Années 1970 : des circuits de régularité moto dans le Poitou


papytoum

Bonjour à tous,

C’est lors de l’épreuve de régularité organisée au départ d’Archiac (16) que le jeune pilote Joseph Tougeron de l’AM Nantaise (44) connait sa plus grosse déception de la saison 1969. Après une première saison de régularité en tous points exceptionnelle, second et premier civil du Cannes-Genève-Cannes notamment, il rate de peu le titre chez les civils. Il faut lire son interview dans France Moto n°15 du 15 janvier 1970 pour comprendre qu’elle était l’ambiance dans cette discipline où les concurrents s’infligeaient des durées de selle peu imaginables aujourd’hui.

Figure 1 : brillante saison de régularité pour Joseph Tougeron en 1969 (France Moto n°15 du 15 janvier 1970)

Après cette belle saison de régularité, Joseph s’illustrera sur les terrains de Moto Cross en catégorie 125.

Annoncé par la ligue les 23 et 24 octobre, c’est finalement lors du week-end des samedi 16 et dimanche 17 octobre 1971 que se déroule le premier circuit de régularité de la ligue du Poitou organisé par le moto club des Deux-Sèvres. Voir la présentation du premier circuit du Poitou dans l’article que nous lui avons consacré.

Pour l’organisation de la seconde édition du circuit de régularité du Poitou les 14 et 15 octobre 1972, le Gymkhana club Archiacais (16) est associé à la commission sportive de la ligue du Poitou présidée par monsieur Michel Degrange.

Figure 2 : pendant la semaine de reconnaissance des gendarmes lors du second circuit de régularité du Poitou (Charente libre mardi 17 octobre 1972)

Le tracé du parcours et les horaires de passage dans le département des Deux-Sèvres sont abondamment présentés dans la presse locale, le Courrier de l’Ouest et la Nouvelle République du centre ouest jeudi 12 et vendredi 13 octobre 1972.

Figure 3 : tracé du 2ème circuit de régularité du Poitou dans les Deux-Sèvres (CO jeudi 12 octobre 1972)

Le circuit routier de 842 km, comporte deux étapes d’Archiac (16) à Thouars (79) et retour pour les grosses cylindrées (plus de 350 cc). Les petites cylindrées (51 à 175 cc et 175 à 350 cc) n’effectuent que la seconde étape de 469 km de Thouars (79) à Archiac (16) (LNR vendredi 13 octobre 1972).

Figure 4 : concurrents au départ de la seconde édition du circuit de régularité du Poitou (France Moto n°57 du 15 novembre 1972)

Parmi les 32 engagés, une majorité de militaires avec 9 gendarmes venus de Grasse au guidon de Norton 750 et 10 CRS (LNR vendredi 13 octobre 1972).

Malheureusement, l’absence de course de côte ou autres épreuves de vitesse expliquerait selon France Moto la bouderie des concurrents notamment chez les civils (France Moto n°57 du 15 novembre 1972). Il faut reconnaitre que les épreuves longue distance de l’époque étaient plutôt favorables à nos collègues militaires.

Figure 5 : passage des concurrents à Cognac lors du second circuit de régularité du Poitou (Charente libre 17 octobre 1972)

Dans le classement général, parmi les dix premiers classés, le premier civil est Jean Forillière de l’AM Angoumoisine (AMA). Le pilote charentais, qui devance le policier Jean-Pierre Geneletti, semble bien perdu au milieu des militaires de la garde républicaine ou du club de la police nationale.

Figure 6 : classements du second circuit de régularité du Poitou en 1972 (France Moto n°57 du 15 novembre 1972)

Le brillant pilote/policier Jean-Pierre Geneletti figure au 9ème rang du classement général de cette seconde édition du circuit de régularité du Poitou en 1972. Jean-Pierre Geneletti fera bien mieux par la suite en remportant notamment la sixième édition du circuit du Poitou en 1976 et surtout le 7ème Tour de France moto au guidon de sa Honda Bol d’Or en 1979.

En 1973, c’est le MC Rochelais (17) qui est le partenaire de la ligue pour l’organisation de la 3ème édition du circuit de régularité du Poitou les 13 et 14 octobre.

Vingt-six militaires ; 12 de la CRS, 11 de la gendarmerie mobile et 3 de la douane de la Rochelle sont inscrits ainsi que 17 civils.

