Culs nus à Reykjavik…


Daniel Caen

Aujourd’hui, c’est une journée sans guidon et le mot d’ordre, c’est récupération. Tout motard au long cours  le sait ou ne tardera pas à l’apprendre, il faut savoir écouter son corps et surtout écouter ce que la route ou la vie vous souffle à l’oreille. Sinon, la fatigue entraînera l’impatience, l’agacement, l’énervement et pour finir crescendo l’ACCIDENT ! Le plus grand ennemi du Tarmo, c’est l’excès d’ego. L’ego qui nous fait oublier le bon tempo, qui nous pousse à la performance, qui nous fait aligner toujours plus de kilomètres, d’heures de selle, pour briller dans les concentres, pour épater les jeunots, bref qui nous fait croire qu’on peut nager sans conséquences à contre-courant du fleuve universel alors que tout ce qu’on y gagne, c’est épuiser ses forces et devenir sourd à la musique du monde. Le nomade, et tout tarmo l’est un peu au fond de son âme, devine quand la tempête va se lever, comprend quand il est temps de se mettre à l’abri… Pour nous, c’est aujourd’hui, à Reykjavik. Et comme pour nous signifier son approbation, la météo a décidé de nous accorder ça :

Le ciel bleu, un beau soleil, 14° à l’ombre, une vue de rêve depuis la HARPA, bref une vraie journée d’été s’offre à nous

Nous commençons notre journée par une balade à pied dans Reykjavik, qui toute capitale qu’elle soit, est une ville restée à taille humaine avec ses 220000 âmes, soit les deux tiers de la population Islandaise. Quand on sait que le pays est plus grand que le Portugal, l’Irlande et la plupart des pays d’Europe centrale, ça vous dit la densité de la population dans le reste du pays… Allez avant d’attaquer l’anecdote du jour, je vous mets un petit florilège de cette ville des plus paisibles :

En moins de trois heures de promenade très tranquille, l’essentiel est vu. Sur le chemin du retour, nous faisons quelques emplettes au Bonus du coin. Bonus, c’est la chaîne de supermarchés la moins chère, mieux vaut éviter les autres à 1€20 la tomate quand chez Bonus, c’est 60 centimes… l’unité évidemment. C’est pas donné non plus mais en Islande, on trouve surtout plus cher, donc Bonus, on aime… c’est pas pour rien qu’on a emporté de chez nous un stock de soupe chinoises et de pâtes déshydratées… c’est toujours ça de gagné sur le budget bouffe. On pensera aux restos sur la fin du voyage, en fonction de ce qui nous restera de roros. Ca me donnera l’occasion d’un blog Gastronomie… Pour le moment, côté gastro locale, on se contente juste de bière, de myrtille et de caviar…restons simple…

Une bière très maltée et très bonne…

En général les fruits ne sont pas donnés, les myrtilles à 5€ les 500grs font exception… donc on s’en gave grave !

Le ketchup islandais : Des oeufs de poisson en tube

Puisqu’il nous reste une après-midi complète, qu’il fait toujours aussi beau et que les os de ma miss commencent à se ressentir des kilomètres, je soumets l’idée de finalement reprendre le side pour aller au « Blue Lagon », le piège à touristes le plus efficace du monde, sur la route de l’aéroport pour bien ferrer le chaland.Si si, vous connaissez, les baigneurs qui font trempette dans un bassin artificiel remplie d’une eau thermale turquoise, laiteuse et vaporeuse à plus de 50€ l’entrée, la carte postale Reykavikienne par excellence qu’aucun touriste digne de ce nom ne saurait éviter… y compris nous… et pourtant, on n’y tenait pas, non seulement à cause du prix mais aussi parce qu’on avait dit : Aujourd’hui pas de guidon. Mais la journée farniente, les esquisses de douleurs de ma miss, mon envie de piscine, et aussi un rien d’égo qui serait tout fier de dire au monde entier : mÔa aussi, le Blue lagon, j’y suis allé ! Tout semblait nous y pousser… On en parle donc avec le réceptionniste de l’hôtel, un jeune polonais très sympa. Celui-ci nous propose de réserver 2 entrées via internet car à cette période, booking obligatoire… On accepte le coup de pouce et hop http://www.bluelagoon.com/ Et là, je vous le donne en mille, aujourd’hui, le Blue Lagon, c’est complet ! On n’aura donc pas notre bouillon de cultures étrangères, notre melting flotte international. Nous en sommes agréablement déçus. Ça collait pas avec le tempo. Et là, je repense à la piscine d’à-côté et qui est fermée pour travaux, je demande à notre ami polonais, s’il en connaît une autre. Évidemment qu’il en connaît, il nous en montre une à moins d’un quart d’heure de marche et nous affirme que c’est la plus chouette de Reykjavik :

