L’édito du Moto Magazine n°339 de juillet-août 2017


Motoculture

Les chemins de la liberté

Foin des interdictions en tout genre ! Nous avons voulu, en cette période estivale, vous aérer la tête avec un numéro dédié à la liberté et à l’aventure. Deux idéaux étroitement associés à nos chers deux-roues.

Aventure au bout de la route ou de la piste avec deux matchs de gros trails dans les Alpes, qu’ils soient plutôt à l’aise dans les épingles ou capables de grimper vers les cimes dans la caillasse.

Autre aventure, difficile à organiser seul, mais non moins enrichissante: un voyage en Royal Enfield au cœur du Laos, où la découverte se conjugue plutôt avec sérénité qu’adrénaline. Adrénaline que vous pourrez faire monter directement au cerveau en essayant un jet-ski de 150 chevaux aussi instable qu’impressionnant en penchant sur la vague.

Et puis, il y a ce pari un peu fou de participer à un enduro loisir avec un scooter Honda 750 X-ADV. Un périple parfois bucolique sur les bords de la Dordogne, mais surtout ponctué de travers et de bains de boue !

Mais si l’aventure la plus cocasse était de traverser la France avec sa propre machine? En effet, nombre d’entre nous partiront en vacances avec une plaque d’immatriculation non conforme, faute d’avoir pu ou voulu installer le dernier modèle imposé au 1er juillet.

Notre expérience nous dit toutefois que rares seront les contrôles sur les routes à motos, la maréchaussée comme les radars automatiques sévissant là où il y a de l’argent à faire… La liberté et l’aventure, ça se gagne, ça se cherche ; et c’est inaliénable, comme un rêve dans un coin de sa tête.
Bon vent !

L’édito du Moto Magazine n°338 de juin 2017


Motoculture

Attention à la marche !

Voilà, c’est fait ! Et pourtant, tout reste à faire… Le chef de l’État vient d’être élu et le gouvernement constitué, avec Gérard Collomb à la tête du ministère de l’Intérieur qui, comme vous le savez, est en charge la Sécurité routière.

Clairement favorable à la réduction drastique des dépenses publiques, cette nouvelle équipe ne risque guère de freiner le désengagement de l’État en matière d’infrastructures routières, ou de remettre en cause la privatisation des services de verbalisation, automatique ou pas.

Rappelons la réponse d’Emmanuel Macron à notre question «Que pensez-vous du projet du gouvernement de confier à des sociétés privées la conduite des voitures-radar?» : «Je n’entends pas remettre en cause l’expérimentation de ce dispositif, qui est actée. Néanmoins, je serai attentif aux modalités précises de son déploiement et demanderai qu’un bilan (pertinence économique du recours au privé ; baisse des accidents ; garanties aux citoyens sur l’utilisation des données – cf. motomag.com) – me soit remis 6 mois après le début de l’expérimentation afin de décider de la suite à donner». Dont acte.

Nous, on s’inquiète de la volatilisation des points pour des dépassements de vitesse mineurs, qui risque d’être accentuée par l’interdiction projetée d’avertir, via les dispositifs communautaires, des contrôles des forces de l’ordre. Il ne va pas falloir longtemps pour qu’un citoyen honnête et attentif se retrouve sans permis de conduire…

La Fédération française des motards en colère a fait savoir le 13 mai par des manifestations en forme d’avertissement qu’elle était en ordre de marche pour dénoncer la surenchère répressive. Et nous la soutenons!

L’édito du Moto Magazine n°337 de mai 2017


Motoculture

Faisons-nous entendre !

Les deux candidats en lice pour le second tour de l’élection présidentielle vous sont désormais connus. Et l’essentiel, quelle que soit l’issue du scrutin, est bien de se mobiliser pour rappeler que les précédents gouvernements ont érigé la Sécurité routière en grande cause nationale ; pour la transformer finalement en laboratoire de restriction des droits individuels et en source de revenus financiers !

Aussi la Fédération française des motards en colère appelle-t-elle à des manifestations de masse en mai prochain après avoir envoyé une lettre ouverte aux candidats en avril.
Une manifestation gratuite ? Sûrement pas. Car si les candidats ont répondu à nos sollicitations sur la question précise de la privatisation des voitures-radar suite à notre enquête, aucun des programmes ne comporte de volet sérieux en matière d’intégration des deux-roues motorisés dans les plans de développement urbain, pas plus qu’en matière d’aménagements routiers ou de mesures de prévention propres à rendre leur conduite plus sûre.

Soit, les grandes orientations politiques du pays priment, mais aucun gouvernement ne peut ignorer un mode de déplacement largement utilisé, qu’il soit choisi pour se rendre au travail (le deux-roues fait gagner un nombre d’heures considérable et empêche l’engorgement total du trafic routier aux heures de pointe) ou simplement pour les loisirs.

La devise de la République n’est-elle pas « Liberté, Égalité, Fraternité » ? S’ils ne rentrent pas comme certains voudraient dans un moule, les motards ne sont pas pour autant des citoyens de seconde zone. Et ils ne se laisseront pas endormir ! Alors le week-end des 13 et 14 mai, pour que la moto ne soit pas mise au rancart, soyons prêts pour le troisième tour…

L’édito du Moto Magazine n°336 d’avril 2017


Motoculture

Premier tour, de vis ?

Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 23 avril. Et le monde motard se demande bien quel virage sera pris par le prochain occupant de l’Élysée concernant la moto, si son usage pourra perdurer dans des conditions acceptables.

Nos dirigeants oubliant systématiquement qu’elle est une solution pour la ville ; et notre passion… L’étau se resserre en effet, qu’il s’agisse de satisfaire à la transition écologique, qui favorise les transports collectifs, ou de mettre en œuvre une Sécurité routière répressive à but très lucratif, qui, celle-là, ne semble pas avoir de couleur politique !

En tant que citoyen, il va pourtant falloir se positionner pour un monde meilleur – chaque candidat exposant sa méthode – mais aussi pour conserver cet espace de liberté que nécessite et prône la vie sur 2-roues, nez au vent. Sauver la planète ?

Les amateurs de petites routes de montagne ne sauraient être contre. Et il faut faire confiance à l’intelligence humaine. Les motos seront de plus en plus propres (Euro5 est programmée) ; et certains opteront, en ville, pour des 2-roues électriques, achetés ou loués…

En revanche, il faut se méfier des tentations démagogiques du « c’était mieux avant », des mesurettes électoralistes décidées à la va-vite telle la vignette Crit’Air, et du «tout répressif» qu’on essaie de nous faire accepter peu à peu sous couvert de nous protéger.

Bientôt, au guidon comme au volant, nous aurons la sale impression d’être des délinquants surveillés par un bracelet électronique. Intolérable, déresponsabilisant, inhumain. Ce monde-là, c’est sûr, les motards et la FFMC n’en veulent pas !