Notre side-car joue les 4×4 en Islande…


Daniel Caen

Aujourd’hui, Miss XJR et Mister Cyber auront la place d’honneur, parce que aller à Latrabjarg, la pointe la plus extrême ouest de l’Europe, peu de side routier peuvent s’en vanter… mais on en a chier… mais ça valait le coup..

Seuls 14% des touristes en Islande vont « faire » les fjords de l’Ouest (z’avez remarqué comme on parle de voyages comme des campagnes militaires ? mÔa j’ai fait le Tchad, l’Irak et l’afghanistan et toi ? MÔa, j’ai fait la Grèce, l’Italie et les Baléares…)… Eh bien cela veut dire que 86% des touristes ont tort… mais maintenant on sait pourquoi ils y vont pas… A cause de ça :

Et c’est pas le pire…

et de ça :

Elle est floue mais elle parle…

Sur cette route là, on y a même laissé un carter de chaîne, cisaillé par les pas bonnes vibrations… Et encore, je n’ai pas de photos de la pire, parce que j’étais trop occupé à tenir le guidon en retenant mon dentier et SylvieJolie ses organes: la route de Latrabjarg, vingt kilomètres de terre en tôle ondulée, nids de d’autruche, pierraille et même un (petit) gué tant il a plu la veille, un gué qui aurait pu faire classer la route 612 en F612, c’est à dire réservé aux véhicules tout-terrain… Sur cette dernière route, on a eu de la chance, on a juste mit un « pet » à la jante et entaillé le flanc du pneu du panier, sans percer…

D’ailleurs, de la chance, on en a eu toute la journée, à commencer par la météo, plutôt bonne selon nos nouveaux critères islandais, et puis pour l’essence, parce que trop occupé à regarder le paysage, j’ai loupé un embranchement devant nous amener à une station service… Lorsque j’ai réalisé mon erreur, nous avions fait plus de cinquante kms, dont plus de trente sur la réserve… En roulant de plus en plus cool, bien aidé par le vent, j’ai pu atteindre la station suivante et mettre 22,1 litres dans le réservoir qui est prévu pour 21…

Mais ces plus de 360 kms rudes pour la mécanique, après les avoir faits, ça m’aurait fait chi.. de ne pas les avoir faits… parce que les fjords de l’Ouest, ce ne sont pas que des paysages sublimes, ça c’est partout en Islande, même si dans le far ouest viking, ça ressemble davantage à l’Ecosse, on a même eu droit à des plages de sable clair :

C’est pas les mers du sud, mais quand même…

Mais si on est heureux, c’est non seulement parce qu’on pourra se vanter d’être allé au point le plus extrême occidental de l’Europe (ça c’est juste bon pour l’égo…), mais aussi et surtout parce que Latrabjarg, ce sont de fabuleuses falaises à oiseaux, y compris les « puffins », autrement dit en frenchie : les macareux moines, qu’ici on peut approcher jusqu’à les toucher, ce que, évidemment, il ne faut absolument pas faire.

Une fois arrivés à Patrekfjordur, notre airBnb du jour, nous papoterons avec nos colocs américains qui quand on leur demande d’où ils viennent répondent par leur état d’origine (Colorado et Arizona) parce qu’ils ont honte de dire « from United States » à cause de Trump. Et je vous jure que c’est véridique.

Quant à nous, crevés par la route, en ce jour de solstice d’été où le soleil va faire sa nuit blanche, nous nous coucherons bien avant lui…

A bientôt… peut-être

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Des phoques au pied du volcan…


Daniel Caen

Le soleil islandais est un fainéant… Il fout rien pendant 6 mois et le reste de l’année, vu ce qu’il bosse la journée, pas étonnant qu’il se couche à pas d’heure… Une journée de travail, 5 jours de repos, le rêve du prolo ! Bref, après la somptueuse journée d’hier, on se lève en se disant qu’aujourd’hui on va s’habiller léger pour aller à la très belle et très spectaculaire péninsule de Snaefellsnes sise à l’ouest du pays entre Reykjavik et les Fjords de l’ouest, là où a été tournée la série diffusée récemment sur Arte : Meurtre au pied du volcan… Eh bien on s’est dit tout ça pour rien parce qu’aujourd’hui on a pas eu pire comme temps depuis qu’on a débarqué du ferry… et c’est rien de le dire vu la météo qu’on a connue auparavant… « On » dit aussi qu’en Islande, si le temps ne te plaît pas, attends 5 minutes… Et bien « On » dit des conneries, parce qu’on a attendu toute la journée, et rien n’a changé… Il a plu, et replu, et rerepluplu, avec du vent évidemment, et 8° mais ça, vu la canicule qui règne à Toulouse, on ne s’en plaindra pas… On a aussi une pensée émue pour les tarmos campeurs qui nous accompagnaient sur le ferry… Parce que le vent, en side, c’est pas gênant, mais en 2 roue, un tel zef, incliné en ligne droite qu’on croirait Rossi sur au Mugello, et à l’arrivée, frigorifiés et trempés, même pas un bon lit chaud pour se consoler… Oui, mes z’amis tarmos solistes ET campeurs, je compatis…

Dans tout road-trip, il y a une journée sans, ce doit être celle-là, parce que non seulement la météo est à ch… mais en plus, il a fallu pousser le side pour démarrer, la batterie étant inexplicablement à plat… Je commençai à me dire qu’au lieu de m’inquiéter pour le moyeu du panier, le kit chaîne, les pneus, le récepteur d’embrayage et autres plaquettes de freins, j’aurais dû changer la batterie, surtout qu’une batterie HS, nous avions déjà connu ça en 1990 au fin fond de l’Ecosse. Un tarmo averti en vaut deux, pour le coup, je valais rien et pour me rattraper, cherchai une concession moto pour acheter une batterie… mais les concess Yamaha à Reykjavik, ça se trouve pas sous le sabot des nombreux chevaux du coin… jusqu’à ce que Sylvie s’aperçoive que la prise USB du panier était restée allumée… La cause de la panne étant trouvée, y’a plus qu’à rouler pour recharger… Ce que nous fîmes pendant un peu moins de 300 kms jusqu’à notre terminus du jour: Stykkisholmur. Et pour conclure notre « black tuesday », la maison d’hôte que j’ai réservée est loin d’être aussi accueillante que celles qu’on a connues jusque-là : Faut pas cuisiner, faut pas utiliser la machine à laver sans demander la permission et quand on la demande, elle est refusée, faut pas faut pas… les faut pas on aime pas ! Mais rien de tout ça ne nous a empêcher de nous régaler, parce que même si une bonne partie est restée bien planquée dans les nuées, la nature, ici, est toujours aussi généreuse. La preuve en images :

