Art contemporain : on a volé les Vespa de « Vacanze Romane » !


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L’exposition de l’œuvre de Moataz Nasr, « Vacanze Romane », prévue au Jardin des Tuileries du 20 au 27 octobre dans le cadre de Fiac Hors les Murs 2014, n’a pas pu avoir lieu. Les raisons, regrettables, sont dues au vol de l’œuvre peu avant la mise en place du projet.

Estimée à 150.000 € par son auteur, « Vacanze Romane » était composée de huit scooters Vespa démotorisés et enchaînés les uns aux autres. Elle aurait dû être présentée au public dans le cadre de la Foire internationale de l’art contemporain (Fiac) qui s’est ouverte mercredi à Paris.

L’œuvre a dû être volée dans la friche industrielle où elle était parquée, et démantelée. Quatre des huit scooters ont été retrouvés dans un champ. Et les autres, seront-ils bientôt en vente sur Ebay ? A moins qu’ils ne partent en pièces détachées vers des destinations encore inconnues…

La pièce, réalisée avec le soutien de la Fondazione Piaggio, a été produite en collaboration avec l’artiste et le département technique de Piaggio.

Moataz Nasr est né en 1961 à Alexandrie, en Égypte. Il vit au Caire. Son travail est profondément empreint de références à son pays natal. Il s’attache à décrire un phénomène universel, frappant les hommes, quelle que soit leur provenance : la propagation de fléaux tels que la solitude, l’impuissance face aux changements qui se précipitent, ou un fort sentiment d’abandon.

La pièce tire son titre d’un film homonyme (« Vacances romaines »), datant de 1953. Avec le boom économique italien, les Vespa sont devenues à travers le cinéma et la publicité le symbole de la jeunesse et de l’insouciance. Moataz Nasr relie les « guêpes » entre elles, au nombre de huit. Ainsi elles ne peuvent se déplacer que si elles se mettent en route simultanément, suggérant la manière dont la compatibilité et la cohérence des actions collectives dépendent de la responsabilité de l’individu.

Retrouvez la présentation de Motopoétique, expo d’art contemporain à Lyon en février 2014

Dans Moto Magazine n°310 (septembre 2014), retrouvez le portrait de Paul Ardenne, commissaire de l’exposition Motopoétique

Livre : découvrez les motos cultes du rock


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Il est des ouvrages qui marquent les esprits comme des objets ont marqué leur époque. « Les Objets Cultes du Rock » est de ceux-ci. Hugues Cornière présente une centaine d’objets qui, selon ce chroniqueur à Rock & Folk et tenancier d’une boutique aux Puces de St-Ouen, ont façonné l’histoire de la musique du diable… Rien que ça ! Parmi eux, quelques motos mythiques, bien évidemment.

Ce chineur devant l’éternel expose dans ces pages de papier glacé des icônes, comme le 501 de Levi’s, des Zippo, des Wayfarer et autres Gibson qui ont été copiées à des millions d’exemplaires, mais dont seuls les originaux ont une âme.

La maquette, claire, met en avant l’objet en image. La couverture en simili cuir procure un aspect luxueux à l’ouvrage, qui n’est pourtant pas si onéreux (29,95 €) en regard du nombre de pages (240) et de la qualité du papier.

Les rubriques sont bien choisies (vêtements, musique, véhicules, etc.) mais pas mal de produits, même cultes, ne font pas trop partie de la culture rock : que vient faire l’I pod par ici ? Le Volkswagen Combi est plutôt assimilé à la culture hippie ; le skate board, le polo Fred Perry, les Doc Marten’s sont issues des cultures mod’s ou dogtown.

Côté deux-roues, c’est le paradis. Il faut dire que dans la culture rock, l’impact de la moto, symbole de liberté et d’esprit rebelle, est évidemment majeur. Plus de la moitié des objets cités est d’origine américaine, et l’incontournable Harley-Davidson Sportster, caractérisée par les adjectifs loud, wild & free, symbolise à elle seule le mouvement rock aux USA. On trouve aussi  la Bonnie de Triumph, les scoot’ Vespa et Lambretta (les Mods, encore !) mais aussi la Flandria…

Les textes sur les véhicules ne contiennent pas d’erreurs techniques et historiques, ce qui est rare dans un ouvrage à vocation grand public. Mais il y a quand même des approximations : on n’a jamais vu un vrai rocker dans une Mini ou une Spitfire !

