Litteul Kévin : le Tom Pouce de la BD moto fête son tome 10


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Litteul Kévin, le Tom Pouce de la BD moto, revient en cette fin d’année, dans le 10e opus de ses aventures, en Harley-Davidson « litteul édition ». Plus de 20 ans après ses premières histoires dans Fluide Glacial, le petit Kévin a grandi sans grandir. Toujours haut comme trois pommes, il observe avec beaucoup plus d’ironie le monde des grands, celui de ses parents, reste amoureux de sa mère qui ne vieillit pas…

… et s’amuse des frasques de son biker de père qui se montre plus souvent enfant que l’enfant.

Le ton reste drôle, incisif, la moto (heu… la Harley !) un peu moins présente, dommage. Avec cette série chère à Coyote, le slogan « la BD pour les jeunes de 7 à 77 ans « prend tout son sens.

Parlons de l’auteur, Coyote, biker pur jus sans être Hell’s et dessinateur solitaire, qui s’amuse à regarder, avec un recul ironique, poétique et un brin nostalgique, ce que peut devenir une bande de motards.

Dessiner des motos, pour Coyote, « c’est un besoin », explique-t-il avec simplicité. « On touche à l’aspect chamanique du dessin, comme dans les grottes de Lascaux : un homme préhistorique esquisse un mammouth au mur, les autres plantent des flèches dessus, en espérant y arriver dans la réalité le lendemain ».

Et notre tatoué de conter la quête de son Graal : « Chacal possède à peu près la même Harley que moi. Je lui ai dessiné la moto dont je rêvais, et j’ai pu me l’acheter un jour grâce aux ventes de mes albums. Je l’ai imaginée, je l’ai couchée sur papier, elle a pris forme ». La vie, c’est simple comme un rêve de môme.

BD : “Litteul Kévin, tome 10“, par Coyote, éditions Le Lombard, 48 pages en noir & blanc, 22,3 x 30 cm, 12 €.

En vente sur la boutique Motomag.com

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BD : « Warm Up », le sport moto explose les cases


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A Moto Magazine, nous avons dévoré la bande dessinée (BD) « Warm Up, D.O.A », sortie voici quelques semaines. Le premier tome d’une série qui en comptera six.

Son auteur, Renaud Garreta, a dédicacé l’ouvrage sur le stand de Moto Magazine (n°51, hall 5/2) au salon de Paris, le 4 décembre. L’occasion de faire connaissance avec ce dessinateur, scénariste et grand fan de compétition, qui a beaucoup donné de lui-même pour que ce projet voit le jour.

Renaud, on sent en toi un grand passionné de la compétition moto. On se trompe ?

Non, je me passionne pour les grands prix depuis au moins vingt ans. J’en rate peu, je suis du genre à me lever la nuit pour regarder ceux qui se déroulent de l’autre côté de la planète. J’ai la chance de connaître Hervé Poncharal (manager du team Tech 3). Il m’a invité plusieurs fois à assister aux épreuves. J’ai pu m’immerger dans ce monde-là et l’observer de près. C’est encore plus impressionnant.

L’univers de la course est propice à la dramaturgie, à la fiction ?

A chaque fois que je regarde un GP, je trouve ça impressionnant. Il y a plein d’histoires à raconter. Regardez la saison démente qu’on vient de vivre en MotoGP avec l’éclosion de Marquez, la dernière course à Valence… Le premier tome de « Warm Up » est traité comme un polar, mais mon idée n’est pas de faire l’amalgame entre récit policier et moto. Cette approche est destinée à introduire le récit. Mon objectif est bien de réaliser une série sur la course moto.

Le premier tome baigne le lecteur dans deux épreuves sur route majeures. Et ensuite ?

Le début de l’histoire, c’est le Tourist Trophy, auquel j’ai eu la chance d’assister. Le héros court ensuite à Macao, où j’aimerais aller. Dans les prochains tomes, on suivra le championnat de France puis le Mondial Superbike, avant de s’immerger en Moto2 et en MotoGP.