L’anecdote du jour est une chouette rencontre alors que nous nous réchauffions d’une soupe locale à la station N1 de Hellissandur. Un jeune gars nous entendant papoter s’est mêler de notre conversation en un français parfait, ce qui est normal puisque français, il l’était. Ce jeune homme vit ici depuis près d’un an et fait le clown en Islande… au sens propre. En effet, il est comédien et n’ayant pas trouvé de boulot en France, a postulé pour un poste de clown ici, et du coup, grâce à cela, il a décroché d’autres contrats et s’en va, dans quelques semaines, travailler aux Etats-Unis… C’est dingue comme le destin prend parfois des routes très bizarres…

Bon, demain, d’après la météo locale, il pleut… On en restera donc là pour aujourd’hui. A bientôt, peut-être…

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Culs nus à Reykjavik…


Daniel Caen

Aujourd’hui, c’est une journée sans guidon et le mot d’ordre, c’est récupération. Tout motard au long cours  le sait ou ne tardera pas à l’apprendre, il faut savoir écouter son corps et surtout écouter ce que la route ou la vie vous souffle à l’oreille. Sinon, la fatigue entraînera l’impatience, l’agacement, l’énervement et pour finir crescendo l’ACCIDENT ! Le plus grand ennemi du Tarmo, c’est l’excès d’ego. L’ego qui nous fait oublier le bon tempo, qui nous pousse à la performance, qui nous fait aligner toujours plus de kilomètres, d’heures de selle, pour briller dans les concentres, pour épater les jeunots, bref qui nous fait croire qu’on peut nager sans conséquences à contre-courant du fleuve universel alors que tout ce qu’on y gagne, c’est épuiser ses forces et devenir sourd à la musique du monde. Le nomade, et tout tarmo l’est un peu au fond de son âme, devine quand la tempête va se lever, comprend quand il est temps de se mettre à l’abri… Pour nous, c’est aujourd’hui, à Reykjavik. Et comme pour nous signifier son approbation, la météo a décidé de nous accorder ça :

Le ciel bleu, un beau soleil, 14° à l’ombre, une vue de rêve depuis la HARPA, bref une vraie journée d’été s’offre à nous

Nous commençons notre journée par une balade à pied dans Reykjavik, qui toute capitale qu’elle soit, est une ville restée à taille humaine avec ses 220000 âmes, soit les deux tiers de la population Islandaise. Quand on sait que le pays est plus grand que le Portugal, l’Irlande et la plupart des pays d’Europe centrale, ça vous dit la densité de la population dans le reste du pays… Allez avant d’attaquer l’anecdote du jour, je vous mets un petit florilège de cette ville des plus paisibles :

En moins de trois heures de promenade très tranquille, l’essentiel est vu. Sur le chemin du retour, nous faisons quelques emplettes au Bonus du coin. Bonus, c’est la chaîne de supermarchés la moins chère, mieux vaut éviter les autres à 1€20 la tomate quand chez Bonus, c’est 60 centimes… l’unité évidemment. C’est pas donné non plus mais en Islande, on trouve surtout plus cher, donc Bonus, on aime… c’est pas pour rien qu’on a emporté de chez nous un stock de soupe chinoises et de pâtes déshydratées… c’est toujours ça de gagné sur le budget bouffe. On pensera aux restos sur la fin du voyage, en fonction de ce qui nous restera de roros. Ca me donnera l’occasion d’un blog Gastronomie… Pour le moment, côté gastro locale, on se contente juste de bière, de myrtille et de caviar…restons simple…

Une bière très maltée et très bonne…

En général les fruits ne sont pas donnés, les myrtilles à 5€ les 500grs font exception… donc on s’en gave grave !

Le ketchup islandais : Des oeufs de poisson en tube

Puisqu’il nous reste une après-midi complète, qu’il fait toujours aussi beau et que les os de ma miss commencent à se ressentir des kilomètres, je soumets l’idée de finalement reprendre le side pour aller au « Blue Lagon », le piège à touristes le plus efficace du monde, sur la route de l’aéroport pour bien ferrer le chaland.Si si, vous connaissez, les baigneurs qui font trempette dans un bassin artificiel remplie d’une eau thermale turquoise, laiteuse et vaporeuse à plus de 50€ l’entrée, la carte postale Reykavikienne par excellence qu’aucun touriste digne de ce nom ne saurait éviter… y compris nous… et pourtant, on n’y tenait pas, non seulement à cause du prix mais aussi parce qu’on avait dit : Aujourd’hui pas de guidon. Mais la journée farniente, les esquisses de douleurs de ma miss, mon envie de piscine, et aussi un rien d’égo qui serait tout fier de dire au monde entier : mÔa aussi, le Blue lagon, j’y suis allé ! Tout semblait nous y pousser… On en parle donc avec le réceptionniste de l’hôtel, un jeune polonais très sympa. Celui-ci nous propose de réserver 2 entrées via internet car à cette période, booking obligatoire… On accepte le coup de pouce et hop http://www.bluelagoon.com/ Et là, je vous le donne en mille, aujourd’hui, le Blue Lagon, c’est complet ! On n’aura donc pas notre bouillon de cultures étrangères, notre melting flotte international. Nous en sommes agréablement déçus. Ça collait pas avec le tempo. Et là, je repense à la piscine d’à-côté et qui est fermée pour travaux, je demande à notre ami polonais, s’il en connaît une autre. Évidemment qu’il en connaît, il nous en montre une à moins d’un quart d’heure de marche et nous affirme que c’est la plus chouette de Reykjavik :