La volonté des organiseurs est de faire passer le circuit dans toutes les villes de la Ligue du Poitou ayant un club motocycliste (Charente libre vendredi 12 octobre 1973).

Le circuit routier est toujours aussi long (839 km 500). De La Rochelle (17), le samedi 13 octobre à partir de 13 h 30, il rejoint Limoges (87) lors d’une première étape de 435 km. Une épreuve d’accélération est au programme entre Beaugeay et Marennes (17).

La seconde étape de 404 km, dès 6 heures le dimanche 14 octobre, ramène les concurrents à La Rochelle (17). Une course de côte entre Saint-Junien (87) et Brigueuil (16) se dispute sur le circuit de retour. Un parcours accéléré et une épreuve de moyenne spéciale chronométrée sont également prévus sur le circuit routier.

Au programme, 56 contrôles horaires et 5 départements traversés.

En 1973, les mauvaises conditions météo qui ont accompagné les concurrents ont rendu l’épreuve poitevine encore plus exigeante pour les pilotes et les machines. La pluie et le vent accompagnèrent les concurrents de bout en bout (Charente libre lundi 15 octobre 1973).

Figure 7 : passage des concurrents au contrôle de la tricherie (Charente libre mardi 16 octobre 1973)

Au contrôle de la tricherie à Eymouthiers (16), seuls 28 des 47 concurrents engagés, civils et militaires, avaient pointé entre 2 et 3 heures après leur départ de la Rochelle (17).

Vous avez dit indigeste les épreuves de régularité dans le Poitou ?

Pour qui ? Les organisateurs ou les concurrents ?

Figure 8 : classements civil et militaire du 3ème circuit de régularité du Poitou (Charente libre 15 octobre 1973)

C’est une nouvelle fois, Jean Forillière qui remporte le circuit de régularité de la ligue du Poitou chez les civils. Sur ce type d’épreuve longue distance, il est encore difficile pour un civil d’intégrer le top 10 du classement général.

Figure 9 : classement général du 3ème circuit du Poitou (Sud-Ouest mercredi 17 octobre 1973)

Après ses bonnes performances chez les concurrents, Jean Forillière sera président de l’AM Angoumoisine (16) et organisera plusieurs éditions du Rallye de Charente dans les années 1980.

Mais nous en reparlerons prochainement.

En 1974, la 4ème édition du circuit de régularité du Poitou est programmée pour les 12 et 13 octobre. Les organisateurs forment le vœu que la participation des civils augmente par rapport aux précédentes éditions.

Deux grosses équipes militaires sont présentes, dix gendarmes sur Norton emmenés par Pothier, le vainqueur 1973, et une forte équipe de CRS habitués des circuits de régularité.

Le circuit de 825 km part du parking Beaulieu à La Rochelle (17) le samedi à midi. La première étape longue de 528 km rejoint Poitiers (86). Le retour de 302 km se déroule dans la matinée du dimanche. La météo favorable contrairement à l’édition précédente sera bien appréciée des pilotes du 4ème circuit de régularité du Poitou.

A noter la participation d’une féminine, Anita Ferrieux du COP Le mans (72) et d’un équipage side-car au 4ème circuit de régularité du Poitou.

Figure 10 : les vainqueurs du 4ème circuit de régularité du Poitou (Sud-Ouest lundi 14 octobre 1974)

C’est le local Pierre Blondeau des douanes de la Rochelle (17) qui l’emporte. Il précède 11 autres militaires. Le premier civil, Jean-Marc Drouet de Rochefort (17), pointe à la treizième place du classement général.

A signaler, la médaille d’or de Jean-Pierre Geneletti lors du Championnat national de régularité chez les militaires en 1974.

En 1975, la cinquième édition du circuit de régularité du Poitou est confiée cette fois au MC de la Charente La Couronne (16) les 11 et 12 octobre.

Le circuit routier de 816 km propose un aller de 360 km entre La Couronne (16) et l’esplanade Record à Angoulins (17). Le retour du dimanche est long de 456 km avec un premier départ dès 4 h 30.

Une course de côte à Charchenay (79), le samedi 11 octobre, et une épreuve à moyenne non impartie dans les marais sur la D238 entre Moeze (17) et Hiers (17), le dimanche 12 octobre, sont au programme des concurrents.

Figure 11 : Robert Chauvin concurrent du 5ème circuit de régularité du Poitou (Charente libre 13 octobre 1975)

Parmi les 64 inscrits, on compte 54 civils.

