MotoMag dans les Balkans : Jour 14, l’Italie,la Suisse et… la France.


yome

MAIS OUI, MAIS OUI, L’ÉCOLE EST FINIE !

Alors là les p’tits gars, c’est la fête au village !

Le 14 juillet après l’heure.

Le chef se lâche. On profite d’une belle météo avec du roulage en montagne, pour terminer en beauté.

©G. de CROP/Motomagazine

Bien sûr, on se fait pour la première fois une portion d’autoroute, histoire d’éviter les grands axes italiens définitivement congestionnés, mais avant ça on a le droit à une belle balade sur les petites routes des montagnes piémontaises (croyez nous, ce ne sont pas des salades !).

Quelques traversées de villes un peu encombrées, mais rien à voir avec l’enfer de l’étape de la veille AM. Et comble de bonheur, le Tripy a retrouvé un guidage parfait.

Bref, on se régale !

Les petites routes sont étroites et techniques, les villages accrochés à flancs de colline, rivalisent d’attraits pour nous accrocher le regard, et quelque basilique, vieille église, ancienne demeure ou petite place de village, nous fait profiter jusqu’à plus soif de nos derniers instants de roulage ensemble.

Après avoir quitté l’autostrada, joli mais rectiligne (qui a au moins l’avantage de nous avoir fait éviter les embouteillages récurrents locaux), nous jardinons un peu suite à la fermeture du tunnel d’accès au col du Grand St Bernard.

Après quelques hésitations, nous attaquons ensuite la montée du fameux col.

©G. de CROP/Motomagazine

Les allures sont variées, mais il y a là matière à se faire infiniment plus plaisir, niveau pilotage, avec un tracé nettement moins « cassant » que celui du Stelvio.

Freinages appuyés, courbes finement négociées, trajectoires bien léchées, du motard néophyte au rouleur sportif, il y a là moyen pour chacun de faire le plein de souvenirs à son rythme.

Arrivés au sommet, c’est à l’hospice du Grand St Bernard que la troupe se restaure, avec une température, certes d’altitude, mais très clémente après celles connues ces derniers jours.

©G. de CROP/Motomagazine

Les rotations de services permettent à tous les groupes de dîner après une présentation très sympa et détaillée de l’historique de l’hospice ainsi que de ses règles de fonctionnement, et pour ceux qui en ont envie, l’accès au musée de l’hospice et au chenil des St Bernard, est gratuit. On aurait tort de se priver ! (d’autant qu’il est très intéressant).

©I. LEBRET/Motomagazine

Pour certains, la pause méridienne est l’occasion d’une sieste prolongée, et la pièce jouxtant le restaurant, où les motards se sont déchargés de leurs casques est blousons, est digne d’une infirmerie de campagne de la grande guerre : il y a des cadavres allongés dans tous les sens, avec des pieds qui dépassent un peu partout.

L’AM est bien avancé quand les derniers groupes reprennent la route.

La descente, plus courte, est encore l’occasion de goûter aux joies du roulage en montagne.

Pour certains, ce sont là les dernières pauses photos du séjour.

Puis c’est la remontée vers notre destination finale. Sous le soleil on s’amuse une dernière fois dans les lacets qui nous emmènent vers Chamonix. Pas de pause rafraîchissement, malgré les quelques estaminets qui bordent la route,
tout le monde sait qu’il est hors de question d’arriver à la bourre pour cette journée de clôture.

Et en fin d’AM, l’ensemble des participants qui se trouvaient dans un hôtel à quelques centaines de mètres d’ici il y a deux semaines (sauf Yann, notre malheureux amateur de vol pendulaire, que nous saluons bien fort pour sa convalescence et à qui le groupe a envoyé une chaleureuse bordée de Hourra), se retrouve dans les salons de l’hôtel Alpina, pour un bilan de cette aventure.

Après que Yome le foutographe nous ait fait une projection des clichés marquants de la quinzaine, Jean Marc prend la parole pour tirer les conclusions de toutes ces péripéties. Il met en avant un groupe soudé, patient et endurant, qui, malgré les galères, les étapes capricieuses ou la météo infernale, a su aller de l’avant dans la bonne humeur, et gérer au mieux les aléas du planning.

Les corrections à apporter suite à cette première ont été évoquées, et nul doute qu’en juin, la prochaine fournée des Balkans sera au top !

Le staff est ensuite remercié et applaudi, puis on passe à la célébration collective des anniversaires de la quinzaine. Trois hommes, deux femmes (dont not’ bon-chef-chef-oui-chef), comme ça pas de jaloux !

Petite remise des souvenirs de la rando et tout le monde passe, après un petit apéro de clôture, au restaurant panoramique pour s’attaquer à une fondue d’adieu (même pas savoyarde, cette hérésie !) La soirée se prolonge pour les plus irréductibles, sachant que ce sont là les vrais derniers moments de convivialité et de partage du millésime 2015.

Samedi matin, la salle de restaurant se remplit de bonne heure de saluts matinaux et d’échanges animés. Le petit déjeuner clôt la quinzaine, et chacun a bien conscience que nous vivons les ultimes instants en commun.

Déjà le hall de l’hôtel s’anime de va-et-vient, avec des motards lourdement chargés. C’est terminé le transport des bagages dans le si pratique camion de Thierry !

La migration de retour a commencé.

Derniers adieux, dernières invitations lancées aux amitiés nouvelles ou déjà anciennes, et peu à peu l’hôtel se vide, chacun taillant la route du retour vers son petit nid douillet, sous un soleil prometteur (et une fraîcheur de bon aloi, montagne oblige).

Voilà, c’est ainsi que se termine la rando des Balkans Moto Mag’ cuvée 2015.

©G. de CROP/Motomagazine

Nous espérons que tous ceux qui suivaient un ou des proches ont pu partager un peu de leur aventure au quotidien (avec des délais de publication parfois élastiques, contraintes rédactionnelles obligent), que ceux qui passaient juste par là ont pris goût à nos pérégrinations, et nous vous invitons toutes et tous aux prochaines éditions de ce formidable moment de chaleur humaine que sont les randos Moto Mag’.

Gros bises aux anciens des années précédentes, on espère vous revoir bientôt, et merci à tous les participants et au staff 2015, vous avez été grands, et ça a été du bonheur de vous côtoyer !

Arno

Infos du jour : Le chef qui avait emprunté la Harley de Francis , s’est envoyé toute la montée du col en passant les vitesses à la main, les cannelures de l’axe du sélecteur ayant décidé de jouer les capricieuses. Bel effort !

Comme l’an dernier en Sicile (avec la bouteille mascotte de Pontarlier, alcool anisé Jurassien, remplie de messages, lancée à la mer par Jean Luc sur le bateau du retour, qui avait été repêchée quelques semaines plus tard par un couples de motards se promenant en bord de mer) Fred l’ouvreur des blancs, nous informe que la fameuse sacoche fantôme de la 1200 GS Adventure de Gilbert, a finalement fait sa réapparition.

Contrairement à ce qui se disait, elle n’aurait pas terminé son voyage dans le canal. Fred ayant laissé sa carte de visite à un employé qui fauchait sur le bord de la route, ce dernier aurait semble-t-il remis la main sur la valise fugueuse.

Aux dernières nouvelles, Gilbert s’activait à mettre sur pieds le rapatriement de cette migrante clandestine de dernière minute.

Tout se finit toujours bien, dans les randos Moto Mag’…

Dans la boutique motomag :

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MotoMag dans les Balkans : Jour 13, l’Italie : il fait beau et chaud (fameuse contrepèterie…)


yome

IL NE NEIGE PAS SUR LE LAC MAJEUR !

 Et c’est tant mieux…

Ce matin le soleil est là. Et vu le contexte du roulage d’hier, c’est ce qu’il pouvait nous arriver de mieux ! Parce qu’au petit déj’, il y en a (mais gentleman, je tairai les noms) qui portent encore les stigmates de cette affaire.

 Du coup, le décollage avec une température de 9°, mais sur le versant ensoleillé de la vallée, est des plus réconfortant. Surtout si on tourne la tête pour contempler les cimes enneigées dans l’ombre, du versant opposé.

©G. de CROP/Motomagazine

La matinée se passe à se rapprocher peu à peu des lacs italiens à la réputation si établie.

Le chef-chef-oui-chef l’a dit, ce matin on ne traîne pas, car on est attendus à 11h dernier carat pour le 2nde surprise du séjour.

Disciplinés, les groupes se passent quasi systématiquement de la traditionnelle pause bar.

Nous apercevons toutefois, le groupe des verts de Valérie, arrêtés devant un petit bouclard de mécanique moto (et voitures…).

©G. de CROP/Motomagazine

La réparation du capricieux maître cylindre du 500 CB de Patrick est toujours à l’ordre du jour.

©G. de CROP/Motomagazine

Puis c’est l’arrivée sur les bords du lac de Côme, avec le choc visuel de ce site admirable. La tentation est grande de se poser, pour siroter un petit rafraîchissement les pieds dans l’eau.

©G. de CROP/Motomagazine

Mais l’appel du démon ne porte pas. La voix du grand chef reste la plus forte, et obéissants, nous filons sans traîner..

Et à 11h, tout le monde ou presque est parqué devant … l’entrée de l’usine Moto Guzzi à Mandello Del Lario.

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

La 2nde surprise, c’est la visite guidée et commentée par un bénévole, rien que pour nous.

La troupe écoute les commentaires traduits par Jean Marc, et ne manquent pas de poser moult questions. L’histoire du plus vieux des constructeurs de moto italiennes encore en activité, s’avère passionnante. Riche d’anecdotes et impressionnante d’innovations. Des débuts du siècle dernier aux modèles les plus récents, c’est un voyage dans l’histoire de la moto mondiale qui défile sous nos yeux.

©G. de CROP/Motomagazine

Rapporter ici ce que nous avons vu ou entendu demanderait trop de temps et de place. Mais sachez que les numériques crépitent et que nombre de motards ressortent impressionnés de ce que l’histoire de la marque a pu apporter comme progrès technologiques. Non sans avoir laissé quelques p’tit mots sur le livre d’or…

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

Seule ombre au tableau, le groupe de Valérie, occupé à remplacer le frein du CB de Patrick, arrive beaucoup trop tard pour participer à la visite. Consolation de poids, le CB est reparti comme en 14, réparé par le mécano du bouclard pour une somme tout à fait raisonnable.