Le dessin est hyperréaliste, presque cinématographique. Comment travailles tu ?

Je dessine sur la base de photos et de vidéos. Je réalise les planches en couleur directe, ce qui permet de travailler les couleurs et les volumes à fond. C’est cette technique qui rend un aspect photographique par moments.

Couleur directe, c’est-à-dire ?

On trace un dessin au crayon, que l’on colorie ensuite au feutre. On saute l’étape de l’encrage entre les deux. La plupart du temps, dans la BD, on dessine, on encre les dessins et on fait appel à un coloriste. Là, ce n’est pas le cas.

De même, tu n’as pas fait appel à un scénariste ?

J’avais ce projet dans la tête depuis longtemps et je le sentais bien, tout seul.

Certains dessinateurs affirment que la moto et son mouvement, incluant les postures du pilote, sont difficiles à reproduire. Qu’en penses-tu ?

C’est vrai. Mon problème en tant que dessinateur fut de transmettre la sensation de vitesse. Par définition, une BD est constituée d’images fixes. J’ai donc essayé de trouver des angles particuliers, mais aussi d’utiliser l’image subjective afin que le lecteur ait l’impression de se situer lui-même au guidon.

Tu signes chez un éditeur qu’on ne connaissait pas. C’est leur première BD chez Dust ?

En fait, l’éditeur, c’est moi ! J’ai fait toute ma carrière chez Dargaud et ce projet aurait aussi pu sortir avec eux. Mais comme j’y crois beaucoup, j’ai décidé de créer cette structure. J’avais mené une aventure similaire au début, pour publier ma première série, « Fox One ».

On sent ce projet très personnel pour toi…

Oui, même s’il n’a rien d’autobiographique. Mais j’aime bien cet univers de la moto. Et je me suis éclaté à réaliser ce premier tome !

Comment as-tu choisi les modèles de moto ? Tu as tes favorites ?

Je n’ai pas voulu mettre en avant une marque en particulier et, pour des questions de droits, je suis resté assez flou sur les carénages et les tenues. Mais les connaisseurs reconnaîtront les machines. Même les motos de route… Allez, on peut le dire, il y a deux Ducati qui font la course sur l’autoroute. J’aime particulièrement cette marque, j’en possède une ! Mais j’aurais très bien pu opter pour une Suzuki ou une Kawasaki.

Sur la couverture, au second plan, les fans auront reconnu Ben Spies sur Yamaha Tech 3. Un choix étrange à plusieurs titres…

Pour ce dessin, je me suis inspiré d’une photo de MotoGP, qui n’est pas le sujet de ce premier tome. Cela peut paraître étrange, mais il s’agit d’une image générique, elle symbolise un duel en course. Et je voulais une moto Tech 3, le team de Poncharal. Et j’aime bien la déco du casque de Ben Spies…

Dommage qu’il se soit arrêté !

Il a pris sa retraite après avoir joué de malchance ces dernières années. Certains affirment que Spies n’est pas sympa. Mais il reste un très grand champion de moto, et c’est vraiment dommage qu’il termine sa carrière comme ça, super jeune. Il s’est vraiment trop cassé.

Es-tu motard, toi-même ?

Je possède une Ducati 750 SS de 1991. J’ai pratiqué sur piste au Mans et à Carole. Maintenant, j’ai trois gamins et moins l’occasion d’en faire, mais je bichonne ma 750 SS depuis vingt ans. Au quotidien, je circule en scooter T-Max.

BD : « Warm Up, tome 1 D.O.A » par Renaud Garreta, Dust Editions ; 64 pages, 24 x 32 cm ; 14,99 €. A commander sur la boutique Motomag.com ; disponible sur le salon de Paris, hall 5/2 stand 51.

Bibliographie

Renaud Garreta, 49 ans, est illustrateur depuis 25 ans et fait de la BD depuis 15 ans.