Finalement, avec 65 bulletins d’engagements mais seulement 45 partants, le vœu des organisateurs a-t-il été exhaussé ?

Figure 12 : arrivée de la première étape du 5ème circuit de régularité du Poitou (Sud-Ouest mercredi 15 octobre 1975)

Au classement général, tir groupé des civils derrière le gendarme Denis Gérardin et 5 autres gendarmes. Le side-cariste Bruno Bérard et sa passagère Begranne terminent l’épreuve.

Figure 13 : classement général du 5ème circuit de régularité du Poitou (Sud-Ouest mercredi 15 octobre 1975)

Lors de l’arrivée sur le Champ de Foire à la Couronne (16), les applaudissements du public venu nombreux malgré la météo, accueillent la jeune angoumoisine de 17 ans, Nadine Labrousse, qui en termine avec une épreuve marquée par un froid glacial (Charente libre lundi 13 octobre 1975).

Pour 1976, face aux difficultés rencontrées par la commission sportive de la ligue du Poitou, l’épreuve a failli ne pas se faire.

Le 6ème circuit de régularité de la ligue du Poitou se déroule samedi 09 et dimanche 10 octobre 1976.

La première étape de 380 km, le samedi, mène les concurrents de Cognac (16) à Limoges (87) et retour à Cognac (16). La seconde étape de 425 km, le dimanche, va de Cognac (16) à Cognac (16) en passant par Niort (79).

Une course à moyenne non impartie dès le départ et une course de côte sont à disputer lors de la première étape, une base secrète à moyenne imposée au lever du jour lors de la seconde.

Figure 14 : classement général du 6ème circuit de régularité du Poitou (France Moto n°101 du 15 novembre 1976)

C’est le policier Jean-Pierre Geneletti qui remporte le classement général dominé par le club motocycliste de la police nationale. Le premier civil, Jacky Tirbois de Surgères (17), parvient enfin à placer sa BMW devant tous les autres civils.

Figure 15 : le policier Jean-Pierre Geneletti vainqueur du 6ème circuit de régularité du Poitou (France Moto n°101 du 15 novembre 1976)

Finalement chez les militaires, entre gendarmes et policiers, c’est un coup à toi, un coup à moi, lors des circuits de régularité du Poitou.

En 1977, le Motor’s-club angoumoisin s’est vu confié l’organisation du 7ème circuit de régularité de la ligue du Poitou.

Jean Trigaud du club de Champagne Mouton (16) est le seul engagé charentais.

Figure 16 : Jean Trigaud au départ du 7ème circuit de régularité du Poitou (Charente libre lundi 10 octobre 1977)

Après les contrôles techniques le samedi 08 octobre 1977 sur l’esplanade de Bourgines à Angoulême (16), les concurrents partent à partir de 13 heures pour une première étape de 498 km qui les fera passer par Thouars (79).

Une course de côte aux Fontenelles près de Saint Maixent (79) est à disputer lors de la première étape.

Figure 17 : avant le départ du 7ème circuit de régularité du Poitou (France Moto n°110 du 15 novembre 1977)

Après quelques heures de neutralisation, la seconde étape Angoulême (16) Surgères (17) Angoulême (16) part le dimanche dès 4 heures. Une épreuve de vitesse sur le circuit du Parveau à Cognac (16) est au menu des concurrents lors de la seconde étape de 332 km.

Le tracé de 830 km chemine à travers la Charente, la Charente maritime, les Deux Sèvres et la Vienne. Il comprend 94 contrôles horaires. C’est sans doute beaucoup de travail d’organisation pour 31 engagés au départ de la première étape et 23 rescapés pour la seconde.

La première étape disputée presque constamment sous la pluie fut la plus sélective. Gilles Planchon abandonnera suite à une erreur de parcours ainsi que René Serniguet, leader du provisoire, sur crevaison. Le circuit de vitesse du Parveau dû être annulé, la boue et la pluie rendant le circuit impraticable.

Figure 18 : classement général du 7ème circuit de régularité du Poitou (France Moto n°110 du 15 novembre 1977)

Au classement scratch absolu, c’est le pilote civil William Roques de l’AM Surgères (17) qui l’emporte. Il a donc fallu attendre la 7ème édition du circuit de régularité du Poitou pour qu’un civil parvienne enfin à précéder les militaires au classement général. William précède un autre brillant pilote, le policier Jean Hulin.

