Veillée d’armes

Benoit Lacoste
Benoit Lacoste

C’est déjà le dernier soir avant le grand départ. Autant vous dire que je ferai court car je dois tout boucler ce soir

Au moins la moto et les documents administratifs sont prêts. Mais j’ai encore un gros tas d’affaires étalées dans mon salon. Ou plutôt plusieurs tas: d’un côté les fringues, par là les outils et les pièces de rechange, par ici les équipements de protection… Il ne reste plus qu’à mettre tout ça dans le sac. Pas sûr que ça rentre!

Il faudra bien car demain matin je vais bosser comme d’habitude. mais j’ai prévenu qu’à 15h30 je mets les voiles, direction Gare de Bercy pour déposer la moto puis gare de Lyon pour poser mes fesses dans le TGV pour Toulon.

Un dernier mot sur la moto. Chez UrbanMoto, Gilles a remonté la fameuse fourche ainsi que les pneus de course et un nouveau  disque de frein avant. Quand je suis rentré a la maison, pas question de faire des fantaisies, de nuit avec des freins et des pneus neufs. Mais ces 15 kilomètres m’ont suffi pour entrevoir les qualités de cette nouvelle suspension avant. Sur les portions de route dégradées (et il n’en manque pas en Ile de France), là ou ça tabassait gravement, maintenant ça passe comme dans du beurre! Les roues ne décollent plus d’un poil.

J’ai hâte de tester ça en vrai

Journée marathon pour une fourche de compétiton

Benoit Lacoste
Benoit Lacoste

C’est aujourd’hui que j’ai rendez vous aux ateliers de la société EMC Suspensions a Villeurbanne pour préparer ma fourche: il s’agit de la pose d’un kit composé d’un ressort retaré et réglable en précharge et d’une cartouche hydraulique réglable en compression et en détente.

J’aurais bien voulu faire ça la semaine dernière mais impossible de me libérer pour des raisons professionnelles… C’est toute la différence entre les pros et les amateurs! Enfin c’est aujourd’hui la journée de la dernière chance et le timing est serré car je n’ai pu prendre que mon après midi de congé

7h00: Velizy

J’arrive au boulot plus tôt que d’habitude , histoire de pouvoir filer au plus tôt en fin de matinée

10h50: Velizy

L’UrbanMoto Express m’attend au parking, chargé des 2 tubes de fourche qui débordent du coffre a casque. Parce que l’UrbanMoto Express,c’est un vieux scooter SYM 125 obligeamment prêté par l’atelier du même nom. Avec 75.000km au compteur et des suspensions un poil rincées, il faut le ménager mais il fait le job, le bougre. A cette heure il n’y a pas beaucoup de trafic et j’enquille jusqu’à la gare de Lyon

les 2 tubes sont dans le coffre

11h35 Paris Gare de Lyon

Je tiens le timing, mon train est à 11h53. Me voila assis dans le TGV pour Lyon, mes 2 tubes de fourche sont confortablement installés dans leur siège en face de moi.

 

13h58 Gare Lyon – Part Dieu

La SNCF a tenu ses horaires et j’avais réservé un taxi qui m’attend devant la gare (15€ seulement avec le nouveau service SNCF ID Cab, faut pas se priver).

14h19: Villeurbanne, 13 rue de Verdun

Enfin je suis devant les locaux de ce fameux fabricant d’amortisseurs. J’ai déjà acheté plusieurs de leurs produits mais je n’étais jamais venu sur place. J’ai 19 minutes de retard et le patron fait un peu la tronche: « Les gars commencent tôt, ils ne vont pas rester jusqu’à 20h! ». Je n’ai pas le temps d’implorer sa bonté, qu’il a déjà appelé un technicien qui prend en charge mes précieux tubes.

OK, ce n’était que le rappel à l’ordre d’usage. Je reste dans le hall d’entrée, plutôt minimaliste question déco à part une rarissime Honda 750NR, la fameuse moto a pistons ovales… Nous sommes bien chez des esthètes! Aux murs , des photos de pilotes dédicacées de remerciements rappellent les succès de l’entreprise, en particulier les nombreux titres de champion de France en rallyes routiers, je ne me suis pas trompé de maison.

Comme je ne renonce devant rien pour informer le lecteur, je demande l’autorisation de visiter les ateliers et de voir le montage de ma fourche. On m’accorde seulement d’assister aux tests sur banc de la fourche préparée:

le banc de test d’amortisseur

C’est édifiant. Le banc d’essai sollicite la fourche sur une course de 25mm, ce qui est suffisant pour tester la réponse hydraulique. La réponse en compression (montée de l’effort de freinage de la roue) est 2 fois supérieure à l’origine. Quand à la détente, la montée d’effort est plus de 6 fois supérieure!!

En fait, le test au banc de la fourche d’origine met bien en évidence sa faiblesse majeure : le freinage en détente est assuré par une soupape au fonctionnement non progressif et dont le tarage est très faible, pour ne pas dire nul. Cela correspond exactement a ce que je ressentais sur la route quand la roue avant s’échappe au moindre rebond.

En plus, la cartouche d’amortissement est réglable en précontrainte de ressort et en hydraulique (par rapport au nominal testé sur le banc), ce qui permettra d‘affiner les réglages sur la route. C’est sur, on est plus dans le même monde!

 

Ensuite il m’emmène faire un tour des ateliers. La dimension de ces installations ne m’impressionne pas du tout , moi qui travaille dans l’automobile. Le stock de matière première me parait même tout riquiqui. Mais c’est de la matière noble. Non, ce qui est m’a impressionné, c’est que tout est fabriqué sur place , à part les ressorts sourcés chez Eibach (une belle référence d’ailleurs). Et tout est usiné, taillé dans la masse. Il n’y a aucune pièce moulée. Évidemment c’est plus cher mais cela permet une grande flexibilité et réactivité de la production.

C’est l’autre point qui m’a impressionné, la gestion de la diversité. C’est fou le nombre de références qui sont gérées pour couvrir toutes les motos du marché… Et il y en a des modèles différents sur le marché!

Pour l’usinage, EMC dispose d’une machine numérique 3 axes, c’est déjà du matériel sérieux

Mais surtout ils viennent d’investir dans un centre d’usinage 5 axes dernier cri. C’est impressionnant de voir la vitesse de coupe et la diversité des opérations possibles sans intervention humaine.

L’atelier de montage est lui beaucoup plus manuel: un technicien est personnellement responsable de l’assemblage de chaque amortisseur qu’il teste au banc. Les tests sont plus ou moins poussés suivant la sophistication de l’amortisseur

Un petit bureau d’étude attenant à l’atelier assure le développement continuel de nouvelles références. Un pilote d’essai définit les réglages de référence pour chaque moto

Pour les fourches, EMC achète des kits ressort/cartouche d’amortissement chez Andreani, un fabricant italien. Leur valeur ajoutée, c’est qu’ils définissent le tarage des différents composants pour chaque moto par des tests au banc et des essais routiers.

17h00 Gare Lyon – Part Dieu

C’est déjà le retour et j’ai trois heures avant le départ de mon train. J’avais prévu large en cas d’imprévu. Comme ça, j’aurai le temps d’écrire ma petite chronique de cette journée particulière

20h04 TGV Lyon -Paris

Comme à l’aller, mes 2 tubes de fourche sont de nouveau installés en face de moi. La seule différence c’est qu’ils ont de jolis bouchons colorés avec des vis de réglages et qu’ils valent maintenant près de 600 euros de plus!! J’espère que cet investissement en vaudra la peine. On le saura la semaine prochaine

22h25 Paris Gare de Lyon

20 minutes de retard à l’arrivée. La SNCF a eu la prévenance de retarder mon train seulement au retour. Décidément la chance est avec moi. J ‘enfourche mon UrbanMoto Express pour prendre un repos bien mérité. Demain est un autre jour, mais pas moins chargé!

Moto Tour: demandez le programme

Benoit Lacoste
Benoit Lacoste

Ce soir, je relis encore une nième fois mes check-list pour être sur de ne rien oublier. Je ne vous infligerai pas ce pensum, mais je m’en tiiendrai à l’essentiel:

Côté administratif, c’est presque bon: confirmation d’engagement, papiers de la moto, permis de conduire valide et avec des points (c’est mieux). Il ne me manque que la licence FFM qui n’est pas encore arrivée. Messieurs de la fédération, au secours, pensez à moi!

Pour l’équipement du motard, je suis habillé pour l’hiver! Seule inquiétude, je viens de réaliser que ma combinaison ne comporte aucune poche. Il faut que je trouve un truc pour mettre  à l’abri mon précieux carton de pointage, celui qui déterminera mon classement tout au long de chaque journée. Il ne faut ni le perdre, ni le mouiller, mais pouvoir le présenter rapidement à tout moment, un peu comme le ticket de péage de l’autoroute. Pochette autour du cou ou scotchée sur la moto, je réfléchis encore…

les bagages sont étalés dans mon salon: fringues , pharmacie, outils, pièces de rechange… Je dois encore faire du tri car il va falloir voyager léger: Un grand sac dans le camion des organisateurs et un petit sac dans le coffre de la Honda NC 700X. Pour une fois il me sera bien utile!

le dernier gros chantier à finir, c’est la moto: il reste a démonter le porte bagages et le top case,  changer le disque de frein avant (reçu ce soir), changer le pneu avant (le pneu arrière c’est déjà  fait!) et surtout modifier la fourche: Ce soir la moto est sur cales et  les 2 bras de fourches sont au pied de mon lit. Demain je les emmène a Lyon en TGV ou j’ai rendez vous chez EMC amortisseurs à 14h00 pour installer le fameux kit « racing » . Il y en a pour 2 heures de boulot, parait il. J’espère bien car je rentre à Paris le soir même. ça va être très chaud! Je vous raconterai…

Maintenant que je suis presque prêt, tout est dans le « presque », il est temps de s’intéresser de plus près au programme de la course. D’abord il faut expliquer le principe du rallye routier pour ceux qui ne connaissent pas:

Chaque étape est constituée de liaisons routières parcourues sur route « ouverte », c’est çà dire dans le trafic normal et en respectant le code de la route. Ces liaisons doivent être réalisées dans un temps imparti correspondant a une vitesse moyenne compatible des limitations de vitesse (si,si, ne croyez pas que nous sommes des délinquants!)  Dans la pratique, l’organisateur trouve des petites routes tellement tordues qu’il n’est pas si facile de respecter cette moyenne. Surtout que le parcours n’est pas fléché , il faut se débrouiller avec le road book fourni. Même s’il est de grande qualité, ce n’est pas toujours simple, croyez moi!

Ces liaisons sont entrecoupées d’épreuves de classement: les fameuses « spéciales » qui sont des tronçons de route fermés à la circulation, long de quelques kilomètres  et chronométrés. Ce sont des épreuves de vitesse pure où il faut instantanément lâcher les chevaux. C’est Hubert Rigal, ancien vainqueur dans les années 70, qui m’a le mieux résumé la chose:

« Tu connais le principe: gaz à tous les étages… Mais pas de conneries! »

Dis comme ça, c’est tellement simple.