©G. de CROP/Motomagazine

Après toute une série de clichés pour immortaliser les motards devant l’entrée de l’usine Moto Guzzi, tout le monde reprend sa moto pour aller manger au restaurant Orsa Maggiore, au bord du lac de Lecco.

Pour ceux (assez nombreux) qui le désirent, une petite sieste est ensuite possible sur la plage avoisinante.

©G. de CROP/Motomagazine

L’AM, l’étape de 175 km nous amenant à Scarmagno a tout d’un puissant laxatif.

Roulage à tendance urbaine bien marqué, avec une densité de véhicules et de rond-points ahurissante.

En plus de ça, un parcours de road book capricieux sur les Tripy des ouvreurs les prive de toute possibilité d’anticipation et nécessite une surveillance de tous les instants, fait que les groupes s’éclatent régulièrement, qu’il est alors nécessaire de stopper la progression pour attendre les retardataires, et éventuellement faire demi tour pour partir à leur recherche, sans compter que ça « jardine » parfois pas mal et qu’il faut procéder à des coupes pour retomber sur le parcours prévu.

Déjà pas en avance, les Mauves récupèrent la pauvre Valérie en rade à une 50aine de km du but, en panne avec sa Speed Triple. Plus rien ne s’allume lorsqu’elle met le contact.

Avec l’autorisation du chef-chef-oui-chef, les membres de son groupe rentrent direct à l’hôtel, par l’autoroute.

Nous attendons l’arrivée du camion mécanique de Pat & Coco. A force de toucher à tout, un faux contact du côté de la colonne de direction est mis à jour, et magie de la mécanique, tout se rallume soudainement. Lili récupère donc sa monture, et nous filons direction l’Hôtel.

De manière regrettable, la seule portion un peu fun de l’étape, un col viroleux à souhait, est parcouru de nuit.

C’est à 21h passés que nous nous mettons à table, avec, pour beaucoup, une fatigue extrême due à l’étape usante de l’AM, ajoutée à celle de la journée d’hier dans des conditions météo très défavorables.

C’est un signe : à l’heure où le dessert est servi, nombre de places à table ont déjà été désertées.

Journée mitigée donc, avec une matinée très sympa et une visite passionnante d’un musée du patrimoine de la moto d’un côté, et une AM totalement inintéressante et usante de l’autre.

Le pistonné du jour, c’est lui, Yome, le va-nu-pied photo-journaleux de la bande, chargé de traîner avec ses objectifs, partout où il se passe quelque chose.

©G. de CROP/Motomagazine

Propulsé sur la rando des Balkans alors qu’il n’avait pas roulé en moto depuis plusieurs années, les premiers jours lui ont été difficiles. Trop de truc à faire : entre l’apprentissage du Tripy, la découverte de la Suzuki Freewind de prêt, la charge des interviews des testeurs des motos Yam’ d’essai, les photos à shooter d’abord, puis à trier ensuite, les mises en ligne  journalières, on a frôlé le nervoussse-braiquedonne !

De plus, la Freewind s’est rapidement avérée être bridée à 34 cv, et remonter les groupes pour shooter sur l’itinéraire a été compliqué. Finalement délesté de certaines tâches initialement prévues, il s’est organisé, a compris comment ça marchait, et les choses sont devenues plus faciles. Le matin très tôt, et le soir très tard, nous partagions notre chambre à la lumière des PC, pour rédiger, trier, formater, mettre en ligne. Tout ça s’est fait de façon très sympa, et même s’il stresse parfois pour pas grand chose (il soliloque à voix haute sous la douche), ce fut une quinzaine très sympa passée avec lui.

J’en profite d’ailleurs pour passer un bonjour à nos anciens plumitifs des années passées, Aldo qui parcourt le monde et blogue d’Indonésie avec son épouse en ce moment (à lire sur Moto Mag net) pour la Sardaigne, Dom et Etienne pour la Sicile. On pense à vous les gars, et on vous bise.

Pour clore le chapitre des groupes, ce soir les Mauves.

Les « Casse-couilles » dirait le chef, qui a toujours raison. Ce sont des gars et des filles qui roulent en solo, avec des caractères parfois rebelles, qui écoutent les conseils et recommandations quand ils ont le temps, aiment lâcher les poneys quand la route tournicote ou s’élève, sont forts en gueule et chambreurs de première, et par dessus tout, aiment à déguster tout ce qui se présente à table avec un degré d’alcool supérieur à celui d’une carafe d’eau.

Comme on leur a prêté la réputation d’être des casse-bonbons, ils en jouent à volonté, plus pour entretenir la tradition que par nature profonde.

©G. de CROP/Motomagazine

Autant dire que moi, là, j’ai bien peu d’autorité sur ces zozos là. Heureusement que j’arrive encore à suivre le rythme sur la route, sinon il y a longtemps que je me serais fait bouffer !

Merci mes Mauves, z’êtes des chiards finis, mais ça me semblerait tristoune une quinzaine sans vous.

©Motomagazine

Les Fauves ici avec un de leurs nombreux potes (marrant d’ailleurs, ce jour là le grand chef-chef-oui-chef leur a pas cherché de poux). De gauche à droite : Hélène, Dom, Patrick, Arno, Pascal, François (en haut), François (en bas), Gilloux et Jean Luc (la police).

MotoMag dans les Balkans : Jour 12, l’Italie gla-gla !


yome

 FROID, MOI ? JAMAIS…

La moto est un redoutable accélérateur de sensations.

Quiconque a, un jour posé ses fesses sur un de ces engins, ne pourra qu’en convenir.

Odeurs, prises d’angle, vibrations, vitesse, inconfort, liberté, ivresse, plaisir, peur, tous ces sentiments ou sensations sont multipliées dès qu’on roule en moto. Qu’elles soient bonnes ou non.

Des journées comme aujourd’hui, par exemple, sont de celles qui peuvent nous faire nous demander, POURQUOI nous aimons la moto ?

Reprenons le fil.

1er constat : la météo est à 50 % dans le vrai. Ce matin il pleut. Une pluie fine mais qu’on sent appelée à durer.

Pendant que les groupes partent vers les cols les uns après les autres, nous les mauves décidons d’attendre l’ouverture des magasins de sport de Corvara in Badia, afin de trouver une remplaçante à ma défunte veste de pluie, partie, grâce à un vent taquin, voguer sous d’autres cieux. Rien qui fasse l’affaire.

Le patron de l’hôtel, nous a dit que dans un village à 35 km, nous devrions trouver notre bonheur. Ca tombe bien, il est justement sur l’itinéraire.

Après avoir franchi une paire de cols, nous y parvenons sous une pluie qui est devenue battante. Ca devient l’enfer, l’eau s’engouffre partout, et avec la température qui décroit progressivement, le moral des troupes commence à en prendre un sacré coup.

Et ça ne s’arrange pas quand un policier local nous explique dans un français très correct qu’il n’y a pas de magasin de moto dans le village, mais qu’il faut pousser à un peu moins de 10 km, pour espérer trouver notre bonheur.

Nous quittons donc l’itinéraire prévu, et coup de chance incroyable, trouvons du 1er coup, le concessionnaire moto en question sur une zone commerciale retirée.

©I. LEBRET/Motomagazine

Nous sommes détrempés, et nos équipements ne suffisent plus depuis longtemps à endiguer le cheminement de l’eau dans nos vêtements.

Nous dévalisons le stock d’équipements de pluie, avec une certaine chance, la patron nous disant qu’en raison de la fin de la saison de moto, il fermerait son établissement pour l’hiver d’ici quelques jours.

Avec tous ces contretemps, il y a longtemps maintenant que les autres groupes ont dû passer le col suivant.

Sous une pluie qui redouble d’intensité, nous faisons marche arrière, et réintégrons le parcours prévu (133 km ce matin).

A peine attaquons-nous les premiers virages, au cœur même encore du village, devant nous amener vers le col suivant, qu’au détour d’une maison nous croisons une machine … couverte de neige !

Moment de grande solitude du GO qui se demande s’il faut emmener son groupe affronter des conditions délicates, ou s’il convient de renoncer et de rebrousser chemin.

Quelques lacets plus loin, nous recroisons un couple d’allemands en 1200 GSA, aperçus auparavant dans la vallée, et qui redescendent en nous faisant signe qu’il ne faut pas monter.

On ne baisse pas les bras comme ça, chez nous, et je décide de continuer « pour voir ».

Les degrés descendent régulièrement au fil de notre progression, et le thermomètre commence à afficher le signal de risque de glace. Puis, les premiers flocons font leur apparition, et tout devient rapidement plus compliqué. La température passe en négatif, la neige épaisse et collant se fixe sur les visières. On commence à ne plus voir grand chose.

Les doigts engourdis par le froid commencent à répondre difficilement. Les pieds dans des bottes qui prennent l’eau nous rappellent à chaque instant combien il est douloureux de lutter contre un ennemi aussi redoutable que le froid.

Dans un ballet improvisé de coups de doigts éssuie-glace pour tenter d’y voir quelque chose, nous parvenons à rejoindre le haut du col.

©G. de CROP/Motomagazine

Les rares voitures que nous croisons ne nous ménagent pas particulièrement.

On bascule alors sur l’autre versant, et là, les données se compliquent.

L’adhérence, si elle n’est pas critique, n’en est pas moins problématique, et dorénavant il ne suffit plus de couper les gaz, comme dans la montée, pour ralentir, il faut aussi éviter qu’emportée par son poids et par l’inertie, la moto ne prenne de la vitesse et ne devienne impossible à freiner.

A chacun sa technique : en roue libre, avec un freinage continu, en première, ou en seconde en fonction de la motorisation, avec quelques freinages très doux et progressifs, les pieds par terre ou sur les repose-pieds. Tout ceci dure une éternité. Les km défilent lentement à 25 km en 1ère.

Il fait si froid que personne n’a envie d’enlever ses gants pour sortir l’appareil photo et immortaliser la scène.

Le groupe s’étire, les distances de sécurité s’allongeant dans de pareilles conditions.

Finalement, le tapis de neige s’éclaircit peu à peu, et nous finissons par retrouver l’asphalte si convoité. Le thermomètre remonte doucement, d’abord à zéro, puis en positif (4°).