Bassin olympique, hot-spot, toboggan, eaux chaudes, tout y est…

Première bonne surprise, 950 couronnes (8€) par personne l’entrée, c’est presque un prix normal, c’est-à-dire pas islandais. Et pourtant, il n’y a quasiment que des reykavikiens qui la fréquentent, les autres, c’est normal, sont au blue lagon… Deuxième surprise : c’est superbement organisé. Votre ticket d’entrée est un bracelet en caoutchouc qui contient une puce et qui vous permet par simple contact, de passer le portillon et d’ouvrir et fermer votre casier. Simple et efficace, pas de casier fracassé parce que le jeton est resté coincé comme à Nakache, ma piscine préférée à Toulouse… Après être entré, on se déchausse, soit vous laissez vos chaussures dans un casier soit vous les emportez avec vous dans un sac en plastique prévu à cet effet et fourni à l’entrée. Ensuite, ça se corse, les filles vont d’un côté les mâles de l’autre. Et là, c’est la surprise que nous appréhendions quelque peu et donc qui n’en n’était pas vraiment une (je parle de la surprise, essaie de suivre un peu !) Pas de cabine et de grands panneaux explicatifs qui donc expliquent qu’il faut se mettre tout nus, aller à la douche collective en tenue d’Adam, se laver bien comme il faut là où il le faut, c’est à dire là :

Faut bien frotter là !

Tout ça sous la surveillance de gardiens qui n’hésitent pas à vous rappeler à l’ordre. Finalement, c’est plus difficile à écrire qu’à faire. Ici, comme dans beaucoup de pays protestants, il n’y a pas de rideau aux fenêtres. Pas besoin, personne ne regardent. Et bien, là, c’est pareil, personne ne mate personne, personne roule des mécaniques, le rapport au corps semble plus sain. Sans doute parce que vivre au pied d’une montagne qui du jour au lendemain peut vous exploser à la figure, ça calme l’égo, ça rend humble. Dans les vestiaires, tout est prévu : machine à essorer les maillots, distributeur de savon automatique, baignoire et sièges pour les bébés, tout ! Quand on sort des vestiaires, en maillot cette fois, bon, ça pique un peu, car même s’il fait soleil, il ne fait que 14°… mais une fois dans l’eau, quel pied, je profite à fond du bassin olympique chauffé et quasi déserté, lequel jouxte un grand bassin de loisirs et de détente chauffé à une trentaine de degrés, les hot spots sont plus demandés mais restent très accessibles sans file d’attente. L’ambiance est très paisible, les enfants jouent et crient comme partout mais ça n’est pas énervé, on s’y sent bien, relax, on sent que le mode de vie islandais est sur le bon tempo. Leur proximité avec la nature n’y est sans doute pas pour rien. J’aurais voulu prendre quelques photos pour vous en montrer davantage mais ici, on n’est pas au Blue Lagon, les photos et les téléphones sont proscrits. Les islandais tiennent à leur tranquillité, et comme tout le monde le sait, pour vivre heureux, vivons discrets…

A bientôt, peut-être…

Le feu d’artifice islandais continue..


Daniel Caen

Après 4 jours et près de 1000 kms parcourus sur cette incroyable île, notre nikon est en surchauffe… Heureusement que les kilométrages journaliers ne sont pas excessifs car avec le nombre d’arrêts photos que les paysages imposent, on finirait chaque jour à la nuit, et comme la nuit à cette époque, ça n’existe plus vraiment, vous imaginez dans quel état on rentrerait… Et y’en a qui dise que les vacances, ça repose… Et je ne vous dis pas si en plus il faisait beau ! J’imagine tout ce qu’on a vu et surtout tout ce qu’on a pas pu voir parce que noyé dans les nuages, ça dépasse l’entendement, un pays pareil ! Pour les allergiques de facebook où je me décarcasse à partager un max de clichés, voici un pot-pourri de quelques-unes de ces merveille. Pour les non allergiques, c’est là : https://www.facebook.com/Tarmokeuf31/ et pour ceux qui nous suivent sur FB, vous pouvez sauter et aller à la suite 🙂

J’espère que appréciez l’attention, parce que extraire une vingtaine de photos de près de 800 autres qui mériteraient tout autant d’en être, je ne vous dis pas le boulot ! Déjà que j’ai du mal à le faire sur FB où j’en poste beaucoup plus… Mais bon, maintenant que je vous ai mis l’eau à la bouche, vous pouvez commencer à mettre des euros de côtés parce que je ne comprendrais pas que, à votre tour, vous n’ayez pas envie d’y poser vos roues, qu’elles soient 2,3 ou même 4, soyons fous !

Après avoir bien vendu le voyage, passons au pratique. Je vous ai déjà parlé de l’état des routes dans mon blog précédent, je n’y reviendrai plus sauf si je découvre quelque chose de particulier les jours prochains. Donc parlons fringues… Non, messieurs les testosteronisés, vous pouvez rester, ça vous concerne aussi. En lisant pas mal de choses avant de venir, on s’est dit qu’il fallait vraiment prévoir de quoi se protéger du froid, genre vêtements techniques, tour de cou, et tout et tout… Eh bien, faut pas exagérer, un équipement standard suffit, le tour de cou, même quand il a fait 4° je ne l’ai pas mis, le gros pull non plus, les caleçons longs pas davantage. D’accord, ça n’est pas les grosses chaleurs, ça oscille entre 4 et 14° mais comme il pleut souvent, une bonne combinaison de pluie est indispensable et comme tout motard un rien expérimenté le sait : une bonne combine isole de tout, de l’eau comme du froid. Bref, n’appréhendez pas l’Islande en été comme une hivernale aux Millevaches…