Dans cette épreuve, venu en voisin, notons la participation de Bernard Viaud, le patron du magasin Viaud moto à Mauzé sur le mignon (79). Bernard est le papa du policier Bruno Viaud dont nous aurons l’occasion de reparler.

La 8ème édition du circuit national de régularité de la ligue du Poitou, conjointement organisé par le MC Thouarsais (79) et la ligue du Poitou à la Rochelle (17), est programmée les 07 et 08 octobre 1978 pour un parcours routier de 651 km en une seule étape.

Figure 19 : annonce du 8ème circuit de régularité du Poitou des 07 et 08 octobre 1978 (France Moto n°117 du 15 septembre 1978)

Les concurrents des circuits de régularité avaient la santé à l’époque. Aujourd’hui, les organisateurs auraient prévu au moins deux étapes avec plusieurs boucles différentes.

Le départ du circuit se fait de nuit. Il chemine à travers des communes de la Vienne (86), des Deux-Sèvres (79) et des Charentes (16) et (17).

Outre ses 42 CP et 26 CH, les concurrents doivent disputer une base secrète, une course de côte et un parcours de vitesse à moyenne non impartie.

Sur les cinquante-quatre pilotes effectivement au départ, 36 seront classés. Patrick Kempf l’emporte chez les civils et Pierre Bertrand chez les militaires lors du 8ème circuit de régularité du Poitou.

Figure 20 : pénalités dans la base et places au 8ème circuit du Poitou chez les civils (France Moto n°118 du 15 octobre 1978)

Le Rallye du Poitou 1978 marque les débuts de la brillante carrière motocycliste du policier Bruno Viaud. Bruno figure déjà en bonne place dans le classement général du 8ème circuit du Poitou en compagnie de son papa Bernard.

En 1992, Bruno, leader de l’équipe du CMPN, remportera le titre de champion de France des rallyes routiers au guidon d’une Honda XR600 équipée du moteur RFVC.

En 1979, retour en Charente maritime puisque c’est la ville de Surgères (17) qui sera la tour de contrôle du 9ème circuit de régularité du Poitou comme nous l’indique Sud-Ouest dans sa présentation de l’épreuve le jeudi 11 octobre 1979.

Le parcours compte 719 km en 2 étapes qui traverseront 3 départements.

Au départ du parc des expositions de Surgères (17) à 20 h 30, la première étape de 189 km se déroule entièrement de nuit. Après neutralisation, la seconde étape à partir de 4 h 30, comprend un parcours de 529 km qui passe par Niort (79).

Le 9ème circuit de régularité du Poitou comprend 3 épreuves spéciales : un parcours accéléré à moyenne non impartie entre les écluses (17) et Hiers (17) dans le marais de Brouage (17), la course de côte des Fontenelles près de Charchenay (79) et une base chrono tenue secrète.

A signaler qu’à l’époque la moyenne horaire est différente selon la catégorie des machines. Au circuit du Poitou 1979, la moyenne horaire est de 52 km/h pour les moins de 250 cm3 et de 60 km/h pour les plus de 250 km/h.

Au départ de l’épreuve, 35 concurrents seront passés au contrôle le samedi 13 octobre mais seulement 28 seront classés le dimanche 14 octobre 1979.

Figure 21 : classement général du 9ème circuit de régularité du Poitou (Sud-Ouest 15 octobre 1979)

Alain Villeneau de l’AM Surgères (17) remporte le classement général du 9ème circuit de régularité du Poitou devant nombre des meilleurs pilotes civils et militaires du moment. Ce sera une des nombreuses victoires d’Alain Villeneau dans les épreuves de régularité au cours des saisons de régularité 1979-1983.

Figure 22 : résultats du Rallye du Poitou 1986 organisé par l’AS-FFM

Il faudra attendre 1986 pour qu’un rallye porte à nouveau le nom de Poitou. Il nous fera découvrir les nouveaux noms des pilotes de pointe de la discipline des rallyes routiers.

Mais avec ses 58 partants, le Rallye du Poitou 1986 encouragera-t-il l’association sportive de la FFM (AS-FFM) à continuer d’investir sur les rallyes dans des régions où son attrait auprès des motards ou du public est loin d’être évident ? La suite prouvera que non.