Nous nous arrêtons plus loin pour faire le point. Mais comment ont fait les autres pour passer ? On a vu personne… Et rapidement on se rend compte qu’il nous en manque un.

Après un peu moins d’une demi heure, Jean Luc part à la recherche de Pascal, notre alsacien à la Super Ténéré, pour tenter de voir ce qui s’est passé.

Pour les autres, l’attente reprend. Après vingt bonnes minutes sans nouvelles de personne, je décide de monter à mon tour, et rencontre un peu plus haut Jean Luc qui revient seul sur ses pas. Il a dû renoncer à aller plus loin, car la route est devenue impraticable.

Nous décidons donc de nous poser dans la première auberge venue.

Nous la trouvons quelques centaines de mètres plus loin, et perdons dans l’affaire Gilloux et François, les deux motards de queue, qui filent sans voir que nous avons bifurqué.

Ils feront 20 km avant de corriger le tir, nous appeler, faire demi tour et venir nous rejoindre pour un repas salvateur.

Car nous n’en pouvons plus. Nous sommes transformés en éponges, ne sentons plus nos membres, et quémandons avidement un peu de chaleur pour redevenir des hommes.

Le repas s’éternise. Il fait très bon dans l’auberge, nous nous réchauffons peu à peu, et personne n’a envie de ré-enfiler gants et blousons gorgés d’eau glacée.

Et soudain, alors qu’on ne l’attend plus, Pascal, la brebis égarée, fait sa réapparition. Il nous explique que dans la descente, quasiment à l’arrêt, sa moto est tombée sur un léger freinage. Étant le dernier, personne ne s’en est rendu compte.

Dans l’incapacité de la relever tout seul, il a dû aller requérir l’aide d’un autochtone.

©I. LEBRET/Motomagazine

Il s’est ensuite perdu, a terminé dans un café où il a attendu que les sableuses passent, afin de pouvoir redescendre. En voyant nos motos, il a rejoint le groupe, ce qui d’un coup, redonne la pêche à tout le monde.

C’est pas qu’on tienne absolument à sauvegarder la faune alsacienne (on a déjà notre quota, avec Patrick), mais savoir qu’on ne laisse personne sur le carreau, c’est la philosophie générale.

On a eu le grand chef-chef-oui-chef, qui nous confirme qu’à l’heure où les autres groupes sont passés, personne n’a eu de neige. Ils ont juste attendu à l’auberge du midi que les infos de la météo confirment que le col suivant soit dégagé.

Décision du groupe : on quitte l’itinéraire calé dans le Tripy, vu l’heure très avancée, et on taille au plus court. Les gps sont programmés, et, après avoir remercié la serveuse super sympa qui a accepté avec beaucoup d’humour qu’on lui pourrisse son restaurant, nous reprenons la route, de nouveau poisseux et humides, mais réchauffés.

Et la pluie s’est enfin arrêtée !

Nous nous rendons rapidement compte, en suivant Francesco qui ouvre la route avec son gps, que l’itinéraire le plus court est le même que celui du Tripy.

Nous passons sur le coup de 17h devant l’auberge où tous les autres groupes ont déjeuné. A cette heure ci, il y a longtemps qu’ils ont détalé.

La suite du programme est un long roulage sans pluie, avec une température qui varie régulièrement. J’ai repris la tête du groupe, et quand nous attaquons le dernier col, la neige fait son retour dans le paysage.

Mais heureusement cette fois ci, elle ne tombe plus (et du coup, nous non plus…), et la route est dégagée. Merci la DDE italienne !

Nous nous retrouvons de nouveau frigorifiés. Les petits gants d’été et les chaussures pleines d’eau, ça énerve de ce temps là ! Les copains qui ont des poignées chauffantes ne se gênent pas pour bien nous énerver.

Une série de photos du groupe dans la neige, à 1884 m, et nous redescendons avec précaution vers des contrées moins hostiles.

©I. LEBRET/Motomagazine

Rien à signaler sur le reste du parcours, si ce n’est que l’ultime col se fait au sec, mais de nuit.

Curieuse sensation que celle de devoir re-rouler dans l’obscurité, après toutes ces journées passées à arriver de jour dans les hôtels d’étapes.

Il est 20h15, après plus de 170 km de roulage, quand nous garons les motos dans le parking de l’hôtel Colombo, à Teglio.

La solidarité motarde jouant à plein, c’est après une délicieuse douche chaude prolongée à l’envie, à un concert de vannes que nous sommes confrontés dès que nous mettons le pied dans la salle du restaurant.

C’est de bonne guerre, et ça contribue grandement à faire de la rando Moto Mag’ ce qu’elle est. Savoir décompresser quand les choses se compliquent, et en rire au maximum.

Fin de soirée, tranquille ou chacun explique à l’autre ce qu’il a vécu dans cette étape atypique.

Une journée définitivement « différente ».

Niouzes du jour : séparés du reste de la troupe la majeur partie de la journée, nous n’avons pu profiter de l’actu en temps réel.

Néanmoins, ce qu’on peut dire, d’après les témoignages glanés ici et là après coup, c’est que TOUT LE MONDE a souffert de l’humidité et du froid pénétrant.

Certaines passagères, ayant anticipé sur les conditions à venir, avaient fait le choix dès le départ, de passer la journée dans les camions d’assistance. Il y avait de la demande, et les places étaient chères ! Une passagère faillit d’ailleurs se trouver mal à l’arrivée du restaurant le midi, tant les conditions étaient difficiles.

L’après-midi, devant la demande grandissante, il fut décidé de louer un minibus pour que les passagères qui le désiraient, puissent laisser les motos pour gagner l’hôtel du soir. Hélas, pas de minibus dispo ! Grosse déception chez la gent féminine !

Heureusement, le patron du restaurant du midi s’est proposé d’emmener avec sa voiture personnelle, les dames concernées. 160 km X 2, beau geste de notre restaurateur, non ?

Et parcours bien plus agréable pour ces dames.

Le grand froid et l’humidité semblent avoir eu des effets terribles sur la prostate de ces messieurs, car les arrêts pipi furent bien plus nombreux que d’ordinaire.

Même le grand chef nous confia que, transi de froid comme les autres (y’a pas de passe droit pour la hiérarchie dans ces cas là), il eut toutes les peines du monde à se servir de ses doigts, incapable qu’il était d’ouvrir son pantalon.

Un peu plus et l’amputation était là, avec un chef en mode Cap’tain Crochet…

En ce jour de perturbation, plaçons sous les light show, un peu de soleil avec l’accent qui chante.

Les Schtroumpf de la troupe avec le groupe des bleus, et leur GO Nathanël.

©G. de CROP/Motomagazine

Gascon (ne pas rajouter de « r » sinon il devient susceptible), Gersois d’origine, cet ex coordinateur de l’antenne 32 de la FFMC, passé ensuite bénévole au Bureau National, est devenu depuis peu, salarié de la Fédé.

Vanneur et plein de mauvaise foi, il avait tout pour s’intégrer au mieux dans le staff.

Il emmène sans faire de vagues, son groupe, se réveillant simplement lors des pauses « bar » où il retrouve suffisamment de verve pour « pourrir » consciencieusement ses petits camarades des autres groupes.

Seul défaut notoire, il roule sur une Triumph qui ne tient pas le choc, l’obligeant à la faire voyager dans le camion mécanique, et à emprunter des motos de courtoisie pour tailler la route. L’année prochaine, Nath, viens donc avec une vraie moto !

©A. MORTREUIL/Motomagazine

ZE vedettes, From left to right : Philippe , Gigi, Jacques, Catherine, Robert, Régis, Cathy, Béatrice, Alain, Etiennette, Nat, Marie Catherine, Alain, Barbara, Gérard.

MotoMag dans les Balkans : Jour 11, l’Italie


yome

LA MONTAGNE…. CA VOUS GAGNE !

Pour les petits chanceux qui vivent au quotidien dans un milieu à fort relief, ouvrir ses fenêtres au petit matin pour découvrir le spectacle des massifs imposants, n’a rien de transcendant.

Pour les autres par contre, c’est un spectacle exceptionnel qui se renouvelle à chaque occasion.

Le départ sous un soleil des plus prometteurs, de la vallée verdoyante protégée d’impressionnantes chaînes montagneuses où se niche Bovec est un moment de plénitude que beaucoup tentent de prolonger au maximum, en adoptant un rythme des plus paisibles, et en s’imprégnant autant que possible de la beauté du décor.

©G. de CROP/Motomagazine

Nous bifurquons rapidement vers les sommets. Début d’une journée placée sous le signe des lacets, épingles, courbes et virages par paquets de 100…

Les paysages sont toujours aussi grandioses, et plus nous nous approchons des hauteurs, plus le plafond nuageux devient menaçant. Résultat des courses, la température descend à 7°. Ceux qui ont fait le choix d’un équipement « light » doivent bien vite plonger dans les valises pour récupérer quelques couches plus caloriques.

Nous accrochons une nouvelle frontière à notre palmarès de la quinzaine, en posant nos roues en terre italienne : Fini le règne du chou, à nous les pâtes et les pizzas (debout les anciens de la Sicile!).

©G. de CROP/Motomagazine

Les degrés font le yoyo en fonction des versants, de l’ensoleillement et de l’altitude, mais ça tournicote toujours à foison, et il faut attendre d’avoir basculé dans la vallée menant vers Udine pour retrouver des températures supérieures à 20°.

Les bars sont pris d’assaut, et chaque groupe cherchant à garder précieusement l’exclusivité du territoire conquis, repousse le groupe impudent qui prétendrait partager son espace. La guerre des gangs pour obtenir la meilleure terrasse !

A ce jeu là, les groupes de Jacky (les noirs) et de Jean Jacques (les jaunes) qui frayent souvent en avant garde, possèdent un avantage indiscutable.

Tout le monde finit toujours par trouver l’endroit idoine, mais pour certains il faut parfois s’armer de patience !

A Forni Di Sopra, dans l’Albergo la Stube, nous nous régalons d’une cuisine typique des plus appréciées. Assiettes copieuses, roulages denses et répétés, soirées qui se prolongent, autant de bonnes raisons pour certains de s’adonner à une sieste réparatrice avant de reprendre la route.

L’AM n’est qu ‘une succession de courbes à motards et de pauses photos. Assez peu de monde dans les bars. L’étape est longue, 130 km, ce qui, ajouté aux 110 km de matin, et de son profil, donne une journée vraiment bien remplie.

Le barnum du sponsor Motul est monté à l’étape pour que tous ceux qui le souhaitent puissent refaire le complément d’huile, la pression des pneus, et tous les travaux nécessaires sur leur machine.

Le soir, le directeur de l’hôtel, un charmant monsieur de 72 printemps, ressemblant à un Jean Rochefort sans moustache, nous fait part de sa joie d’avoir autant de motards dans son établissement.

Nous apprenons qu’il a roulé très longtemps sur des BMW avant que, l’age aidant, ses enfants ne lui en interdisent la pratique.

©G. de CROP/Motomagazine

Il a récemment refait l’acquisition d’un Scrambler Ducati, et roule en cachette.

Quand la passion est là…

Mais le plus étonnant reste à venir. Ce monsieur a couru avec Giacomo Agostini quand celui ci faisait ses premières armes en cross puis en course de côte avant de passer à la piste. Ils sont restés très amis et se voient très régulièrement dans le cadre d’un club d’anciens pilotes auto-moto.

Une ovation lui fut bien évidemment réservée par l’ensemble du groupe.

Par contre, le bulletin météo pour demain, à savoir pluie et risques de neige, a nettement moins déclenché l’enthousiasme des participants.

Faits du jour : les faits du jour en fait, remontent pour partie à hier soir.

C’est tout d’abord Monique (l’épouse de Jean-Luc) du groupe de Jacky, qui fit la une de notre rubrique « faits divers », en se faisant une très belle foulure de la cheville en glissant sur un morceau de peau de pèche, dans la salle de restaurant.

Elle eut droit de ce fait à un massage appliqué par notre bon chef-chef-oui-chef.

Mesdames, si le charme latin aux origines italiennes et les rouflaquettes de maréchal de l’empire vous font chavirer, vous savez désormais ce qu’il vous reste à faire…

Aux dernières nouvelles, Monique boîterait encore bas. Souhaitons lui un bon rétablissement, même si pour reprendre son pied on aurait pu lui trouver un GO moins bonnet de nuit que not’ antique Jackynou.,

Dans le même temps, Patrick l’homme au CB 500 sans frein avant s’est retrouvé pris dans une embuscade de première bourre. Ayant copiné avec le serveur du bar de l’hôtel, il a été embarqué par celui ci et ses copains dans une tournée dans un village quelque part dans la montagne, où il a fait la connaissance d’Egyptiens et d’Egyptiennes parlant parfaitement le français. Il s’est retrouvé à 4h du matin rapatrié dans sa chambre avec la cabane sur le chien.

Abus de chou ces derniers jours, stationnement prolongé au soleil sans sa casquette Moto Mag, consommation excessive en roulant de liquide de frein ???

Le corps médical se perd en conjectures, et nous avec.

©G. de CROP/Motomagazine

Toujours est il qu’on a le nom du gazier qui n’a pas lâché le transat de tout le repas du midi.

Signalons également à tous les amateurs de beaux gestes, le somptueux gadin réalisé par Eric (1250 Bandit) du groupe des jaunes, qui s’étala brillamment de toute sa hauteur, en ratant une marche du camion mécanique au restaurant ce midi. Nous avons frôlé la note technique maximale, le jury ôtant quelques dixièmes de point pour une malheureuse main sortie à la réception. Quel dommage, une erreur de débutant.

Néanmoins, l’artiste promet, et nous avons hâte de le revoir bientôt avec une figure un peu plus travaillée.

Nouvelle figure, comment éluder celle de Jean Luc des mauves ?

©G. de CROP/Motomagazine

Charmant garçon, à la bonne humeur inaltérable et au lever de coude bien huilé, animateur des fins de soirée et chambreur de première, il a pour caractéristique de devenir impulsif et généreux sur le caoutchouc droit, dès lors que l’asphalte perd son aspect rectiligne.

Il se trouve que cet AM, alors qu’il suivait de près Hélène sur son 1200 XTZ, il fut pris de court par un ralentissement de celle ci.

S’offraient à lui deux possibilités : rentrer vigoureusement dans le verso de Madame, ou aller embrasser le mur qui bordait la route.

Toujours gentleman et chevaleresque (et peut être aussi un peu retenu par le quintal bien dépassé de Dom, la moitié de Madame, qui roulait également sur son XTZ quelques mètres devant), notre Jurassic-man (il est du 39) choisit l’élément solide pour préserver la réputation de notre compagne de virée.

Grand bien lui fit ! Il put ainsi conserver intacte, outre l’arrière du XTZ, sa notoriété de héros, au prix de sérieuses estafilades sur sa fidèle monture.

Quelle noblesse, quelle grandeur d’âme, quelle générosité…

Mais à l’avenir, les mauves, j’aimerais bien que vous ne fassiez plus le mur sans m’en parler avant !

Les bons samaritains de l’équipe.

Sur le tableau des employés modèles, j’appelle aujourd’hui « Félikssssss » et « Zézette », euh…. je voulais dire Pat et Corinne.

Aussi inséparables que des siamois, ce sont nos St Bernard.

On prend la route toujours confiants, sachant qu’à l’arrière il y y aura inévitablement le camion mécanique de Pat & Coco pour nous venir en aide, en cas de problème sur le trajet.

Lui à la conduite du bahut, et elle au guidage, telle est la formule magique.

©G. de CROP/Motomagazine

Exceptionnellement cette année, on a vu Pat prendre le guidon d’une moto une après midi, suite à des problèmes d’encombrement de motos non roulantes dans le camion. Coco a donc pris le volant.

Et le soir à l’étape (ou au bord de la route en cas d’urgence), le duo est bien rodé : Pat ausculte, diagnostique, démonte, remplace, répare, et Coco à l’intendance lui prépare les outils, lui donne un coup de main et repousse la cohorte envahissante de paparazzi.

©G. de CROP/Motomagazine

Parce que ce qui est énervant, c’est qu’ils finissent (sauf pièce HS ou panne définitive d’électronique of course) toujours par réparer l’embrouille.

Et là, évidemment, c’est le rituel : il faut baiser les doigts de sa seigneurie, et lui marquer la reconnaissance éperdue du petit peuple dénué de tout savoir.

Pas le dernier à entretenir l’anti-sinistrose ambiante de l’équipe, le binôme Pat & Coco doit cependant faire face à une problématique d’importance.

©G. de CROP/Motomagazine

Chargés de fermer la route, il leur incombe donc très souvent de ramasser le groupe de queue arrêté dans un bar. Et évidemment, pour se fondre dans le paysage, ils doivent eux aussi consommer (avec modération).

L’abus de potion magique est il le secret du redoutable coup de volant de mister Pat, jamais à la traîne dans son bahut aux couleurs de Moto Mag ?

Mis sous la lumière des projecteurs ce jour, les Jaunes et leur multi centenaire (c’est un contemporain de l’invention de la roue) GO de choc : Jean Jacques.

©G. de CROP/Motomagazine

Spécialiste du « jardinage » au Tripy, et des km parcourus en rab, notre maréchal des logis chef emmène sa troupe dans la bonne humeur et la fermeté au guidon de son FJR antédiluvien.

Et de fermeté justement, il est question, puisque les années aidant, notre bon JJ n’a plus toutes les dispositions physiques dont il disposait par le passé.

Outre une prostate farceuse le contraignant à transformer le moindre sapin ou bosquet en réceptacle à mictions (le terrain couvrant la zone de la Suisse, l’Autiche, La Slovenie, La Bosnie et la Croatie est désormais imprégné de sa forte odeur, et pas même un vieil ours mâle se risquerait à en revendiquer le contrôle), Pépère se ramollit à vue d’oeil.

La preuve, le tuteur qu’arbore sa Rosalie, niveau rétroviseur côté gauche, depuis que notre Gigi l’amoroso l’a laissée choir au gré d’un béquillage hasardeux.

©G. de CROP/Motomagazine

Et justement, des nuits sur la béquille, il n’en passe plus beaucoup l’ancètre, et il est à redouter que la pratique de la mise sous tuteur soit appelée à se générer, dixit Jackynou l’autre Bonobo du couple.

Si le vent d’un redressement de la situation s’amorce, nous ne manquerons bien évidemment pas de vous en faire part de la plus urgente des façons.

Quoiqu’il en soit tout ceci n’entame pas sa légendaire bonne humeur, et les salles de restaurant résonnent souvent de son rire sonore et communicatif.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

Ici, la photo de la visite à l’hospice de toute la petite famille à Pépé, avec, de gauche à droite : Eric, Marie Sophie, Robert, Jean Jacques , Josiane, Jean-Jacques, Joël, Corinne , Guy, José, Chantal

PS : correctif de dernière minute. On m’apprend qu’en fait, ce n’est pas Jean Marc qui a massé Monique après sa foulure à la cheville (avec sa douceur proverbiale de sculpteur de menhirs à mains nues), mais Isa qui maîtrise incomparablement la gestuelle de cet art.

Néanmoins, mesdames, apprenez que si les rouflaquettes sont votre fantasme, le tuyau refilé précédemment reste valable.

MotoMag dans les Balkans : Jour 10, La Slovénie


yome

ON EST PAS DANS LA M…E, MAIS ON A LES DEUX PIEDS DANS LA GROTTE !

On ne flâne pas ce matin : le chef-chef-oui-chef l’a dit, l’emploi du temps est chargé, et on nous attend quelque part pour une surprise, à un horaire bien déterminé et qui ne souffrira d’aucun dépassement. Du coup, les bagages doivent être dans le camion pour 7h15, et on décolle à 8h au plus tard.

Petit déjeuner au bord de la mer, sous un soleil prometteur, avec une température idéale. Pour un peu, on prolongerait de quelques heures…

Mais pas de ça Lisette !