Bonnet et combine de pluie, mes deux nouveaux meilleurs amis…

Pour finir, faut que je raconte une anecdote semblable à une parabole mais qui nous est vraiment arrivé à Vestri Petursey où nous logions il y a deux jours, un minuscule lieu-dit à une vingtaine de kms de Vic. Notre hébergement consistait en une espèce de petit cabanon avec pour seul voisinage, deux autres cabanons dont l’un occupé par un couple de quinquas allemands. Suite à un problème de porte et de fenêtre qui se verrouillent dès qu’on les ferme, nous nous sommes retrouvés enfermés dehors, à plus de 20h00, en tee-shirt par moins de 10°et en plein vent, toutes nos affaires à l’intérieur, y compris nos téléphones. La seule esquisse de possibilité se trouvait dans le fenestron de la salle de bain que nous avions laissé entrouvert mais malheureusement verrouillé par un loquet de sécurité qu’on ne peut dégager qu’avec la fenêtre quasiment complètement fermée, lequel loquet est fixé au montant par des vis Torx… Je dus aller solliciter l’aide de nos voisins Germains, pour leur téléphone ou à défaut pour se mettre au chaud, ceux-ci nous accueillirent chaudement dans tous les sens du terme, et se penchèrent avec nous sur le pépin. Après avoir vainement tenté d’appeler le proprio par les ondes, essayé de dévisser les torx avec un cruciforme, forcé sur le loquet pour l’écarter, je commençai à me dire qu’on allait utiliser les grands moyens genre casser un carreau ou défoncer la porte… et quand on sait qu’ici une tomate se vend 1€ la pièce, je ne vous dis pas un carreau en double vitrage… sans compter le coup porté à la réputation du peuple français en Islande. Et tandis que j’étudiais le fonctionnement du loquet dans la salle de bain, ce fut l’illumination ! Si je parvenais à passer une ficelle dans le joint de la charnière du fenestron et à l’attacher à la base de l’articulation du loquet, je pourrais tirer et dégager le loquet après avoir presque complètement refermé la fenêtre… mais je n’aurais pas droit à l’erreur car quand on a refermé la fenêtre, le loquet se déplace d’un cran, se verrouille, et plus moyen de passer la main dans l’ouverture… mais nécessité fait loi ! Évidemment nous n’avons pas de ficelle, l’allemande défait aussitôt un lacet de sa chaussure et me le tend. Je me mets au boulot et 5mn plus tard, miracle, ça marche ! Tarmokeuf est devenu Tarmo monte-en-l’air. Français et Allemands se congratulent avec force superlatifs en anglais. La conclusion de cette histoire vraie quoique quelque peu métaphorique : De bonnes idées, de bons voisins, et la vie devient tout de suite plus facile… Trinquons donc à l’Europe et à l’amitié Franco-Allemande !

A bientôt, peut-être.

Voir l’Islande et mourir…


Daniel Caen

Où aller après l’Islande ? Cela ne fait que deux jours que nous y sommes et chaque heure qui passe est plus éblouissante que la précédente et chaque touriste rencontré nous affirme que nous n’avons encore rien vu, que plus loin, c’est encore plus « amazing ! » Est-il possible de mourir d’une orgie de beauté ? Un anévrisme planqué dans les tréfonds de nos ciboulot peut-il décider de rompre sous un trop-plein d’émotion ? Qu’il arrive ce qui doit arriver, le rêve de nos lointains vingt ans est désormais réalisé, nous sommes en Islande ! Et aucun regret ne pourra déranger notre trépas. Mais bon, ce n’est pas parce qu’on va mourir qu’il faut se laisser aller, fichtre diantre ! Reprenons où nous nous sommes séparés : sur le ferry.

Forcément, rentrés les premiers, on sortira les derniers…

A peine sortis et après avoir exécutés les formalités douanières, lesquelles consistent à passer la première et faire coucou au douanier, en passant, c’est la première claque : 4°… Mais on est si contents d’être là que vraiment, on ne le ressent pas autant qu’un petit frimas d’hiver quand on s’en va au boulot… Quand Einstein parlait de la relativité du temps, il devait parler de la météo…

La preuve, qu’on était contents…

La deuxième claque, c’est cent mètres plus loin, au distributeur bancaire… Vous regardez le touriste devant vous pour voir comment il procède et vous le voyez râler parce qu’il ne peut pas tirer plus de 40000 ISK… Et là, vous vous dites, qu’est-ce qu’un français moyen à l’intelligence moyenne avec un salaire moyen et donc des moyens très moyens peut-il faire dans un pays où 40000 couronnes paraissent trop peu au touriste moyen qui aurait aimé tirer beaucoup plus ? Mais Google vous rassure illico en convertissant leurs 40000 couronnes islandaises en vos 350€… Ce qui n’est pas si énorme même si pour beaucoup, ce n’est tout de même pas rien…

Je vous présente 45€…

La claque suivante, c’est le décor… Mais ça, c’est une claque qui semble devoir durer les quinze jours que nous allons passer à vadrouiller en cette terre viking. Pour ces premières minutes, le plafond est si bas qu’on ne saisit pas encore la violence de la baffe. Pour l’instant ce n’est encore qu’une caresse noyée dans la brume

En arrivant, la beauté s’esquisse au coeur de la brume…

Mais très rapidement, un peu plus loin, la beauté commence à révèler sa splendeur :

Une cascade banale… là-bas.

Quand les gros trails vont au paradis, miss XJR et mister Cyber leur collent au train…

Comme faire et refaire ou dire et redire, ça n’est pas très intéressant, pour profiter d’un max de photos, je vous invite à aller là : https://www.facebook.com/Tarmokeuf31/

c’est gratis, ça me rapporte rien et c’est libre de droit…

Puisque vous aimez les claques, j’en une autre. Ça touche à un sujet que nous autres tarmos aimons particulièrement, je veux bien sûr parler de « the road ». En Islande, la route la plus connue parce que faisant tout le tour le l’île de glace, c’est la 1. C’est aussi la route sensée être la mieux dotée… On s’imagine alors une belle nationale, ondulant le long des côtes, au revêtement parfait, fraîchement refait au sortir de l’hiver… Et, bien non, la 1, c’est l’équivalent d’une de nos départementales, généralement bitumée mais souvent pas vraiment (en ce cas, on parle là-bas de gravel-road, et même la 1 ne fait pas exception). C’est toujours très roulable, mais si l’on est terrorisé dès qu’on voit un chemin de terre ou une plaque de gravillons, mieux vaut aller faire un stage TT ou s’abstenir… Pour parler plus spécifiquement side, pas besoin d’un char préparé Dakar pour les routes sans F devant le numéro (avec F, tout-terrain obligatoire pour cause de gué à franchir), juste avoir un peu de garde au sol car beaucoup de points de vue ne sont accessibles qu’en roulant dans le sable, le gravier et autres joyeusetés adorées des roues tailles basses. Miss Xjr et mister Cyber s’en sortent très honorablement donc la plupart des sides doivent s’en sortir sans passer par la case Oural…

