Episode 5 – Prague – Sous la pluie… HongThinh et l’équipe.


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4 membres de l'équipe
Sur le pont CharlesEn sortant du métro, le célèbre Pont Charles, chargé de statues, était juste à notre droite.
J’ai découvert la belle et surprenante image d’un couple de cygnes effectuant un ballet amoureux avec leurs longs cous graciles, donnant l’impression d’échanger des baisers et formant ainsi ainsi un beau cœur d’amour, sur la rivière Vltava.

Leur danse était asymétrique et le rythme harmonieux de leurs têtes élégantes montrait bien qu’ils devaient avoir une bonne conscience de leurs sentiments. J’ai attendu patiemment dans l’espoir de les voir se faire des baisers passionnés, comme nous êtres humains, mais non, ils étaient juste délicats et tendres.

Sous la pluie, nous marchons doucement en suivant notre guide téméraire Michel. Avant d’arriver au bout du pont, il nous a conduits jusqu’à une impasse au bord de la rivière… nous éclatons de rire en voyant d’autres touristes qui nous ont suivis avec assiduité !!!

Pendant que nous étions sur le Pont Charles, tout le monde admirait la beauté des statues, mais mon esprit était occupé plutôt par la couleur noire qui couvre ces statues.

L'horloge astronomique, à droite ou à gauche ?Au niveau de l’hôtel de ville, Maryse et Monique ont bien rigolé en voyant de loin un premier passant qui m’a indiqué l’horloge astronomique à droite, puis un autre qui a expliqué à Michel qu’elle se trouvait à gauche !
Il y avait un monde fou devant l’horloge et sur la place de la Vieille-Ville.
La pluie vivace ne nous lâchait pas un instant, mais elle ne décourageait pas non plus notre désir de continuer la visite de cette belle ville.
Les gâteaux traditionnels de Prague, les « Trdelnik », sont simples, mais ils excitent ma gourmandise et ma curiosité.

Massage Thai à 9,99Hong Thinh : « Quels sont vos remarques à propos de cette ville ? »
Michel : « la pluie »
Maryse : « la couleur »
Bruno : « une ville magnifique, très riche en culture »
Monique : « plein de vie, plein de massages thaïs à 9.9 euros ! »
Pour ma part, la simplicité du ballet des cygnes est la plus belle chose que j’ai retenue de cette ville.

La pluie sur PragueEn empruntant les ruelles pavées de Prague pour rentrer chez Micha, les dos de Michel et Bruno semblaient lumineux, en raison de leurs imperméables, qui reflétaient les belles décorations de cette ville noyée sous la pluie.

Nous étions en tête d’une longue queue, pour monter dans le bus qui devait nous conduire chez Micha …
En essayant de payer le chauffeur du bus qui avait un visage agréable et zen, celui-ci a répété sans cesse la même phrase en Tchèque. Cette musique étrange sonnait dans l’air perdu et nous étions comme « des canards qui écoutent la foudre ». Il s’agit d’une expression Vietnamienne pour dire que les paroles ne sont pas retenues.
Nous pensions qu’en lui proposant 225 couronnes tchèques pour payer un tarif total de 125 couronnes, ce dernier n’avait pas la monnaie.
Nous sommes donc restés de côté pour laisser passer la queue de serpent qui attendait derrière nous… et tout d’un coup, en voyant apparaître un billet de 100 couronnes dans la caisse (donné par un autre passager), votre Franco-Vietnamienne s’est permise de l’échanger, à la vitesse de l’éclair, contre les 225 couronnes initialement offertes !
Cette tentative de vol s’est produit à 18h26 et heureusement, aucun policier n’était au courant. 😉
En réalité, il voulait juste connaître notre destination !

A 22h37, chez Micha, Max buvait son café à côté de son copain Michel notre technicien formidable qui essayait d’installer les micros de nos communicateurs. Maryse tournait autour en disant « bois ton café, mon amour ». Bruno, notre cher président, était en train de télécharger des articles sur le site Motomag qui refusait de fonctionner correctement à cause d’une connexion aléatoire et s’est exclamé : « ça m’énerve !!! ».
Monique a retrouvé sa chambre pour un bon sommeil bien mérité et moi j’ai continué à observer!

Hong Thinh

Un deux roues révolutionnaire

Episode 4 – Allemagne – Jackie Chan (Par Hong Thinh et l’équipe)


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Mardi3 mai 2016

4ème jour : Nuremberg – Prague (308 km)

 A la télé de l’hôtel Ibis d’Erlangen dans la banlieue de Nurembreg, avant notre départ, nous découvrons l’arrivée imminente des températures basses, accompagnées par encore de la pluie. Eh oui, il nous faudra encore beaucoup de courage pour franchir tous les obstacles qui nous attendent.

Au fait, en écrivant cela je suis en train de rire, car j’aime trop expérimenter, vivre la vie, comprendre plus profondément comment elle est et qui je suis. J’aime aussi la pluie, mais je déteste la foudre… 😉 .Avec nos trois motards formidables, nous, les femmes, sommes en train de vivre un épisode invraisemblable de notre vie. C’est aussi grâce à nous que ces trois motards ont la CHANCE ENORME de partager le meilleur épisode de leur vie avec de si belles et courageuses princesses ! 😉

Ici, tout le monde nous apprécie et admire notre voyage caritatif. Alan, un Allemand très sympa, nous a pris en photo pour le souvenir.

A 10h50, nous avons démarré notre journée, dès que Bruno et Monique sont revenus de leurs courses au magasin d’équipement pour motos. Le ciel était froid, sombre et lourd, mais cela ne fait rien, on y va quand même !

patate to goEn arrivant à une pompe d’essence, mes yeux sont attirés par une publicité : »pommes de terre to go », heureusement qu’on n’a fait que traverser l’Allemagne, car sinon on se serait transformés en belles POMMES DE TERRES roulantes !!! Sur la route, les éoliennes, les panneaux solaires et les champs de colza sont toujours présents.

Nous passons la frontière comme du beurre, on se sent trop libre en Europe dans l’espace Schengen, pas de contrôle, partout nous sommes chez nous.

Je remarque quelques maisons près de la frontière, qui ne sont pas aussi élégantes que celles de Strasbourg, plutôt un peu brutes et carrées comme celles en Allemagne.

Waaaooowwww … les champs agricoles sont immenses, des vaches et des taureaux, soit noirs soit jaunes, se reposent en empruntant des positions sensuelles, comme celles qui sont souvent exploitées par des stars de Hollywood, mais sur l’herbe :-). Cette scène paisible offerte par la nature m’a fait du bien. La moto est vraiment un moyen extraordinaire pour regarder des films en réalité, et de toute façon je préfère les vaches aux pinups du cinéma !!

Par contre, les publicités de Mattoni, avec le symbole d’un aigle, une eau minérale gazeuse tchèque, sont exposées de manière très répétitive sur cette terre rurale. Sur les ponts au dessus de l’autoroute, il y a plein de publicités, « nonstop, Mac Donald, poker, restaurant… »

A 13h30 précises, à l’arrêt devant une station service, en lâchant sa moto qui est tombée par terre, Bruno a sauté comme Jackie Chan pour ne pas se faire écraser, et Monique a réussi à descendre de l’autre côté. J’ai couru à la vitesse supraluminique et Maryse à la vitesse de la lumière, … comme deux héroïnes pour sauver nos deux accidentés, nous avons redressé la situation. La moto était encore intacte, et il n’y avait que quelques traces d’essence par terre. Ouf ! Notre président du Roadtrip-Aventure était en sécurité, sans lui qui aurait signé nos papiers ???

Ici notre page de réclame : Bruno, habillé par la nouvelle marque de Jeans Bollid’Ster (Jeans pour motards) comme nos deux autres compères, a pu tester l’efficacité des protections, la qualité et la solidité de cet équipement. Résultat pour cette fois: Pas de bobo.

Après la chute

Après la chute

Pendant l’heure de pause à la station service sur l’autoroute, Maxime en a bien profité pour jeter des regards caressants et faire de son mieux dans un anglais bien rôdé, pour faire son intéressant avec la vendeuse (surtout Max… en anglais ! Mais ne vous inquiétez pas, je connais bien ses tactiques dans la langue de Shakespeare – hihihi ;)). Michel à côté, qui avait la langue qui pendait par terre en voyant cette Tchèque pulpeuse avec son dos convexe, un fondement concave et les pommes de Vénus divinement charnues. Il me semble que les femmes tchèques ont souvent une très belle poitrine, j’ai passé mon temps à les observer et à essayer de répondre à la question « Quelle est l’explication de ce phénomène ? », « elles boivent du bon lait, Non !!! Elles ont certainement de bons masseurs….  ».

Monique s’est exclamé derrière mon dos : « pisser = chocolat », ici, à chaque fois qu’on paie 80 centimes pour aller aux toilettes, on gagne un ticket pour boire une tasse de chocolat ou une tasse de café, alors qu’en Allemagne c’était seulement du café.

J’ai observé attentivement le système de cuisson des saucisses dans cette aire de service, la mécanique qui tourne des deux côtés, avec une séparation entre les saucisses matérialisée par une tige en fer, permettant d’obtenir une cuisson parfaite … je trouve qu’ils n’ont rien à envier aux Allemands !!

A l’approche de Prague, les fleurs printanières étalent leur beauté de tous les côtés. En arrivant à la rue HlavniSilnici, à Knezeves, Bruno nous dit: « la numérotation des maisons, c’est le bordel ici, 75,  107, 80… ». Là où nous avions arrêté les motos, nous avons aperçu un vieillard qui nous observait attentivement depuis un moment. Nous avons fini par faire un sketch en français, anglais et tchèque avec ce monsieur pour obtenir quelques informations exploitables.

En arrivant au gîte vers 16h30, la patronne demande « who is the boss ?», « c’est moi ! » rétorque Max. Nous avons rigolé. Cette jeune et belle femme (à la poitrine joliment ronde et charnue, bien sûr !) attire particulièrement mon attention -sa rapidité est exceptionnelle. Je suppose qu’elle exploite d’avantage son hémisphère cérébral pratique et rationnel, que l’autre hémisphère émotionnel !! Elle parle peu, mais elle est hyper efficace. Avec son collaborateur, elle n’a pas arrêté de nous aider à ranger nos affaires.

A l’unanimité, nous avons voté en faveur de l’idée de partir vers le centre de Prague pour y faire une petite balade et chercher un bon resto. Max était avec nous, malgré ses douleurs au pied.

Michel et MaryseA l’arrêt de bus, Maryse et Michel se sont accrochés l’un à l’autre, comme des nouveaux mariés ! Même s’ils sont des seniors dans notre groupe, ils ressemblaient à deux adolescents découvrant l’amour pour la première fois ;).

GoulashLe plat traditionnel Goulash, pris au restaurant dans une cave, était une excellente idée pour bien clore notre journée.

Monique, Bruno « Hong Thinh, tu aimes le repas »

Je réponds « c’est intéressant ! »

Michel : « oui ou non »

Je réponds : « c’est intéressant ! »

Tout le monde : « tu aimes ou tu aimes pas ? »

Je réponds : « c’est intéressant ! »

Demain vous aurez de plus amples nouvelles à propos de notre périple à Prague.

Episode 3 – Allemagne – Mon regard sur le pays (Hong Thinh et l’équipe)


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Devant l’hôtel Ibis

Lundi 2 mai 2016

Troisième jour : Strasbourg, France – Erlangen Tennenlohe, Allemagne

Nous nous sommes retrouvés à table à 8h pour le petit déjeuner, c’était l’occasion pour les autres de découvrir mon premier récit, celui du 30.04. Les rires aux éclats ont animé notre troisième journée de voyage. 😉

Maxime et Bruno sont sortis pour essayer de résoudre encore un petit problème mécanique avant notre départ.

Comment ferions-nous sans Max, notre maître respectable de la mécanique ? On devrait peut-être inventer le nom du Dieu de la Mécanique, allez ce sera « Maxus » !

À 12h, Vroummmm Vroummm…les moteurs de nos trois motos excitées étaient heureux car le soleil était au rendez-vous pour notre départ.

Après très peu de temps, nous avons franchi le Rhin qui matérialise la frontière avec l’Allemagne.
Sur l’autoroute, la circulation était très dense comme une colonie de fourmis et l’espace entre les véhicules s’est réduit au point où nos conducteurs devaient faire très attention pour ne pas embrasser l’arrière de la moto de devant, celle de Michel et pour ne pas être frôlés par les véhicules qui nous suivaient.

