MotoMag dans les Balkans : Jour 07, La Bosnie


yome

GORGES PROFONDES, OU LE PLAISIR RETROUVE

8h30 en selle, et 26° au tableau de bord, ça promet !

Le temps de quitter Banja Luka, et nous attaquons directement la route qui longe le Vrlbas.

Magnifique étape avec une température idéale (entre 20 et 28°), des paysages superbes, et un trafic routier très réduit.

Bref, ce matin tout le monde prend son temps, au fil de ces gorges majestueuses. Pas question de se la jouer sportif : il faut profiter de chaque km parcouru dans un pareil cadre.

©G. de CROP/Motomagazine

Rupture nette avec la longue étape de transition d’hier après-midi, celle du jour est l’occasion de ressortir les appareils photos et de jouer du numérique.

©G. de CROP/Motomagazine

Une auberge située au bord d’un lac, donne l’occasion à plusieurs groupes de faire une pause dans un cadre incitatif au farniente.

Plus loin, nous constatons la méthode de la DDE locale pour limiter la vitesse des usagers : la répétition sur plusieurs km de longues portions où le bitume est profondément strié. Sympa pour s’initier à la glisse en mode supermotard, à aborder avec prudence dans les autres cas.

Arrivés à Jajce, nous bifurquons, et après quelques km d’une petite route au revêtement chaotique, parvenons au merveilleux site des moulins à eau du canton de Srednjebosanski (note des organisateurs : nous rappelons aux futurs participants des sessions 2016, qu’aucune inscription individuelle ne pourra être validée tant que le candidat ne sera pas capable de répéter 20 fois rapidement, le nom de cette sympathique bourgade sans se tromper).

Là, une dizaine de petits moulins montés sur pilotis permettaient jadis aux paysans et familles de la région, de venir moudre leurs grains.

©G. de CROP/Motomagazine

Le site est resté en l’état, se visite à pieds, et permet à chacun de déambuler dans un cadre véritablement bucolique.

Le grand chef-chef-oui-chef a dit que nous n’étions pas en avance, il faut donc ne pas traîner pour parcourir les derniers km nous amenant à Kljuc (amis scrabbleurs, à vous de jouer), pour un repas en terrasse au bord d’un petit cours d’eau.

Le thermomètre est monté jusqu’à 39° juste avant que nous coupions les moteurs, et, vu que le service de « Lovac » petit restaurant familial, est passablement dépassé par le flux de repas à servir, une poignée de courageux en ébullition descend piquer une tête dans l’eau fraîche.

Dans les Balkans, qu’on claque des dents ou qu’on dégouline de sueur, on démarre le repas par une petite soupe. Pas de soucis pour tous nos seniors : même en oubliant ses dents à la chambre, on peut manger avec une paille !

Reprise très tardive des guidons, pour une étape nous ramenant en Croatie, avec bien évidemment, une nouvelle arrivée en troupeau pour permettre le passage en frontière de notre camarade à la CIN invalide.

Pour ce faire, tous les groupes se retrouvent dans un bar motard peu avant le point sensible. Le patron, tout excité d’avoir autant de motards et leurs machines d’un coup sur le parking de son établissement, réclame la photo de groupe, que nous lui accordons bien volontiers.

©G. de CROP/Motomagazine

Cette fois ci, le passage de frontière se fera de façon bien plus tranquille que la veille. Les douaniers font passer le groupe rapidement, sans porter à l’opération le même soin que leurs collègues d’hier.

Rallier non pas l’hôtel, mais les hôtels vu que les groupes sont dispatchés sur deux sites, n’est plus qu’une formalité.

Certains auront même le droit d’aller piquer une tête dans la piscine avant que la nuit ne tombe, histoire d’oublier un peu les grosses chaleurs de la journée…

Infos du jour : niveau mécanique, suite à sa rechute chronique niveau freinage avant, la 500 CB de Patrick a fait l’objet d’une tentative de remplacement du maître cylindre. Mais le petit bouclard moto de Banja Luka n’avait rien en stock pour dépanner l’avion de chasse de notre Bordelais. Du coup, il évolue avec un missile dépourvu de frein avant, privilégiant l’anticipation, le frein moteur et le frein arrière.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

La Triumph 1200 Explorer de Nat, l’ouvreur des bleus, poursuit la rando depuis le camion mécanique, le moteur ratatouillant, avec parfois des coupures, et refusant de tourner rond. Encore un qui apprécie le secours de la Super Ténéré de prêt de Yamaha…

L’employé du jour de chez Moto – Mac’ est …. Notre wonderfull Jacky, et son black power !