Voilà de quoi animer d’âpres discussions avec les copains, bien calé au comptoir… Mais trêve de polémique, la nostalgie des collectionneurs à la recherche de souvenirs sera comblée. De même que la curiosité des plus jeunes, séduits par des objets qui, aujourd’hui, réapparaissent dans les tendances vintage ou néorétro.

Livre : « Les Objets Cultes du Rock », par Hugues Cornière, éditions Gründ ; 240 pages, 22,5 x 29,7 cm ; 29,95 euros.

A découvrir, la page « livres moto » de la boutique Motomag.com

A lire dans Moto Magazine n°306 (avril 2014), notre dossier Equipements « tendance vintage »

Cinéma : « Quadrophenia » est sur les écrans en version restaurée !


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Voici un film culte à re-reluquer au ciné, sur grand écran, bien assis dans un siège en cuir avec le noir autour et une excellente sono… « Quadrophenia » de Franc Roddam, co-écrit par Pete « The Who » Townshend, tourné en 79 avec Phil Daniels, Sting et Garry Cooper (entre autres), est sorti dans les bonnes salles de cinéma françaises, le 26 juin. Ressorti, pour être exact, en copie restaurée, près de 35 ans après la version originelle.

« Quadrophenia », c’est toute une époque diront les anciens : le son inimitable des Who (le film est tiré d’un opéra-rock du groupe anglais), l’errance de la jeunesse désorientée dans l’Angleterre des années 60, la drogue, l’alcool, la musique, la fête et la baston… A chaque époque le calvaire de ses jeunes désœuvrés.

Dans les sixties, Outre-Manche, la révolte s’est exprimée, pendant un bon moment, à travers le combat entre deux mouvements rivaux : les Mod’s plutôt cleans qui roulaient sur des scooters bourrés d’accessoires chromés, contre les Rockers plus populaires et leurs bécanes pissant l’huile. Mods et Rockers se retrouvaient pour de légendaires bagarres, notamment à Brighton, cité balnéaire que la police dépassée, circulant en bagnole anglaise ressemblant à notre 404 Peugeot (Austin A 60 Cambridge, merci Komar !), ne parvenait à protéger.

« Quadrophenia » raconte cela, une génération perdue, la jeunesse sacrifiée, Mods contre Rockers, et fait la part belle à la mécanique, qu’elle soit italienne (Vespa, Lambretta…) ou britannique (Triumph, BSA…). Un voyage rétro dans les sixties, tourné en 79, à une époque où le nouveau mouvement qui défonce tout est le punk. On y croise un Sting en chef des Mod’s, alors leader d’un groupe décalé, The Police, plutôt orienté reggae.

Sixties, seventies, rock et beautés mécaniques, « Quadrophenia » se situe au carrefour des tendances musicales et du mode de vie des jeunes de ces deux décennies. Mater ce film en 2013, à notre époque fermée où rien ne semble possible, c’est se rappeler qu’à chaque génération, rien ne semble possible. Alors démarre et roule, man, jusqu’à ce que ton I-Pod branché sur The Who n’ait plus de batterie. Si t’arrives à trouver The Who sur I-Tunes…

Quadrophenia, réalisé par Franc Roddam ; écrit par Dave Humpries, Franc Roddam, Martin Stellman, Pete Townshend ; avec Phil Daniels, Sting ; Royaume-Uni, 1979, 2h, couleur – 1:85 / Dolby – Anglais ; dans les salles françaises en version restaurée le 26 juin 2013.

Beau livre : les scooters Vespa, gravures de mode


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Quand un journaliste sportif et une chroniqueuse de mode ont accès aux archives de la marque Vespa, chez Piaggio, un piquant mélange d’histoires techniques et d’esthétisme s’installe dans les pages.

Enormes photos  studio de chaque modèle, pin-up de calendrier ou de publicité…

Cet ouvrage à l’iconographie extrêmement soignée, et à l’esthétique très orientée mode, donne aussi dans l’analyse, notamment sur le positionnement stratégique de la marque, dans le but de devenir incontournable dans la vie des jeunes, des familles du pays, et à l’international.

Une belle histoire, sans fin, pour le dernier scooter à vitesses manuelles commercialisé en France.

Beau livre : « Vespa », par Valerio Boni et Azzurra Della Panna, Editions de la Martinière, 248 pages, 28,5 x 23 cm, 35 euros.