Ensuite il y a une épreuve sur circuit, cette année ce sera à Issoire: 5 tours chronométrés; cela permet déjà aux vrais pistards de faire de belles différences, au grand dam des spécialistes du routier. Mais c’est tout le sel du Moto Tour. Cette année, il y aura une innovation avec une épreuve d’endurance sur circuit: elle se déroule sur 25 tours mais je n’ai pas tout compris sur le temps qui était pris en compte… je découvrirai sur place! Ce qui est sur c’est qu’après 25 tours de circuit on sera bien rincés quand il faudra encore se farcir une bonne liaison jusqu’au Puy en Velay!

Enfin il y a aussi les controversées « bases chrono », un truc qui date de Mathusalem et qui déplait fortement aux spécialistes de la vitesse: Il faut parcourir un tronçon de 10 a 30 km (la longueur n’est pas connue à l’avance) à une moyenne très précise (comprise entre 50 et 60 km/h) et révélée au dernier moment. Il faut arriver dans la seconde prévue, ni avant, ni après. C’est vrai que c’est un peu du coupage de cheveu en quatre. Il y a intérêt à bien remettre a zéro le compteur kilométrique et le chronomètre, et faire ses calculs avant de partir!

Maintenant que vous avez les bases vous allez pouvoir comprendre le programme:

En préambule, on commence par une boucle modeste de 180 km. Mais elle comporte déjà 3 spéciales dont 2 passages par la montée du Mont Faron. Cette montée du Mont Faron est empruntée chaque année par le moto Tour, généralement le dernier jour. Autant dire que les habitués de l’épreuve la connaissent par cœur. Pour ma part, je ne l’ai faite qu’une fois il y a 12 ans… Mes souvenirs sont plutôt flous, et je m’attends à prendre très cher au chrono des le premier jour!

Dans la foulée, on enchaine le soir même, des 20h00, avec un marathon nocturne de 870km !! Tout ça pour aller profiter des charmes de la Dordogne à Boulazac

Et ces fourbes d’organisateurs profiteront de notre épuisement après ce marathon nocturne pour programmer 2 bases chronos sur un parcours secret. Ces épreuves tordues qui demandent une vigilance et une attention de tous les instants… Il y aura du déchet, comme on dit!

L’étape suivante au Puy en Velay sera l’occasion de la journée circuit dont on a déjà parlé. Puis c’est un nouveau marathon de 740 km vers Nice, mais de jour cette fois et agrémenté de deux bases chronos, histoire de garder la main

On finit en beauté avec une boucle autour de Nice le Samedi 8 Octobre, agrémentée de 3 spéciales chronométrées. Dont 2 passages dans le légendaire col du Turini, haut lieu du rallye (automobile) de Monte Carlo. On se souvient encore des exploits de Bernard Darniche en Lancia Stratos ou de Ari Vatanen avec la Peugeot 205 turbo 16. Rien que l’idée de courir cette spéciale mythique justifie l’inscription au Moto Tour!

Voila, vous en savez autant que moi sur les réjouissances qui se préparent.Si vous voulez voir passer les forçats de la route, n’hésitez pas et choisissez bien votre spot. Si vous êtes très patients, en fin de cortège, vous devriez voir passer une moto noire avec un n°120 collé dessus!

Dernier week-end de révision

Benoit Lacoste
Benoit Lacoste

Vendredi, je reçois un mail de Gilles, le big boss de Urbanmoto, mon fidèle préparateur depuis que je fais de la compétition moto. Il m’annonce que mes pneus de courses, des « Continental RaceAttack Comp Endurance » (sic!) sont bien arrivés:

« Alors attention m’sieurs, dames,
Les gommes du Benoit sont arrivées à l’aube blême……le soleil montait sur l’horizon quand un camion surgit d’on ne sait où éjecte son livreur monté sur ressort (si si ça existe!!). Après un regard prudent ET suspicieux aux environs, il ouvre ses portes arrières,  prend trois gros colis et me dit:

– T’en veeeeuuuux ?? …..c’est d’la gooooomme !!……c’est d’la boooonne !!!
3 colis, 2 pneus…….qu’est ce qu’il y a donc dans le 3ème colis ??? hmmmm ????

Les accessoires indispensables à tout païlote:
Une casquette (blanche)  et un tee shirt (noir) avec logo Bihr… et une sacoche pour casque Continental (deutsche teknik und qualitat) !!!
Comment qu’il va être beau not’ Benoit, déambulant dans les paddocks avec sa casquette (blanche) et son tee shirt (noir), tenant négligemment son sac à casque, sous les vivats de la foule en délire
C’était la minute fashion, vous pouvez reprendre une activité normale… »

Le pack pilote

Le ton est donné: dans cet atelier à l’ancienne, on fait les choses bien mais sans jamais se prendre trop au sérieux. Ou alors le maître des lieux vous remet vite les pieds sur terre.

Samedi matin, j’avais donc rendez-vous à son atelier, situé dans un sous-sol de la zone industrielle d’Antony entre un vendeur de peintures et une miroiterie, pour finir la transformation de ma fidèle Honda NC 700X en bête de course. Gilles règne en maître absolu sur cet espace , et pour cause il en est le seul et unique employé!

l’atelier Urbanmoto à Antony

On trouve de tout dans cette caverne d’Ali Baba

On y trouve les machines les plus hétéroclites rassemblées en ce qui semble être un joyeux foutoir. Mais pourtant, le patron sait exactement ou se trouve chaque chose, et c’est toujours avec stupeur qu’on le voit extraire d’un tas de pièces indéfinissable LA pièce que vous cherchez depuis des semaines.