©A. MORTREUIL/Motomagazine

Vétéran des campagnes Motomag’, notre ancien n’a pas encore été démobilisé, la faute certainement à un dysfonctionnement au niveau du fichier des anciens combattants, car la date d’obtention de son permis de conduire remonte aux premiers jours du siècle dernier.

Jamais les derniers à prendre la route, les Noirs comptent en leurs rangs quelques animateurs des veillées animées.

©A. MORTREUIL/Motomagazine

De gauche à droite : Didier, Catherine, Pierre, Jacky, Jean-Luc, Yolande, Henri, Michel et Monique.

MotoMag dans les Balkans : Jour 06, La Croatie et la Bosnie


yome

RETOUR VERS LE FUTUR

Une prise de guidon à 8h30 (dans les temps, hein chef ?) avec 26° d’affichés au tableau de bord : on sent bien que ça ne va pas être un remake du Stelvio.

La nuit a été douce et la literie confortable bien que bruyante. L’hôtel n’a visiblement pas encore digéré le long règne du maréchal Tito, et sa rusticité nous plonge dans ce que sera notre immersion dans la Croatie profonde (nous n’étions qu’à une trentaine de km de la Hongrie).

Le parking en plein air , surveillé toute la nuit par un vigile, attise les curiosités avec sa soixantaine de motos alignées en rangs d’oignons.

Nous nous enfonçons au cœur du pays par des petites routes à la courbure sympathique.

Les villages défilent, tels un enfilage de perles, les uns après les autres, avec une austérité qui surprend après les couleurs chatoyantes de l’Autriche et de la Slovénie. Une monotonie pourrait être ressentie si le charme suranné de cette remontée dans le temps n’éveillait pas notre intérêt.

©G. de CROP/Motomagazine

Entre les femmes vêtues à l’ancienne, de blouses et de fichus et souvent occupées à pousser les brouettes ou charrier de lourdes charges dans les campagnes, les tracteurs et leurs petites remorques emmenant parfois femme et famille, les enfants en nombre dans les rues à l’heure où l’école les accaparerait chez nous, les maisons souvent très simples d’aspect et en agglos apparents, nous apprenons à revoir ce à quoi ressemblait une partie de nos campagnes au siècle dernier.

©G. de CROP/Motomagazine

Les degrés montent doucement, et les pauses « liquide » se font plus fréquentes que les deux premiers jours.

Nous posons les motos sur la place centrale de Bjelovar, une des villes Croates notablement marquée par le dernier conflit des Balkans.

En déambulant au gré des rues, dans une atmosphère détendue et apaisante, certains auront même l’occasion se s’immerger au cœur du marché local, riche de petits producteurs agricoles locaux. Du 100% garanti bio sur facture, laquelle ne devait en plus, pas s’élever bien haut.

Une fois branchés par des membres du moto club local, qui nous font promettre de les contacter avant notre prochaine visite, afin qu’ils nous préparent une réception des plus festives, on redémarre les machines, direction l’hötel Garic à Garesnica, pour un remise sur « Full » de la jauge à aliments.

Les bouteilles d’eau « Frizzante » ou « Naturale » sont descendues à une vitesse vertigineuse : on croirait une descente de col gaz en grands et genou par terre !

On se croirait revenus en Sicile 2014. il faut dire qu’au tableau de bord, ça tourne autour des 35°.

©G. de CROP/Motomagazine

Il y a bien longtemps que tous ceux qui le pouvaient se sont débarrassés de leurs oripeaux de motard d’hiver, pour faire leur « poil d’été » : on roule le plus léger possible, mais malgré ça, le moindre arrêt de progression et on sent que ça commence à perler dans le cou, sous le blouson ou dans les gants.

