L’édito du Moto Magazine n° 301 d’octobre 2013


jptheodore

Sanctions automatiques : jusqu’où
s’arrêteront-ils ?

Reste-t-il aujourd’hui en France un conducteur responsable et respectueux des limitations de vitesse qui n’ait pas déboursé à plusieurs reprises 90 euros, piégé et sanctionné aussi aveuglément qu’injustement sur le chemin du travail ou la route des vacances ?
Voilà 10 ans que les radars automatiques sévissent (lire p. 10 de notre n° 301), que quelques-uns d’entre eux, placés à de réels endroits dangereux, servent de caution à l’impôt déguisé que glanent tous les autres. Voilà 10 ans que l’arsenal juridique mis en place impose de payer pour accéder au droit de contester ou tout simplement se défendre. Quel monde sommes-nous en train d’accepter ?
Panneau de changement de limitation de vitesse masqué par un camion, légère accélération pour finir de dépasser en sécurité, effet d’élan dans une descente un peu prononcée, distraction « à 5 km/h », autant de cas où l’on peut voir des points s’envoler, autant de situations où l’on se prendrait à rêver du bon vieux temps, quand on pouvait encore dire « Au revoir M’sieur l’agent ». En résulte une conduite sur le qui-vive, un œil rivé sur le compteur et l’autre à l’affût du panneau annonciateur. Guère sécurisant !
D’aucuns espéraient un changement de cap avec l’arrivée des socialistes (plutôt enclins à convaincre et à éduquer), un tournant vers une politique de sécurité routière fondée sur la responsabilisation que réclament depuis des lustres la FFMC et certaines associations d’automobilistes.
Et ce sont les radars tronçons qui se développent !
Qu’attendre désormais ? Que l’État trouve une autre source de revenu plus facile ? Que la prolifération des radars (tout le monde au pas !) finisse par mettre à mal leur rentabilité, comme en Gande-Bretagne ?
Certains se concoctent des itinéraires sans radar, non pas pour rouler plus vite mais pour rouler l’esprit tranquille. Mais la meilleure réaction reste de s’indigner, et de militer, plus nombreux et plus forts… Aux côtés de la FFMC ?

Jean-Pierre Théodore