CHAP 17 : Wadjda, une Tarmomeuf…

Il faut le savoir, les Muses sont joueuses et c’est lorsque vous ne vous y attendez plus qu’elles jaillissent de leur boite à musique pour vous inspirer le sujet du jour et vous intimer les mots à faire rimer avec amour. J’avoue que quelque peu débordé et pas mal overbooké, pour ce vendredi ajouter un chapitre me semblait fort compromis. Mais les muses sont des femmes et le 8 mars est leur fête, aussi m’ont-elles en ces termes entrepris :

– Tarmokeuf, ne nous fait pas affront. Ce jour est notre jour, alors ton joli cul, devant ton clavier, tu vas l’aller poser, et à ton boulot d’aède, tu vas te consacrer.

– Ô mes déesses, toute l’année, à chaque heure, je chante vos louanges, et du ménage, ne jette pas ma part au chien. Permettez qu’aujourd’hui je fasse l’échange et passe à d’autres le relais ; mes dames, au change, j’suis sûr que vous gagnerez bien plus que ce qu’avec moi vous avez déjà obtenu.

Mais les Muses sont têtues et je me savais par avance déjà vaincu, aussi me suis-je exécuté, comme elles l’avaient bien sûr tout bien prévu.

– Eh Tarmokeuf, veux-tu bien en finir avec ces vers fleurant l’antique et envoyer valser ailleurs ton côté rimailleur. C’est aussi notre fête à nous, les modernes blogueuses, et aujourd’hui, nous exigeons du rigolo et du grave, du léger et du profond, du vite lu et du qui fait réfléchir, et comme t’es sur Motomag, de la moto, forcément, tu nous en dois aussi. Tu crois quoi ? Que parce que tu vas bientôt partir pour Helsinki, nous autres, le goût de ta liberté, on va faire une croix dessus !

Oh mes amies les blogueuses ! Comme vous y allez ! Comme sur mon compte vous vous méprenez ! Votre liberté à toutes, c’est là mon credo, mon fil tout rouge bien conducteur, pour que ma fifille globe-trotteuse puisse parcourir tranquille sa planète sans qu’un malsain lui croche le pied, pour que SylvieJolieChérie ait moins mal partout quand elle ouvre les yeux sur les actuatélés, pour que des Marie ne meurent plus sous les coups des Bertrand en laissant derrière elles des effluves d’amertume, pour que plus aucune femme qui donne au monde un peu de sa beauté en atours n’ait peur de son frère, de son père ou de son chéri qui ne veut voir en elle qu’un méchant appât, et pour que toutes celles qui le veulent puissent devenir des Tarmomeufs sans entrave ni boulet au pied, sans compte à rendre, sans devoir, comme Wadjda la p’tite héroine du film éponyme qu’on peut voir en ce moment sur nos écrans, renverser des montagnes juste pour faire du vélo, le vélo qui, on le sait bien, est le premier pas vers la moto, et du même coup justifie sa présence ici, sur le site d’un Mag Tomo.

Moi qui ne crois en aucun dieu, moi qui ne crois qu’en la vie, cette vie qui peu à peu nous élève en nous allégeant de nos chaînes, je voudrais dire à tous ceux qui mettent des bâtons dans les roues des motos de ces dames, qu’ils ont déjà perdu, qu’ils sont d’une espèce déjà condamnée, qu’ils ne peuvent rien y faire, qu’aucun barrage ne peut retenir éternellement le cours des choses, cette force toute puissante qui a tout l’univers pour pousser dans le bon sens. Tout ce qu’ils obtiendront à refuser l’évidence, c’est retarder l’échéance et se priver eux-mêmes de ce trésor que détiennent les femmes libres et dont leurs enfants, malgré eux, finiront pas hériter.

Mais si je me trompais, après tout, pourquoi pas, les oeillères, les certitudes, comme je suis un homme libre, je n’en ai pas. Alors Imaginons qu’un dieu existe et qu’on finisse par devenir assez léger nous-mêmes pour quitter la Terre et nous en aller habiter avec lui du côté des étoiles, je doute que ce démiurge, avant de nous laisser entrer, ait oublié de faire le compte de toutes les larmes de femme qu’on aura fait couler.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=207621.html

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