Après cinq éditions du Rallye Plein Sud (1982-1986) et les épreuves d’ouverture du Championnat de France des rallyes en Bretagne en 1983, à Saint Amand les eaux en 1984, au Limousin en 1985 et au Poitou en 1986, l’AS-FFM sera épuisée.

La seule épreuve qui survit dans ces lointaines régions de l’Ouest de la France est l’épreuve de la Sarthe avec ses belles petites routes, son magnifique circuit de vitesse et son équipe très solide et très motivée qui traverse les époques avec beaucoup de succès.

Au début des années 1980 en Poitou, il y aura eu quelques épreuves de régularité organisée par l’AM Angoumoisine (16) et son président Jean Forillière. Nous en parlerons prochainement.

C’est également là qu’aura lieu le nouveau Rallye de Charente organisé par l’équipe du CORCC les 19, 20 et 21 octobre 2018 au départ de Rouillac (16).

https://www.rallyeroutiermotocharente.fr/le-c-o-r-r-c/

A bientôt

Papytoum

PS : les extraits des France Moto que nous utilisons proviennent en majorité de la collection de Jean-Pol : http://www.legrenierdejeanpol.com/

Circuits de régularité moto en Charente maritime dans les années 1970 1980


papytoum

Bonjour à tous,

Après des débuts timides, la régularité s’est développée dans la ligue du Poitou sous l’impulsion de Monsieur Michel Degrange (président de la ligue de 1977 à 2000). L’AM Surgères (17) possède une équipe de 10 pilotes qui participent aux différents circuits de régularité organisés dans la ligue (France Moto n°121 du 15 février 1979).

La première édition du Tour de Charente maritime date des 06 et 07 mai 1978. Elle ne fait pas l’objet d’annonce ou de compte rendu dans les éditions du journal Sud-Ouest de cette période. C’est dommage.

En 1979, le calendrier national des épreuves de régularité compte 12 épreuves. Le MC Airvault (79) prévoit d’organiser la 2ème édition du Tour motocycliste des Deux Sèvres le 21 février. Un parcours de 400 km en une seule étape avec départ et arrivée à Airvault (79) (France Moto n°121 du 15 février 1979).

Le circuit de régularité organisé au départ de Saintes (17) par le MC Saintonge le 10 juin 1979 et le Rallye du Poitou les 13 et 14 octobre 1979 par l’AM Surgères (17) sont également au programme.

Le compte rendu de l’assemblée générale du MC de Rochefort (17) est présenté dans le journal Sud-Ouest du lundi 25 juin 1979.

Figure 1 : Assemblée générale du MC de Rochefort (Sud-Ouest, 25 juin 1979)

Le président Henri s’y félicite de la tenue le 10 juin du circuit de régularité de la Charente maritime qualificatif pour le championnat de France de la discipline. Le président du MC Rochefort annonce la tenue d’une troisième édition du circuit de régularité de la Charente maritime pour 1980.

Figure 2 : classements des championnats de France de régularité 1980 (France Moto n°141 du 15 décembre 1980)

En 1980, les pilotes de la ligue du Poitou sont bien représentés dans le classement de régularité chez les civils avec notamment Jean-Luc Deneuvy de l’AM Angoumoisine (16), Patrick Berte du TC Ligugé (86), Alain Villeneau de l’AM Surgères (17) et Jean-Luc Giroire du MC Airvaudais (79).

A l’époque, les classements des Championnats de France des rallyes et de régularité ne prennent pas en compte les mêmes épreuves.

Bizarre…. Mais nous en reparlerons.

La troisième édition du circuit de régularité de la Charente maritime qui était programmée le dimanche 08 juin 1980 devra être reportée au 24 août en raison de difficultés administratives (Sud-Ouest, samedi 07 juin 1980).

Si le classement apparaît bien dans France Moto n°141 du 15 décembre 1980, nous ne retrouverons aucune trace de cette épreuve dans les archives de Sud-Ouest au cours du mois d’août 1980.

Selon la Vie des Ligues de France Moto n°142 du 15 janvier 1981, plusieurs épreuves de régularité sont au programme de la ligue du Poitou en 1981. Les 21 et 22 mars le Tour des Deux Sèvres à Thouars (79), le Tour de la Charente Maritime au départ de l’Ile d’Oléron (17) les 13 et 14 juin et le circuit de la ligue du Poitou au départ d’Angoulême (16) le 22 novembre.

