, si ce n’est que Noé sur son arche n’a pas du voir beaucoup plus d’eau que ce qu’on s’est ramassés sur la hure !

 On fait l’impasse sur le repas du midi (quel sacerdoce, la rando MotoMag !!!), et les km défilent à mesure que le niveau de refroidissement liquide dans mes chaussures « étanches » s’élève irrémédiablement.

 Le déluge finit par se calmer, et chacun met à profit cette acalmie et utilise ses techniques personnelles pour tenter de faire sécher un maximum d’affaires en roulant.

 Ça ne dure qu’un temps, et on termine sous un crachin soutenu qui nous prive de la jouissance de l’océan Atlantique.

On file à l’hôtel Ibaia à Hendaye, histoire de mettre la main aux préparatifs d’accueil des participants, l’heure du briefing étant calée à 18 heures.

Finalement on est dans les temps, ce qui nous autorise à passer la vitesse supérieure dans l’opération « séchage des frippes de bikers » et « suppression des champignons indésirables », l’élément liquide ayant eu une tendance insidieuse à s’insinuer par tout ce qui présentait l’apparence d’un orifice.

18 h.

Quasiment tout le monde est là.

De nombreux redoublants, quelques nouveaux.

20 motos,

6 couples,

1 pilote féminine.

 Plaisir de retrouver des têtes connues, traque des prénoms oubliés, identifications des changements de machine depuis la dernière rando…

La glace est vite rompue.

Pendant plus d’une heure Jean-Marc, not’ chef-chef-oui-chef, va présenter le menu des réjouissances, préciser certains points propres à notre destination, rappeler quelques conseils élémentaires, présenter l’équipe d’organisation, remettre le sac des présents offerts par les partenaires de l’évènement (MotoMag, la Mutuelle des motards, Kawasaki, Tripy, Motul), et anoncer la composition des différents groupes (Jaunes / Bleus / Rouges / Mauves), avant que d’inviter tout le monde à se retrouver auprès d’un apéro de bienvenue (les cahuètes eurent beaucoup de succès auprès des membres de l’orga, privés de repas le midi…).

1er repas en commun, l’occasion pour les anciens de se remettre en mémoire quelques souvenirs oubliés, et pour les nouveaux de se faire leur petite place dans la troupe.

A 23 heures, tout le monde a filé dans sa chambre, histoire de se préparer au mieux pour les premières heures de demain…

Rando MotoMag au Portugal (jour J-1) : des retrouvailles tant espérées


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On va pas faire nos chochottes, mais pour ceux qui en étaient restés à la cuvée 2015 des Randos MotoMag’ (c’est à dire Les Balkans session I), ça commençait à faire long, tout ce temps sans ces roulages à la bonne franquette et ces moments autour de bonnes tables, aussi accueillantes que variées.

Il y a comme un petit côté « madeleine de Proust » à sentir l’imminence des retrouvailles avec cette ambiance particulière, faite de personnalités parfois aux antipodes les unes des autres, de routes et de paysages qu’on oubliera pas, de sérieux et d’improvisation à la fois, face aux imprévus qu’il faut souvent gérer dans l’urgence, de surprises parfois de taille, de rencontres humaines qui se transforment en amitiés solides…

Un vivier d’émotions dont l’annonce ne peut chez les anciens, qu’occasionner une fébrilité de bonne augure…

Ah, on l’a attendue, cette mouture Portugaise à la sauce Motomag’ !

Annoncée en 2016, elle dut finalement être annulée pour cause d’indisponibilités d’hébergement.

Cette fois ci, prenant le taureau par les cornes, Isa et Jean-Marc, les parents de ce beau bébé, ont entamé prospection et longues reco’ sur le terrain, bien avant l’heure.

Nous y voici, donc.

Le point de départ d’une nouvelle saga de roulage pour quelques uns des fidèles lecteurs de votre canard moto préféré.

Bon, alors puisqu’il faut bien débuter par quelque chose, autant me présenter.

Je m’appelle Arno et je serai durant la quinzaine à venir, le lien entre la longue procession motarde en terres Portugaises, et le reste du monde.

A la base j’étais prévu pour ouvrir un groupe (les Mauves, What else ???), mais not’ vénéré chef-chef-oui-chef m’a bombardé « responsable du blog – journaliste – photographe » à la dernière minute.

