Vieux motard que courir, il faut partir à point… : 4 557 km de Moscou à Tashanta


bdumontet

Il nous faut maintenant « tailler la route » tout en respectant la période de rodage de la machine de Michel.

Voir notre itinéraire :https://goo.gl/maps/XXhPK2cbDDR2

Forêt russeDès la sortie de Moscou, nous rencontrons la taïga où se mèlent conifères et feuillus sur des kilomètres. Après deux jours, le paysage change. La route est longue et ennuyeuse même si l’immensité des paysages du continent russe nous fascine.
Marais en Russie

Des forêts bordant notre autoroute désespérément droite à perte de vue, font place maintenant aux marécages occupés souvent par des villages très pauvres et insalubres. MoustiquesDes nuées de moustiques nous entourent. Impossible de camper.

Moustiquaire indispensable

Moustiquaire ?

Ce suceur de sang indésirable suivra son met préféré durant des milliers de kilomètres.
Ici, croiser un motard se compte sur les doigts d’une main.
Pas étonnant compte tenu du peu d’intérêt du réseau routier.
Nous finirons bientôt par avoir des pneus carrés 😉

Des hordes de camions polluant seront nos seuls compagnons jusqu’à Novosibirsk.
CamionsDes travaux gigantesques, réguliers et incessants ponctuent notre chemin.
Un revêtement un peu dégradéIls nous faut ainsi nous faufiler entre les poids lourds, slalomer entre les ornières, éviter les flaques de goudron fondu par la chaleur, dans la poussière des travaux et les fumées noires « éjaculées » par ces sumos.

Motel RussePressés par le temps pour atteindre Tashanta à la frontière mongole, nous ne connaîtrons rien de plus que les motels des bords de route.

Sur la route de Nijni-Novgorod - La maison de la famille Adams

Sur la route de Nijni-Novgorod

Nous traversons ainsi les villes de Kovrov, Nijni Novgorod, Tcheboksary, Tukayevski pour atteindre Oufa où d’étonnantes échoppes vendant d’immenses ours en peluches multicolores animent un moment notre parcours.
Plus loin, ce sont de grands sachets plastique en forme d’animaux remplis de pop-corn coloré qui jalonnent notre chemin.

Champs cultivésLa russie c’est aussi des champs cultivés dont l’horizon nous cache la fin; des plateaux si immenses qu’ils demandent plusieurs jours pour être traversés; des plaines infinies sous un soleil chaud et radieux qui nous oblige à rouler visières ouvertes.
Enfin, un ciel bleu si pur, qu’aucune trace d’avion n’a osé profaner durant plus de huit jours de voyage.

Mais c’est aussi de belles rencontres.
Un Russe qui souhaite échanger des pièces de monnaie pour sa collection.

Mamie Nova

Mamie Nova

Une patronne de motel ressemblant à Mamie Nova qui se met en quatre pour nous préparer un bon repas.

A Oufa, en cherchant une banque, un couple de personnes très agées aux visages enjoués s’arrêtent admiratifs devant nos motos.
– D’ou venez-vous ?
– De France.
– Ah la France, Paris !… Nous y sommes allés lorsque nous étions jeunes.
Embrassades, photos souvenir…

Cernés par les poids lourds

Cernés par les poids lourds

Arrêtés auprès d’un groupe d’échoppes et de cabanes en bois servant de restau pour routier, village de fortune sorti tout droit d’un vieux western cerné par des dizaines de poids lourds, nous déjeunons.

Intrigué par notre présence, un jeune chauffeur russe engage la conversation dans un anglais approximatif. Il nous explique qu’il vient de conduire durant 36 heures non-stop avec seulement 4 heures de repos.
Je comprends maintenant la raison des innombrables stèles qui jalonnent sans interruption les bords des routes pourtant toutes droites.

Nous continuons en direction de Omsk. Arrivés à Makouchino, il nous faut faire les vidanges des motos.

L'hôtel Le ChristinaNous trouvons un petit hôtel dans le village : Le Christina.

Vladimir est à l'honneur

Vladimir est à l’honneur

Ici, Vladimir est admiré. Il trône comme dans de nombreux foyers russes au-dessus du buffet ou sur le mur principal de la salle de restaurant.

Michel en pleine vidangeLa matinée suivante est consacrée aux vidanges. Départ en début d’après-midi.

A la sortie du village, deux directions possibles. L’une plus courte que l’autre. C’est bien-entendu la première que nous choisissons.

Frontière Kazakhstan

Frontière Kazakhstan

Résultat : Un magnifique demi-tour à la frontière du Kazakhstan.
Mais le détour en valait la chandelle par la beauté de ses paysages et la disparition comme par magie de tout trafic routier. Les échanges de ce pays avec la Russie semblent bien pauvres.

En traversant Omsk, nous croisons surpris une étonnante statue de mineur sortant d’une bouche d’égout en plein milieu du trottoir…

Il nous reste six jours pour changer de pays.

Toutes les grandes villes russes traversées se ressemblent.
Arrivés à Novossibirsk, nous nous retrouvons coincés dans un trafic intense, la pollution, le bruit et la chaleur.

Tramway russe

Tramway russe

Carrefour défoncéUn tramway bringuebalant traversant la ville sur des rails incertains, des bus obsolètes, rouillés, des routes défoncées. Des carrefours agglutinant routes et rails où il nous faut trouver le chemin le moins périlleux.
Une pauvreté omniprésente, la grisaille du béton partout.

TuyauxDe gros et longs tuyaux envahissant poussent tout au long des trottoirs, servant probablement à distribuer gaz et chauffage dans la ville, par moment disparaissent sous des nuages de vapeurs.
Nous sommes bien loin des fastes de la capitale !

En traversant le fleuve Ob, nous quittons Novossibirsk.
Mille kilomètres que nous parcourons facilement et sans encombre pour atteindre la frontière. Les paysages et la route changent. Les prémices des montagnes de l’Altai à venir se font sentir. Nous pilotons enfin avec un plaisir retrouvé.

Couple TchèqueMoto couple tchèqueAu village de Chebalino, nous rencontrons un couple de Tchèques (Frantisek et Katerina) partis faire le tour du monde sur leur BMW 1200 GS surchargée. Ils feront un bon bout de chemin avec nous.

Un coréen en route pour l'EspagneMoto du jeune coréenAu même endroit, nous croisons la route d’un jeune Sud-Coréen tout fou et tout sourire. Il arrive de Mongolie et se rend en Espagne sur sa petite 125 Yamaha toute bricolée avec les moyens du bord : Autoradio, Caisses en plastique en guise de valises, rafistolage des joints de fourche à l’aide de sachets…   Ce drôle d’équipage venait d’emprunter la route que nous devrions nous-même suivre. Nous lui demandons comment est la route jusqu’à Oulan-Bator ?
– « sand, stones and offroad ! » (Sable, pierres, piste) répond-il.
Cela présage déjà des difficultés à venir…

Dernière étape avant la MongolieDans la soirée du 27, dernière étape sur le sol russe.
Sur la route de TashantaLe lendemain tôt dans la matinée, Frantisek et Katerina fermant la marche, nous entamons les 350 km restant vers Tashanta, sous un ciel qui devient rapidement orageux, ville frontière ou plutôt tout petit village frontalier.

Nous quittons la Russie sans difficulté particulière. Nous nous engageons sur une route étroite serpentant entre les montagnes et montant sans fin.
Personne dans ce « no man’s land ».
Au bout d’une bonne dizaine de kilomètres, apparaît le poste frontière Mongole. Nous sommes passés de 1 000 à 2 500 mètres d’altitude. Le froid nous surprend, il pleut de la neige fondue, la route disparait. Nous roulons maintenant sur une piste boueuse, glissante et dangeureuse.

Tashanta

Tashanta

Sous une pluie battante, nous sommes bloqués devant un grand portail derrière lequel un douanier mongole contrôle avec zèle l’entrée.
Au bout d’une demi-heure, la grille s’ouvre et le douanier nous fait entrer.
Là, les formalités débutent.
Tout d’abord, passage des motos dans un trou d’eau prétexte à une sécurité soit-disant sanitaire mais servant surtout à extorquer quelques subsides. Délestés de quelques roubles, nous nous dirigeons vers une zone d’attente.
Plusieurs heures et trois contrôlent différents seront nécessaires à l’obtention des trois coups de tampon indispensables à notre libération . Parlant couramment le Russe, l’aide de Katerina se révèlera précieuse et nous facilitera néanmoins le passage.
18 heures passées, fermeture de la douane, la barrière s’ouvre une dernière fois pour nous expédier hors de la zone. Sort d’une cahute, un mongole exhibant un carnet. Halte là, assurance obligatoire ! L’ignorant, nous poursuivrons notre chemin.

Nous voici maintenant en territoire Mongole. A suivre…

Enfin la Mongolie

Enfin la Mongolie

Quelques vidéos, ici : Chaîne Youtube

Liens vers nos amis tchèques :
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