Le calendrier du championnat 1981 prévoit également le circuit de la Vienne au départ de Gençay (86) organisé par le TC Ligugé le 20 septembre.

Figure 3 : calendrier du Championnat de France de rallyes de régularité 1981 (France Moto n°142 du 15 janvier 1981)

Les élections législatives du 14 juin 1981 priveront l’Ile d’Oléron de son épreuve de régularité. Quant au précédent circuit de régularité organisé par le MC Oléron, prévu les 01 et 02 mars 1975, nous n’en avons trouvé aucune trace dans les archives du journal Sud-Ouest à cette période.

C’est une épreuve au départ de Surgères (17) dont Sud-Ouest fait le compte rendu le 11 septembre 1981. Le pilote local Alain Villeneau de l’AM Surgères, au guidon d’une Yamaha 500 XT, est encore placé mais c’est le pilote turripinois, Jean-Yves Rivollet, au guidon de la Honda 500 XLS, qui ne possède pas encore le moteur Honda RFVC, qui remporte le scratch du rallye de régularité de l’Aunis (ou 4ème tour de Charente maritime).

Figure 4 : Jean-Yves Rivollet virtuel champion de France de régularité 1981 (le dauphiné libéré, septembre 1981)

Le circuit constitué de 3 boucles d’environ 200 km sur les petites routes entre Surgères (17), Rochefort (17) et la Rochelle (17), permet aux concurrents de disputer la course de côte de La triballe (17) bien connue des pilotes automobiles encore de nos jours et la spéciale de Hiers (17) tracée dans le marais proche de la citadelle de Brouage (17).

Figure 5 : compte rendu du 4ème tour de Charente maritime (Sud-Ouest, 11 septembre 1981)

Une course de côte plutôt plate et une spéciale surprenante dans les marais pour les meilleurs pilotes rhônalpins venus disputer le rallye de l’Aunis : Jacky Gambin (UM Ain) (01), Bruno Fardelle (CM Beaujolais) (69), Pierre Lacour (MC Lyon) (69) et bien sûr le futur vainqueur du Rallye de l’Aunis et bientôt Champion de France des rallyes de régularité 1981, Jean-Yves Rivollet (MC Vercors) (38).

Figure 6 : classements du championnat de France des rallyes de régularité 1981 (France Moto n°153 du 15 janvier 1982)

Au plan réglementaire, en 1979, la FFM mettait en compétition le Championnat de France individuel des épreuves de régularité. Le circuit routier comportait 300 km minimum et au moins une base chronométrée.

En 1980, le championnat devient Championnat de France individuel des Rallyes. Le circuit doit toujours avoir 300 km mais également comporter 3 épreuves chronométrées disputées sur au moins 10 km.

Les calculs de temps pour les classements se feront en temps réel pour les avances ou retard en minutes dans les CH, les écarts au temps idéal en secondes dans les bases chronos et les temps réels en minutes et secondes des courses de cote ou des circuits.

Mais en 1981, le championnat en compétition devient un championnat de Rallyes de Régularité. Ce qui explique la demande de pilotes civils qui plaident pour l’abandon des bases chronométrées et la fin de la dénomination de régularité.

A l’époque, les moyennes imposées sur le circuit routier sont différentes selon les cylindrées des machines. Cela génère le mécontentement de certains pilotes dont France Moto présentent les arguments. Pour la prochaine saison, des classements dans le cadre de trophées par cylindrées seront proposés par la sous-commission de régularité de la FFM (France Moto n°150 du 15 octobre 1981).

Comme l’année précédente, en 1982, les 4 départements poitevins organisent chacun leur circuit de régularité. A noter que ce ne sont pas moins de 21 dates qui sont présentées à l’appétit des compétiteurs.

Figure 7 : calendrier des épreuves de régularité 1982 (Moto Revue 1982)

Le 5ème rallye de régularité de l’Aunis (ou de la Charente maritime) au départ d’Aytré (17) dans la banlieue de la Rochelle (17) est abondamment présenté par le journal Sud-Ouest partenaire de l’épreuve. De brèves annonces paraissent dans les pages du journal dès le 05 mai 1982.

Figure 8 : présentation du 5ème rallye de régularité de l’Aunis (Sud-Ouest ,14 mai 1982)

C’est le pilote de l’AM Surgères (17), Alain Villeneau, qui réalise le sans faute et remporte le classement du 5ème rallye de régularité de l’Aunis à Aytré (17) le 23 mai 1982.