Le chef n’accorde aucune dérogation, et toute la troupe décampe dans les délais impartis. Le vent de folie d’hier est tombé (ce qui évitera peut être de voir de nouveau les motos voler), et le roulage le long de la côte est beaucoup plus plaisant que la veille. Villas superbes, bâtiments colorés, propriétés imposantes, on se croirait sur la côte italienne, ou sur notre bonne vieille côte d’Azur. Dans les terres, cela sent la Provence, les vignobles en plus…

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

Comme à l’accoutumée, le motard s’avère être un animal particulièrement grégaire, l’arrêt d’un groupe pour une pause rafraîchissement attirant quasi-inévitablement les groupes le suivant à en faire de même. Entre les spots photo et les arrêts « combustible » (motos ou pilotes), la moyenne n’est guère élevée. Il convient donc d’accélérer la cadence afin que le grand chef ne nous vole pas dans les plumes (il adore ça, l’esclavagiste!).

Quelques portions de belles routes, viroleuses à souhait et bien revêtues, permettent à celles et ceux qui en ont l’envie, de se faire vraiment plaisir. Pour les autres, comme de tradition, l’option « flânerie » reste de mise.

©G. de CROP/Motomagazine

On passe la frontière Slovène, par une toute petite route de montagne, avec un contrôle succinct des papiers, puis, en alternant phases bucoliques et mode sport, tous les groupes parviennent à tenir les délais et à pointer le bout de leur nez dans les temps, sur le site de ce qui est la surprise du jour : la visite des grottes de Skocjan, classées elles aussi au patrimoine de l’Unesco depuis 1986.

©G. de CROP/Motomagazine

Dom et Hélène qui les ont déjà visitées, Catherine, claustrophobe, et Jean Claude en panne de pieds (c’est passager, ça reviendra) font l’impasse sur la visite. Pour les autres, une fois la guide anglophile récupérée et l’accès au site opéré, la découverte commence.

Nous nous enfonçons dans les entrailles de la terre par un long corridor qui nous amène à la première salle.

©G. de CROP/Motomagazine

La magie peut alors commencer : des sculptures naturelles de toutes les formes, toutes les dimensions, dans tous les sens, ressemblant parfois à des dragons ou des masques asiatiques, des décors laissant à penser qu’Indiana Jones et le temple maudit a été tourné en ces lieux, des dimensions de salles à vous y caser la cathédrale de Chartres, des ponts anciens ou récents à vous coller le vertige (45m pour le pont surplombant un gouffre souterrain le plus haut d’Europe), des chemins de visite à flancs de parois, surplombant des à pics vertigineux…

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

C’est une succession d’émerveillements face à ces beautés naturelles.

Le retour se fait soit par ascenseur, soit à pieds par un sentier donnant l’occasion d’admirer de belles cascades et quelques vues des gorges de la rivière, en extérieur cette fois.

Les organismes ont faim, et le restaurant du site ne tarde pas à se rendre compte qu’une invasion de sauterelles serait parfois préférable à une descente de motards au ventre vide.

Suite logique et incontournable : la sieste à l’ombre pour les plus fatigués, mais abrégée, car il faut dire aussi qu’il est presque 16h quand le dernier groupe reprend la route. Et zou, en moins de temps que les confrères de Gémini le criquet n’en ont besoin pour déguerpir, la horde sauvage a déserté la place.

Le ballet des haltes et dépassements de groupes reprend de plus belle, dans un festival de saluts amicaux ou de provoc’ à la Joe Bar Team..

Bref, on roule et on ne s’ennuie pas.

La température est bonne (entre 25 et 30° selon les endroits) et la route qui nous ramène vers les Alpes Slovènes permet bien des fantaisies.

Après les 125 km du matin, les 130 de l’AM sont avalés plus rapidement.

La dernière portion après l’ultime pause « bar », rappelle à ceux qui ont sorti les blousons légers, que nous sommes revenus dans les Alpes et que la température qui plonge lentement mais sûrement jusqu’à 15/16 ° n’est plus celle de la côte ou de l’intérieur des plaines.

Par contre, nous retrouvons les paysages et maisons croisés en Autriche, annonciateurs d’un Tyrol encore bien présent dans les mémoires, ainsi que des vues splendides d’une vallée ou serpente une rivière aux eaux bleutées tranchant radicalement avec les sommets enneigés de l’arrière plan.

©G. de CROP/Motomagazine

Nous voilà rendus, peu avant la tombée de la nuit, à l’Alp Hotel de Bovec, petit village blotti au cœur d’une vallée paisible.

Niouzes du jour : après un tour d’horizon auprès des ouvreurs des différents groupes, pas grande activité sur le front.

C’est donc au sein de mon groupe, les Mauves, qu’il faudra aller chercher de quoi alimenter cette rubrique indispensable.

Vedette de la journée, Gilloux, le pilote de la Harley Davidson Dyna la plus toxique à l’ouest du Pécos.

©G. de CROP/Motomagazine

Dans un bruit de bombardier de la WWII, notre racleur fou de repose pieds qui manie son enclume comme personne, a éprouvé le besoin (pourtant dans un moment de roulage calme), de prolonger la sieste précédemment écourtée à son corps défendant.

Il a ainsi prétexté la présence de quelques gravillons sournoisement tapis dans une courbe des plus banales, pour se vautrer de tout son long, d’abord sur le macadam à l’inconfort notoire, avant de finir les fesses dans la luzerne accueillante du bord de route.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

Que ses proches ne s’affolent pas : Nounours s’est relevé d’un bond, sans la moindre égratignure ou bobo (par certain que le gras de sa fesse gauche, largement lestée par l’ingurgitation excessive d’aliments en tous genres ces derniers jours, n’enregistre le moindre stigmate ou petit bleu à afficher comme blessure de guerre lors de son retour triomphal dans la capitale), avec simplement l’Ego froissé, sans le plus petit accroc à son blouson ou pantalon.

©G. de CROP/Motomagazine

Le temps de réparer la cocotte d’embrayage mise à mal par les « coucheries improvisées » de sa Majesté, et on reprenait la route en remerciant ce dernier de nous avoir épargné le treuillage de son croiseur lourd des profondeurs de la forêt en contrebas.

Il tenait certainement à ramener un dernier souvenir de Croatie avant de passer la frontière Slovène distante de moins de 3 km.

Anecdote amusante: Aussitôt après la figure artistique (notée 8 sur 10 par un jury unanime) de Gilloux, et les motos rangées à la queue-leu-leu sur le bord de la petite route, une voiture de police descend du poste frontière et constate les problèmes du groupe et le désordre engendré par toutes ces motos stationnées.

S’engage un dialogue de sourds entre le policier et un Jean Marc énervé de la pression induite par ce représentant des forces de l’ordre.

Ce dernier demande à Jean Marc de faire évacuer les lieux, tandis que celui ci tente de nouer le dialogue en lui demandant s’il parle italien, allemand, anglais ou français.

Pas de réponse, si ce n’est dans le dialecte d’origine du cerbère.

Not’ bon chef-chef-oui-chef à nous qu’on a, qu’il ne faut pas trop chauffer, redescend à pieds en disant à haute voix aux motards présents « allez on dégage, parce que là, on est tombé sur un con et il va nous faire chier !!!! »

le policier remonte à sa hauteur et dit alors à un Jean marc médusé : « Vous pas insulter moi ! Moi faire ça pour votre sécurité ! ».

Si on est passés sans soucis à la douane 3km plus loin, pas certain que ce soit à not’ bon chef qu’on le doive…

Les chouchous (cailloux, hiboux, poux, genoux…) du jour : les p’tits blancs d’un bon millésime, et leur GO (gentil ouvreur) Fred.

©G. de CROP/Motomagazine

Novice des randos Moto Mag’, parachuté (normal pour un mec qui a passé sa carrière à 10 000 pieds d’altitude, à gérer les passagers d’un zinc) ouvreur pour pallier à la défection du titulaire du poste, originaire probablement d’un pays d’Afrique pas bien identifié (il parle naturellement avec un fort accent des ex-colonies d’Afrique équatoriale française), victime de vitiligo, avec une dépigmentation intégrale de l’épiderme, qui fait de lui le seul noir – blanc connu à ce jour.

Du coup, dans celui des blancs ou celui des noirs, on ne sait jamais trop bien dans quel groupe le situer. Blagueur et toujours de bonne humeur, il a vite trouvé sa place dans le staff, et n’est pas le dernier à contribuer à la déconnade ambiante. Il ouvre le groupe des blancs au guidon de son Pan-européan.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

de gauche à droite : Jean Philippe, Anne, Jean, Jocelyne, Fred, Gérald, Jean Claude, Gérard et Jean Paul

MotoMag dans les Balkans : Jour 09, La Croatie


yome

UN DIMANCHE AU BORD DE L’EAU (et ça n’a rien à voir avec les guinguettes)

BINGO ! Quand on ouvre un œil à 6h30, un regard par la fenêtre suffit à nous confirmer ce que nous redoutions : il a plu une bonne partie de la nuit, et il pleut encore.

La météo joue au yoyo avec nos nerfs. On passe de plus de 30° à un roulage en combinaisons de pluie : faut savoir s’adapter !

Ceux qui y dorment, décollent de l’hôtel Centar Marco pour passer devant le Plitvicka Vila où séjourne l’autre moitié, et filer direction la montagne.

Le temps de sortir des environs de Plitvice, relativement fréquentés malgré la pluie, dimanche oblige, et nous taillons dans la vallée qui nous emmène doucement vers la mer.

Un épais brouillard couvre les hauteurs, et interdit toute luminosité. Le plafond est bas, la pluie présente et fine, et la température douce (12°).

Nous traversons de longues portions désertiques entre les petits villages que nous croisons. Nous y apercevons souvent des sculptures imposantes et sympathiques d’ours bruns, rappels de la nécessité de ne pas trop « jardiner » dans cette région où ces plantigrades évoluent en toute liberté..

Une pause dans le village d’Otocac, nous permet de constater sur certains bâtiments de la ville, les traces encore apparentes d’une guerre récente, pourtant à nos portes.

©G. de CROP/Motomagazine

Peu à peu, les habitants tentent d’en effacer les stigmates, et c’est ainsi que se côtoient une mairie fraîchement restaurée et la demeure voisine littéralement criblée d’impacts de projectiles (et pas de la bosquette de foire ! ).

©G. de CROP/Motomagazine

Doucement la route se rétrécit, s’élève, et nous emmène vers les hauteurs. Il ne pleut pas fort, et pourtant la chaussée s’avère rapidement terriblement glissante. Les amorces de glissades sont fréquentes, et c’est avec une confiance très mesurée que nous progressons dans ces conditions difficiles.