Trente kilomètres, c’est ce qui est calé dans le Tripy, jusqu’au prochain point d’intérêt, le mémorial du camp de Jasenovac, où plus de 82 000 personnes, en majorité des Serbes, Juifs et Roms, furent exterminés avec barbarie par les milices Croates lors du second conflit mondial.

©G. de CROP/Motomagazine

Moment de recueillement et d’intense émotion.

©G. de CROP/Motomagazine

Le temps de laisser redescendre le trouble général généré par cette visite de mémoire, et c’est en convoi « GROUPIR !!!! » que la troupe se dirige vers la frontière Croato – Bosniaque, à 4 km de là.

La raison ? Un des participants s’est rendu compte, malgré les nombreux rappels à l’ordre de Jean Marc avant le départ que sa CIN était périmée. Bien que prolongée de 5 ans par l’administration française incapable d’assurer le renouvellement des documents administratifs dans les délais impartis, sa validité faciale est dépassée et certains fonctionnaires aux frontières ne reconnaissent pas cette prolongation purement administrative.

Bref, en noyant le mouton dans le troupeau, on espère que le préposé au contrôle sera moins regardant. Ce qui est clair, c’est qu’il y en a un qui est dans ses « petits papiers » justement, fait de l’huile malgré la pénurie d’olives de la récolte 2015, et cherche absolument à se faire le plus transparent possible.

©G. de CROP/Motomagazine

Nous ne rentrerons pas dans les détails, mais sachez que, malgré une vérification individuelle des documents d’identité et du véhicule qui bloque la totalité de la troupe près d’une heure durant, l’infortuné copain réussit tout de même à franchir la zone frontalière : et un migrant supplémentaire !

C’est ensuite la ruée vers les bars pour abreuver les organismes asséchés par cette attente sous une température de 35 / 36°. Certains s’y reprendront à deux fois, tant il fait soif !

Avec tout ce retard, c’est par une route fréquentée et dont l’activité économique intense tranche avec le dénuement des petits axes matinaux, que nous regagnons, bien fatigués (on a vu le thermomètre monter jusqu’à 39°) l’hôtel Bosna de , terme de nos 270 km du jour.

Repas détendu dans un cadre hyper moderne qui tranche singulièrement avec celui de la veille, où tout le monde se félicite de la fin heureuse des aventures de notre camarade (dont nous tairons l’identité afin que les anciens des randos 2013 et 2014 n’en rajoutent pas au torrent de vannes qui a accablé le tête en l’air du jour).

Soirée visite du centre ville pour ceux qui en ont l’énergie et l’envie. L’occasion de constater que la jeunesse y est hyper branchée, festive et que les commerces sont à mille lieues des épiceries de campagne rencontrées dans la matinée.

Niouzes du jour :grande première aujourd’hui, avec un participant qui a vu, alors que nous longions un canal en Croatie, la valise de son 1200 GS se détacher pour s’en aller finir son existence dans les eaux profondes. Heureusement que les papiers d’identité de l’infortuné n’étaient pas stockés dans ses fontes, sinon ça n’aurait pas arrangé nos affaires.

Le service « Essais conso » de Motomag’ va mener l’enquête pour trouver le responsable de ce test produit à l’insu de l’intéressé. Lors de la prochaine session de juin 2016, un courageux journaliste sera chargé de plonger récupérer l’objet, et il sera enfin possible de tester l’étanchéité « in situ ».

Si c’est pas du sérieux et de la conscience professionnelle, tout ça…

Conseil du jour : Mesdames les épouses ou compagnes des futures sessions dans les Balkans, ne laissez pas partir seul votre mari !

Ce soir, la densité de beautés slaves, jeunes mannequins ou assimilés, au mètre², était tout bonnement stupéfiante ! Soit il y a un élevage officiel à proximité de notre lieu de villégiature, soit la présence d’un casino au sein de l’hôtel **** où nous étions logés est très attractive pour ces chasseuses de dot.

A moins qu’encore plus simplement, ce soit la réputation galopante de french lovers de la gent masculine cuvée 2015 de la rando Motomag’ qui soit parvenue en ville…

conseil bis : messieurs les futurs riders en solo 2016, si votre femme n’a pas encore parcouru ces lignes, prétextez une panne d’ordi, et courrez le cacher dans le grenier jusqu’au mois de juin prochain…