Édito du Moto Magazine 326 d’avril 2016


jptheodore

Contrôle technique, ça va mal finir !

L’État n’en démord pas, il veut nous manger la laine sur le dos ! Et il va falloir se défendre bec et ongles, tous ensemble, pour que des technocrates ne finissent pas par détruire la moto. Mis à la porte par les instances européennes,
le contrôle technique revient mesquinement par la fenêtre via le Comité interministériel de sécurité routière (CISR), sous la pression du lobby des sociétés de CT automobile et au prétexte fallacieux de vouloir réduire le nombre de tués en deux-roues. Soulignons que seuls 0,3 % des accidents mortels sont liés à un défaut technique du véhicule. Le gouvernement veut d’abord instituer un contrôle à la revente d’une machine d’occasion pour pouvoir logiquement le généraliser. Nous l’avons déjà vécu pour l’automobile ; et ceux qui ne sont pas encore convaincus n’ont qu’à lire ce qui s’est passé dernièrement en Grèce, dans la page courrier du Moto Magazine d’avril. C’est édifiant !
Il devient donc impératif de s’unir et de bloquer son week-end, les 16 et 17 avril, pour participer aux manifestations organisées par la FFMC. Une fédération, rappelons-le, qui œuvre tous les jours et sur tous les fronts : dans la rue, contre Dekra, par exemple, comme au sein des instances gouvernementales (CNSR) pour stopper des projets débiles tels la plaque d’immatriculation à l’avant. La mobilisation contre le CT devra être massive et avoir du souffle car les restrictions de circulation de nos deux-roues – non-diesel, eux ! – décidées par les mairies, et celle de Paris en particulier, menacent aussi sérieusement la pratique de notre passion.

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

Édito du Moto Magazine 325 de mars 2016


jptheodore

LE GRAND N’IMPORTE QUOI

Le remaniement ministériel de la mi-février a valu le quolibet de « Monsieur
Bricolage » au président de la République en une du Parisien. Un qualificatif
qui colle depuis bien longtemps aux élus qui s’intéressent (façon de parler) à
la moto et pondent des mesures aussi incohérentes qu’inutiles. On pourrait en
rire si elles ne finissaient par intoxiquer certains professionnels et, parfois, les
motards eux-mêmes… Florilège :
– le gilet jaune obligatoire – alors que le warning ne l’est même pas – « à portée
de main » sur des machines dépourvues de logement approprié ;


– l’arrivée de radars leurres quand il faudrait renforcer la signalisation des zones
dangereuses ou les éradiquer ;
– conditionner le débridage des anciennes « 100 chevaux » à la présence de l’ABS,
alors que ce dispositif sauve la mise mais à des vitesses inférieures à 50 km/h.
Quel rapport avec la puissance ? Quant à l’imbroglio de son application, on vous
renvoie à notre article page 10. Un poème ;
– le contrôle technique (pour les gros sous), alors que l’on sait que l’accidentalité
liée à un défaut de la machine est infinitésimale ;
– et pour finir, l’interdiction des motos d’avant 2000 en ville (voire 2007, lire p. 16),
qui améliorent pourtant circulation et stationnement, alors que l’on enterre les
récents scandales des diesels nocifs qui, eux, circulent par milliers.
Plutôt que de réfléchir, État et municipalités bricolent des mesures pour satisfaire
des lobbies ou des électeurs et veulent nous faire avaler des couleuvres.
La Fédération française des motards en colère (oui, en colère !), qui suit tous ces
dossiers de près, envisage nombre d’actions* pour le printemps. Préparez-vous !

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef