Récit de voyage : le monde en Harley Davidson Road King


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L’enfer et ses anges, pourrait-on titrer le récit de ce voyage autour du monde en Harley Davidson Road King, une machine peu ordinaire pour un baroudeur de l’extrême comme Eric Lobo.

200 jours, 36 000 km… L’auteur de ce texte a effectué une sacrée balade ! Avec un tel plomb, le facile eut été de consulter les cartes et se concocter un itinéraire de grandes routes.

Mais l’idée d’Eric n’est pas là. Lui part vers Vladivostok, traversant l’Ukraine et la Sibérie, après une préparation sommaire, sans carte ni autorisations, avec (relativement) peu d’argent, se fiant aux indications des bikers(euses) rencontré(e)s au hasard des routes improbables.

La Road King servant de sésame, il en raconte des verts, des bien murs et des sauvages à faire fuir. Cependant, la plupart l’aident à réparer sa moto, l’hébergent, l’accompagnent, l’invitent à des rassemblements et des festivals déjantés. Cette traversée épique de l’Eurasie est vraiment la partie la plus fascinante de cet hymne à l’aventure, qui se termine… à Miami en Floride !

Récit de voyage : « Road Angels » par Eric Lobo, éditions Transboréal ; 291 pages, 14 x 22,5 cm, 22,90 €.

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Deux romans sur des serial killers qui sont aussi motards


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Peut-on être à la fois serial killer (tueur en série) et motard ? Eh bien oui, si l’on en croit ces deux romans qui ont en commun de traiter de ce sujet grave, et d’intégrer la moto comme mode de transport des loups solitaires que sont leurs personnages principaux.

Le thriller est un genre à la mode, prisé des éditeurs parce que ces histoires menées tambour battant et spectaculaires se vendent bien. Dans « Ta mort sera la mienne », le « héros » est un serial killer qui se déplace à moto jusqu’à l’endroit où il a décidé de commettre un massacre…

Voilà un roman redoutablement efficace pour se détendre en vacances. Un motard se rend dans un centre de vacances (justement) sur la rive du Colorado dans l’Utah (aux States). Arrivé à l’accueil, sans retirer son casque, il sort de son sac de golf sa sulfateuse et dézingue tout ce qui se présente de vivant sur son passage.

Le reste des pages permet à l’auteur français Fabrice Colin d’expliquer pourquoi Troy en est arrivé là, à travers le point de vue de trois personnages clés. Évidemment, c’est pas joli joli…

Écriture efficace quoique ayant une légère tendance à l’embonpoint (l’abus de hamburgers…), dramaturgie liée à l’actualité (les serial killers, les armes en vente libre)… bienvenue aux Amériques comme ils disent. Certains y verront amalgames et clichés, d’autres un récit d’une redoutable efficacité.

La moto du tueur est une Harley Davidson, s’il était utile de le préciser. Mais ce pourrait être une Indian ou un trois-roues Can-Am Spyder, peu importe à l’auteur qui ne s’attarde pas sur la description des machines. Il utilise le motard pour ce qu’il représente, un personnage solitaire, casqué, effrayant. Troy porte son heaume pendant qu’il dessoude à toute berzingue.

A ce récit, efficace mais superficiel, nous en préférons un autre, beaucoup plus profond, paru en 2012, qui traite lui aussi de la thématique du tueur en série, qui fait lui aussi appel à la moto pour « les besoins du tournage », et dont l’intrigue se déroule elle aussi aux Etats-Unis alors qu’elle a été écrite par un Français  : « Avenue des Géants » de Marc Dugain.

Ce livre romance la vie d’Edmund Kemper, serial killer américain d’un gabarit particulier – il mesure 2,20 m et a le QI d’Einstein – qui défraya la chronique dans les années 60-70 aux Etats-Unis. En écrivant à la première personne, l’auteur se met à la place du tueur, en prison pour longtemps, et fait défiler sa vie de dingue. Dugain en profite pour dépeindre l’Amérique des années 60, entre l’assassinat de Kennedy et l’émergence du mouvement hippie.