Bassin olympique, hot-spot, toboggan, eaux chaudes, tout y est…

Première bonne surprise, 950 couronnes (8€) par personne l’entrée, c’est presque un prix normal, c’est-à-dire pas islandais. Et pourtant, il n’y a quasiment que des reykavikiens qui la fréquentent, les autres, c’est normal, sont au blue lagon… Deuxième surprise : c’est superbement organisé. Votre ticket d’entrée est un bracelet en caoutchouc qui contient une puce et qui vous permet par simple contact, de passer le portillon et d’ouvrir et fermer votre casier. Simple et efficace, pas de casier fracassé parce que le jeton est resté coincé comme à Nakache, ma piscine préférée à Toulouse… Après être entré, on se déchausse, soit vous laissez vos chaussures dans un casier soit vous les emportez avec vous dans un sac en plastique prévu à cet effet et fourni à l’entrée. Ensuite, ça se corse, les filles vont d’un côté les mâles de l’autre. Et là, c’est la surprise que nous appréhendions quelque peu et donc qui n’en n’était pas vraiment une (je parle de la surprise, essaie de suivre un peu !) Pas de cabine et de grands panneaux explicatifs qui donc expliquent qu’il faut se mettre tout nus, aller à la douche collective en tenue d’Adam, se laver bien comme il faut là où il le faut, c’est à dire là :

Faut bien frotter là !

Tout ça sous la surveillance de gardiens qui n’hésitent pas à vous rappeler à l’ordre. Finalement, c’est plus difficile à écrire qu’à faire. Ici, comme dans beaucoup de pays protestants, il n’y a pas de rideau aux fenêtres. Pas besoin, personne ne regardent. Et bien, là, c’est pareil, personne ne mate personne, personne roule des mécaniques, le rapport au corps semble plus sain. Sans doute parce que vivre au pied d’une montagne qui du jour au lendemain peut vous exploser à la figure, ça calme l’égo, ça rend humble. Dans les vestiaires, tout est prévu : machine à essorer les maillots, distributeur de savon automatique, baignoire et sièges pour les bébés, tout ! Quand on sort des vestiaires, en maillot cette fois, bon, ça pique un peu, car même s’il fait soleil, il ne fait que 14°… mais une fois dans l’eau, quel pied, je profite à fond du bassin olympique chauffé et quasi déserté, lequel jouxte un grand bassin de loisirs et de détente chauffé à une trentaine de degrés, les hot spots sont plus demandés mais restent très accessibles sans file d’attente. L’ambiance est très paisible, les enfants jouent et crient comme partout mais ça n’est pas énervé, on s’y sent bien, relax, on sent que le mode de vie islandais est sur le bon tempo. Leur proximité avec la nature n’y est sans doute pas pour rien. J’aurais voulu prendre quelques photos pour vous en montrer davantage mais ici, on n’est pas au Blue Lagon, les photos et les téléphones sont proscrits. Les islandais tiennent à leur tranquillité, et comme tout le monde le sait, pour vivre heureux, vivons discrets…

A bientôt, peut-être…

Le feu d’artifice islandais continue..


Daniel Caen

Après 4 jours et près de 1000 kms parcourus sur cette incroyable île, notre nikon est en surchauffe… Heureusement que les kilométrages journaliers ne sont pas excessifs car avec le nombre d’arrêts photos que les paysages imposent, on finirait chaque jour à la nuit, et comme la nuit à cette époque, ça n’existe plus vraiment, vous imaginez dans quel état on rentrerait… Et y’en a qui dise que les vacances, ça repose… Et je ne vous dis pas si en plus il faisait beau ! J’imagine tout ce qu’on a vu et surtout tout ce qu’on a pas pu voir parce que noyé dans les nuages, ça dépasse l’entendement, un pays pareil ! Pour les allergiques de facebook où je me décarcasse à partager un max de clichés, voici un pot-pourri de quelques-unes de ces merveille. Pour les non allergiques, c’est là : https://www.facebook.com/Tarmokeuf31/ et pour ceux qui nous suivent sur FB, vous pouvez sauter et aller à la suite 🙂

