Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 9


ffmc-paris

Dediou…. On resterait bien lové dans le moelleux de la literie encore au moins une paire d’heures ce matin…

Même pas la peine d’esquisser la formule d’une requête en ce sens auprès de not’ chef-chef-oui-chef !

Cet homme est une brute sans coeur qui se retrancherait encore derrière la sacro-sainte « matinée bien chargée » pour nous renvoyer au bureau des lamentations à coups de rangeo’ dans le bas du dos…

Quelle vie de chienlit, moi je vous le crie !!!!!

Autant vous le dire tout de suite : aujourd’hui l’actu st rare.

Il y a eu du roulage, du roulage et pour ceux qui auraient encore un peu de temps de dispo, une pincée de roulage en sus…

Dès le départ, on accroche les 25 ° au tableau de bord.

Les passe-montagne, bonnets et autres doudounes pourront rester au chaud dans les valoches aujourd’hui…

Avec ses 140 km, l’étape du matin c’est 14 fois plus que celle d’hier AM.

On retrouve de grandes lignes droites, néanmoins non dénuées d’intérêt, avec toujours la présence des chênes qu’on a déshabillés partiellement.

A Estremoz, nous nous attardons en terrasse à admirer les couleurs de la petite échoppe de ce vendeur de fruits et légumes.

Un camaïeu de couleurs et d’odeurs, régal pour nos pupilles et nos narines.

Quelles mystérieuses créatures se dissimulent derrière ces faciès à la rugueuse pilosité locale ?

Juste avant d’arriver dans ce petit village, alors que nous suivions un haut camion chargé de branchages coupés, quelle ne fut pas notre surprise de voir une grosse branche s’envoler par dessus la remorque, pour venir s’écraser juste à côté de moi !

Heureusement que je m’étais déboîté afin de le dépasser, sinon il me tombait pile-poil sur la hure !

Derrière, Gilloux évite de justesse l’encombrant paquet affalé sur la route, tandis qu’en queue de trio, Jean-Luc (Alias Pépin depuis qu’il a perdu sa bulle. Après Pif gadget hier, et pépin la bulle ce jour, pas certain qu’on contribue au rajeunissement du lectorat de MotoMag sur ce coup là…) nous confiera avoir vu se décrocher une orange dans la chute.

Encore un coup des verts, ce lâche attentat !

Après les grandes lignes droites, nous finissons par retrouver des petites routes qui virolent, dont certaines au revêtement olé-olé ! Y’a intérêt à garder les yeux ouverts ce matin, promis-juré…

Le chef a troqué sa 1000 Kawa pour l’Indian de Marc et Danielle qui ont décidé d’essayer la japonaise.

Il ouvre le bal.

Plusieurs motos se font une belle frayeur sur une nouvelle langue de sable, posée traîtreusement à la sortie d’un virage.

Le chef nous joue les ballerines au guidon de son enclume américaine d’emprunt, et satisfait tout le monde (notamment l’assureur de cette dernière) en rattrapant le coup avec grâce et légèreté, d’un coup de botte volontaire rétablissant in-extremis l’équilibre compromis de la grosse indienne.

On tourne aux alentours de 35° quand arrive la pause méridienne au restaurant « Dom Manuel », au coeur de la cité médiévale de Marvao.

Le gaspacho froid est l’occasion de rabaisser un tant soit peu notre température corporelle, légèrement en surchauffe.

Une fois le repas expédié, quelques courageux se lancent à l’assaut du chemin de ronde, de ses escaliers physiques, et de la visite du château tout là-haut (quel meilleur moyen de digérer ?).

Ces vadrouillages à pédibus nous ayant entraîné loin de nos bases, nous repartons un peu plus tard que d’accoutumée du restaurant. Mais sincèrement, ça valait le coup d’oeil, et les volontaires ne regrettent pas leur petite suée digestive.

On reprend la route, toujours aussi sinueuse.

L’occasion de passer en revue l’essentiel des effectifs (à part rouler, il n’y a en effet pas grand-chose d’autre à faire aujourd’hui).

L’arrivée sur le barrage de la Nisa nous donnera enfin l’opportunité de quelques clichés, histoire de pouvoir descendre de selle (et vu qu’il s’y trouve un bar, fort judicieusement placé là, réjouissons nous donc d’allier l’esthétique au pratique).

Quand je prendrai cette photo du nid, j’entendrai une petite voix dans mon dos me glisser : « tu vois, les cigognes, c’est comme Jean louis, elles ont toujours le bec ouvert… ».

Pour qui connaît la faconde de Jean-Louis, l’un des boute-en-train de l’équipe, on peut dire qu’il y a du vrai dans cette remarque…

dernier sprint jusqu’à Castel Branco.

La chaleur tourne à l’insupportable.

Même avec le blouson d’été aéré, on roule comme dans un four.

La fin de l’étape sonne comme une délivrance.