Autant vous le dire de suite, je n’ai rien d’un journaliste, connais peu le fonctionnement des blogs, et suis tout sauf un photographe (c’est à ça qu’on reconnait un bon chef : à l’audace de ses choix, incompréhensibles pour le reste des terriens…).

Alors je me bornerai à tenter de vous conter le déroulé de nos pérégrinations, avec tout le manque d’objectivité qui relève de cette tâche (ben oui, je laisserai parler MES émotions) et en tentant de transmettre aux proches des participants, quelques instantanés de leur périple.

Je ne suis pas photographe, et en ce domaine pour plagier l’illustre Bernard Blier, se suis plutôt « monté fin » (je parle là de logistique photographique, tas de mécréants !!!), n’étant pas bardé comme mes prédécesseurs de reflex et autres objectifs sans prix… Je n’ai d’eux, ni le matériel, ni surtout le talent !

Alors pitié, ne tirez pas sur le pianiste si les photos de cette année ne sont pas du calibre de celles proposées les années passées par les talentueux photographes que sont Dom, Etienne ou Yome (je les bisouille en passant, tiens…).

Allez, jour 0.

Départ à l’aube de ma Normandie, sous le soleil et une température encore frisquette mais prometteuse.

Objectif de mon périple en solitaire : tailler par les petites départementales qui vont bien, jusqu’en Touraine, non loin de Chatelleraut, où je dois retrouver l’équipe de tueurs de l’organisation.

Vu que j’ai de l’avance sur l’horaire, je commence mon immersion dans la cuvée 2017, en reprenant à mon compte un des préceptes de base de Jackinou (la zénitude apportée par la réflexion sur la vie, tel st Louis au pied d’un arbre).

Trois quart-d’heure après, ça va mieux. Le soleil tape maintenant avec une bonne volonté évidente, et j’arrive dans les temps pour retrouver ma bande de canailles, attablée autour de force charcuterie de bonne facture, et de tout le nécessaire liquide à même de faire transiter ça…

Retrouvailles pleines de chaleur et d’émotion, certaines têtes n’ayant pas été croisées depuis fort longtemps (les Balkans pour le plus lointain).

 Après avoir – sous la contrainte – été obligés de vanter les mérites des pâtes préparées avec amour par un Jacky à la susceptibilité marquée sur le sujet (on a préféré calmer le jeu et faire profil bas devant les menaces de sortie du fusil de chasse), et consacré notre pause digestive à la pose des autocollants sur les camions d’assistance, la troupe reprend la route au beau milieu de l’AM.

Cette fois-ci, c’est l’autoroute (beurkkkk !) qui est au programme, avec pas loin de 300 bornes pour rejoindre Castillon la Bataille, petite localité située non loin de Bordeaux, mais surtout perdue au milieu des vignobles à proximité de …. St Emilion ! (ben tiens… y’en a certains – je tairai pudiquement les noms – quand tu les laisses le choix de l’organisation, tout de suite ça dérape !).

Rien à signaler sinon que pour se dégourdir, le chef-chef-oui-chef se met à rouler debout à 150 km/h. Ça doit être confortable ça, tiens…

Et y’a Gilloux qui se la joue « Burt Munroe » sur le lac salé de Bonneville, à plat ventre sur son broyeur à pommes, histoire de se soulager un peu les jambes…

 Il est quasi 20 heures quand on arrive sur place.

Petit problème, les motos et les camions doivent coucher dehors, et dehors…. ça ressemble à une piste de rodéo sauvage dans une rue de cité du neuf-trois !!!

Gymkhanas motorisés, runs en 2 ou 4 roues, wheelings, foot au milieu de la rue, faune vociférante un peu partout…

Le chef tique fort ! Et on le comprend vu le matériel appelé à coucher dehors.

 On envisage un repli tardif sur un gîte proche, lorsque le patron se propose finalement de stationner les camions dans une petite rue retirée, et d’abriter les motos dans… la salle du petit déjeuner !

 Proposition acceptée par le chef, et la soirée se termine finalement dans un excellent petit restau local, où l’accueil et le contenu des assiettes nous font oublier les inquiétudes du soir.

Jean-Jacques dort déjà : c’est plutôt bon signe !

Allez, premier couchage collectif. Demain les affaires sérieuses commencent…