  • 1996-2001 : série « Fox One », thriller aéronautique (auteur)
  • 2001 : série polar/espionnage « Insiders » (scénariste)
  • 2005 : « Tanguy et Laverdure, Opération Opium » et « Le maître de Benson Gate » (dessinateur)
  • 2012 : « Seul autour du monde » sur le Vendée Globe Challenge (dessinateur)
  • 2013 : « Warm Up, tome 1 D.O.A » (auteur)

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BD moto : Sato récidive avec Steve Mc Twin


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Au secours, Sato revient ! Le dessinateur, rendu célèbre dans le milieu de la BD moto avec la série « Même pas peeur… », a (enfin !) repris les crayons, et fait son come-back avec un nouveau personnage, Steve Mc Twin.

On l’avait perdu de vue en plein conflit. Le Sato des « Même pas peeur… » s’était brouillé avec sa maison d’édition, Joker, pour une sombre histoire de droits d’auteur. On pensait que le dessinateur se faisait petit, planqué au fond de sa Loire rurale d’adoption. C’était pire. L’homme blessé pansait ses plaies entre antidépresseurs et antidouleur…

« Je suis tombé sur un éditeur mal intentionné, qui ne m’a pas payé tout ce qu’il me devait », racontait Sato récemment. « Un numéro 4 est même sorti à mon insu, et des dessinateurs français ont été contactés pour publier un numéro 5 ! Un collègue motard m’est venu en aide, et je suis en procès mais la justice belge doit être à vapeur. En France, le syndicat des auteurs compositeurs attaque l’éditeur pour contrefaçon… C’est une histoire pourrie qui m’a fait vivre trois ans d’enfer, revenus zéro, j’ai bouffé toutes mes économies. Du coup, la sortie de Steve Mc Twin, c’est un petit miracle ».

Un petit miracle, que l’on savoure à la hauteur de ce récit douloureux. La maison prestigieuse qu’est Dargaud est venue chercher Sato pour lui proposer de l’éditer. Ca change ! Douce ironie de l’histoire, le bonhomme l’avait contactée à ses débuts, dans les années 2000. Entre temps, les « Même pas peeur… » ont rencontré leur public, et la boucle est bouclée.

Si ce tome 1 des aventures de Steve Mc Twin n’atteint pas les sommets de l’humour motard des premiers Joe Bar Team (qui pourrait rééditer l’exploit ? Les éditeurs cherchent encore…), la dérision et la précision du dessin mécanique sont au rendez-vous.

Sato nous sert un album de « pur » motard. Sur une ou deux planches par histoire, il croque les mésaventures d’une bande de copains qui ne ratent pas une occasion de mettre gaaaz à la barbe de la gendarmerie.

Tout le monde en prend pour son grade, les forces de l’ordre qui se régalent à réprimer à tout va, les automobilistes incrédules et les motards frondeurs dont il croque la légendaire mauvaise foi. Un album chargé d’autodérision et aux motos fidèlement dessinées.

Seule concession à l’éditeur grand public qu’est Dargaud, le frein est mis sur le langage peu châtié dont abusait Sato dans ses albums précédents. Ce n’est pas un mal.

Une BD, donc, destinée aux motards fans de bitume… A ne surtout pas mettre dans les mains du ministre de l’Intérieur !

BD : « Steve Mc Twin, tome 1 Même pas Maaal… », par Sato, éditions Dargaud, 48 pages, 22, 5 x 29,5 cm ; 11,99 €.

A commander dans la boutique de www.motomag.com

Lire l’interview de Sato dans Moto Magazine n°301 d’octobre 2013


BD : le tome 2 de « Je veux une Harley » bientôt en librairie


Motoculture

Le tome 2 de la série « Je Veux une Harley », avec Cuadrado au scénario et Margerin au dessin, sera dans les bonnes librairies le 20 septembre prochain.

Après nous avoir fait découvrir Marc, un quinqua qui décide d’acheter une Harley après sa première coloscopie, dans le volume 1, Margerin et Cuadrado nous entraînent dans les aventures des Asphalt Troopers. Un club fraîchement constitué dont les membres sont tiraillés entre le désir d’indépendance, la fantasmagorie des bikers outlaw et le confort douillet des sorties officielles du HOG.