Outre le changement de pneus, il y a aussi un bouchon de fourche grippé à extraire. En effet, Mercredi je dois me rendre à Lyon chez EMC  avec ma fourche pour la préparer avec des cartouches Andreani. Le planning sera très tendu donc il ne faudrait pas que l’on tombe sur des problèmes de démontage. Je vais aussi démonter le top-case (quand même!) et installer un chronomètre sur le guidon ; indispensable pour tenir les sacro-saints horaires de passage et réussir les bases chrono (on en reparlera).

Enfin j’ai enroulé des bandes de caoutchouc, faites a partir de chambre a air de VTT, autour des poignées de guidon, un peu comme un grip de tennis, pour assurer une meilleure prise en main: j’obtiens un plus gros diamètre indispensable pour ma main droite que je ne peux plus serrer complètement et c’est antidérapant

Dimanche, c’est armé d’une paire de ciseaux et d’un rouleau de scotch que je me lance dans un atelier « road-books ». J’ai imprimé les feuilles de road-book téléchargées dans l’espace pilote du site du Moto-Tour.ça fait une belle liasse de près de 50 pages. Et encore il y a 2 journées de parcours secrets, le mardi et le vendredi, qui ne seront révélés que la veille. Il faut ensuite les découper et les coller bout a bout pour en faire des rouleaux qui rentreront dans le dérouleur de road-book.

Je me suis aussi penché sur ce fameux dérouleur. Il est doté d’un éclairage 12v pour la nuit. Je vais le brancher sur l’alimentation de mes poignées chauffantes (dont je ne me servirai pas). Le road book du Lundi (jour 2) comporte 21 pages pour 870km!! Et je me suis rendu compte que l’énorme rouleau ne rentrera pas dans le dérouleur. Il faudra donc effectuer un changement de rouleau en milieu de journée, opération fastidieuse, voire acrobatique s’il pleut ce jour là.

Du coup, j’ai ressorti le dérouleur que je m’étais fabriqué en 2004 avec une boite alimentaire Curver. Il n’est pas aussi bien que l’autre mais il fonctionne. Je vais donc charger la deuxième partie du road book dedans… et je n’aurai qu’a changer de boitier à la mi-journée, par exemple a un ravitaillement en essence! Je vais aussi y adapter un éclairage issu d’une lampe frontale a LED décathlon, car cette étape marathon risque de finir dans la nuit. Quand on est pas très rapide, c’est en prévoyant ce genre de détails que l’on peut faire la différence !

Cette boîte Curver n’est pas pour ranger le casse-croute

J’ai aussi imprimer le  programme et le règlement pour le lire et le relire. On ne le fait jamais assez!

Ne rien oublier

Benoit Lacoste
Benoit Lacoste

Même si cette course occupe chaque jour un peu plus mes pensées, à mesure que l’échéance approche, la semaine j’ai encore un travail. Et la rentrée de Septembre est rarement une période calme. ça ne laisse pas beaucoup de temps pour avancer la préparation.

Cette semaine je complète l’équipement en essayant de ne rien oublier. Et encore une fois mon meilleur fournisseur est LeBonCoin! J’y ai trouvé une protection dorsale Alpinestars taille XL. J’ai eu le gars au téléphone, réglo , mais je ne sais pas pourquoi j’imaginais un « djeun’s ». Je me suis rendu chez lui , du coté de la porte d’Orléans, pour découvrir qu’il avait un certain âge pour ne pas dire un âge certain!


Mais un vrai passionné de moto, époque 70. La dorsale est dans un état impeccable, la dernière fois qu’il l’a utilisée, c’est au guidon d’une Yamaha TZ 350 à Spa-Francorchamps! Il me montre la photo de la TZ, magnifique mais malheureusement revendue. Encore une belle rencontre

Je recherchais aussi un dérouleur de Road-Book efficace et fiable, l(outil indispensable pour ne pas se perdre et prendre des pénalités. En 2004, je m’en étais fabriqué un a partir d’une boite en plastique alimentaire. ça avais fonctionné mais j’avais un peu galéré car il coinçait régulièrement.
Comme j’ai maintenant 2 mains gauches, au sens propre, je veux assurer le coup. Le truc qui fait référence c’est le boitier Touratech en alu, souvent motorisé. Du très beau matos, mais aussi très cher, « Tout racket » comme on dit! Et puis la motorisation peut être source de panne
Sur LeBonCoin, je trouve un dérouleur OWAKA. Petite recherche sur Internet, c’est une petite boîte française spécialisée dans les équipements de rallye-raids. Le modèle en question est spécialement dédié aux rallyes routiers.
l’aubaine, j’appelle immédiatement le propriétaire, on discute… C’est un ancien participant du MotoTour 2015, Laurent Lalande. Comme le monde est petit!

J’ai reçu l’objet, il y avait encore le road-book de la dernière étape 2015 dedans… qui sera justement la 1ere étape, a peu de choses près, du Tour 2016! Un solide boitier en alu, un entrainement manuel et un éclairage intérieur. La fixation sur la moto se fait par une boule RAM. Il prendra simplement la place du Tripy que j’emploie habituellement. merci M. Lalande, n’hésitez pas il a pleins d’autres pièces a vendre!

