Chap 6 : La peur du vide ou quand le chat n’est plus là !

Guiness notre matou qui n'est pas le Chat

Guiness notre matou qui n’est pas le Chat

Presque un mois que Fifille est partie au pays des pins, des lacs (gelés…) et des rennes qui traversent n’importe où. Derrière elle : Un champ de bataille en guise de chambre, des parents quelque peu décontenancés par ce vaste espace vide qu’est devenue leur maison après le départ successif des trois mômes du clan, et Guiness, le matou des lieux – par défaut devenu chouchou du moment – lequel, sans contrainte, parfaitement indifférent aux états d’âme de ses maîtres, déambule sur les décombres. Drôle de période. Passées en moins de quatre mois du statut de famille nombreuse à celui de duo en quasi décomposition, les corbeilles à linge se remplissent désormais goutte à goutte et les grandes tablées se sont faites plateaux télé. Il nous faut être honnête et le reconnaître : Nul ne  songe à s’en plaindre. Au contraire. SylvieChérieDeMonCOeur et moi pigeons vite que ça ne durera pas. Un jour, la tornade familiale se déchaînera de nouveau, sous une toute autre forme, quand à leur tour les trois héritiers se soucieront d’ajouter leur ADN au patrimoine de l’humanité. Mais en attendant de devenir « grands » parents, nous les « vieux », que pouvons-nous faire de ce trou béant creusé dans nos existences par la débandade familiale. Pas trente-six solutions. Comme un parachutiste à l’aube de son premier saut, soit nous restons au bord du gouffre, les yeux baissés, attendant que peu à peu le vertige nous prenne et nous fasse définitivement reculer, définitivement passer à côté, du côté du croupi, du croupi abhorré, soit, dépassant nos peurs, nous plongeons dans le vide qui s’offre à nous, dans le courant d’air frais.  Et au fond, qu’avons-nous à craindre, ça n’est pas la chute qui fait mal, c’est le retour sur terre…  jusque-là, ça va, jusque-là ça va, jusque-là… Mais d’ici là, peut-être qu’on aura appris à voler… va savoir. C’est ainsi que les meubles ont commencé à valser d’une chambre à l’autre, que les parquets flottants se sont enfin amarrés, que les mails se sont mis à fuser, que le blog a pris son envol, que le voyage de juin se précise, qu’un autre en amoureux vers Helsinki par avion se profile (faut bien que SylvieChérieDeMonCOeur en croque aussi de sa part de bonheur, et c’est décidé : ce sera à Pâques !) et enfin qu’une idée d’association d’amis des mots et des motos commence à germer dans les replis de mon cerveau survolté. Ça pourrait s’appeler genre « Tomot le plaisir des mots les joies de la moto »… ou « Tarmots, les motards à plume »…

Bref, ce gouffre béant laissé dans nos vies et nos emplois du temps par le départ de nos z’enfants, au fond, ça n’a rien de la mise au tombeau promise par certains esprits chagrins. Bien au contraire, cette déchirure de notre espace-temps nous apparaît à présent comme un orifice, une source, un geyser, une zone de basse pression d’où jaillissent librement les idées, les mots, les actes, les destinées et même les tempêtes tropicales… car ainsi aime aller la vie… du trou noir à la fontaine blanche, et vice versa, comme une respiration. Oui, c’est bien ça, ce trou sous nos pieds, c’est un évent par où nos vies désormais respirent. Allez, Inspirez… expirez… inspirez…

One thought on “Chap 6 : La peur du vide ou quand le chat n’est plus là !

  1. Ah mon cher Dany, qu’il est beau ce chapitre 6. Ma fifille, elle, est toujours at home mais pas comme avant, ça grandit ces petites dames. Mais Mjo est à la retraite et moi je bosse à mi-temp donc ce vertige … je le ressens aussi et nous sommes d’accord …. IL FAUT VIVRE BORDEL …. !!!

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