La moto n’y fait que de très brèves apparitions. Mais celles-ci sont justes et bien renseignées (à propos d’une Indian modèle 53 : « Elle faisait passer une grosse Harley pour un vélo d’appartement »). Un grave accident de moto contribuera à forger le destin macabre du jeune homme.

Cette plongée dans l’Amérique des sixties, ses hippies, ses Hell’s, la route à laquelle Dugain avoue vouer une fascination, est à ce point formidable qu’on n’a pas résisté à l’envie de vous inviter à sa lecture. Et en dire plus ne ferait que gâcher votre plaisir…

Thriller : « Ta mort sera la mienne », par Fabrice Colin, éditions Sonatine ; 350 pages, 14×22 cm, 22 euros.

Roman : « Avenue des géants », par Marc Dugain, éditions Gallimard, 364 pages, 22×15,5 cm, 21,50 euros.

Polar : plongée dans les courses de moto des années 20


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Voilà un roman policier qui nous intéresse : il est imprégné de l’univers des courses de moto des années 20 en Allemagne. « Des Hommes de Tête » se veut autant historique que passionnant par son intrigue.

Hanovre, avril 1926. C’est la première course pour le championnat motocycliste d’Allemagne. Deux des pilotes, Falk von Dronte et Arno Lamprecht, veulent profiter de l’enthousiasme des masses pour le nouvel âge de la technique. Ils sont rivaux depuis quelques années. Chacun a ses raisons d’effacer son passé munichois…

L’Allemagne en crise des années 20, des cadavres à tête coupée, des complots politiques, constituent la colonne vertébrale de ce polar. Le casting – le prolo, le noble, le (futur) nazi, la femme fatale, le tueur en série, le commissaire implacable – est certes un peu stéréotypé mais le récit bien huilé tourne comme un flat allemand.

Et le décor socio historique, l’Allemagne exsangue post-grande guerre alors que pointe le nazisme, est particulièrement renseigné. Comme l’univers motocycliste de l’époque, qui voit s’affronter dans un championnat d’Allemagne à couteaux tirés les grandes marques et leur pilotes (Kornmann sur Euperia, Henne sur BMW, Gregor Greyer sur Horex, Petzold sur Brough Superior…) et jette sur le scénario une belle odeur d’huile brûlée.

Les deux auteurs savent y faire, eux qui avaient déjà signé à quatre mains l’ouvrage précédent, « Deux dans Berlin ». Richard Birkefeld (né en 1951) et Göran Hachmeister (né en 1959) sont deux historiens. Leur domaine de recherche couvre l’histoire culturelle et sociale de la première moitié du 20e siècle. Ils ont publié de nombreux livres et essais d’histoire. Leurs connaissances procurent à ce roman une dimension presque documentaire.

Les empoignades sont à l’image des hommes, sauvages, et nous, lecteurs, on passe les chapitres à la volée pour gagner au plus vite la ligne d’arrivée ! Parfait pour vacances paresseuses…

Polar : «Des hommes de tête», par Birkefeld et Hachmeister, Editions du Masque, 400 pages, 15 x 23 cm, 22 €.

Lecture de vacances : un essai philosophique sur Sons of Anarchy


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Voilà un éditeur, les Presses universitaires de France, que l’on ne s’attendait pas forcément à voir explorer un sujet lié à la moto. C’est pourtant le cas, avec « Sons of Anarchy, la guerre perpétuelle », un essai de Renaud du Peloux, directeur des programmes de la chaîne de télévision Eurochannel, traitant sur le plan de la philosophie de la série télé bien connue des motards…

Les Sons of Anarchy, les téléphages connaissent. Il s’agit d’un club de motards californien, héros d’une série atypique. Et ce qui est plus atypique encore, c’est qu’un philosophe de formation, Renaud du Peloux donc, tire de ce visionnage un essai de 108 pages très facile à lire sur l’anarchie et l’organisation de la société américaine, censée être basée sur la liberté et la démocratie. Le libéralisme, surtout !