Différends au sein du monde Harley, fanfaronnades de potes et déconvenues «à la maison» émaillent cette BD et traduisent un belle connaissance du milieu. Un miroir aussi sarcastique que sympathique pour ceux qui roulent sur une machine de Milwaukee, ou qui l’envisagent.

La paire Cuadrado au scénario, Margerin au dessin, fonctionne toujours aussi bien, malgré un changement d’éditeur, de Fluide Glacial à Dargaud. « Je veux une Harley » reste amusant, divertissant, fin, pas bourrin.

En 2012, à l’occasion de la sortie du tome 1, nous avions rencontré Margerin et Cuadrado. Nous voulions qu’ils se livrent à un exercice périlleux, une interview croisée. Margerin s’était finalement emparé du micro,et avait interviewé Cuadrado. Rendant à l’auteur l’initiative de cette série qui, si l’on en croit les deux protagonistes, relève de la biographie !

BD : « Je veux une Harley, tome 2 Bienvenue au club», par Margerin et Cuadrado, éditions Dargaud ; 48 p, 22 x 30 cm ; 11,99 € ; en librairie le 20 septembre.

Extrait à découvrir dans Moto Magazine n°300, en kiosque actuellement
Commandez le tome 1 de la série « Je veux une Harley » sur Motomag.com en cliquant sur ce lien

BD « Harry Octane » : Papa roule des mécaniques


Motoculture

Le dessinateur de BD belge Christian Papazoglakis (Papa, c’est plus simple !) a sorti récemment le tome 2 des aventures de « Harry Octane », chez Glénat. Ce n’est pas une BD moto, même si Papa le tarmo incruste une Harley ou une Triumph dès qu’il le peut. Mais l’univers mécanique suintant l’huile poisseuse et la culture de la série B américaine, époque muscle cars, nous a vraiment attiré. Le dessinateur, et scénariste sur cette série, esquisse ci-après son concept à la Papa…

« Harry Octane », c’est ton personnage. Tu l’as imaginé, et tu le défends auprès de ton éditeur, Glénat. Dans quel univers trempe-t-il ?

Je suis un fan des road movies américains des années 70. Je pense à « Point Limite Zéro », à « Macadam à Deux Voies »… Je collabore avec Glénat sur la série Chapman, qui marche très bien. On m’a proposé de présenter un projet de bande dessinée autour de l’automobile. Il n’y a pas des milliards de ficelles, ce qui plait c’est souvent l’histoire d’un pilote, mais je ne voulais pas créer un sous-Michel Vaillant. Je précise que j’ai travaillé pour les Studios Graton (créés par les auteurs de Michel Vaillant). Donc, je ne voulais pas d’un héros pilote de course aristocrate. « Harry Octane » est chauffeur pour les gangsters, il roule à fond sur route ouverte, en voyou. Presque comme s’il était à moto.

La série « Harry Octane » est remplie de mécanique, avec des muscle cars parfaitement dessinées. Ta culture est là ?

L’histoire est déterminée par les voitures. Je suis effectivement fan des muscles cars. Après 1973, il n’y a pas eu grand chose d’intéressant dans la production automobile… Ce fut un moment de folie pure pendant lequel les marques sortaient des caisses invraisemblables avec des moteurs invraisemblables, et puis ça s’est arrêté. Le côté voyou de ces caisses me plait bien. Et comme l’éditeur m’a laissé carte blanche… On commençait à travailler sur Chapman, qui est passionnant mais dans des rails, ceux de la BD historique de course automobile. J’ai proposé un concept où je pouvais m’éclater.

Les scènes de poursuite sont particulièrement réussies. C’est incontournable ?

Oui, c’est un peu comme les scènes de course, sauf que les enjeux ne sont pas les mêmes. Le conducteur doit rester devant pour une question de vie ou de mort. La poursuite est un ressort narratif, nous en usons : les lecteurs demandent du drame.