Figure 9 : résultats du 5ème rallye de régularité de l’Aunis (Sud-Ouest, 24 mai 1982)

Malheureusement, cette victoire ne sera pas suffisante pour que le pilote charentais remporte le titre dans le championnat de France de régularité.

En effet, après avoir été dominé pour le titre chez les civils par le jeune pilote Jean-Yves Rivollet du MC Vercors (38) en 1981, c’est un autre pilote rhônalpin, Pierre Lacour du MC de Lyon (69), qui soufflera la victoire au charentais Alain Villeneau en 1982.

Figure 10 : classements du championnat de France de régularité 1982 (France Moto n°164 du 15 décembre 1982)

Prochainement, nous remontrons le cours de la Charente pour nous intéresser aux circuits de régularité qui ont eu lieu en Charente dans les années 1970-1980.

C’est aussi là-bas que sera organisé le nouveau Rallye de Charente au départ de Rouillac (16) les 19, 20 et 21 octobre 2018 par l’équipe du CORCC.

https://www.rallyeroutiermotocharente.fr/le-c-o-r-r-c/

A bientôt

Papytoum

PS : les extraits des France Moto que nous utilisons proviennent en majorité de la collection de Jean-Pol : http://www.legrenierdejeanpol.com/

Circuits de régularité moto dans les années 1970


papytoum

Bonjour à tous,

Lorsqu’il prend le départ du premier Tour de France Moto, organisé du 12 au 19 mai 1973 par la Fédération Française de Motocyclisme, le journal l’équipe, Total et RTL, le jeune pilote de l’Union Motocycliste de l’Ain, Jean-Jacques « Jacky » Guillemoz, au guidon de sa Gauthier, n’est déjà plus un inconnu parmi les spécialistes des circuits de régularité.

Figure 1 : Annonce du Tour de France moto 1973 (France Moto n°63 du 20 mars 1973)

Jacky vient en effet de remporter le titre de champion de France de régularité 1972 avec une moto Gauthier de la classe 125 cm3.

Figure 2 : Jacky Guillemoz au départ du Tour de France 1973 (France Moto n°66 du 30 juin 1973)

En 1972, après avoir remporté le 37ème circuit de régularité international de l’Ain à Bourg en Bresse (01) le 19 mars, Jacky obtient à nouveau, le 09 avril, la victoire chez les civils au circuit de régularité du Beaujolais à Villefranche sur Saône (69). Cette épreuve était organisée par le CM Beaujolais comme les rallyes routiers de l’époque actuelle. Jacky remporte également le Rallye Bré organisé le 23 avril à Lyon (69) par le MC de Lyon.

.

Figure 3 : Jacky Guillemoz au Rallye de l’Ain 1972 (France Moto n°64 du 30 avril 1973)

Après la médaille d’or de 1972, Jacky sera encore médaille d’argent dans le championnat de régularité chez les civils en 1973.

Dans un article de France Moto n°65 du 30 mai 1973 dont il est un des journalistes, Patrick Tran-Duc fait une présentation de la jeune marque de moto Gauthier.

Figure 4 : Moto Gauthier 125 cm3 pour les épreuves de régularité en 1973 (France Moto n°65 du 30 mai 1973)

Fourche Cériani, amortisseurs Ceriani, freins Grimeca 4 cames, moteur 125 cm3 Sachs suspendu dans un cadre poutre maison sont les principales caractéristiques des motos conçues par Jean-Claude Gauthier. Selon Patrick Tran-Duc, les petites motos Gauthier sont devenues la terreur des épreuves de régularité. Mise entre les mains de Jean-Jacques « Jacky » Guillemoz, la Gauthier rafle tous les titres dans la catégorie.

Figure 5 : Jean-Claude Gauthier c’est lui (France Moto n°65 du 30 mai 1973)

A noter, que le président du CM Beaujolais dont Jacky remporte le 11ème circuit de régularité en avril 1972, n’est autre que Jean-Claude Gauthier.

En 1973, établir le classement du championnat de France des épreuves d’endurance et de régularité est un véritable casse-tête.