Enfin j’ai aussi trouvé 2 visières ARAI pour mon casque, une fumée et l’autre transparente. c’est toujours plus sur d’avoir de la rechange

On me pose aussi beaucoup de questions sur le prix que ça coûte de faire le Moto Tour… Ah, le financement des sports mécaniques! Vaste sujet toujours un peu trouble: Chacun a ses combines, soit pour payer moins cher, soit pour écouler des fonds occultes…
Moi je suis un couillon de salarié donc tout mon argent est déclaré à la source via mon employeur, je n’ai pas non plus de numéro SIREN pour échapper a la TVA. Je bénéficie seulement de réductions pour les roulages et la licence FFM par mon Moto Club, Oxygène PSA
Pour le reste, ne reculant devant rien pour informer le lecteur, j’ai simplement additionné toutes les dépenses que j’ai fait jusqu’à présent et je continuerai au fur et à mesure de l’épreuve

Un Dimanche à Clastres

Benoit Lacoste
Benoit Lacoste

Il est temps de parler de la préparation de la moto.. La Honda NC 700X n’est pas vraiment une bête de course et encore moins une bête de piste, on ne va pas faire de miracles… Il va falloir faire avec!

J’ai acheté cette moto à boite automatique DCT parce que c’est la seule que je suis capable de conduire. Honda est le seul a proposer une boite de ce style et dans la gamme que trouve t on: les mastodontes VFR et CrossTourer a moteur V4 1200. Des motos de près de 300kg, très peu pour moi. le roadster NC 700S est un peu bas pour mes grandes jambes, c’est comme ça que je me suis retrouvé au guidon de cette NC 700X  dotée de 52 maigres chevaux.

Avec cette machine , je n’avais aucune attente sportive , seulement le plaisir de rouler tranquillement sur route. Mais au fil des kilomètres j’ai vite découvert l’efficacité de l’engin sur route. Le moteur  est peu démonstratif mais bien secondé par la boite auto il est toujours au régime optimal. Et la partie cycle est rigide, la moto est neutre et ne se tortille jamais sur l’angle, un rail. Il y a du potentiel, mais que faire pour l’améliorer?

Comme le dit mon nouveau mentor, le propriétaire de ma combinaison: « Pour aller plus vite sur route, Ceux qui n’y connaissent rien achètent un pot d’échappement ou modifient leur moteur, ceux qui savent achètent un amortisseur ou améliorent leur fourche »

Cette déclaration m’a bien plu puisque c’est exactement ce que j’ai décidé de faire: ne rien changer au moteur et a la boite de vitesses, surtout que j’ai besoin de fiabilité. Par contre ma chance c’est que EMC, la marque d’amortisseurs lyonnaise bien connue, a développé un amortisseur et une fourche a cartouche pour cette moto!

Comment est ce possible? C’est un scooter Honda Integra, qui partage les mêmes suspension que ma NC 700, qui est champion de France des rallyes routiers (catégorie scooter) depuis 3 ans, au nez et à la barbe de tous les Yamaha T-Max. et c’est justement EMC qui prépare les suspensions!

ça ne doit pas être de la trop mauvaise came, donc je n’ai pas hésité et j’ai acheté les mêmes. Pour la fourche les délais de fabrication sont plus importants donc je ne pourrai la monter que 3 jours avant le départ, ce sera chaud, et je vous en reparlerai bientôt. Par contre pour l’amortisseur arrière, la fabrication est très rapide et je l’ai reçu dès la semaine dernière.

Une belle bête avec réglage hydraulique de la précharge par une molette bien accessible (au lieu des pénibles écrous a créneaux). Je pourrai rapidement passer des réglages route aux réglages circuit. Et deux molettes de réglage hydraulique pour les mouvements lents et rapides. Aussitôt monté sur la moto… Non sans mal car le carénage de cette moto est un vrai mille-feuilles, archi-pénible à démonter. Heureusement qu’elle est fiable parce que les temps d’intervention sont longs… Tout ça pour qu’il n’y ait pas de vis apparentes et « valoriser le produit » comme disent les marketeux! N’empêche que c’est nous  qu’on s’emmerde comme on dit, et un grand merci à mon préparateur: UrbanMoto à Antony. Une adresse hautement recommandable pour celui qui ne craint pas de se faire chambrer par le patron (sinon faut pas venir!)

Reste à tester ce beau matériel, pour cela j’avais prévu une journée de roulage sur le circuit de Clastres au Nord de paris, près de Saint-Quentin. Dimanche matin aux aurores, je commence par 180km de route pour atteindre le circuit, dans le plus pur style « Moto Tour ». Et déjà je peux mesurer l’efficacité de cette amortisseur. la moto qui avait tendance a pas mal rebondir sur les petits chocs rapides (amortisseur low cost), ne bouge plus du tout: je gagne en confort et plus de perte d’adhérence. Sur quelques virages que je connais bien , je passe 10 a 20 km/h plus vite et la moto ne bronche plus du tout.

Le rendez vous était a 8h30 au circuit, mais tel le lièvre de la fable, je suis parti trop tard de chez moi et j’ai beau speeder, j’arrive avec un peu de retard. Heureusement mon copain Guillaume, stakhanoviste des préparations moto en tout genre (mais surtout Ducati ou monocylindres) m’a gardé la place et a assisté au briefing. Il s’est proposé pour me conseiller et me faire l’assistance avec son camion. C’est cool, je me prends presque pour un pilote d’usine!

Je suis en catégorie confirmé et j’attaque avec la 2e série a 9h20. Je roulerai avec Jean-François, un collègue du boulot, devenu récemment jeune retraité. Il profite de son temps libre pour se mettre à la piste. Il roule avec  une Yamaha MT-09 « stock » à part des protections et un carénage polyester. Le monde change, les retraités modernes ne se contentent plus de la belote ou de la pêche à la ligne! Il connait déjà le circuit, et avec ses 100 chevaux , ce sera un bon lièvre pour moi.

Jean-François, le retraité supersonique et sa Yamaha MT-09

Pour ma première série, j’y vais calmement pour apprendre ce circuit, surtout qu’il n’y a aucun repère de freinage ou de corde. Le circuit alterne de belles courbes rapides avec des petits virages casse-vitesse assez pénibles, en tout cas difficile a négocier sans perdre trop de vitesse (c’est fait pour), ce qui pénalise énormément ma moto peu puissante.

