Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 4


ffmc-paris

Premier réflexe matinal, pour notre colonie de bipèdes en vadrouille : s’assurer de la coopération du Dieu soleil. C’est cool, on dirait bien qu’aujourd’hui encore, il nous a à la bonne.

Comme chaque matin, on commence par passer saluer notre binôme de mécanos en goguette, au camion bagages, histoire qu’ils n’aient pas fait le voyage pour rien, et surtout de nous soulager pour la journée de roulage à venir.

Et décidément, même après une nuit de sommeil, le cadre de l’hôtel est toujours aussi somptueux !

Le petit déjeuner (copieux comme ce fût le cas chaque matin depuis le début de la semaine) est le préambule à une bonne matinée de moto.

Mais avant cela, laissez moi vous parler un peu de Jean Paul, notre François Pignon à nous qu’on a !

Car figurez vous que dès qu’il arrive un truc pas normal, un avatar, ou une tuile imprévisible, c’est à Jean Paul que ça arrive !

Un porte monnaie qui laisse échapper le contenu de sa mitraille à la cabine de péage ? C’est pour Jean Paul.

Une tringle à rideau qui reste dans les mains de celui qui l’actionne, c’est pour ???? Jean Paul, bravo !

La panne d’essence qui stoppe un étourdi lancé à la conquête de l’Espagne, on dit ???? Jean Paul ! Bingo !

Une batterie qui flanche au hasard dans le parc de nos machines, ça tombe au hasard sur…. Jean Paul, trop fastoche…

Jean Paul, on l’adore, parce que c’est notre paratonnerre à emmerdes !

Avec notre François Pignon du Portugal, tout le monde peut dormir tranquille…

Et donc, disais-je, alors que je sors du petit-déj, sur qui tombe-je sur le parking ?

Sur notre bon Jean Paul, torse nu, en train de proposer un aperçu de son aisselle à Gérard qui passait par là.

En mon for intérieur (et mon fort extérieur, tant qu’on y est, vu l’enceinte derrière laquelle nous sommes retranchés), je me dis que le Jean Paul avec son air de ne pas y toucher, cherche à affoler la gent féminine locale, en roulant ses biceps et gonflant ses pecs’ tel Robert Duranton dans le corniaud…

La Tacatacatac-tac-tique du Jean Paul, c’est de s’déshabiller, pour pouvoir emballer…

Renseignement pris, il s’avère que le grain de beauté douloureux qu’examine Gérard, toubib de son état, a … des pattes, et que c’est une tique qui est venue se loger dans la douce moiteur équatoriale des dessous de bras de notre inénarrable camarade.

Une passagère clandestine ne s’étant pas acquittée du montant de son séjour en rando ? C’est l’immédiate sanction de notre bon chef-chef-oui-chef, qui fait décapiter la resquilleuse sur le champ !

La journée peut enfin commencer…

Il était temps, Jacky a failli s’impatienter.

En tous cas, il ne faut pas bien longtemps pour retrouver de la route qui va bien, sous le soleil, avec des degrés qui montent tranquillement, et un trafic vraiment calme.

Les routes n’en finissent pas de rétrécir et lorsque nous découvrons le lac de Rabgao, le plaisir du roulage avec de superbes perspectives lacustres se trouve multiplié.

Une pause sur le barrage, et c’est ensuite l’occasion pour tous les groupes de faire la première pause ‘bar’ du jour. Les degrés ont monté, et les organismes ont chaud.

Tout le monde a la banane, because les paysages et les routes sont encore une fois top ce matin (c’est étroit et pas toujours bien revêtu, mais ça a le profil type qu’on aime à sillonner).

A noter l’improbable baby foot, issu du catenaccio italien certainement, où on bétonne la défense en allégeant sensiblement l’attaque…

La troupe se remet en marche en ordre dispersé, et quitte le bitume rassurant de la route de la vallée, pour celui plus … rustique et aléatoire qui court se perdre dans la montagne.

Au moins, on peut pas dire qu’on a rien remarqué, niveau revêtement.

Il vaut mieux ne pas jouer les cascadeurs en tenue de kéké, sur ce genre de râpe à fromages… Pizzas décoratives garanties pour plusieurs années.