A travers cette étude, RDP défend le principe de la série télévisée et de son utilité pour les neurones, ce qui peut se contester. Mais le penseur explique que cette fiction-là constitue, en plus d’un divertissement, une réflexion philosophique sur la morale, la justice et la liberté. A y regarder de plus près, il n’a pas forcément tort. Même si le concept d’anarchie à la sauce ketchup Heinz n’est qu’un lointain cousin de celui des révolutionnaires ayant défendu leurs idées en Europe, voilà de quoi se triturer le cervelet pendant la trêve estivale !

Essai philosophique : « Sons of Anarchy, la guerre perpétuelle », par Renaud du Peloux, éditions Presses Universitaires de France (PUF), 108 pages, 108 pages, 19 x 12,5 cm, 12 euros.

Lecture de vacances : voyage à moto et autisme


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L’éditeur italien Liana Levi publie (en français) un roman surprenant, « N’aie pas peur si je t’enlace », écrit par le romancier transalpin Fulvio Ervas. Ce récit mêle voyage à moto à travers les Etats-Unis et relations émouvantes entre un père et son fils autiste. L’autisme et le récit d’un voyage à moto, voilà deux thèmes que l’on ne pensait pas voir associés.

Traverser les Etats-Unis en Harley Davidson peut paraître aujourd’hui des plus banals. Sauf lorsqu’on entraîne avec soi un passager hors normes : son propre fils, autiste depuis son plus jeune âge. C’est donc à une double aventure que nous convie ce récit poignant et passionnant : une « road story » à moto (puis en voiture) à travers les Amériques et celle, ô combien plus imprévisible, des liens qui unissent cet équipage et de leurs relations avec ceux qu’il croise.

Car Andrea, le passager, a pour particularité, entre autres, d’embrasser et de toucher le ventre de ceux qu’il rencontre. A la fois nitroglycérine et ange gardien, il est aussi le sésame ouvrant la porte à des rencontres parfois stupéfiantes. Si l’autisme est d’abord au centre de ce livre, il nous éclaire aussi sur ce qui nous pousse à aller voir ailleurs et à se confronter aux «différences». Indispensable.

« N’aie pas peur si je t’enlace », par Fulvio Ervas, traduit de l’Italien par Marianne Faurobert, éditions Liana Levi, 270 pages, 21 x14 cm, 19 euros.

Le périphérique a 40 ans, le Prince Noir a 25 ans


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Le boulevard périphérique parisien a 40 ans, et c’est l’occasion de se remémorer un fait-divers célèbre dans le monde de la moto, le record du tour du Prince Noir, qui lui a 25 ans. Ca tombe bien, un romancier, Frédéric Ciriez, en parle dans « Mélo » (éditions Verticales).

En 1988, Pascal, surnommé le Prince Noir, boucle sur une Suzuki GSXR le tour du périphérique (35 km) en 11 minutes, donc à la vitesse moyenne de 192 km/h. Cet « exploit » est filmé par une caméra installée derrière la bulle de sa Gex. Un reportage sensationnaliste est diffusé dans l’émission « Reporters » sur la 5, qui se veut alarmiste sur les risques pris par une certaine partie de la jeunesse française, et se conclut par un petit rappel, 800 motards se sont tués sur les routes cette année-là.

A une époque où ni Internet, ni la Go-Pro n’avaient encore révolutionné la diffusion des exploits à moto, ce reportage a fait le tour de France et alimenté la controverse, confortant ceux qui pensent que les motards sont tous de dangereux abrutis. Le Prince Noir est, par la suite, devenu une sorte de légende. Il y a ceux qui l’ont connu, ceux qui savent ce qu’il est devenu et ont même son numéro de portable, et ceux qui affirment que Pascal est mort. Il y a ceux qui démentent… Et il y a ceux qui l’intègrent à un roman.