Mais déjà, je retrouve le comportement neutre et rassurant de la NC encore bien amélioré avec  mon  miraculeux amortisseur EMC. L’arrière ne bouge pas, parfaitement freiné en détente. Autre effet bénéfique, la fourche est moins sollicitée et  tape beaucoup moins. Quelle différence avec le roulage de Beuvardes il y a 15 jours (mais c’est vrai que que revêtement est moins bosselé).

L’ennui comme j’attaque plus fort,  c’est que je frotte un peu partout en virage. Aussi pour la  série suivante, avec Guillaume on décide d’augmenter au maximum la précharge (5 crans): ça relève la moto et ça chargera l’avant, ce qui devrait favoriser la maniabilité.

La molette de réglage de la précharge

Effectivement l’effet est spectaculaire, la moto s’inscrit beaucoup plus naturellement dans le virage. ça bascule tout seul! Tout cela me donne plus confiance et j’appuie plus mes freinages:  je sens alors  la roue arrière balayer au freinage.

Pour ma 3e série, nous resserrons 2 clics de l’hydraulique lente et nous baissons les pressions de pneu a 1,9bar (j’étais a 2.2 bars pour la route). En plus je fais attention a freiner aussi avec la pédale de frein, car sur la NC cette pédale est combinée: un piston du frein avant et le frein arrière. Encore une fois l’amélioration est très  sensible: la moto redevient stable au freinage et reste prévisible dans son comportement. En tournant plus vite, je me retrouve en bagarre (amicale) avec d’autres concurrents et j’ai vraiment de bonnes possibilités d’improvisation quand c’est nécessaire.

Les 2 réglages hydrauliques agissent sur les mouvements lents (à gauche) et rapides (à droite)

Seul problème, ça frotte  toujours un peu partout… En fait  je ne descends pas assez bas sur la moto (je n’arrive pas a faire frotter mon genou) et je mets trop d’angle à la moto. Si j’y arrivais il y a vraiment du potentiel pour augmenter ma vitesse en virage

Je vois 2 raisons au problème. Mes vieux os manquent de souplesse (et mon bras droit surtout), et ma nouvelle combarde est  trop courte au niveau des cuisses: les protections de genoux me compressent les genoux, ce qui me gêne pour fléchir. C’est dommage car pour le reste elle est vraiment très confortable. il faut absolument  que je trouve une solution avec mon cordonnier!

Pour la pause de midi , je dois aller chercher de l’essence, ce qui me permet de tester ces réglages circuit sur les routes picardes bien défoncées… et c’est trop serré en hydraulique, ça tabasse. Donc il faudra prévoir de libérer de 2 ou 3 clics sur route. par contre la maniabilité est appréciable dans les virolos avec l’arrière relevé

L’ami Jean François marche vraiment bien avec son MT-09 . Il a fait un stage ici et visiblement ça lui a bien profité. Pour l’après midi, on repart ensemble : d’abord moi devant puis il me passe et je tente de le suivre mais je perd vraiment trop dans les phases d’accélération. Mais je sens que j’ai encore amélioré d’un cran mes vitesses de passage, ça commence a tourner sérieusement, d’ailleurs je transpire beaucoup plus. Et désormais c’est la fourche qui montre des signes de faiblesse, la moto élargit de l’avant à l’accélération dans certains virages. Mais il y a quelque chose de prévu pour améliorer ça! Même si je ne veux pas prendre de chrono pendant ma préparation, d’après Guillaume, j’ai gagné plus de 7 secondes au tour sur la journée. C’est déjà pas mal

Pour la série suivante, il y a quelques énervés qui perdent le contrôle et on se tape 2 drapeaux rouges en 3 tours avec un joli carton qui stoppe la session. En rentrant au paddock, le frein avant fait un horrible grincement quand je m’arrête… Guillaume démonte et on découvre des plaquettes de frein lisses: je suis sur le métal! Et grosse erreur de ma part, je n’ai pas de plaquettes de rechange. Je ne pensais vraiment pas aller au bout aussi vite mais la moto pèse lourd et il n’y a qu’un simple disque à l’avant. Avec l’ABS je freine tout le temps à bloc, pas étonnant que les plaquettes descendent aussi vite. Pour la course, il faudra prévoir de la rechange, parce que pour cette fois, le roulage est terminé!

Ce qu’il reste de mes plaquettes de frein

Encore faut il rentrer chez moi sans frein avant! Et avec le freinage combiné à la pédale, impossible de freiner seulement avec le frein arrière. Mais il en faut plus pour arrêter des rallymen, On bouche la durite qui va vers l’étrier de frein avant avec un bout de chambre a air. Et c’est bon, la pédale de frein ne commande plus que le frein arrière.

il ne  reste plus qu’a prendre la route du retour. Jusqu’à Roissy, il n’y a pas grand monde et en laissant de bonnes distances de sécurité ça ne se passe pas trop mal. Mais quand j’arrive dans les bouchons il fait déjà noir et il se met a pleuvoir… j’ai connu des situations plus confortables! C’est le soulagement quand j’arrive chez moi mais c’était un bon entrainement de conduite « défensive » avant une épreuve a surprises comme le Moto Tour

En rentrant, je trouve dans ma boite mail un lien pour télécharger tous les roadbooks du moto tour. Atelier de découpage et de collage en perspective!

On trouve tout sur Le bon coin

Benoit Lacoste
Benoit Lacoste

Après la logistique , je comptais vous parler de la préparation de la moto: le matos c’est toujours ce qui fait fantasmer le motard, moi inclus. Mais pour une épreuve de résilience comme le Moto Tour, si on veut finir, il faut d’abord penser a soigner le bonhomme.