Une rencontre parmi des centaines d’autres sur la route 1…

Si les gros trails allemands passent… je passe…

Attention en se rangeant sur le côté, des fois on s’enfonce grâââve…

Et pour finir, je vous présente ma nouvelle meilleure amie :

La sterne arctique aime être peinarde pour couver…

Si on s’approche trop, elle n’hésite pas à lancer les hostilités

Pourquoi une telle amie ? Eh bien, comme quelqu’un que je connais bien, elle est belle et a du tempérament… et surtout parce que quand on rêve de grand nord et qu’on se trouve en compagnie d’un oiseau dont le nom contient un tel attribut géographique, c’est qu’on est pas loin de vivre un rêve éveillé…

A bientôt… peut-être

Le ferry, c’est le pied…


Daniel Caen

J’écris ce blog depuis Hofn, une petite ville, au sud-est de l’Islande après y avoir parcouru nos 280 premiers kms insulaires… Mais je ne vous en dirai pas davantage même si, putain, ça démange tellement c’est encore plusse bÔ que toutes les photos que j’ai pu voir avant… Mais non, Seigneur, je résisterai à la tentation ! Parce qu’un blog, faut de l’ordre, et l’ordre c’est de la rigueur, de la discipline. Un blog c’est comme la vie, c’est quasiment un parcours initiatique, donc avant l’Islande, il y a le ferry… au moins pour les motos, pour les pilotes, il peut en aller autrement…

Quitte à poireauter, autant qu’il fasse beau… Vu la pluie et le vent de la veille entre Hambourg et Hirtshals, on ne se plaint pas…

Car pour se rendre en Islande en moto, il y a deux méthodes, celle-ci :

Ce transporteur allemand livrera leurs motos à leurs pilotes belges à Reykjavik, ces derniers arrivant directement par avion… Petits bras va !

et celle-là :

On ne se bouscule pas, pourtant les motos sont rangées, serrées comme des sardines. Bah, la chaleur humaine, ça réchauffe, on en aura besoin…

En attendant de monter aux cabines que l’on finit de préparer, on se raconte nos aventures, nos virées, bref, on tisse du lien. Etant les seuls en side, on attire les anciens sidecaristes… et les futurs. Y’a pas à forcer. La force magnétique du 3 roues agit à tout coups. Pourtant, ce n’est avec aucun d’entre eux que nous allons passer le temps de la navigation.

C’est curieux une rencontre. On ne sait jamais quand ni comment ça arrivera. Cette fois, c’est arrivé par les pieds… Et c’est Astrid qui a fait le premier pas… à cause de mes chaussons…

Mes chaussons, vecteur d’amitié…

Faut dire que des chaussons pareils quand on est aussi en veste de moto sur le pont supérieur à siroter une bière sous un vent glacial… plus discret, tu meurs… surtout avec les chaussettes rouge vif que j’avais piquées à Sylviejolie… Astrid, ça l’a interpellée. Elle et son mari Ulli, tout deux en partance pour le Groenland, se sont donc assis à côté de nous avec force sourires et se sont mis à nous causer. Un quart d’heure plus tard, nous étions les meilleurs amis du monde et nous sommes désormais invités quand nous le voudrons du côté d’Hambourg. Ils nous aiment même tellement qu’il nous ont dit que c’était la première fois qu’ils rencontraient des français qui parlent si bien l’anglais… Quand on sait notre niveau qu’est si bas que même à la cave, ce serait trop haut… faut vraiment qu’ils nous apprécient… Mes z’enfants en rigolent graaaave. A moins que nous soyons les premiers français qu’ils rencontrent… En tout état de cause, parler voyages dans la langue de Shakespeare avec des amis de germanie tout en sirotant un Talisker écossais, si ça c’est pas être européen…

Sur le ferry de la Smyrriline, il y a tout ce qu’il faut, de la bière, du Talisker mais aussi des hot-tubs, une piscine, une salle de gym, un cinéma, des restos… c’est plus un ferry, c’est un paquebot. Et au cas où un iceberg voudrait se refaire un Titanic, il y a ça :

Du sac à vomir jusqu’au Dernier Testament, tout a bien été prévu. Mais juste pour les chrétiens… Moi, j’aurais préféré Moby Dick…

Ce que je peux ajouter, c’est que si chez nous, les tongues sont de sortie, sur le Ferry, c’est bonnet, pull-over et compagnie sauf pour les gens du grand nord, eux, ils se baladent quasiment en short alors qu’il fait dans les cinq ou six degrés… Mais comme pour mes chaussons, c’est quand même le pied, parce qu’au bout de la mer, y’a l’Islande… Et juste avant, en guise d’apéritif, y’a les Iles Féroé sous la belle lumière du nord. Et comme, je suis crevé et qu’il est tard, en guise d’au revoir, voici quelques photos de ces beaux cailloux et de Tórshavn, leur capitale si colorée…

Et pour encore plus de photos, si le coeur vous en dit, c’est là : https://www.facebook.com/Tarmokeuf31/

see you soon, maybe !

En attendant le ferry pour l’Islande…


Daniel Caen

Ouf, après 2200kms de liaison via Clermont-Ferrand, Nancy et Hambourg,nous sommes arrivés au nord du Danemark, à Bjergby où nous passerons la nuit dans un chouette BnB, à une dizaine de kms de Hirtshals où nous nous rendrons demain matin pour embarquer sur le Norröna. Je dis « ouf » parce que c’est un peu angoissant une si longue liaison au guidon d’un side plus tout jeune quand vous devez rejoindre un ferry à 2300€ le bout pour lequel vous n’avez pris aucune assurance annulation… Mais nous sommes ainsi, nous autres les tarmos, on a confiance en notre moto… mais quand même, être arrivés, ça soulage. Nous verrons l’Islande. Sauf, bien sûr, si le ferry boat…

Sympa, notre BnB danois, non ?