Puis au détour d’un virage, c’est le paysage que tout le monde espérait en silence : on bascule sur l’autre versant, et la mer nous apparaît alors, baignée d’un soleil éclatant qui décontracte instantanément les pilotes sur la défensive.

©G. de CROP/Motomagazine

Avec le soleil, et la route qui s’assèche doucement, on pourrait croire que tout va pour le mieux.

©G. de CROP/Motomagazine

Hélas, en même temps que la luminosité, est apparu un de nos principaux ennemis : un vent de tous les diables, qui souffle en bourrasques et nous contraint à une évolution des plus prudentes. C’est ballottés comme des fétus de paille, que nous parvenons, non sans galères, au restaurant Martina, sur la baie près de Senj.

Repas au chaud à l’intérieur, ou en terrasse à l’extérieur pour les plus téméraires : chacun y trouve son compte.

©G. de CROP/Motomagazine

Certains s’y sentiront tellement bien d’ailleurs, qu’ils prolongeront le séjour jusque vers 15h, en faisant une sieste au pied du restaurant, sur la petite plage au bord de l’eau, le visage juste humecté de temps à autre par les embruns de vagues énervées.

L’après-midi est entièrement consacré à un roulage de bord de côte.de l’Adriatique.

Les groupes disposent de leur emploi du temps comme bon leur semble, mais plusieurs feront le choix d’aller visiter la ville de Rijeka (bien connue des anciens pour son circuit moto).

Le dernier rush nous entraîne ensuite à l’hôtel, qui, modification de dernière minute, n’est plus le Marina à Moscenika Draga, mais le Liburna Riviera à Opatija. Visite de cette station balnéaire, piscine, repos, sieste… Les activités sont laissées au libre choix de chacun.

Repas en terrasse au bord de la mer, dans un confort très apprécié.

Faut toutefois pas mollir, demain on y retourne !

Actualité du jour : honneur à la gent féminine, avec Isa l’ouvreuse des rouges, qui nous a gratifiés d’une figure de patinage artistique, avec perte de l’arrière de sa mimi nouvelle petite Transalp, dans une courbe juste avant d’arriver sur les portions de route sèche (trop bête ! ).

©A. MORTREUIL/Motomagazine

Bilan des courses : pas de bobo pour notre intrépide, mais un barillet explosé et une fixation HS sur la valise alu testée dans le cadre de la rando.

Décidément, les valises ont une existence difficile au cours de ce millésime 2015 !

Un peu plus tard, le vent plus que farceur, mis à mal nos vaillants équipages. Ce fut tout d’abord un participant qui vit sa BMW RT garée dans un dévers, se coucher sous ses yeux. Puis, la même mésaventure se reproduisit avec la Suz’ Freewind de Guillaume notre photographe. Heureusement, le sac photo avec tout l’appareillage ayant été fermé, échappa au carnage !

Enfin, simultanément, la brise malicieuse coucha la Guzzi 1200 Norge de Patrick, qui dégustait sa bière en terrasse, bien abrité du vent, et ouvrit le top case de votre serviteur, emportant en pleine mer la belle veste de pluie jaune fluo que je venais d’ôter.

Malgré les débris dérivants, pas d’embarcation de migrants coulée en méditerranée, juste une tenue de motard néophyte en Kyte surf.

Et un constat : les Guzzi n’aiment décidément pas qu’on les abandonne.

Fred, l’ouvreur des blancs, signale qu’il a encore perdu 3 fois Jean-Paul (rien que dans la matinée), l’électron libre en Pan Européan. Pas de panique chez les proches de Jean Paul, c’est un fait coutumier avec lui, et on finit toujours par le récupérer. D’ici à imaginer qu’on lui greffe un « tracker », balise électronique de localisation pour résoudre le problème.

Ce soir, en vedettes internationales, les Rouges, et leur ouvreuse de choc, j’ai nommé Isa, la cheville ouvrière de la rando Moto Mag’.

Militante FFMC, impliquée dans « Toutes en moto », elle pilote sa moto au sein du staff d’encadrement depuis la première édition en Sardaigne. Après avoir testé sa Harley Dina en Sardaigne, puis sa Suzuki Savage en Sicile, elle innove cette année avec une 700 Transalp bien adaptée aux petites routes des Balkans.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

Patiente et dispo, elle est le contrepoids zen de la « bouillonnance » italienne de Jean Marc, notre grand chef-chef-oui-chef.

De gauche à droite :

en haut, Alain, Michel, Jean Louis, Jean Louis, Pierre, Mireille, Jean Pierre

au milieu,  Etiennette, Olivier, Luc, Isa, Marie Christine, Brigitte, Sylvie

en bas, Marie-Andrée

MotoMag dans les Balkans : Jour 08, La Croatie


yome

FLANERIE AU BORD DE L’EAU

Certains penseront qu’aujourd’hui on fait relâche, puisqu’on ne roule pas (à peine 20 km tout compris). Ca n’est que partiellement vrai.

Certes, il n’est pas question d’avaler du kilomètre, mais nous ne restons pas pour autant les bras croisés (ni les deux pieds dans le même sabot).

On commence par se lever un peu plus tard, ce qui est toujours bon à prendre vu les heures de roulage de ces derniers jours, puis on met le cap sur le parc national de Plitvice.

La météo est bonne. Moins chaude que ces deux derniers jours, elle devrait permettre une marche pas trop fatigante.

Car le but du jour, c’est bien de laisser les motos sur le parking, de se débarrasser de tout attribut permettant de nous identifier comme faisant partie de la tribu des motards, et de se promener léger et en confort.

Les bermudas, pantalons en toile, baskets et autres sacs à dos ont avantageusement remplacé les blousons et pantalons de cuir, les combinaisons, bottes et gros gants.

Les casques et le reste de l’habituelle panoplie sont rangés dans le camion « mécanique », et c’est le pas léger et le cœur vaillant que la troupe s’élance sur les sentiers, scindée en deux groupes, sous la houlette de deux charmantes guides du parc (la notre s’appelait Betsy, était très sympa et parlait un français remarquable agrémenté d’une pointe d’accent slave des plus délicieux).

C’est au cœur d’un joyau du patrimoine mondial (classé par l’UNESCO depuis 1979), n’ayons pas peur des mots, que nous déambulons.

Ce site, remarquable, d’une superficie de 296 km², comprend 16 lacs qui se jettent en cascade les uns dans les autres (par le biais de 92 chutes d’eau, cascades ou rivières), ainsi que de nombreuses zones boisées où vivent de multiples espèces d’animaux sauvages (dont les plus symboliques sont certainement l’ours brun et le lynx).

Tout y est laissé à l’état sauvage, à l’exception des passerelles en bois et des chemins qui font le tour des lacs.

J’y étais venu en 1987 alors que je me rendais à Istanbul sur une Transalp fraîchement mise sur le marché, et je n’ai pas trouvé grande différence (sinon dans les aménagements touristiques tout autour du site, et dans le taux de fréquentation hallucinant, qui n’a plus rien à voir avec celui qu’il avait lorsqu’il était encore en terres yougoslaves).

Les mots étant d’une relative inutilité pour décrire la beauté de ce que nous avons sous les yeux, laissons plutôt parler les photos de l’ami Guillaume, qui, nous l’espérons, vous convaincront d’avantage.

La promenade matinale propose la traversée du plus grand des lacs inférieurs en bateau.

La file d’attente est longue, et une partie de la troupe préfère s’y rendre à pieds plutôt que d’attendre la rotation suivante sous le soleil.

Les bars et glaciers avoisinants ne prennent pas l’euro ce qui n’arrange pas la plupart de nos assoiffés du jour.

Le capitaine du Costa Concordia n’ayant pas poursuivi sa carrière sur les lacs Croates, nous parvenons sans encombre au bout du plan d’eau, pour reprendre aussitôt nos investigations pédestres.

La boucle terminée, nous ré-embarquons sur un bateau pour une très courte traversée, qui nous dépose non loin de notre restaurant du midi.

Le repas est englouti par des ventres affamés, puis ceux qui en ont l’envie et le courage, repartent en navette terrestre, jusqu’aux lacs supérieurs pour une nouvelle séance de marche.

A 19h les derniers marcheurs regagnent le camion, pour un retour rapide sur leurs hôtels respectifs.

Nettement moins de candidats qu’hier pour la séance de piscine.

Il faut dire que la température sensiblement moins élevée, si elle fut favorable à la marche à pieds, n’eut pas le même caractère incitatif au trempage des épidermes, que celle de la veille.

Comme d’habitude, soirée chaleureuse et animée autour de la table, avec une cuisine locale qui ne traîne pas longtemps dans les assiettes.

Allez, tout le monde au lit, m’est avis que ça va en écraser cette nuit…

Infos du jour : pas grand chose à signaler en ce jour, sinon que les dernières nouvelles de Yann, notre bucheron amateur du Stelvio, sont qu’il est bien rentré chez lui comme promis, mais que les médecins français lui ont détecté une fracture du sternum qui avait échappé à leurs homologues italiens. Courage mec, on pense à toi et Jean Louis va te ramener une valise de photos.

Signalons également à ceux qui l’ignoraient, que les motos Guzzi sont dotées d’une vie propre. Ce matin, ma Stelvio qui chauffait tranquillement sur sa béquille latérale, le nez pointé vers le haut de la pente, a, sous l’effet des vibrations, émis le souhait d’aller voyager elle aussi, a reculé sur plus de deux mètres, avant de faire une rotation autour de sa béquille, et de s’étaler de tout son long, en sens inverse, dans un fracas peu encourageant.

Moralité : amis Guzzistes, pour faire chauffer vos bécanes, ALLEZ ROULER !

Info météo : ce soir, il a plu pendant qu’on dînait, et là, des orages avec des éclairs et des coups de tonnerre viennent de faire leur apparition. Résultat des courses : brève coupure de courant. On verra demain si ça se confirme, mais ça sent le retour des équipements lourds.

Aujourd’hui, la star du jour c’est Thierry !

