Chap 5 : De l’art consommé de tracer son chemin… ou pas.

Un point de départ, une arrivée : il en est ainsi de tout itinéraire, que cela soit du domicile à son boulot ; de Toulouse à Helsinki ; de la Terre à la Lune ; du « Il était d’une fois » au point final d’une histoire ; voire de la naissance à la mort, même si sur cette dernière, je ne cause que par ouï-dire… Mais une fois ces deux balises posées, s’il n’y a pas d’autre pilote que soi-même dans l’avion, les ennuis commencent : M’sieur, faut passer par là, c’est trop bô, non, là-bas, Taranellipola y a tourné la fameuse scène avec Cathysab adjhuppneuve ! Non ? Si ! Ouah ! Mais de l’autre côté, fifille y est déjà allée ! Zut ! Qu’est-ce que tu préfères, alors ? Ben, j’sais pô et toi ? Ben j’irais bien jeter un oeil par là, Gengis y a tondu le gazon, Napoléon s’y est embourbé et Hitler y a signé la fin du monde. Non, c’est vrai ? Ma parole ! Ben ça alors. Et plus la distance entre deux points est grande, plus profonde est l’indécision dans laquelle, peu à peu, je m’enfonce. Ecrire, quelque part, c’est plus ou moins la même chose : Un mot de plus ou de moins au début d’un chapitre et c’est toute l’histoire qui s’égare. Et pour rattraper une intrigue partie en vrille, une destinée perdue en chemin ou un trajet vers les pingouins, je ne te dis pas les pages supplémentaires à écrire, les aléas à vivre, les kilomètres à faire. Parfois, la vie même n’y suffit pas et une fosse commune creusée dans un coin de Pologne sert de destination finale à la pauvre âme égarée ( Ma fifille, Auschwitz, ça c’est sûr, on s’y arrêtera). A quoi ça tient, n’est-ce pas, le bon chemin ! Mais pôpa, le bon chemin, t’es sûr que y’en a un ? T’as sans doute raison, mon Chat, le bon chemin, en vérité, c’est chacun le sien. Et puis, au fond, un chemin, même s’il ne va pas bien loin, ce pas bien loin, c’est toujours quelque part. Et si sortir des sentiers battus te fait zigzaguer un peu comme lors de nos balades en VTT sur les chemins pyrénéens, ces chemins de randonnée le long desquels tu aimes à râler, parce que trop raides, parce que trop rudes, arrête-toi, retourne-toi, tu verras alors que le paysage n’a rien à envier à celui qu’on peut apercevoir entre les glissières de sécurité de la plupart des autoroutes. Bien au contraire. Parce que pour un beau point de vue, l’important, ça n’est pas la distance… c’est la hauteur. C’est ainsi que l’on s’élève. Alors, passer par Vienne, ça te dit ? Tu préfères la Suisse ? Mais à ce qu’on dit, Munich, c’est joli, et pis y’a la bière…

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