Toutes les épreuves s’étant disputées à la date prévue au calendrier de la FFM seront retenues. Les concurrents se verront attribué des points selon leur place au classement général civil et au classement général militaire. Des points supplémentaires, prenant en compte le nombre de concurrents au départ de l’épreuve dans la classe, seront donnés selon la place dans la classe de cylindrée. Les points seront multipliés par un coefficient selon la catégorie du circuit de régularité : coefficient 1 pour les circuits de 300 à 400 km avec 5 contrôles horaires minimum, coefficient 1,5 pour les circuits de 400 à 600 km avec 7 contrôles horaires minimum et coefficient 2 pour les circuits de plus de 600 km avec plus de 7 contrôles. Si dans un circuit de régularité se dispute au moins une épreuve du type course de côte (minimum 500 m), circuit de vitesse ou parcours de vitesse (minimum 1000 m), le coefficient attribué au circuit augmentera de 0,5.

En fin de saison, si le nombre des épreuves disputées dont les résultats auront été homologués est supérieur à 3, seules les 3 épreuves ayant rapporté le plus de points à un conducteur seront retenues pour le classement individuel du championnat de régularité 1973.

Des trophées par équipe militaire ou de club, seront mis en compétition à l’occasion de ce championnat individuel.

Voilà, c’est tout….

A vos calculettes….

En 1977, dans le cadre du Championnat de France individuel des épreuves de régularité, la commission des circuits confirme que le classement des circuits de régularité s’établira sur le seul parcours routier, bases chronométrées incluses. Les épreuves annexes (circuits et côtes) ne serviront qu’à départager les ex-aequo à la régularité absolue.

Désormais, le barème des pénalisations se calculera au 1/5 de seconde, à raison de 5 points par seconde d’écart au temps idéal dans les CH et dans les bases, et sur le temps du meilleur dans les épreuves annexes.

Et on ressort la calculette….

En 1978, un circuit de régularité doit comporter au moins 300 km et une base chronométrée, compter au moins une épreuve annexe (côte de 1000 m minimum, ou circuit de vitesse de 15 km minimum).

Le classement se fait par addition de points obtenus dans la totalité des épreuves organisées selon le règlement. Le conducteur doit avoir participé à au moins la moitié plus une de ces épreuves.

En 1980, toute avance ou tout retard à un contrôle horaire sera sanctionné de 60 points de pénalisation par minute ou fraction de minute d’avance ou de retard.

En 1981, aura lieu la 9ème et dernière édition du Tour de France Moto organisé par la FFM en partenariat avec le journal l’Equipe, Total et France Inter.

Cette même année, c’est un nouveau jeune pilote rhônalpin qui remporte la victoire dans le Championnat de France de régularité : Jean-Yves Rivollet du Moto Club du Vercors à Varces (38).

Figure 6 : classement du Championnat de France de régularité 1981 (France Moto n°153 du 15 janvier 1982)

Le Tour de France moto aura marqué la décennie 70 au sein des épreuves dites de régularité.

Aura-t-il attiré en masse de nouveaux pilotes vers la discipline ?

Malgré les espérances mises en lui en 1973, il est permis d’en douter.

Figure 7 : Tour de France 1981 (France Moto n°146 du 15 mai 1981)

Après un parcours très nordique pour le dernier Tour de France Moto de 1981, Dunkerque (59), Epinal (88), Nevers (58), la nouvelle épreuve de régularité proposée par la FFM fait route Plein Sud en 1982.

Figure 8 : présentation du Rallye Plein Sud 1982 (France Moto n°158 du 15 juin 1982)

En 1982, Jean-Yves Rivollet sera au départ de cette nouvelle épreuve de régularité comportant 720 km de petites routes dans le sud de la France en 3 étapes entre Albi (81), Palavas (34) et Lacaune (81).

Figure 9 : Jean-Yves Rivollet au cours du Plein Sud 1982 (France Moto n°164 du 15 décembre 1982)

Récemment, Jean-Yves envisageait de prendre le départ du Rallye de l’Ain 2018 au guidon d’une Gauthier.

Ce n’est que partie remise, Jean-Yves envisage de participer au prochain Rallye de Charente organisé au départ de Rouillac par Thierry Dupuis et l’équipe du CORCC : https://www.rallyeroutiermotocharente.fr/le-c-o-r-r-c/

Prochainement, nous nous intéresserons aux anciennes éditions des circuits de régularité qui se sont déroulées en Poitou-Charentes au cours des années 70 et 80.

A bientôt

Papytoum

PS : les extraits de France Moto que nous utilisons proviennent en majorité de la collection de Jean-Pol : http://www.legrenierdejeanpol.com/