D’abord par la préparation physique:: éviter les kilos en trop , c’est moins cher que d’acheter des pièces « racing » en titane, Aussi bien dormir, ça c’est plus dur avec le boulot , la préparation de la course, et si en plus on écrit un blog!

Heureusement j’ai gardé la bonne habitude de courir régulièrement. Enfin il faut aussi travailler les assouplissements si on ne veut pas finir plié en 4 au bout de 3 jours, car a mon âge canonique les articulations ne sont plus ce qu’elles étaient.

Passons a l’équipement: un casque de bonne qualité, récent mais pas neuf pour être sur qu’il aille bien: mon fidèle Arai Chaser fera parfaitement l’affaire. j’ai encore les bottes racing Alpinestars doublées Goretex que j’avais utilisées pour le Moto Tour 2004… Au moins je sais qu’elles sont faites a mon pied!!

Par contre ma vieille combinaison a connu de meilleurs jours: lourde, raide comme la justice j’ai du mal à l’enfiler. Il faut avouer qu’elle a aussi pas mal frotté dans ma jeunesse… Il doit y avoir des traces d’un peu tous les circuits de France! Enfin elle n’a jamais été très confortable. Donc je me suis décidé a en changer si j’en trouve une d’occasion pas trop chère.

La vieille

C’est parti pour une recherche sur « le bon coin ». En sélectionnant la taille XL, vu que je mesure 1m86, le choix est vite limité: je tente le coup pour une combarde de marque « SACE » (jamais entendu parler) mise en vente a 150€ du côté de Chevreuse dans le 78

Après un bon contact au téléphone, rendez vous est pris chez lui , pas loin des fameux 17 tournants »… On est dans le ton.
L’endroit est bien paumé, même pas répertorié dans les GPS. Si si ça existe encore en région parisienne! Sur place, j’essaie la combarde qui va pas mal du tout, bien qu’un peu serrée aux jambes. Alors qu’on parle confection et essayage, le vendeur me demande ce que je veux faire avec. A peine je lui dis que c’est pour le MotoTour qu’il réagit:

« Ah moi aussi je fais du rallye routier, j’étais en tête du classement top sport cette année, mais j’ai eu un accident un soir en rentrant du boulot et il me montre son bras droit: Une bagnole a roulé dessus , fraichement opéré, il est en pleine rééducation!!
Dingue comme le monde est petit parfois. Je lui montre mon bras, et on passe a une discussion plus médicale: opérations, plaques, greffes, prothèses…
Mais je vois surtout qu’il est archi motivé pour reprendre la moto au plus vite car c’est un sacré client. Christophe Overney,10 ans d’enduro inter, médaille d’argent aux ISDE, puis courses de jet ski F1, il a été champion d’Europe et vice champion du monde!!
La, on est plus dans le même monde. Je ne connais pas le monde du jet ski de compétition mais j’apprends que ces F1 font pas loin de 500 chevaux!!

Depuis l’an dernier il s’est mis au rallye moto en guise de retraite sportive, dans le genre cool et sans risque! Sauf que lui, il joue dans les 10 quand moi je ne fais que participer. Mais c’est l’occasion d’une discussion passionnante avec pleins de bons conseils des pros… Et aussi quelques anecdotes inavouables!!

Mon idée de participer avec une Honda NC700X, considérée au mieux comme un poumon par toute la presse moto, ne lui parait pas ridicule. Il a vu les performances dont sont capables les scooters Honda Integra (un frère jumeau du NC) ou Yamaha T-Max. Sur certains terrains ils font pratiquement jeu égal avec les sportives ou les roadsters. Une fois de plus, c’est le pilote qui fait la différence

Finalement je comprends qu’il revend la combinaison car pour 2017 il a un accord avec Aprilia pour courir avec un Tuono en rallye, et la fourniture de la combinaison est comprise dans le « deal ». En espérant que son bras soit remis d’ici la

Mais déjà il m’annonce qu’il reçoit son Aprilia Tuono la semaine prochaine, et il me propose de rouler ensemble pour son premier roulage… Convalescent sur une moto neuve, j’ai peut être une chance de le suivre!

En tout cas surement une occasion a ne pas laisser passer dans le cadre de ma préparation. C’est aussi ça le rallye moto: des rencontres inattendues et passionnantes!

Et puis, au fait, il ne faudrait pas oublier que j’étais venu acheter une combinaison et je suis bien reparti avec!

La nouvelle

Me voila pratiquement équipé. Ah non, il me manque encore une dorsale digne de ce nom. Honte sur moi, je roulais jusqu’à présent avec un pauvre bout de mousse dans le dos. Encore une fois le bon coin est mon ami, j’ai plusieurs pistes qui devraient se concrétiser dans la semaine.

En rentrant chez moi je trouve dans ma boîte aux lettres une enveloppe « MotoTour ». C’est ma confirmation d’engagement avec mon numéro de course. Ce sera le 120

Et maintenant on fait quoi?

Benoit Lacoste
Benoit Lacoste

C’est bien beau de rêver de faire la course. Ce n’est pas trop difficile de signer un gros chèque d’inscription a l’organisateur  (même si ça fait un peu mal et n’arrange pas les finances de la rentrée). Mais maintenant il faut se bouger pour être prêt le jour du départ, le 1 Octobre à Toulon dans moins d’un mois!