La promenade continue, entre panoramas sympas et bestioles vadrouillantes.

Sincèrement, une petite route comme celle là, ça ne vous tente pas ?

Bon, on a beau être bien là, Tintin, faut pas lambiner. Un excellent repas à base de charcuterie de pays nous attend à Pinheiro, dans un cadre historique des plus fameux (castelo de Lanhoso).

Ne nous gênons pas, le chemin de ronde est open pour la visite.

L’abus de charcuterie étant néfaste pour l’action, certain(e)s préféreront toutefois une activité plus horizontale en lieu et place du crapahutage en haut des remparts.

L’heure de la remise en route a sonné (Dieu qu’elle était accueillante, pourtant, cette aguichante herbe verte, bien fraîche!!!).

Le stationnement est en pente, et le décollage impliquera pour beaucoup, un coup de main du staff, afin d’éviter des catastrophes.

Imprégné du programme spirituel de la journée, Jean Louis, au moment de relancer son tanker teuton (un 1200 GSA liquide), est saisi soudainement d’un élan irrépressible de ferveur religieuse !

Il s’allonge à deux à l’heure, lui et sa citerne d’outre-Rhin, de tout son long à plat ventre sur le pavé lusithanien, afin d’entamer ses dévotions les plus possédées…

Heureusement, pas de bobo, ni pour le pèlerin, ni pour l’enclume germaine.

Car le rendez-vous suivant, après un roulage sous des chaleurs qui commencent à causer, c’est Bom Jesus et son sanctuaire à la réputation planétaire (presqu’au niveau des randos MotoMag, pour vous situer le niveau de rayonnement de la chose…).

Y’en a qui vont souffrir ! Passke, il faut vous dire qu’il y a de la pente, et que si descendre les escaliers ne rebute pas la foule, la perspective de les remonter par cette chaleur, ne motive pas grand monde (tout de même, qué’ feignasses ces motards !!!)

Heureusement, pour venir en aide à nos motards en surchauffe, le site possède LA solution qui va bien : le plus ancien funiculaire au monde fonctionnant à contrepoids d’eau.

En quelques minutes à peine, le tour est joué, et nous voilà rendus là haut.

Nous assistons alors au remplissage d’eau (ici au bout du tuyau) du réservoir, qui ainsi lesté va pouvoir descendre la pente, et permettre à son homologue situé en bas et qui procède simultanément à l’opération inverse (vidage de son réservoir), de remonter la pente, via le cable qui les relie mutuellement. Il n’y a aucun moteur ou énergie électrique pour faire fonctionner le système. Ingénieux !

Un petit tour dans la chapelle et le parc, et l’armée de fourmis se remet en marche.

Chose franchement inhabituelle, nous empruntons une partie d’autoroute afin d’éviter une nationale tout à fait inintéressante et rallier Porto dans les meilleures conditions possibles.

Une fois le rituel traditionnel de récupération des bagages et le petit coup de frais opéré dans un hôtel très sympa du centre ville effectués, les volontaires à une visite pédestre partent arpenter les ruelles pavées, armés d’une solide bonne humeur et d’un sens de l’orientation parfois aléatoire.

Nous finissons quoiqu’il en soit par rejoindre le port, où nous flânons longuement.

Après l’incontournable pot, pris, par petits groupes, dans quelques bars où quelques uns rendent un hommage au célèbre vin cuit du cru, la soirée se termine au restaurant « l’abadia » proche de l’hôtel. Poisson ou viande, le choix est laissé à chacun de se restaurer selon sa préférence.

Les échanges se poursuivent avec acharnement, jusqu’à ce que les derniers combattants regagnent leur couche par les ruelles dévoilant encore dans la pénombre, quelques trésors cachés…

NB : en ce jour de grande méditation spirituelle, j’ai enfin découvert le Dieu que vénèrent en secret quelques hérétiques des Mauves, des païens que not’ bon chef-chef-oui-chef se devrait de ramener au plus vite dans le droit chemin, celui de la lumière et de la parole divine…

Que le seigneur épargne ces mécréants !!!!