Culs nus à Reykjavik…

Aujourd’hui, c’est une journée sans guidon et le mot d’ordre, c’est récupération. Tout motard au long cours  le sait ou ne tardera pas à l’apprendre, il faut savoir écouter son corps et surtout écouter ce que la route ou la vie vous souffle à l’oreille. Sinon, la fatigue entraînera l’impatience, l’agacement, l’énervement et pour finir crescendo l’ACCIDENT ! Le plus grand ennemi du Tarmo, c’est l’excès d’ego. L’ego qui nous fait oublier le bon tempo, qui nous pousse à la performance, qui nous fait aligner toujours plus de kilomètres, d’heures de selle, pour briller dans les concentres, pour épater les jeunots, bref qui nous fait croire qu’on peut nager sans conséquences à contre-courant du fleuve universel alors que tout ce qu’on y gagne, c’est épuiser ses forces et devenir sourd à la musique du monde. Le nomade, et tout tarmo l’est un peu au fond de son âme, devine quand la tempête va se lever, comprend quand il est temps de se mettre à l’abri… Pour nous, c’est aujourd’hui, à Reykjavik. Et comme pour nous signifier son approbation, la météo a décidé de nous accorder ça :

Le ciel bleu, un beau soleil, 14° à l’ombre, une vue de rêve depuis la HARPA, bref une vraie journée d’été s’offre à nous

Nous commençons notre journée par une balade à pied dans Reykjavik, qui toute capitale qu’elle soit, est une ville restée à taille humaine avec ses 220000 âmes, soit les deux tiers de la population Islandaise. Quand on sait que le pays est plus grand que le Portugal, l’Irlande et la plupart des pays d’Europe centrale, ça vous dit la densité de la population dans le reste du pays… Allez avant d’attaquer l’anecdote du jour, je vous mets un petit florilège de cette ville des plus paisibles :

En moins de trois heures de promenade très tranquille, l’essentiel est vu. Sur le chemin du retour, nous faisons quelques emplettes au Bonus du coin. Bonus, c’est la chaîne de supermarchés la moins chère, mieux vaut éviter les autres à 1€20 la tomate quand chez Bonus, c’est 60 centimes… l’unité évidemment. C’est pas donné non plus mais en Islande, on trouve surtout plus cher, donc Bonus, on aime… c’est pas pour rien qu’on a emporté de chez nous un stock de soupe chinoises et de pâtes déshydratées… c’est toujours ça de gagné sur le budget bouffe. On pensera aux restos sur la fin du voyage, en fonction de ce qui nous restera de roros. Ca me donnera l’occasion d’un blog Gastronomie… Pour le moment, côté gastro locale, on se contente juste de bière, de myrtille et de caviar…restons simple…

Une bière très maltée et très bonne…

En général les fruits ne sont pas donnés, les myrtilles à 5€ les 500grs font exception… donc on s’en gave grave !

Le ketchup islandais : Des oeufs de poisson en tube

Puisqu’il nous reste une après-midi complète, qu’il fait toujours aussi beau et que les os de ma miss commencent à se ressentir des kilomètres, je soumets l’idée de finalement reprendre le side pour aller au « Blue Lagon », le piège à touristes le plus efficace du monde, sur la route de l’aéroport pour bien ferrer le chaland.Si si, vous connaissez, les baigneurs qui font trempette dans un bassin artificiel remplie d’une eau thermale turquoise, laiteuse et vaporeuse à plus de 50€ l’entrée, la carte postale Reykavikienne par excellence qu’aucun touriste digne de ce nom ne saurait éviter… y compris nous… et pourtant, on n’y tenait pas, non seulement à cause du prix mais aussi parce qu’on avait dit : Aujourd’hui pas de guidon. Mais la journée farniente, les esquisses de douleurs de ma miss, mon envie de piscine, et aussi un rien d’égo qui serait tout fier de dire au monde entier : mÔa aussi, le Blue lagon, j’y suis allé ! Tout semblait nous y pousser… On en parle donc avec le réceptionniste de l’hôtel, un jeune polonais très sympa. Celui-ci nous propose de réserver 2 entrées via internet car à cette période, booking obligatoire… On accepte le coup de pouce et hop http://www.bluelagoon.com/ Et là, je vous le donne en mille, aujourd’hui, le Blue Lagon, c’est complet ! On n’aura donc pas notre bouillon de cultures étrangères, notre melting flotte international. Nous en sommes agréablement déçus. Ça collait pas avec le tempo. Et là, je repense à la piscine d’à-côté et qui est fermée pour travaux, je demande à notre ami polonais, s’il en connaît une autre. Évidemment qu’il en connaît, il nous en montre une à moins d’un quart d’heure de marche et nous affirme que c’est la plus chouette de Reykjavik :

Bassin olympique, hot-spot, toboggan, eaux chaudes, tout y est…

Première bonne surprise, 950 couronnes (8€) par personne l’entrée, c’est presque un prix normal, c’est-à-dire pas islandais. Et pourtant, il n’y a quasiment que des reykavikiens qui la fréquentent, les autres, c’est normal, sont au blue lagon… Deuxième surprise : c’est superbement organisé. Votre ticket d’entrée est un bracelet en caoutchouc qui contient une puce et qui vous permet par simple contact, de passer le portillon et d’ouvrir et fermer votre casier. Simple et efficace, pas de casier fracassé parce que le jeton est resté coincé comme à Nakache, ma piscine préférée à Toulouse… Après être entré, on se déchausse, soit vous laissez vos chaussures dans un casier soit vous les emportez avec vous dans un sac en plastique prévu à cet effet et fourni à l’entrée. Ensuite, ça se corse, les filles vont d’un côté les mâles de l’autre. Et là, c’est la surprise que nous appréhendions quelque peu et donc qui n’en n’était pas vraiment une (je parle de la surprise, essaie de suivre un peu !) Pas de cabine et de grands panneaux explicatifs qui donc expliquent qu’il faut se mettre tout nus, aller à la douche collective en tenue d’Adam, se laver bien comme il faut là où il le faut, c’est à dire là :

Faut bien frotter là !

Tout ça sous la surveillance de gardiens qui n’hésitent pas à vous rappeler à l’ordre. Finalement, c’est plus difficile à écrire qu’à faire. Ici, comme dans beaucoup de pays protestants, il n’y a pas de rideau aux fenêtres. Pas besoin, personne ne regardent. Et bien, là, c’est pareil, personne ne mate personne, personne roule des mécaniques, le rapport au corps semble plus sain. Sans doute parce que vivre au pied d’une montagne qui du jour au lendemain peut vous exploser à la figure, ça calme l’égo, ça rend humble. Dans les vestiaires, tout est prévu : machine à essorer les maillots, distributeur de savon automatique, baignoire et sièges pour les bébés, tout ! Quand on sort des vestiaires, en maillot cette fois, bon, ça pique un peu, car même s’il fait soleil, il ne fait que 14°… mais une fois dans l’eau, quel pied, je profite à fond du bassin olympique chauffé et quasi déserté, lequel jouxte un grand bassin de loisirs et de détente chauffé à une trentaine de degrés, les hot spots sont plus demandés mais restent très accessibles sans file d’attente. L’ambiance est très paisible, les enfants jouent et crient comme partout mais ça n’est pas énervé, on s’y sent bien, relax, on sent que le mode de vie islandais est sur le bon tempo. Leur proximité avec la nature n’y est sans doute pas pour rien. J’aurais voulu prendre quelques photos pour vous en montrer davantage mais ici, on n’est pas au Blue Lagon, les photos et les téléphones sont proscrits. Les islandais tiennent à leur tranquillité, et comme tout le monde le sait, pour vivre heureux, vivons discrets…

A bientôt, peut-être…

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