Quand on veut être un voyageur de notre époque, il y a plusieurs trucs à savoir : D’abord, il faut être « connecté », facebook, whatsapp, messenger, translate google et tout et tout, ça aide à pleins de trucs dont on avait pas besoin avant ou quand on en avait besoin, on le demandait à quelqu’un en langage des signes et autre franglish, bref pour s’en tirer on nouait des liens. Mais les liens surtout d’intérêt, des fois ça entrave, alors, aujourd’hui, on sélectionne. Nous, on a une méthode de sélection infaillible, c’est le sourire à la vue du side-car. Du coup, c’est pire qu’avant, parce qu’un side-car, c’est un aspirateur à gamins, donc à parents, donc à grands-parents. Bref, pour ceux qui pensent que le numérique nous isole, je dirais plutôt qu’il élargit les types de relationnel, du coup, on a plus de choix, et c’est par le choix que s’exprime toute liberté. Mais comme la liberté, c’est la voix de la conscience et qu’il n’y a pas de conscience sans responsabilité, bref, en toute chose, pour assurer faut assumer, du coup pas d’assurance pour le ferry… Et c’est ainsi que la liberté, ça peut angoisser, CQFD… Une autre chose à connaître, c’est quelques mots dans la langue du pays où l’on se trouve. Nous qui sommes les pires quiches en langue, on se contente de salut, merci et au revoir, ce qui en danois donne respectivement Hej (qu’on prononce Aie, ça ne veut pas dire qu’on a mal) tak (un tout petit mot pour un tout petit pays, comme nous l’a dit la caissière de la station-service qui nous l’a appris), et farvel (sans anecdote, j’l’ai trouvé sur google…). Ça n’a l’air de rien mais même ceux qui sont allergiques au side-car finissent par sourire quand vous leur demandez : « how you say thank you in danish ? » Je ne sais, d’ailleurs, si le sourire est dû à nos efforts pour découvrir leur langue ou à notre accent toulousain sur notre baragouin d’anglais. Qu’importe, l’essentiel est atteint… Une troisième chose, si on vous téléporte sans vous prévenir au nord de l’Europe, pour savoir où vous êtes, vous regardez autour de vous, si c’est comme ça :

Quand, on vient de chez nous, y’a quelque chose qui cloche, non ?

Vous avez remarqué ? Ben oui, pas de clôture ni de portail ! C’est dingue, y’a des endroits en Europe où on ne croit pas aux murs pour se sentir chez soi… Bienvenue chez les nordiques ! Une autre caractéristique locale, c’est l’amour de la nature, faut dire qu’elle est belle :

un joli p’tit bout de nature à deux pas de notre BnB

On comprend que le Danemark fournisse quasiment la totalité de leur électricité grâce à l’éolien. Les ventilateurs géants sont omniprésents et on croise un nombre impressionnant de convois exceptionnels transportant des pales gigantesques. Je ne sais pas vous mais moi, ces ailes tournoyantes, j’adore, je comprends pas qu’on les z’aime pas, qu’on dise qu’elles font du bruit et tout et tout. Nous on habite près d’un aéroport, alors les éoliennes… et puis, le bruit, elles en feront toujours moins que le vent qui les fait tourner… Et avec le vent qu’il fait sur les côtes d’Europe du ch’nord faudrait pas être futé pour agir autrement. Cependant, les Danois, comme les Hollandais, doivent être plus masos que futés, parce que aimer autant la bicyclette, quand on a tellement de vent dans la tronche… à moins que ce soit justement la démonstration qu’ils aiment vraiment la nature. Mince, demain, peut-être que je démarrerai le moteur de miss XJR avec mauvaise conscience… bah, ça devrait me passer dès que j’aurai enclenché la première…

Allez, ça suffit pour aujourd’hui, on mange notre fast-food danois et au lit :

fast-food local… au saumon, évidemment…

A bientôt…

L’Islande… demain, c’est le départ, et dans mes bagages : Robert M. Pirsig


Daniel Caen

Il y a un an, j’annonçais le réveil du blog après un an de silence… puis, plus rien… Ainsi va la vie, y’a un tempo… et chez les tarmos, il en va comme chez les musiciens, y’en a qu’on l’oreille, d’autres pas, et beaucoup qui l’ont mais qui le savent pas… Moi, j’suis entre deux, des fois je l’ai et je peux lire la partition, des fois j’veux pas croire que je l’ai et et je joue faux… C’est ça la liberté, on suit la route ou pas. On a le choix, on s’en plaint pas. Pour ceux qui me suivent depuis 2013, vous savez que dans mes blogs, il en va ainsi. Quand je m’y colle, y’a du pratique, y’a du philosophique, du métaphysique, voire de l’initiatique, bref, mon blog, j’veux que ce soit l’Amérique (pas celle de Bush ni de Trump pour parler politique, juste celle de la statue de Bartholdi…) Dire qu’on a été là ou ici, si ça apporte rien, que ça fait juste briller l’égo, c’est pas le trip, c’est pas mon road trip… Moi, j’veux que mon blog, il donne envie d’aller voir ailleurs, de passer les frontières, de dépasser ses peurs, de constater que les angoisses, les barbelés, les murailles, c’est nous qui les dressons et que chaque peur que nous écoutons, c’est notre propre prison que nous érigeons parce que l’horizon, y’a qu’à le fixer pour y aller mais que pour le fixer, faut avant tout bien le dégager.

Et pour bien le dégager, il faut commencer par être zen et aussi par l’entretien de sa motocyclette… C’est un peu lourd comme allusion mais c’est ma façon de rendre hommage à Robert M. Pirsig qui est mort en avril et dont l’un de mes livres cultes  « Le traité du zen et de l’entretien des motocyclettes » m’accompagnera dans la sacoche de réservoir de Miss XJR ou dans le coffre de Mister Cyber.