Frédéric Ciriez a publié récemment « Mélo » aux éditions Verticales. Dans la première partie de ce roman construit comme un triptyque, narrant trois drôles de vies parisiennes, il ne fait pas parler le Prince Noir mais Christian, un autre motard qui, à l’époque, s’éclatait lui aussi avec ses amis sur les voies rapides urbaines autour de la capitale.

Selon le romancier, ce fait-divers symbolise la surenchère dans la production d’images toujours plus sensationnelles, et devient une métaphore de l’accélération culturelle. Décryptage…

Dans « Mélo » tu t’intéresses à Paris et au périphérique. Pourquoi le périphérique ?

Sur un plan culturel, de grands écrivains se sont emparés de cette autoroute urbaine, à commencer par Jean-Patrick Manchette. « Le petit bleu de la côte ouest » (1976) commence et termine par l’errance d’un cadre sur le périphérique. Son personnage est satellisé, c’est une élipse de la dépression, du vide, de la misère intellectuelle et politique. En 2002, Olivier Rolin a publié « Tigre en papier ». Un conducteur en DS nostalgique roule sur le périphérique en racontant Mai 68 à sa passagère, fille d’un copain maoïste qui est décédé. Il existe un imaginaire littéraire, culturel, politique et véhiculaire du périphérique.

Le mythe du Prince Noir, tu es tombé dessus par hasard ?

Non, l’histoire du motard qui a fait le record du tour m’intéressait. Un copain m’a affirmé le connaître, il a fini par me rencarder sur un mec un peu mystérieux, Christian. Je vais le voir en banlieue. Ce n’est pas le Prince Noir mais il l’a connu… Cet ancien cascadeur me raconte avoir vécu les courses de moto sur le périph’ dans les années 80. Il a même été payé par la télé belge pour jouer le rôle d’un faux Prince Noir. Cet entretien fut d’une richesse incroyable : les courses, les reportages télé bidonnés… Tu imagines la masse de significations répercutées par le périph’ : le spectaculaire et le simulacre ! J’ai décidé de mettre en scène la parole de Christian. J’ai injecté cette vraie interview dans le roman, à travers une fausse émission de France Culture, « Récit B », qui passe dans l’autoradio d’un de mes personnages. Dans la réalité, la voix de Christian était extraordinaire et dans le contexte d’un roman, le challenge était de la retranscrire à l’écrit, tout en la plaçant dans une émission de radio !

Tu utilises l’événement « Prince Noir » comme le symbole d’une société qui tourne en rond…

Le Prince Noir et son record « stupide » allaient au-delà d’une simple perf’. Je l’interprète comme un symptôme, révélateur de l’accélération culturelle. L’Allemand Hartmut Rosa a publié, en 2010, un essai incontournable, « Accélération », qui est une critique sociale. Le mythe du Prince Noir, c’est l’accélération dans tous les sens du terme, la pulsion de mort, la centrifugeuse culturelle qui produit des images, des disques et des bouquins tous les jours en sachant qu’on ne pourra pas les lire. Le Prince Noir annonce, à sa manière, cette centrifugeuse culturelle qui nous noie. Je suis convaincu que Prince Noir n’a pas pu installer une caméra sur sa bécane seul, contrairement à ce qui est affirmé dans le reportage diffusé sur La 5. Christian, qui a fait du cinéma et connaît la technique, estime que ce récit a été bidonné par les journalistes, et je veux bien le croire. On est dans le spectacle.