En nous arrêtant dans un aire de service, nous avons pour la première fois découvert les copieux repas allemands, avec plein de pommes de terre et de saucissons, ainsi que des pommes de terre et des saucissons, et encore des pommes de terre et … des saucissons !!! … (je plaisante, car c’est la caricature qu’on entend souvent à propos de l’Allemagne, mais en fait c’était vraiment varié et copieux, avec tellement de choses différentes).

Pour aller aux toilettes il fallait payer 0.70 euros, « Quoi ? C’est scandaleux !!! » s’est exclamée Maryse. Pour ce coût « scandaleux », votre chère amie vietnamienne, curieuse et espiègle, a tiré la chasse d’eau pas moins de 3 fois pour observer les merveilles de la mécanique allemande, qui nettoie le bord de la cuvette mobile avec un système d’eau sortant automatiquement de l’arrière des toilettes, de sorte que nous aurions beaucoup de mal à attraper le patrimoine bactérien de ceux qui y passent avant nous.
D’ailleurs, je pense que ma culture mécanique a fait d’énormes progrès, je pourrais bientôt être promue au grade de Maitresse de l’apprenti Maxus  !!! 😉

Près de la frontière, nous voyons un barrage hydroélectrique qui permet donc de fabriquer de l’électricité, avec la présence d’EDF, ainsi qu’un nombre important d’éoliennes et de panneaux solaires.
La combinaison de ces installations avec l’utilisation du lisier pour enrichir la terre m’a bien fait réfléchir aux méthodes des Allemands. Ils fabriquent et utilisent l’énergie naturelle disponible et dans quelques années n’auront peut-être plus de centrales nucléaires. Cela pourrait faire partie des secrets de la réussite économique de ce pays fort et discipliné en Europe.
Un musée de la navigation aérienne était très visible sur notre gauche et les champs de colza étaient parfumés et éblouissants à merveille, sous un soleil généreux …

Nos fesses voulant faire la danse des canards pour se détendre, après presque 400 km d’autoroute, nous étions heureux d’arriver à l’hôtel Ibis dans la ville de Nuremberg, sous un soleil encore radieux.

Nous avons terminé la soirée dans un excellent restaurant italien à deux pas de l’hôtel, dans lequel mes amis ont dégusté de très petits verres de 500 ml de bière (normalement, le minimum est une chope de 1 litre !!), et moi j’ai pris un délicieux jus du fruit de la passion, de l’amour et du rire, hihihi.

L'équipe au restaurant italien

L’équipe au restaurant italien

*Hotel Ibis, Am Weichselgarten 24A, 91058 Erlangen Tennenlohe, Allemagne

+49 9131 771250

Episode 2 – France – S’enfuir de l’enfer… (Hong Thinh et l’équipe)


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2ème journée du voyage : Fay Enmontagne – Scharrachbergheim, Strasbourg (318 km)
Dimanche 1 mai 2016

A 6h30, en descendant vers la fameuse cabine téléphonique unique au Jura, au milieu du village sur cette planète complètement abandonnée, mais entourée par le « chant » des vaches sous la pluie, Bruno a fait une découverte étonnante dans la salle à manger du gîte. En poussant la porte, un sourire éblouissant l’a accueilli !

Misan et Bruno

Misan et Bruno

Misan, une petite asiatique (moitié japonaise, moitié thaïlandaise) est la belle-fille de la gentille sorcière. Son prénom lui va à merveille: Il signifie « le Petit Soleil ».
Son accent asiatique succulent coulait comme du miel dans la gorge de Bruno (tout le monde « en garde ! », il ne faut pas laisser Monique lire cette partie du récit ;)!!!).

Par contre, quand Misan a parlé avec sa belle-mère dans la cuisine, je croyais qu’elles étaient entrain de se disputer (leurs voix portaient loin dans cette terre rurale et authentique). Si elles en avaient envie, ces deux femmes pourraient certainement faire, de manière très naturelle, des super sketchs Euro-asiatiques et ramasser sans effort plein de « blé ».