Parviens-tu à vivre de la bande dessinée ?

Oui . Je fais un peu d’illustration, mais on vient me chercher pour ce que je sais le mieux dessiner, la mécanique. J’ai toujours voulu me consacrer à la BD mécanique. Pendant quinze ans, les éditeurs me répondaient que c’était ridicule, qu’il n’y avait pas de marché. C’est amusant, mais maintenant que la voiture est devenu un problème, on aime se souvenir du temps où on n’avait pas honte d’en posséder une. Je suis reconnaissant à Glénat de me laisser travailler librement.

Tu es aussi motard ?

En fait, je n’ai pas de voiture. Je possède une Triumph Tiger 1050, et j’ai roulé sur plusieurs roadsters : Kawasaki ZRX, Zephyr, Honda CBF 1000, et une 900 Eliminator que j’aimais beaucoup.

Tu glisses des motos dans tes BD. Envisages-tu de créer une série ?

J’ai déjà une BD de moto. L’histoire d’un jeune gars qui participe à des courses illégales et révèle des talents de pilote. L’album n’est jamais sorti. La moto comme outil d’émancipation constituait pourtant symbole positif ! Mais chez Glénat, on ne touche pas à la moto : c’est le même éditeur que celui du Joe Bar Team (Vent d’Ouest, ndlr) ! Une fois que le JBT a explosé, tout le monde s’est engouffré dans le créneau et il y a eu des copies de moins bonne qualité qui ont discrédité le filon.

Techniquement, dessiner une voiture, c’est plus facile qu’une moto ?

C’est plus facile. Maintenant on a des outils informatiques qui améliorent le rendu. Google, la 3D… On trouve tous les détails sur le Net. Avant, il fallait avoir accès à la voiture. En revanche, dessiner une moto requiert des connaissances. La  fourche tourne avec une géométrie bizarre, ce n’est pas évident.

L’attraction foraine le mur de la mort apparaît dans le tome 2 de « Harry Octane ». C’est venu comment ?

Ca me tournait dans la tête depuis longtemps. Dans cette série, je prends tout ce qui me tourne dans la tête et j’assemble…

Quand on lit cette BD, on imagine l’ambiance rock’n’roll. Il pourrait y avoir une bande originale ?

J’ai monté un trailer en vidéo (ci-dessous), sur lequel j’ai intégré le rock d’un groupe alternatif belge des années 90, La Muerte. Le chanteur, Marco Laguna, réalise maintenant des films déjantés avec beaucoup de mécanique. Pour moi, le rock va avec la moto.

Et tu as des projets, là tout bientôt ?

Un tome 3 de « Harry Octane », dans lequel je glisserai des bécanes. La moto constitue un outil de narration idéal. Une moto raconte son propriétaire, elle contribue à décrire un personnage. En BD on travaille beaucoup les stéréotypes. Un personnage qui débarque en Harley, on n’a pas besoin de le raconter, en une case on l’a introduit.

La critique de Harry Octane dans Moto Magazine n°298 (juin 2013) :

Harry fais moi peur

Une sombre histoire d’icône mystique, des caisses à V8 au nom évocateur (Plymouth, Chevrolet), un mur de la mort, une moto Vincent… Le décorum mis en place par Papazoglakis dans Harry Octane fait dans la série B américaine revendiquée. On pense à « Point Limite Zéro », film culte, à « Shérif fais-moi peur » à l’autre extrémité du compteur… En BD, les scènes de poursuite sont particulièrement soignées, et l’univers mécanique suranné comme il faut. Suriné, plutôt… On roule à l’Octane, c’est du super !

Nicolas Grumel

BD : « Harry Octane, tome 2 Virage Mystique », par Christian Papazoglakis, éditions Glénat ; 48 pages, 24 x 32 cm, 13,90 euros.

De la musique qui va bien avec la lecture de « Harry Octane » :

. La Muerte : http://www.lamuerte.be/necrology.htm ; leur page Youtube : http://www.youtube.com/user/LaMuerteBelgium

http://www.myspace.com/officialdeadbolt

http://www.myspace.com/messerchups (il faut voir leurs vidéos !)