Lui, tout le monde l’aime bien, parce qu’il nous décharge de nos encombrants bagages le matin, enfourne tout ça dans son fourgon, nous permet de voyager léger et parfois de nous amuser un peu avec des motos allégées, et nous les redépose avant notre arrivée, sur nos lieux de couchage du soir.

On est pas des gâtés, à votre avis ?

Et tout ça, c’est à lui qu’on le doit, un mec cool non ?

En temps normal, il est membre de la FFMC petite couronne (départements 75 et limitrophes), roule en 600 CBR, et pratique des interventions de sécurité routière dans les collèges (ERJ).

Il se dit heureux d’être là, pas frustré d’être en camion, et sa mine réjouie en permanence ne le contredit guère.

MotoMag dans les Balkans : Jour 07, La Bosnie


yome

GORGES PROFONDES, OU LE PLAISIR RETROUVE

8h30 en selle, et 26° au tableau de bord, ça promet !

Le temps de quitter Banja Luka, et nous attaquons directement la route qui longe le Vrlbas.

Magnifique étape avec une température idéale (entre 20 et 28°), des paysages superbes, et un trafic routier très réduit.

Bref, ce matin tout le monde prend son temps, au fil de ces gorges majestueuses. Pas question de se la jouer sportif : il faut profiter de chaque km parcouru dans un pareil cadre.

©G. de CROP/Motomagazine

Rupture nette avec la longue étape de transition d’hier après-midi, celle du jour est l’occasion de ressortir les appareils photos et de jouer du numérique.

©G. de CROP/Motomagazine

Une auberge située au bord d’un lac, donne l’occasion à plusieurs groupes de faire une pause dans un cadre incitatif au farniente.

Plus loin, nous constatons la méthode de la DDE locale pour limiter la vitesse des usagers : la répétition sur plusieurs km de longues portions où le bitume est profondément strié. Sympa pour s’initier à la glisse en mode supermotard, à aborder avec prudence dans les autres cas.

Arrivés à Jajce, nous bifurquons, et après quelques km d’une petite route au revêtement chaotique, parvenons au merveilleux site des moulins à eau du canton de Srednjebosanski (note des organisateurs : nous rappelons aux futurs participants des sessions 2016, qu’aucune inscription individuelle ne pourra être validée tant que le candidat ne sera pas capable de répéter 20 fois rapidement, le nom de cette sympathique bourgade sans se tromper).

Là, une dizaine de petits moulins montés sur pilotis permettaient jadis aux paysans et familles de la région, de venir moudre leurs grains.

©G. de CROP/Motomagazine

Le site est resté en l’état, se visite à pieds, et permet à chacun de déambuler dans un cadre véritablement bucolique.

Le grand chef-chef-oui-chef a dit que nous n’étions pas en avance, il faut donc ne pas traîner pour parcourir les derniers km nous amenant à Kljuc (amis scrabbleurs, à vous de jouer), pour un repas en terrasse au bord d’un petit cours d’eau.

Le thermomètre est monté jusqu’à 39° juste avant que nous coupions les moteurs, et, vu que le service de « Lovac » petit restaurant familial, est passablement dépassé par le flux de repas à servir, une poignée de courageux en ébullition descend piquer une tête dans l’eau fraîche.

Dans les Balkans, qu’on claque des dents ou qu’on dégouline de sueur, on démarre le repas par une petite soupe. Pas de soucis pour tous nos seniors : même en oubliant ses dents à la chambre, on peut manger avec une paille !

Reprise très tardive des guidons, pour une étape nous ramenant en Croatie, avec bien évidemment, une nouvelle arrivée en troupeau pour permettre le passage en frontière de notre camarade à la CIN invalide.

Pour ce faire, tous les groupes se retrouvent dans un bar motard peu avant le point sensible. Le patron, tout excité d’avoir autant de motards et leurs machines d’un coup sur le parking de son établissement, réclame la photo de groupe, que nous lui accordons bien volontiers.

©G. de CROP/Motomagazine

Cette fois ci, le passage de frontière se fera de façon bien plus tranquille que la veille. Les douaniers font passer le groupe rapidement, sans porter à l’opération le même soin que leurs collègues d’hier.

Rallier non pas l’hôtel, mais les hôtels vu que les groupes sont dispatchés sur deux sites, n’est plus qu’une formalité.

Certains auront même le droit d’aller piquer une tête dans la piscine avant que la nuit ne tombe, histoire d’oublier un peu les grosses chaleurs de la journée…

Infos du jour : niveau mécanique, suite à sa rechute chronique niveau freinage avant, la 500 CB de Patrick a fait l’objet d’une tentative de remplacement du maître cylindre. Mais le petit bouclard moto de Banja Luka n’avait rien en stock pour dépanner l’avion de chasse de notre Bordelais. Du coup, il évolue avec un missile dépourvu de frein avant, privilégiant l’anticipation, le frein moteur et le frein arrière.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

La Triumph 1200 Explorer de Nat, l’ouvreur des bleus, poursuit la rando depuis le camion mécanique, le moteur ratatouillant, avec parfois des coupures, et refusant de tourner rond. Encore un qui apprécie le secours de la Super Ténéré de prêt de Yamaha…

L’employé du jour de chez Moto – Mac’ est …. Notre wonderfull Jacky, et son black power !

©A. MORTREUIL/Motomagazine

Vétéran des campagnes Motomag’, notre ancien n’a pas encore été démobilisé, la faute certainement à un dysfonctionnement au niveau du fichier des anciens combattants, car la date d’obtention de son permis de conduire remonte aux premiers jours du siècle dernier.

Jamais les derniers à prendre la route, les Noirs comptent en leurs rangs quelques animateurs des veillées animées.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

De gauche à droite : Didier, Catherine, Pierre, Jacky, Jean-Luc, Yolande, Henri, Michel et Monique.

MotoMag dans les Balkans : Jour 06, La Croatie et la Bosnie


yome

RETOUR VERS LE FUTUR

Une prise de guidon à 8h30 (dans les temps, hein chef ?) avec 26° d’affichés au tableau de bord : on sent bien que ça ne va pas être un remake du Stelvio.

La nuit a été douce et la literie confortable bien que bruyante. L’hôtel n’a visiblement pas encore digéré le long règne du maréchal Tito, et sa rusticité nous plonge dans ce que sera notre immersion dans la Croatie profonde (nous n’étions qu’à une trentaine de km de la Hongrie).

Le parking en plein air , surveillé toute la nuit par un vigile, attise les curiosités avec sa soixantaine de motos alignées en rangs d’oignons.

Nous nous enfonçons au cœur du pays par des petites routes à la courbure sympathique.

Les villages défilent, tels un enfilage de perles, les uns après les autres, avec une austérité qui surprend après les couleurs chatoyantes de l’Autriche et de la Slovénie. Une monotonie pourrait être ressentie si le charme suranné de cette remontée dans le temps n’éveillait pas notre intérêt.

©G. de CROP/Motomagazine

Entre les femmes vêtues à l’ancienne, de blouses et de fichus et souvent occupées à pousser les brouettes ou charrier de lourdes charges dans les campagnes, les tracteurs et leurs petites remorques emmenant parfois femme et famille, les enfants en nombre dans les rues à l’heure où l’école les accaparerait chez nous, les maisons souvent très simples d’aspect et en agglos apparents, nous apprenons à revoir ce à quoi ressemblait une partie de nos campagnes au siècle dernier.

©G. de CROP/Motomagazine

Les degrés montent doucement, et les pauses « liquide » se font plus fréquentes que les deux premiers jours.

Nous posons les motos sur la place centrale de Bjelovar, une des villes Croates notablement marquée par le dernier conflit des Balkans.

En déambulant au gré des rues, dans une atmosphère détendue et apaisante, certains auront même l’occasion se s’immerger au cœur du marché local, riche de petits producteurs agricoles locaux. Du 100% garanti bio sur facture, laquelle ne devait en plus, pas s’élever bien haut.

Une fois branchés par des membres du moto club local, qui nous font promettre de les contacter avant notre prochaine visite, afin qu’ils nous préparent une réception des plus festives, on redémarre les machines, direction l’hötel Garic à Garesnica, pour un remise sur « Full » de la jauge à aliments.

Les bouteilles d’eau « Frizzante » ou « Naturale » sont descendues à une vitesse vertigineuse : on croirait une descente de col gaz en grands et genou par terre !

On se croirait revenus en Sicile 2014. il faut dire qu’au tableau de bord, ça tourne autour des 35°.

©G. de CROP/Motomagazine

Il y a bien longtemps que tous ceux qui le pouvaient se sont débarrassés de leurs oripeaux de motard d’hiver, pour faire leur « poil d’été » : on roule le plus léger possible, mais malgré ça, le moindre arrêt de progression et on sent que ça commence à perler dans le cou, sous le blouson ou dans les gants.

Trente kilomètres, c’est ce qui est calé dans le Tripy, jusqu’au prochain point d’intérêt, le mémorial du camp de Jasenovac, où plus de 82 000 personnes, en majorité des Serbes, Juifs et Roms, furent exterminés avec barbarie par les milices Croates lors du second conflit mondial.

©G. de CROP/Motomagazine

Moment de recueillement et d’intense émotion.

©G. de CROP/Motomagazine

Le temps de laisser redescendre le trouble général généré par cette visite de mémoire, et c’est en convoi « GROUPIR !!!! » que la troupe se dirige vers la frontière Croato – Bosniaque, à 4 km de là.

La raison ? Un des participants s’est rendu compte, malgré les nombreux rappels à l’ordre de Jean Marc avant le départ que sa CIN était périmée. Bien que prolongée de 5 ans par l’administration française incapable d’assurer le renouvellement des documents administratifs dans les délais impartis, sa validité faciale est dépassée et certains fonctionnaires aux frontières ne reconnaissent pas cette prolongation purement administrative.

Bref, en noyant le mouton dans le troupeau, on espère que le préposé au contrôle sera moins regardant. Ce qui est clair, c’est qu’il y en a un qui est dans ses « petits papiers » justement, fait de l’huile malgré la pénurie d’olives de la récolte 2015, et cherche absolument à se faire le plus transparent possible.

©G. de CROP/Motomagazine

Nous ne rentrerons pas dans les détails, mais sachez que, malgré une vérification individuelle des documents d’identité et du véhicule qui bloque la totalité de la troupe près d’une heure durant, l’infortuné copain réussit tout de même à franchir la zone frontalière : et un migrant supplémentaire !

C’est ensuite la ruée vers les bars pour abreuver les organismes asséchés par cette attente sous une température de 35 / 36°. Certains s’y reprendront à deux fois, tant il fait soif !

Avec tout ce retard, c’est par une route fréquentée et dont l’activité économique intense tranche avec le dénuement des petits axes matinaux, que nous regagnons, bien fatigués (on a vu le thermomètre monter jusqu’à 39°) l’hôtel Bosna de , terme de nos 270 km du jour.

Repas détendu dans un cadre hyper moderne qui tranche singulièrement avec celui de la veille, où tout le monde se félicite de la fin heureuse des aventures de notre camarade (dont nous tairons l’identité afin que les anciens des randos 2013 et 2014 n’en rajoutent pas au torrent de vannes qui a accablé le tête en l’air du jour).

Soirée visite du centre ville pour ceux qui en ont l’énergie et l’envie. L’occasion de constater que la jeunesse y est hyper branchée, festive et que les commerces sont à mille lieues des épiceries de campagne rencontrées dans la matinée.

Niouzes du jour :grande première aujourd’hui, avec un participant qui a vu, alors que nous longions un canal en Croatie, la valise de son 1200 GS se détacher pour s’en aller finir son existence dans les eaux profondes. Heureusement que les papiers d’identité de l’infortuné n’étaient pas stockés dans ses fontes, sinon ça n’aurait pas arrangé nos affaires.

Le service « Essais conso » de Motomag’ va mener l’enquête pour trouver le responsable de ce test produit à l’insu de l’intéressé. Lors de la prochaine session de juin 2016, un courageux journaliste sera chargé de plonger récupérer l’objet, et il sera enfin possible de tester l’étanchéité « in situ ».

Si c’est pas du sérieux et de la conscience professionnelle, tout ça…

Conseil du jour : Mesdames les épouses ou compagnes des futures sessions dans les Balkans, ne laissez pas partir seul votre mari !

Ce soir, la densité de beautés slaves, jeunes mannequins ou assimilés, au mètre², était tout bonnement stupéfiante ! Soit il y a un élevage officiel à proximité de notre lieu de villégiature, soit la présence d’un casino au sein de l’hôtel **** où nous étions logés est très attractive pour ces chasseuses de dot.

A moins qu’encore plus simplement, ce soit la réputation galopante de french lovers de la gent masculine cuvée 2015 de la rando Motomag’ qui soit parvenue en ville…

conseil bis : messieurs les futurs riders en solo 2016, si votre femme n’a pas encore parcouru ces lignes, prétextez une panne d’ordi, et courrez le cacher dans le grenier jusqu’au mois de juin prochain…

MotoMag dans les Balkans : Jour 05, Le Tyrol suite, la Croatie


yome

LES LOU-OU -OU-OUPS SONT VENUS DE PARIS…

« Soit d’Italie, de Slovénie, les loups dorment en Croatie !!!! »

A chanter à tue-tête et sans retenue sur l’air de la célèbre chanson du grand Serge (pas celui qui cherche à culbuter de la diva made in USA, l’autre, le rital d’origine).

Car oui, ce soir la meute dort en Croatie.

Elle a la bougeotte, il faut dire, avec deux nouvelles frontières de franchies dans la journée.

©J.L. BASTIDE/Motomagazine

Temps clément, pas de pluie, routes sèches et température douce, autant vous dire qu’on y prend rapidement goût.

Photo des groupes avant le départ, pour ceux qui n’ont pas déjà filé ventre à terre, puis c’est parti pour 128 km de macadam autrichien.

Toutes les équipes vont faire une halte pour aller tester un impressionnant pont suspendu d’au moins 80 mètres de long, à Bleiburg.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

Le motard randonneur ayant la fibre d’un Indiana Jones qui s’ignore, c’est une ribambelle de gamins aux cheveux gris qui file tester la résistance de l’ouvrage. Ca ondule, ça chaloupe, ça perturbe l’oreille interne de certain(e)s, mais ça ne rompt point !

©A. MORTREUIL/Motomagazine

Et c’est tant mieux pour Jean Marc, qui n’aurait pas apprécié de devoir justifier un nouveau plongeon (collectif celui là) dans les profondeurs Alpines. Le chef-chef-oui-chef n’a pas toujours conscience de la somme de tracas que nous lui épargnons…

L’heure du repas se précise doucement, et certains réclament déjà pitance.

Ca tombe on ne peut mieux, la montée vers l’auberge de l’Aspengasthof Messner, à Saboth, est un terrain de jeu rêvé pour tout motard aimant évoluer autrement que dans une position parfaitement verticale. En langage motard, on enroule du câble et on lime bien les flancs de pneus.

Chacun roulant à son rythme (pour certains, c’est un train de sénateur) , les groupes s’étirent, se disloquent, et il faut parfois au GO, partir à la pêche pour reconstituer l’intégralité de son équipe. Faudra t-il un jour envisager d’équiper les participants de la cloche à vache arborée par tous les bovins de la région ?

Toujours est-il que tout le monde est là pour le service en costume local, avec bretelles, culotte de peau, et chaussettes montantes.

©G. de CROP/Motomagazine

Pas le temps de digérer, car la reprise du guidon coïncide avec l’autre versant de la route nous ayant amené jusque là. Pas la peine de préciser qu’on est vite remis dans le bain, avec la banane sous le casque (il ne nous reste donc plus que 4 fruits à consommer ce jour, pour respecter le quota).

C’est sous un soleil éclatant que nous passons (sans contrôle) la frontière de la Slovénie. On shoote quelques photos pour immortaliser l’instant, et on se débarrasse des doublures, gants d’hiver et autres vêtements chauds. Le thermomètre affiche 26°, et mine de rien, ça nous fait quand même un différentiel de 22° avec la journée du Stelvio.

©G. de CROP/Motomagazine

Il paraît que les alternances chaud / froid sont bonnes pour nos vieilles carcasses. : ça devrait donner un de ces coups de jeune à la cuvée Balkans 2015 !

©G. de CROP/Motomagazine

Quelques km de parcourus plus tard, et toute la rando s’invite chez un collectionneur de vieilles voitures dont les carcasses entassées avaient attiré l’oeil du staff lors des reconnaissances.

©G. de CROP/Motomagazine

C’est un passionné en retraite qui a accumulé des voitures dans des états très variables, et qui ambitionne de les restaurer.

©G. de CROP/Motomagazine

Très sympa, il nous ouvre ses portes et nous passons un long moment à parcourir ses hangars, ateliers et à échanger avec lui.

©G. de CROP/Motomagazine

©G. de CROP/Motomagazine

Il se proposait déjà d’accueillir la prochaine rando Balkans de juin 2016 dans sa région, pour au moins cinq jours, et d’en faire découvrir tous les attraits aux participants. Jean Marc a dû user de diplomatie et de son anglais de fortune, pour lui faire comprendre que les réservations et la logistique étaient déjà dans la boîte.

La température est toujours conséquente et la chasse aux rafraîchissements peut alors démarrer. Mais sur les petites routes qui traversent la Slovénie, les bars ou cafés sont une denrée rare. C’est donc fort logiquement que, par vagues, tous les groupes ou presque, terminent en terrasse dans les mêmes estaminets, pour éviter la lyophilisation générale.

©G. de CROP/Motomagazine

Les motards n’étant pas que des allumés de roulage, nous prenons ensuite le temps d’apprécier les attraits du château de Darvana.

©G. de CROP/Motomagazine

Puis, c’est le passage (avec contrôle, plus ou moins souple selon les groupes, les motards et les situations) de notre seconde frontière du jour, celle de la Croatie.

©G. de CROP/Motomagazine

Les dernières dizaines de km (sur les 266 du jour) jusqu’à Cakovec, si elles n’ont pas le « piquant » motard de celles du matin, n’en permettent pas moins d’apprécier l’architecture et l’atmosphère des petits villages Croates. Comme en Autriche, comme en Slovénie, les maisons peintes de couleurs vives, égayent les campagnes traversées.

Nous parquons les motos devant l’hôtel Park, où un vigile les surveillera toute la nuit, et dans un cadre austère, partageons un repas en commun avant d’aller tester le confort de la literie Croate.

©G. de CROP/Motomagazine

Infos du jour : Michel, dangereux récidiviste des randos Moto Mag’, a été traîtreusement attaqué par un frelon (certainement missionné par un participant désireux de mettre la main sur sa BMW 1200 RT, sur sa délicieuse épouse Yolande, ou tout simplement énervé de ne plus trouver de bouteilles de bon vin aux restaurants, après le passage des Picards fous), a dû faire un crochet par l’hôpital le plus proche pour éviter une réaction allergique, déjà constatée par le passé.

Aux dernières nouvelles, il a survécu, ce qui n’est pas le cas de l’innocent animal, visiblement pas préparé à s’attaquer à du cuir de Picard (Yannick si tu nous lis…).

autre info au rayon médical : Yann, notre cascadeur du Stelvio, devait à cette heure, être rentré chez lui. Yann, si toi aussi tu nous lis, on pense à toi, et ton pote Jean Louis se charge de s’occuper du vin pour deux…

Présentation du jour : le groupe des verts, placé sous la baguette de la délicieuse Valérie, militante FFMC de Paris, et néophyte en matière de randos Moto Mag’.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

Elle n’a pas été épargnée par les aléas d’un Tripy farceur le premier jour, mais depuis, ça s’est tassé, et désormais son groupe trace la route sans faire de bruit, mais dans la bonne humeur.

A noter dans ses rangs, la présence de Patrick et de son 500 CB au freinage aléatoire. Par deux fois, il a dû faire intervenir son homonyme du camion assistance pour débloquer son disque avant aux plaquettes collées à l’acier. La dernière intervention de ce soir devrait normalement avoir définitivement résolu l’affaire (on en saura plus demain).

Et c’est tant mieux, car le système mis en place pour rallier le camp de base était des plus légers ! C’est ça aussi, une rando Moto Mag’, de l’imprévu à gérer, et un soupçon d’aventure.

De gauche à droite : Pierre, Valérie, Anne, Jean Louis, Jules et Patrick. Il manque Françis sur la photo, certainement parti explorer le monde sur sa Harley.