Misan et "Maman"

Misan, Hong Thinh et « Maman »

Misan appelle sa belle-mère affectueusement « Maman ». En écoutant leurs conversations, et en posant tout naturellement mes questions « typiquement vietnamiennes », j’ai compris qu’elles s’aiment beaucoup et que, malgré son caractère dur comme celui d’une vache insoumise, son mari Alain n’a pas regretté une seconde d’être allé jusqu’en Thaïlande pour ramener sa femme.
Si vous voulez passer un bon moment dans leur campagne paisible, venez chez eux, vous ne le regretterez pas :
Mr Alain Romand, 2 route de la Marre, 39800 Fay En Montagne – +33 (0)3 84 85 39 69

Après avoir réparé la moto de Michel, nous étions prêts pour attaquer la deuxième journée, sous une pluie vivace et tenace.

Départ dans le brouillard

Départ dans le brouillard

En sortant de chez Alain à 11 heure, nous nous sommes ainsi déplacés dans un brouillard épais, mélangé avec la danse de la pluie sur nos casques, tac tac tac… eh oui, vraiment, on ne pouvait rien voir!!!
Je distinguais à peine les phares de la moto de Michel devant nous. Les garçons étaient comme des fantômes essayant vainement de fuir cet enfer. Les filles étaient assises tranquillement à l’arrière des motos, comme des princesses se déplaçant sur des balais volants, dans un monde merveilleux. Les garçons, nos esclaves dévoués, ont été confrontés à des conditions souvent dures et affligeantes, alors que les patronnes profitaient du tableau réellement poétique offert par une nature exceptionnelle.
Même si la route jusqu’à Besançon était immergée sous la pluie, le paysage était d’un joli vert. De temps en temps, on pouvait apercevoir des paysages féeriques dans la vallée à gauche, un lac charmant, des petites maisons élégantes dans un brouillard hétérogène.

Deux heures avant d’arriver à la destination de notre deuxième journée, à 15h30, après un déjeuner pris dans un aire de service sur l’autoroute, Bruno a découvert que sa clef maudite ne lui permettait plus de démarrer sa moto. Tout le monde a essayé, même un jeune et charmant Allemand qui m’a proposée auparavant de le retrouver ici dans quelques mois, après notre voyage 🙂 .
Les garçons ont courbé leur dos et serré leurs fesses, en essayant de trouver la solution. Moi, comme une petite fille curieuse, j’ai observé et « expliqué » au grand maître vénéré de la mécanique : « Max, il faut bien enfoncer le fil d’électrique dans le trou, sinon ça ne fonctionnera pas », et Maryse de préciser … »Eh, les garçons n’y comprennent rien, ils ont besoin de nos conseils pour savoir comment faire pour bien enfoncer quelque chose …  » 🙂 .
Vers 18h, nous pouvons démarrer à nouveau.
En dehors de quelques rayons de soleil qui ont duré à peine 30 minutes, une pluie abondante nous a accompagné tout le long de notre parcours … à l’approche de Strasbourg, la moto de Max était secouée par une météo capricieuse – un vent féroce, et une pluie battante. Toutefois, je pouvais encore apprécier les maisons Alsaciennes avec les toits aux fenêtres « en chien assis », et réviser l’histoire de L’Alsace grâce au rappel de l’indication routière partout en allemand.
En arrivant au gîte, nous étions entièrement mouillés, comme des gros rats dignes de pitié.

Arrivée au Musculus

Arrivée au Musculus

La propriétaire de l’hôtel, Musculus (1 rue Principale, 67310 Scharrachbergheim – +33 (0)3 88 50 66 24), nous a emmenés dans sa voiture pour nous faire découvrir un super restaurant, le ZUM LOEJELGUCKER (Zum veut dire Au ou Chez, Gucker veut dire quelque chose comme observateur, et – désolé, on n’a pas demandé le sens de Loejel mais je ne crois pas que ce soit LOL!) afin d’y manger de délicieux et délicats plats alsaciens pour un prix modéré. Vous vous rendez compte … la patronne nous a carrément donné la clé de sa voiture (non, nous ne l’avons pas confiée à Bruno !!), … je pense qu’elle devait ignorer la réputation des Marseillais !!!
Voilà, nous avons bien accompli notre mission pour la deuxième journée, maintenant il ne nous reste plus que 88 jours de voyage à faire !!!