Prince Noir n’a rien tiré de cette aventure…

Ce témoignage, c’est aussi l’histoire populaire de gamins de banlieue qui venaient à Paris. Je ne me moque pas de ce record, j’essaie d’en comprendre le sens. Après lui, il y a eu Ghost Rider, encore plus cinglé, qui a stylisé le concept en faisant un clip avec de la techno… Ils intègrent le champ de la production culturelle, ils deviennent des effets de culture générés par la centrifugeuse. En ce sens, Prince Noir est très important. C’est comme son sobriquet stupide : il signale l’impossibilité d’avoir une transcendance par le nom.

Tu n’as pas pu le rencontrer ?

Non, il y a beaucoup de barrières autour de ce Pascal. Mais il n’est pas mort. Cela aurait été intéressant de le rencontrer, mais pour moi il est plus intéressant encore d’avoir enregistré la parole de Christian. Celle de Prince Noir aurait eu d’autres enjeux. Christian est désormais accessoiriste dans le cinéma. Sa modestie et sa prudence m’ont frappé. Il dégage une conscience aiguë du danger de mort. Comme un marin qui prend la mer.

Qu’est-ce que la moto t’inspire ?

J’ai un regard affectueux sur le monde motard. La moto est sensuelle. Le conducteur chevauche la mécanique, il a le corps à l’air libre, ça change la donne. Il fait « un » avec sa machine, il est pris dans les courbes, le relief, dans la physique de la ville.

Tu en as fait ?

Pas plus que ça. J’ai eu des Mob quand j’étais ado. J’ai un frangin plus âgé, il avait une Honda 125 XLS, on allait faire des tours avec, j’étais fou. Mon seul fait d’arme est de l’avoir gaulée et de m’être fait serrer par les flics à la sortie de Paimpol (Côtes-d’Armor)… On a habité Dunkerque (Nord), il avait un pote, Bill, c’est la première fois que je suis monté à l’arrière d’une moto. On est parti acheter le programme télé, il est entré dans le magasin et l’a volé ! Pour moi, gamin, tout allait ensemble, j’assimilais la moto à la transgression. Il y avait un côté un peu voyou.

Ton écriture décrit différents univers avec précision. Il est indispensable de se documenter avant d’écrire un roman ?

Je considère que l’imagination est reine, mais tu n’imagines pas à partir de ce que tu connais mal, et surtout tu risques de galvauder la parole d’autrui. Quand j’aborde la moto et le périphérique, domaines qui ne sont pas les miens, je considère que je n’ai pas à dire n’importe quoi. Mais, après m’être documenté, j’imagine. J’ai beaucoup surfé, j’ai eu des meules, je connais des motards… Décrire un mec qui prend une courbe en mettant le genou au sol, c’est pas non plus ce qu’il y a de plus dur, il faut être honnête. J’ai un petit baratin technique mais je ne vais pas non plus très loin. Il faut être joueur, un texte doit séduire mais aussi faire réfléchir. Mais tu sais, aujourd’hui dans le roman, être riche en vocabulaire n’est pas ce qu’il y a de plus « bankable ». Vaut mieux faire simple et parler de soi !

« MÉLO » : ILLUSION NOCTURNE

La veille du 1er mai, deux hommes et une femme circulent dans Paris. Un syndicaliste au bord du suicide, un sapeur congolais chauffeur de camion poubelle et une Chinoise vendeuse de briquets. Trois personnages qui vont glisser dans la nuit… Dans la première partie, une émission de France Culture défile dans l’autoradio. Elle a pour thème « l’accélération ». On revient sur un mythe motard, le Prince Noir et son tour du périphérique. Frédéric Ciriez n’est ni motard, ni sapeur congolais, ni éboueur. Pourtant, sa narration précise alimentée par une recherche rigoureuse sur ce fait-divers, restitue une ambiance crédible. Celle que l’on ressent quand on roule en boucle, la nuit, à la recherche des démons venus hanter le pays des rêves.

Roman : « Mélo » de Frédéric Ciriez, éditions Verticales ; 14 x 20,5 cm, 332 pages, 20 euros.