C’est un peu tard pour envisager de faire des reconnaissances, Et ça tombe bien car je n’ai aucune intention d’aller chatouiller les cadors du rallye routier. D’ailleurs on m’avait dit que les reconnaissances étaient interdites en rallye, pourtant tous les spécialistes vous diront que c’est indispensable pour être compétitif… Cherchez l’erreur!
En fait, ce sont les reconnaissances en moto ou side-car qui sont interdites (2 ou 3 roues motorisés comme dit le règlement). Mais rien n’interdit d’aller sillonner le terrain en voiture ,en vélo ou même a pied pour les plus perfectionnistes. Pour les plus pressés il y a aussi des vidéos des spéciales qui trainent sur le net
Nous, on fera ça a l’ancienne, on naviguera a vue.

Plus sérieusement, il y a 3 domaines de préparation: la logistique, la machine et le bonhomme.

On va commencer aujourd’hui par la logistique: Pour une participation sans assistance l’organisateur propose une formule « solo » qui assure le transport des bagages entre les villes étape et l’hébergement en hôtel demi-pension a proximité des paddocks a chaque étape.

Il faudra voyager léger mais cela va énormément me simplifier la vie… En espérant que ce ne soit pas trop mal organisé, l’organisation du Moto Tour a parfois donné dans le chaotique dans le passé. Mais ça c’était avant, pendant les heures sombres du Dark Dog Moto Tour. Croisons les doigts et on verra bien sur place.
Reste a se rendre a Toulon pour le départ. Habitant près de Paris, j’ai réservé un train + moto Paris-Toulon le 30 Septembre. Si la SNCF tient ses promesses (encore un test en perspective) je devrait être sur place pour le contrôle technique le 1 octobre.

Pour l’arrivée a Nice, je n’ai rien prévu. Soit je trouverai un gentil concurrent qui a une place dans son camion, soit je remonterai en moto par la route (ou plutôt l’autoroute). J’aurai tout le Dimanche 9 octobre pour faire ça

Enfin il me faut une licence FFM, on peut souscrire une licence « un évènement » en ligne ou profiter d’un tarif spécial pour une licence valable aussi toute l’année 2017. Coup de chance, le moto club de mon entreprise, PSA Peugeot-Citroen, me finance une partie de la licence. Ce n’est pas encore un sponsor mais c’est toujours bon a prendre, merci a eux!

Pour clore ce chapitre, il restera à détailler les bagages et surtout la boîte à outils. Pour ça j’ai encore le temps!

Le Moto Tour, pourquoi faire?

Benoit Lacoste
Benoit Lacoste

Qu’est ce qui nous pousse a nous lancer soudainement dans des aventures pas raisonnables? Difficile a dire, mais quand nous prend l’envie d’un bon gros délire, loin du quotidien, il n’y a pas beaucoup de temps pour réagir: soit on bascule tout de suite dedans, soit la raison reprend le dessus très vite… Et l’idée repart aussi vite qu’elle était venue.

Et bien cette fois j’ai plongé, ou plutôt j’ai replongé. Car pour être honnête, j’ai déjà participé une fois au MotoTour en 2004. J’étais parti un peu à la découverte avec la SV650S d’un ami (assez fêlé pour me la prêter). J’avais fini 51e et pas peu fier d’arriver à la plage du Mourillon à Toulon. C’est certainement un des plus beaux souvenirs de ma vie de motard.

Car depuis pas mal d’eau a coulé sous les ponts, sans vous raconter ma vie, je dirais seulement qu’un soir, il y a eu un accident en rentrant du boulot:: une bête chute sous la pluie qui aurait fini avec un cligno cassé et un bleu au derrière, si un camion ne m’avait pas roulé sur le bras. Les progrès de la médecine m’ont évité l’amputation mais avec de grosses séquelles au coude et au poignet droit. Du coup, j’avais un peu oublié l’idée de remonter sur une moto.

Heureusement Honda a sorti la boite auto DCT qui m’a bien simplifié la vie en passant le frein avant a la main gauche. J’ai donc acheté et modifié une Honda NC700X DCT,: une moto qui ne m’inspirait pas plus que ça mais qu’au moins j’étais capable de conduire!

D’abord le plaisir de rouler à nouveau, puis de découvrir que cette NC700 est une sacrée bonne moto, certes limitée en moteur, mais dotée une partie cycle d’une efficacité surprenante. Je n’étais même pas largué lors des balades avec les copains.

Ainsi j’ai pas mal roulé cet ‘été, quand j’ai appris, par hasard, que le MotoTour que je croyais mort et enterré, repartait le 1 octobre 2016. J’ai regardé le programme: de Toulon à Nice en passant par le circuit d’issoire. Et ça y est l’idée était dans ma tête.

Mais bon c’était seulement une idée car s’inscrire comme ça , à un mois du départ, ça semblait un peu utopique. J’ai quand même appelé l’organisation et, surprise, il y a encore de la place. En plus ils ont créé une formule « solo » avec hébergement et transport des bagages qui permet de participer sans assistance… Que demander de plus?

Ben quand même, il restait la perspective du chrono au circuit d’Issoire: 8 ans que je n’ai plus mis les pieds sur un circuit et une NC700 c’est pas vraiment l’outil adapté. Le seul moyen de savoir c’est d’essayer! Le Dimanche suivant j’ai ressorti la combarde du fond de l’armoire, et direction le circuit des Ecuyers a Beuvardes pour un roulage (merci à l’association Piste Libre).

J’ai pas pris les chronos et a coup sur aucun record n’a été battu mais je ne me suis pas fait peur, la moto est saine et les pneus travaillent correctement… Le Lundi j’envoyais mon chèque d’engagement!

Maintenant c’est parti et c’est déjà la course pour être prêt le 1er octobre. Je vous propose de partager la préparation et surtout la course d’un poireau sur le retour… en espérant que ça vous donne des idées