Episode 1 – L’aimable petite sorcière (par Hong Thinh et l’équipe)


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L'équipe du Raid des navettes aux Baguettes

L’équipe du Raid des Navettes aux Baguettes

Un épisode à découvrir chaque jour, en fonction de notre connexion internet…

Marseille – Fay en Montagne (512 km)

Bonjour tout le monde,

Max & Hong Thinh

Max & Hong Thinh

Vroummm vroummm… la surexcitation du chef Maxime – le meneur de la tribu « des navettes aux baguettes » – nous a poussés à arriver au rendez-vous bien plus tôt que prévu, à 7h47 au lieu de 8h chez Bruno, et puis à 9h au lieu de 9h30 au Four des Navettes.

A l’heure du RDV, alors que plusieurs amis sont déjà arrivés sur le lieu de notre rendez-vous, les 4 âmes manquantes du groupe ont joué aux stars, comme Marilyn Monroe à l’occasion de l’anniversaire de Kennedy, en nous donnant l’impression qu’ils n’ont pas envie de faire leur apparition.

Monique & Bruno - Raid des Navettes aux Baguettes

Monique & Bruno

Michel & Maryse - Raid des Navettes aux Baguettes

Michel & Maryse

Finalement, nous avons chanté « joyeuse naissance de notre Roadtrip-Aventure » quand Michel et Bruno sont fièrement arrivés avec leurs superbes motos « canon »*. Voici donc le résumé des évènements de notre première journée : Notre départ de Marseille à Hanoi a commencé aujourd’hui le 30.04.2016 au Four des Navettes de Marseille. Nous avons prévu une durée de 3 mois pour ce voyage, qui implique la participation de 3 couples d’amis:

  • Maryse Delannoy et Michel Deschamps
  • Monique Lebec et Bruno Dumontet
  • Doan Thi Hong Thinh (moi) et Maxime Leonard.

Nous sommes donc six Français qui se mobilisent pour des enfants vietnamiens défavorisés. Nous participons également à la pédagogie des enfants handicapés à l’hôpital à Marseille. Finalement, après des mois de préparation, avec beaucoup de stress au niveau de la préparation mécanique des motos et des documents administratifs, nous avons réussi à nous regrouper malgré la mésaventure de dernière minute de Maryse et Michel, qui ont dû changer les pneus de leur moto. Le temps était très généreux avec un beau soleil et une belle lumière. De nombreux amis sont arrivés au fur et à mesure pour nous encourager et partager avec nous ces moments magiques du départ. Certains étaient des amis que nous avions perdus de vue, mais étaient au courant de notre périple par le biais des infos entendues à la radio. Ainsi, pour nous souhaiter un bon voyage jusqu’en Asie, le Four des Navettes nous a offert leurs fameuses navettes! 11h05, nous avons démarré, et après 12 minutes, Bruno s’est plaint : « ça va pas, mon amortisseur n’est pas assez gonflé ». Par « jalousie », Michel voulait aussi gonfler le sien. Malchance ! Il s’est complètement dégonflé et le défaut de sa pompe a rendu la situation impossible. Il nous a fallu beaucoup de patience pour nous en sortir … les muscles de mes bras de bonne nageuse ont également eu l’occasion de montrer leur force ! 😉

Deux aliens... Raid des Navettes aux Navettes

Deux aliens…

Après le déjeuner vers 14h, sur une aire d’autoroute, nous nous sommes transformés en extra-terrestres avec les imperméables, les surbottes… les casques sur nos motos de sauvages. Maryse et Michel avaient une allure d’aliens venus d’une autre galaxie, à des années lumière d’ici, les photos ci-après en témoignent !