En parlant d’entretien, j’ai bien pensé à tous les standards : vidange, filtre à huile, plaquettes de freins, pneus neufs, bref le tout-venant de base. Et pourtant, même dans ces opérations triviales se niche le mystère le plus étrange auquel tente de répondreà sa façon le bouquin cité plus haut. Exemple, il y a un mois, je change mon pneu arrière et remonte ma roue. Peu après je lis sur un forum qu’un sidecariste a explosé sa chaîne avec beaucoup de z’euros de dégâts et sur un autre forum que des sidecaristes ont connu bien des soucis pour remplacer le moyeu de leur panier… Aussitôt je vérifie le roulement de Mister Cyber en secouant la roue de son panier, merde, du jeu, puis m’interroge sur la chaîne de Miss XJR dont j’ignore le véritable kilométrage et que le ressenti d’un petit tic tic dans les jambes titille ma zénitude depuis déjà quelques temps. Pourtant, elle a pas l’air trop mal, un peu de jeu latéral, mais rien d’alarmant… Elle n’a que 25000 kms avec moi, mais combien avec mon prédécesseur ? Le moyeu, c’est un quart d’heure de démontage, le kit chaîne, beaucoup plus puisque je démonte le bras oscillant et aussi le panier, parce que l’axe du bras bute dessus. Je vous l’assure, démonter  une roue arrière sur miss XJR avec un pneu de 205x40x17, c’est beaucoup plus ch… que quand la miss était solo, surtout pour un paresseux. Bref je décide de changer le moyeu qui de toute évidence aller me lâcher et, par flemme, de garder mon kit chaîne qui selon la méthode Coué devrait supporter les 8 ou 9000 kms à venir… Mais si on peut ne pas croire à la gravité et battre des ailes pour s’envoler, tant qu’on a pas inventé l’avion, sur terre, on restera collé… Ainsi, au moment de démonter le moyeu, je découvre que le pneu arrière fraîchement changé est à plat… du coup pas le choix, j’suis forcé de redémonter et quitte à avoir fait la moitié du chemin, autant continuer. Et c’est ainsi que j’ai découvert que mon pignon de sortie de boîte aller jouer les filles de l’air… Au final, moins d’une semaine avant le départ, dans le garage, mon side, c’était ça:

Aussitôt un kit chaîne est commandé livré et monté sans difficulté :

Quant au moyeu, j’en ai commandé un qui m’a été envoyé défectueux, j’en ai commandé un autre qui, en dix jours, a fait deux allers-retours entre l’Allemagne et l’Italie pour finalement être livré aujourd’hui à quelqu’un d’autre en Germanie, la veille du départ… Commande annulée et remboursée, je file chez Fiat (le moyeu est celui d’une Panda) pour découvrir que le garage a brûlé et que les pièces détachées ont été transférées à perpette… Bref, ça coule pas, la vie me met des bâtons dans les roues. Du coup, je remonte le vieux roulement en me disant qu’on verra bien… et là, je découvre que le moyeu n’a pas de problème, que le jeu provenait du support disque juste fixé par deux vis sur le moyeu… On peut dire ce qu’on veut, mais moi, ce genre d’enchaînements, ça m’interpelle…

Islande en vue


Daniel Caen

Je réveille mon blog après plus d’un an d’un long sommeil tandis qu’un nouveau projet de voyage est venu mettre nos neurones et notre imagination en ébullition, instillant en nous cette turbulente agitation mentale qui nous tient éloignés des miasmes de la mare d’eau croupie dans laquelle, un jour ou l’autre, tout au bout de cette route qui est ma voie, à court d’idée et d’énergie, nous finirons par aller plonger. Mais l’heure n’est pas encore venue de nous immerger dans l’eau noire et immobile cachée derrière l’horizon, auparavant il nous faudra, entre autres destinations, nous rendre cap très au nord sans pour cela aller jusqu’au mythique Cap Nord, ce que nous ferons une autre fois, quand cela me semblera nécessaire, ce qui aujourd’hui n’est pas le cas, contrairement à cette terre de glace que je vise depuis l’adolescence, en attente du bon moment, ce moment où tout converge enfin pour faire d’un rêve une belle réalité :

Anticiper pour pas trop payer
En vue de ce voyage programmé pour juin 2017, l’itinéraire est quasi terminé et les réservations des logements et du ferry sont bouclées. Un an avant, cela peut paraître exagéré, pourtant je vous le jure, les hébergements en dur les moins chers (et en Islande, le moins cher l’est déjà trop…) sont déjà inaccessibles. C’est là l’un des effets pervers d’une facilité offerte par les sites de booking en ligne… En effet, comme on peut y réserver la plupart des hôtels sans lever le postérieur de son fauteuil ni verser d’arrhes puis annuler jusqu’au dernier moment sans la moindre pénalités, de nombreux internautes se jettent sur tout ce qui est intéressant, avant même d’être sûrs d’y aller, quitte à annuler la veille. Et comme l’Islande est un pays de la taille du Portugal avec la population d’une ville comme Toulouse, l’offre chez l’habitant ou en structures d’accueil est tout juste suffisante pour accueillir les 3 millions de touristes dont la plupart déboulent entre mi-juin et fin août. Et comme tout le monde le sait : ce qui est rare est cher… Bref, quand on est trop vieux ou trop abîmés pour le camping et pas assez aisés pour les chambres à 200€ (un tarif presque de base par là-bas…), pour limiter les dégâts financiers, soit il faut s’y prendre très voire très très tôt, soit attendre le dernier moment… avec le risque très probable de se retrouver le bec dans l’eau. Il y a aussi la possibilité de passer ses journées devant son écran à guetter ce qui se libère pour aussitôt le réserver « par précaution »… Mais ça, désolé, quelque chose m’en empêche… A plus de cinquante ans, on a conscience du temps qui passe, et le passer à veiller devant son ordi, assurément, ça pue le croupi, ça sent le sapin…

Quant au ferry, sachant qu’il n’y a qu’une seule ligne reliant la terre viking au continent, avec une seule liaison par semaine, que les cabines les moins chères sont les plus demandées, que l’Islande est une destination de plus en plus prisée, surtout depuis que les détonations de AK-47 effraient davantage que les éruptions volcaniques, vous avez intérêt à vous y prendre le plus tôt possible… et le plus tôt, c’est toujours maintenant.