Douche et clim, repos et piscine, bricolage, vérif des niveaux d’huile et de la pression des pneus, chacun s’occupe à son gré.

Mais que ça fait du bien de barboter dans l’eau de la piscine couverte de l’hôtel !

Ensuite repas en self à l’hôtel, et pour mon Pépin et Philippe, tentative de sauvetage d’une bulle sacrifiée sur la champ d’honneur.

Résultat des courses pour la phase II de notre test consomotard MotoMag ? Dans notre prochain N°, on vous dit tout, promis !!!

Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 8


ffmc-paris

Malgré nos doutes, la nuit a été d’une tranquillité suprême.

Pas de bruit (on est dimanche, ça aide), et une excellente qualité de literie ont fait de notre sommeil un rechargement d’accus fort bienvenu.

Le départ est donné comme à l’accoutumée, à 8h30 tapantes.

L’hôtel est extrêmement bien situé pour s’extraire de la capitale, puisque en quelques minutes nous nous engageons sur le viaduc Vasco de Gama sur le Tage. C’est le plus long pont d’Europe avec ses 17,1 km.

Nous prenons le temps de savourer ces derniers km d’étendues d’eau avant d’attaquer de longues étapes « continentales ».

La vision de ces pêcheurs perdus au milieu des bancs de sable, à marée basse avec de l’eau jusqu’aux genoux, ne laisse pas de nous rendre sans voix.

La température est déjà au dessus des 20 degrés lorsque nous nous enfonçons dans les terres.

Les paysages perdent de leur verdeur et deviennent plus désertiques.

On voit réapparaître les chênes-liège, systématiquement décalottés de la base.

La circoncision arboricole est un acte religieux chez le premier producteur mondial de liège.

Nous retrouvons rapidement les Rouges attablés en terrasse autour d’un premier rafraîchissement.

Ils ont assisté au départ d’une virée de tasses, pisse-feu et autres brêlons improbables, de marques oubliées ou inconnues en nos terres, et qui visiblement partaient pour une longue journée d’aventures (certains étaient déjà en train de mécaniquer au rond point suivant trois quarts d’heure plus tard).

Notez le grand détachement affiché par trois augustes autochtones, témoins impassible de ce soudain déferlement d’activité.

La matinée est une progression ininterrompue au coeur des terres de l’Alentejo, jusqu’à ce qu’une troupe d’inextinguibles soiffards nous lancent une invitation à laquelle il est bien difficile de dire non (sauf pour les Jaunes qui portent bien mal leur couleur, et qui passent sans daigner nous prêter attention).

N’allez pourtant pas croire que tout est rose au paradis des motards.

Ici aussi, la misère et le dénuement extrême frappent à nos portes.

Comment ne pas avoir une parole de réconfort, une petite pièce pour fournir à ce nécessiteux dépouillé de tout, les quelques gorgées de lumière qui éclaireront d’une lueur à nulle autre pareille, sa journée sans soleil ?

Quasi-grabataire, nous devrons aller lui chercher sa bière tant espérée, et lui rapporter, avec pour tout remerciement, un grognement rustre mais incontestablement venant directement du coeur.

La façon si pleine de pudeur de cet être sensible pour nous remercier de ce moment de grâce, sans nul doute !

Une fois notre BA faite, nous Filons à quelques km d’Evora, pour une pause restauration au « Monta da Graciete ».

Personne ne s’éternise à table, car l’étape de l’AM promet d’être marathonienne, le Tripy nous affichant la distance de … 10 km avant le terme de la journée niveau moto.

Certains s’interrogent : ne vaut-il pas mieux la scinder en deux parties ? Prévoir un ravitaillement d’essence en cours de route ?

Le coeur aventurier, tout le monde se jette finalement dans l’inconnu en optant pour un trajet d’une traite… Courageux, voire téméraires, les p’tits gars…

Evora, c’est le second site Portugais de monuments à visiter.

Quartier libre est donc donné à chacun d’employer son AM comme bon lui semble afin de découvrir le maximum de choses.

Des courageux choisiront l’option « sortie moto » pour aller découvrir les environs.

Certains resteront à se reposer dans la fraîcheur appréciable de l’hôtel.

La majorité s’habillera léger et chaussera des semelles confortables afin de se lancer à la découverte des richesses de la ville.

Eglises, musées, chapelles, vestiges romains, cathédrale… A chacun de choisir ses priorités.

En tous cas, le choix est large.

Voici un florilège de ce que nous avons pu croiser au hasard de nos pérégrinations.

A noter que ces visites se sont faites par une température guère éloignée des 40°, qui a fait le bonheur des tenanciers de bistroquets alentour.

La soirée se termine non loin, au resto  « Ofarol » avant que tout le monde n’aille se torchonner avec une hâte bien réelle.

Ça vous casse un bonhomme (ou une femme) des journées et des températures pareilles…