L’édito du Moto Magazine 344 de février 2018


jptheodore

On va continuer de regretter les années 80  !

Quatre-vingts kilomètres/heure. Mieux vaut en rire que d’être obligé d’en pleurer  !
Il fallait bien que le gouvernement sorte une mesure pour faire bonne figure, pour montrer qu’il s’intéresse au problème important qu’est le trop grand nombre de morts sur nos routes. Ce dont personne ne se réjouit.


Fallait-il pour autant avancer n’importe quoi, tout en essayant de s’appuyer sur des expérimentations absolument pas crédibles, faute d’être analysables ? À savoir sur 81 km étalés sur 4 départements et depuis à peine 2 ans ? La commission des lois du Sénat a d’ailleurs demandé des explications au Premier ministre à ce sujet. Ça, c’est pour l’incohérence.
Les Français seraient-ils aussi des veaux que ce gouvernement s’obstine à réprimer plutôt qu’à convaincre ? En Allemagne, la vitesse est limitée à 100 km/h sur le réseau secondaire et le pourcentage de morts est bien moindre que chez nous. Ça, c’est pour l’absence de volonté politique en matière d’éducation.
Et puis, pire, le gouvernement annonce lui-même que le surplus de recettes perçu via les radars grâce à cette limitation à 80 (dont il s’attend donc déjà à ce qu’elle ne soit pas respectée !) profitera à la prise en charge des blessés. Ça, c’est pour l’hypocrisie.
De quoi mettre les motard(e)s – et les automobilistes – en ébullition, et particulièrement celles et ceux de la FFMC, qui ont commencé à manifester partout en France et à organiser la résistance. Rejoignez-les !
On aurait pu se réjouir du durcissement de la mesure anti-téléphone au volant annoncée aussi lors du Comité interministériel de la sécurité routière et propre à sauver des vies d’usagers en deux-roues, mais on doute sérieusement de la capacité des forces de l’ordre à mettre en place des contrôles. Ça, c’est pour ne pas rire jaune…
En attendant, roulons à une vitesse adaptée pour continuer à faire de la moto longtemps, et luttons pour conserver ce qu’il nous reste de liberté  !

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef