L’édito de Moto Magazine d’avril 2013 : réfléchir pour deux


jptheodore

Il n’est pas toujours aisé de se faire comprendre. Certains sujets, il est vrai, ne facilitent pas les choses. L’un d’eux concerne notre capacité à nous rendre visibles dans la circulation, en particulier de nuit ou par faible luminosité.
Sachant que déjà, nos co-usagers de la route ne nous intègrent pas mentalement, nous considérons qu’on n’est jamais assez « garnis » côté conspicuité (terme utilisé par les chercheurs, de l’anglais conspicuous, visible).
De longue date – 30 ans ou presque – nous avons donc rappelé à nos lecteurs, via, surtout, nos tests d’équipements, que le mieux n’était pas l’ennemi du bien de ce point de vue et que, bien intégrés aux vestes, pantalons ou bottes, des éléments réfléchissants ne pouvaient pas nuire, bien au contraire. Après, libre à chacun d’adopter ou pas, à la lumière de nos essais, ce que les équipementiers leur proposent.
À nous d’informer, de conseiller*. À nos lecteurs de suivre ou pas. Chacun son truc.
Il n’est pas sûr que nous soyons toujours bien compris. Car dès qu’il est question de réfléchissants ou de fluo (souvent confondus d’ailleurs) dans les pages du mag – aïe ! – nous voilà montrés du doigt par quelques esprits chagrins et soupçonnés illico d’inspirer les pouvoirs publics dans leur appétit de décrets.
La… réflexion est un peu courte. Il faudrait voir à ne pas confondre obligation (et uniformisation des usagers via leur tenue), à laquelle nous nous sommes chaque fois opposés aux côtés de la FFMC – comme lors de l’affaire du brassard et avant, celle du gilet fluo – et recommandation et/ou incitation. Car c’est bien cette dernière position que, oui, nous défendons au nom de la responsabilisation des usagers de deux-roues motorisés face à leur propre sécurité.
Et elle ne serait pas différente s’il s’agissait d’imposer à tous des carrosseries portatives au nom de la sécurité routière. Nous serions à nouveau contre, bien que, toujours de longue date, nous ayons œuvré à ce que les équipements motards soient plus protecteurs.
Car il n’est pas question pour nous de confondre sécurité et liberté.
Et ça, c’est tout vu.

Alain Corroler
*Lire notre dossier sur les vêtements « réfléchissants » dans le numéro 296 d’avril 2013

L’édito de Moto Magazine de mars 2013 : l’indépendance dépend de vous !


redac

Ce n’est pas une surprise pour la plupart d’entre vous :  Moto Magazine se veut indépendant*,  et se revendique depuis sa création comme le magazine qui défend la moto et les motard(e)s. De par sa position politique, d’abord,  qui accompagne celle de la FFMC contre les incompréhensions et les injustices dont notre communauté fait l’objet. La volonté d’interdire les motos dans les cols des Vosges en est le dernier exemple.

Mais Moto Magazine (et le site motomag.com qui l’accompagne), c’est aussi des actus qui dérangent (comme le soutien révélé de certaine marque au contrôle technique), des essais impartiaux de machines encore affectées de défauts, comme la batterie sous dimensionnée de la MV Agusta 800 (lire notre n° 295) et bien sûr la mise en place de tests d’équipements qui permettent à toutes et à tous de «rouler sans se faire rouler».

Mais ce projet (le jugez-vous trop ambitieux ?) ne pourrait se poursuivre si chacun d’entre nous se contentait des informations gratuites (ou de la communication…) glanées ici et là sur Internet. Tester, comparer, mener des enquêtes, faire appel à des laboratoires demande du temps et de l’argent. Nos déclarations et le résultat de nos différents essais ont même parfois entraîné la disparition de budgets publicitaires. On assume, parce que ce sont nos lecteurs qui nous permettent – encore – de nous exprimer librement ; de dire simplement la vérité.

Aussi nous en profitons pour remercier les plus fidèles d’entre-vous, qu’ils soient abonnés ou assidus des kiosques à journaux, ou bientôt accros à la tablette numérique où nous sommes présents dès ce mois-ci. Tout comme les combats menés par la FFMC, la défense des consomotards que nous sommes ne peut pas se faire sans le soutien du plus grand nombre, ou sans l’adhésion à une certaine idée de l’information …

Bonne lecture

Jean-Pierre Théodore

*Les  Éditions de la FFMC ne rétribuent pas d’actionnaires. Les revenus de ses publications servent à subvenir aux frais techniques, à payer les salaires et à investir sur l’avenir.