Au moment du départ, il nous a fallu 15 minutes de vaines tentatives avant de comprendre que la moto de Bruno n’allait jamais démarrer tant qu’il n’aurait pas ouvert le robinet d’essence ! 😉

La pluie incessante semblait être là pour tester notre goût de l’aventure. Vers 20h, quand le ciel a commencé à jeter son filet de pêche nocturne pour nous attraper, nous sommes enfin arrivés à un village charmant : Passenans, dans le Jura, à environ 470km de Marseille. Grâce au GPS de notre cher Bruno, nous nous sommes trouvés devant une simple maison de village, dans une impasse faisant une pente quasiment verticale où il n’était pas possible de faire demi-tour ! Nos trois motards sont dépités car les motos sont comme des sumos : lourdes,  brutes, têtues et incontrôlables. De plus, le gîte en question n’est pas là ! Les murs en pierre alentour sont garnis de belles fleurs blanches, violettes et jaunes, mais nous sommes perdus, SNIF, SNIF… Le bruit fier et résonnant de nos trois motos a continué à déchirer le silence absolu mais aimant de cette terre inconnue. Il n’y avait personne sur la route, mais nous avons enfin réussi à repérer quatre âmes juchées bien haut sur le balcon d’une terrasse. Cette scène est vraiment belle, comme dans un vieux film français qui est resté gravé dans ma lointaine mémoire d’enfant. Ils ont essayé de nous indiquer la route, tout en se battant avec les aboiements de leur chien. En suivant leurs explications, avec le soutien du propriétaire du gîte au téléphone, on s’est trouvé sur une route complètement perdue dans la prairie, avec les senteurs de la campagne venant des animaux et des herbes mouillées, mélangés avec la brume. Max ne voyait plus rien à cause de la pluie et la visibilité quasi nulle, sa moto courageuse s’est transformée en bateau ivre, qui à chaque instant avait envie de sortir de la route. A ce moment là, j’ai imaginé qu’à la fin de ce petit chemin couvert d’herbes hautes, ces six voyageurs enthousiastes mais innocents allaient tomber dans la maison d’une sorcière qui nous attendait certainement depuis des mois avec son chaudron, pour nous transformer en soupe, destinée à effacer sa laideur et à augmenter sa longévité ! Cette imagination infantile s’est arrêtée quand, enfin, à 22h, nous avons trouvé le gîte, éclairé par une lumière étincelante, où un petit bout de femme, (oh c’est elle – la sorcière !!!), a posé ses mains sur sa tête d’un air à la fois surprise, désemparée et désespérée … avec son accent Jurassien, s’est exclamée : « Oh ! Mon Dieu, dites-moi qui vous êtes ? »

Dans la chaufferie de l'aimable "petite sorcière"

Dans la chaufferie de l’aimable « petite sorcière »

Nous devions avoir l’air assez pitoyable, comme des clochards perdus sous la pluie froide de l’est de la France, embarqués sur des motos improbables. Avec son fils, ils nous ont accueillis chaleureusement dans leur belle maison, dans laquelle les toilettes de ma chambre sont roses. 😉 Elle nous amène tout de suite dans la chaufferie afin de réchauffer nos chairs et nos os et pour sécher nos vêtements. L’aimable « petite sorcière » nous a dit avec pitié « pauvre de vous ! ». Michel a répondu « nous l’avons mérité », et Maryse « c’est nous qui l’avons choisi ». Eh oui, c’est un très beau choix qui fait chanter nos cœurs et nos esprits. Nous avons terminé une magnifique et épique première journée avec plein de belles images, des amis, de la France, de la campagne, de la prairie, de la terre, de la pluie, de petites fleurs…de tout ce qui est simple, mais essentiel et beau. Gros bisous à vous tous. Je vais me glisser sous la couverture pour rejoindre mes amis dans un rêve unique et merveilleux : le rêve vers l’Asie en MOTO. Hong Thinh et l’équipe du Raid des Navettes aux Baguettes. Quelques remarques :

  • Max doit, par moment, réagir vite à l’approche de son ennemi qui s’appelle la diarrhée intestinale intensive. 
  • Pour cette première journée, nous avons fait 11h de route pour arriver à notre destination sous la pluie battante.
  • Ici, il n’y même pas de réseau téléphonique, sans parler d’internet sur nos portables… mais il y a des oiseaux et des vaches qui chantent tôt le matin…
  • Ce matin, Bruno a passé une interview en direct avec Radio France, via la seule cabine téléphonique du village, afin de leur raconter les aventures de notre départ.
* Paroles de Mathilde des « enfants à l’hôpital » – Centre Saint-Thys Marseille