Rando MotoMag Portugal session 1 – Jour 8

Malgré nos doutes, la nuit a été d’une tranquillité suprême.

Pas de bruit (on est dimanche, ça aide), et une excellente qualité de literie ont fait de notre sommeil un rechargement d’accus fort bienvenu.

Le départ est donné comme à l’accoutumée, à 8h30 tapantes.

L’hôtel est extrêmement bien situé pour s’extraire de la capitale, puisque en quelques minutes nous nous engageons sur le viaduc Vasco de Gama sur le Tage. C’est le plus long pont d’Europe avec ses 17,1 km.

Nous prenons le temps de savourer ces derniers km d’étendues d’eau avant d’attaquer de longues étapes « continentales ».

La vision de ces pêcheurs perdus au milieu des bancs de sable, à marée basse avec de l’eau jusqu’aux genoux, ne laisse pas de nous rendre sans voix.

La température est déjà au dessus des 20 degrés lorsque nous nous enfonçons dans les terres.

Les paysages perdent de leur verdeur et deviennent plus désertiques.

On voit réapparaître les chênes-liège, systématiquement décalottés de la base.

La circoncision arboricole est un acte religieux chez le premier producteur mondial de liège.

Nous retrouvons rapidement les Rouges attablés en terrasse autour d’un premier rafraîchissement.

Ils ont assisté au départ d’une virée de tasses, pisse-feu et autres brêlons improbables, de marques oubliées ou inconnues en nos terres, et qui visiblement partaient pour une longue journée d’aventures (certains étaient déjà en train de mécaniquer au rond point suivant trois quarts d’heure plus tard).

Notez le grand détachement affiché par trois augustes autochtones, témoins impassible de ce soudain déferlement d’activité.

La matinée est une progression ininterrompue au coeur des terres de l’Alentejo, jusqu’à ce qu’une troupe d’inextinguibles soiffards nous lancent une invitation à laquelle il est bien difficile de dire non (sauf pour les Jaunes qui portent bien mal leur couleur, et qui passent sans daigner nous prêter attention).

N’allez pourtant pas croire que tout est rose au paradis des motards.

Ici aussi, la misère et le dénuement extrême frappent à nos portes.

Comment ne pas avoir une parole de réconfort, une petite pièce pour fournir à ce nécessiteux dépouillé de tout, les quelques gorgées de lumière qui éclaireront d’une lueur à nulle autre pareille, sa journée sans soleil ?

Quasi-grabataire, nous devrons aller lui chercher sa bière tant espérée, et lui rapporter, avec pour tout remerciement, un grognement rustre mais incontestablement venant directement du coeur.

La façon si pleine de pudeur de cet être sensible pour nous remercier de ce moment de grâce, sans nul doute !

Une fois notre BA faite, nous Filons à quelques km d’Evora, pour une pause restauration au « Monta da Graciete ».

Personne ne s’éternise à table, car l’étape de l’AM promet d’être marathonienne, le Tripy nous affichant la distance de … 10 km avant le terme de la journée niveau moto.

Certains s’interrogent : ne vaut-il pas mieux la scinder en deux parties ? Prévoir un ravitaillement d’essence en cours de route ?

Le coeur aventurier, tout le monde se jette finalement dans l’inconnu en optant pour un trajet d’une traite… Courageux, voire téméraires, les p’tits gars…

Evora, c’est le second site Portugais de monuments à visiter.

Quartier libre est donc donné à chacun d’employer son AM comme bon lui semble afin de découvrir le maximum de choses.

Des courageux choisiront l’option « sortie moto » pour aller découvrir les environs.

Certains resteront à se reposer dans la fraîcheur appréciable de l’hôtel.

La majorité s’habillera léger et chaussera des semelles confortables afin de se lancer à la découverte des richesses de la ville.

Eglises, musées, chapelles, vestiges romains, cathédrale… A chacun de choisir ses priorités.

En tous cas, le choix est large.

Voici un florilège de ce que nous avons pu croiser au hasard de nos pérégrinations.

A noter que ces visites se sont faites par une température guère éloignée des 40°, qui a fait le bonheur des tenanciers de bistroquets alentour.

La soirée se termine non loin, au resto  « Ofarol » avant que tout le monde n’aille se torchonner avec une hâte bien réelle.

Ça vous casse un bonhomme (ou une femme) des journées et des températures pareilles…

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