Quoi qu’il en soit, y’a pas de miracle, l’Islande à moto, ça ne sera jamais donné, que cela soit en temps ou en euros… C’est pour ça que l’on s’y rend seulement maintenant, quand nos vies sont le mieux établies. Rendez-vous compte :  de Toulouse au port de Hirsthals tout au nord du Danemark, compter 3 jours et 2400kms à l’aller + autant pour le retour), s’y ajoute 2 x 2 jours de Ferry (en saison haute sinon vous devez patienter et vous loger… 3 jours de plus aux Îles Féroé) + 2 semaines complètes et 3 ou 4000 kms en Islande (n’oubliez pas que le ferry est hebdomadaire et que vous vous n’êtes pas cognés tout ça juste pour une semaine… ) Donc, au bas mot, une balade Islandaise pour deux sidecaristes toulousains plus très frais, c’est un mois, 9000 bornes et près de 6000 roros dont plus du tiers pour le ferry… Moralité, si vous êtes middle class et mal foutus, pour vous offrir un voyage en Islande, il faut accepter de se la jouer très très longtemps très très fourmis… Mais à présent il est plus que temps, les z’enfants sont grands, la maison est payée, et les années défilent aussi vite que les cachets de morphine de ma SylvieJolieAuxOsPourris… Bah, il paraît que les sous ne nous suivent pas dans le croupi. Ça tombe bien, quand on ira, des sous, on en aura pas, par contre des souvenirs, on en aura plein, et cela, ça n’a pas de prix.

Qu’est-ce que vous voulez, il en est ainsi depuis toujours, les baleines, les nuages, la glace et les volcans, ça nous a toujours fait plus rêver que les eaux turquoises, les plages de sable blanc et les cocotiers des pays ensoleillés. En même temps, d’un couple de sidecaristes, vous vous attendiez à quoi… ?

Et puis nous avions déjà les tenues adéquates :

Équipement grand froid…

A bientôt… peut-être, à l’année prochaine assurément…

https://www.facebook.com/Tarmokeuf31/

Retour à l’ouest, et à la vie chère…


Daniel Caen

Hello tout le monde,

Hier pas de blog because notre hôtel à Rudescheim am Rhein en Allemagne n’a pas de connection internet (si, si, ça existe, et en plus c’est le plus cher de notre périple… même le parking est en supplément… pour le coup, j’me suis un peu planté dans la réservation). Avec l’Allemagne, nous retrouvons les prix occidentaux ; plus d’1€45 le super (le 95 y’a pas de 98 à l’est du Rhin…) au lieu de d’1€20 voire moins plus à l’est. Par contre, la traversée de l’Allemagne d’Est en Ouest, quel pied ! Entre le nord de la Bavière et la vallée du Rhin, que du beau, rien à jeter. Et comme les autoroutes sont gratuites, tout le monde les prend pour faire ronfler qui sa Béhème, qui sa Merco, qui sa Porsche ou son Audi, et du coup, sur les petites routes teutonnes bien sinueuses et au revêtement nickel, on a pu se faire plaisir peinards. Je déteste les autoroutes, je sais pourquoi…

ça, c’est juste pour montrer le beau ciel bleu qu’on avait au départ de Prague, contrairement à la veille… Comme il y a deux ans, dès que je suis à pied, il pleut…

Quand on parcourt la rive droite de la vallée du Rhin entre Coblence et Rudesheim am Rhein, c’est une succession de villages et de châteaux tous plus beaux les uns que les autres

… la preuve !

Un soir à Rudesheim am Rhein

Aujourd’hui, c’était le retour en France, alors quitte à rentrer, autant se faire plaisir, Il y a deux ans, au retour d’Helsinki, nous étions passé par les gorges du Verdon, cette fois nous avons visé un des heut-lieux du tourisme Alsacien : Le Château de Koenisbourg et dans la foulée, une des routes mythiques de nôtre anthologie des plus belles routes moto de France, voire d’Europe : la D148 plus connue sous son appellation de Route des crêtes depuis le château précité jusqu’au grand Ballon d’Alsace… Un pied magistral !

En haut Koenigsbourg, en bas Miss XJR and mister Cyber…

Une route à faire au moins une fois dans sa vie !!!

Pour dire si sur les hauteurs de l’Alsace, ça caille, y’a qu’à voir la neige qui résiste au printemps. Et encore, c’est pas là qu’il y en avait le plus mais les belles photos sont dans le gros Nikon dont j’ai oublié le cable pour transférer alors que le petit, je l’ai… Allez, c’est la dernière fois que je vous la raconte… Ben oui, demain, c’est le retour à Toulouse

Dernière photo vosgienne… depuis le Grand Ballon. Fin du périple, demain Toulouse après 5000 magnifiques bornes européennes.

De belles petites images pour illustrer une jolie histoire qui nous fera des tas de souvenirs.De ce périple en Europe centrale, il manque la Slovaquie (j’ai oublié de l’acheter) et la Suisse (mais j’ai la vignette sur le pare-brise, et au prix où il la vende, j’suis pas prêt de la décoller… Entre mon grand tour de la Baltique (mouais Prague, la Grossglockner autrichienne et Milan, la Baltique avait le dos large…) d’il y a deux ans, ce petit parcours du plein centre de l’Europe et d’autres voyages plus anciens, j’aurai mis les roues dans près de 28 pays d’Europe et ce qu’il m’en reste, hormis la beauté et la variété de notre continent, c’est ce plaisir immense de tracer ma route sans avoir à me justifier de quoi que ce soit auprès de qui que ce soit. Le bonheur d’être d’un continent en paix et sans frontière… Peut-être, le monde entier, un jour, sera-t-il ainsi, c’est tout le mal que je nous souhaite…

Allez, fini de rêver ! Il est tard, et demain, SylvieJolie et moi reprenons la route, cette route qui est notre voie… Ciao !

5050 kms de bonheur