. Le célèbre groupe Calexico : http://youtu.be/lRAsyWnW8dY

http://www.nashvillepussy.com/

http://website.peterpanspeedrock.nl/

BD – CD moto : « La Fille » de Christophe Blain, bien mais…


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Voilà un objet littéraire et néanmoins dessiné (et même interprété) comme on les aime, à priori. Une motarde libre, parcourant l’Ouest lointain et sauvage, tombe sur un cow-boy à l’ancienne. Ils vivent une aventure torride à en crever…

Cette BD est un hommage appuyé de Christophe Blain, auteur de BD à la mode (« Isaac le Pirate », « Quai d’Orsay »), à Guy Pellaert, illustrateur des sixties/seventies que d’aucuns classeraient non loin du pop-art. Le Belge Pellaert a créé, à la fin des années 60, une héroïne motocycliste, Pravda la Survireuse, icône sexy qui ressemble à s’y méprendre à La Fille de Blain. Pour vous en convaincre, jetez-donc un oeil à cette vidéo sur le travail de Pellaert :

Avec « La Fille », Christophe Blain transpose donc en BD ses souvenirs d’enfance, ses fantasmes d’adolescent qui s’est crevé les yeux sur Pravda. C’est osé, car l’exercice qui consiste à mêler fantasmes et nostalgie peut s’avérer casse-bonbon. Blain s’en sort plutôt bien, même si le récit manque un peu de corps (si l’on peut dire…), notamment dans sa seconde partie.

Mais ce qui déçoit, c’est le CD livré avec la BD. Certes, Barbara Carlotti est une rockeuse à la voix unique. Mais, si l’on a droit à quelques chansons originales qui fonctionnent comme la BO de la BD, ce qui, pour le coup, est intéressant, la chanteuse aurait pu s’abstenir de lire, en plus, le texte de la BD. C’est long et cela n’apporte pas grand chose.

En résumé, on apprécie le dessin, magnifique. Tragique, comique, épuré, élancé… La moto est magnifiée.

Le CD, l’air de rien, déçoit un brin. Mais l’ensemble est suffisamment original pour figurer dans la bibliothèque du motard.

BD & CD : « La Fille », par Christophe Blain et Barbara Carlotti, édition Gallimard ; 80 pages, 24 x 30 cm + 1 CD ; 29,90 euros.

BD : « Rider on the storm », polar motard sombre en ligne claire


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Les Belges, quand ils s’y mettent… Les éditions Paquet publient « Rider on the Storm », sombre polar motard dessiné, réalisé par l’auteur de « Continental Circus », Baudouin Deville, avec la collaboration du scénariste Géro.

Voilà une BD moto digne de ce nom, avec un scénario de polar béton et des dessins en ligne claire qui ne massacrent pas notre véhicule favori. Nous plongeons dans des années 70 pluvieuses et bruxelloises. Gaspard, belge de filiation fortunée, souhaite devenir pilote de GP. Mais il doit d’abord se débattre avec les assassins de ses parents, et trempe dans une sombre histoire d’héritage…

Il s’est fait plaisir, le dessinateur et motard Baudouin Deville, qui saupoudre ce récit noir de poursuites sur des motos mythiques. On regrette juste de devoir attendre le tome 2 pour connaître la suite, mais on accorde déjà à cet ouvrage de la collection Carénage notre triple A.

Pour ceux qui voudraient faire plus ample connaissance avec l’artiste Baudouin Deville, il fait l’objet d’une interview en page 15 du n°296 de Moto Magazine (avril 2013).

BD : « Rider on the Storm, tome 1 Bruxelles », par Baudouin Deville et Géro ; éditions Paquet ; 48 pages, 23,5 x 31,5 cm ; 13,50 euros.

Couverture de la Bande dessinée Rider on the storm, par Baudouin Deville aux éditions Paquet