J’espère que appréciez l’attention, parce que extraire une vingtaine de photos de près de 800 autres qui mériteraient tout autant d’en être, je ne vous dis pas le boulot ! Déjà que j’ai du mal à le faire sur FB où j’en poste beaucoup plus… Mais bon, maintenant que je vous ai mis l’eau à la bouche, vous pouvez commencer à mettre des euros de côtés parce que je ne comprendrais pas que, à votre tour, vous n’ayez pas envie d’y poser vos roues, qu’elles soient 2,3 ou même 4, soyons fous !

Après avoir bien vendu le voyage, passons au pratique. Je vous ai déjà parlé de l’état des routes dans mon blog précédent, je n’y reviendrai plus sauf si je découvre quelque chose de particulier les jours prochains. Donc parlons fringues… Non, messieurs les testosteronisés, vous pouvez rester, ça vous concerne aussi. En lisant pas mal de choses avant de venir, on s’est dit qu’il fallait vraiment prévoir de quoi se protéger du froid, genre vêtements techniques, tour de cou, et tout et tout… Eh bien, faut pas exagérer, un équipement standard suffit, le tour de cou, même quand il a fait 4° je ne l’ai pas mis, le gros pull non plus, les caleçons longs pas davantage. D’accord, ça n’est pas les grosses chaleurs, ça oscille entre 4 et 14° mais comme il pleut souvent, une bonne combinaison de pluie est indispensable et comme tout motard un rien expérimenté le sait : une bonne combine isole de tout, de l’eau comme du froid. Bref, n’appréhendez pas l’Islande en été comme une hivernale aux Millevaches…

Bonnet et combine de pluie, mes deux nouveaux meilleurs amis…

Pour finir, faut que je raconte une anecdote semblable à une parabole mais qui nous est vraiment arrivé à Vestri Petursey où nous logions il y a deux jours, un minuscule lieu-dit à une vingtaine de kms de Vic. Notre hébergement consistait en une espèce de petit cabanon avec pour seul voisinage, deux autres cabanons dont l’un occupé par un couple de quinquas allemands. Suite à un problème de porte et de fenêtre qui se verrouillent dès qu’on les ferme, nous nous sommes retrouvés enfermés dehors, à plus de 20h00, en tee-shirt par moins de 10°et en plein vent, toutes nos affaires à l’intérieur, y compris nos téléphones. La seule esquisse de possibilité se trouvait dans le fenestron de la salle de bain que nous avions laissé entrouvert mais malheureusement verrouillé par un loquet de sécurité qu’on ne peut dégager qu’avec la fenêtre quasiment complètement fermée, lequel loquet est fixé au montant par des vis Torx… Je dus aller solliciter l’aide de nos voisins Germains, pour leur téléphone ou à défaut pour se mettre au chaud, ceux-ci nous accueillirent chaudement dans tous les sens du terme, et se penchèrent avec nous sur le pépin. Après avoir vainement tenté d’appeler le proprio par les ondes, essayé de dévisser les torx avec un cruciforme, forcé sur le loquet pour l’écarter, je commençai à me dire qu’on allait utiliser les grands moyens genre casser un carreau ou défoncer la porte… et quand on sait qu’ici une tomate se vend 1€ la pièce, je ne vous dis pas un carreau en double vitrage… sans compter le coup porté à la réputation du peuple français en Islande. Et tandis que j’étudiais le fonctionnement du loquet dans la salle de bain, ce fut l’illumination ! Si je parvenais à passer une ficelle dans le joint de la charnière du fenestron et à l’attacher à la base de l’articulation du loquet, je pourrais tirer et dégager le loquet après avoir presque complètement refermé la fenêtre… mais je n’aurais pas droit à l’erreur car quand on a refermé la fenêtre, le loquet se déplace d’un cran, se verrouille, et plus moyen de passer la main dans l’ouverture… mais nécessité fait loi ! Évidemment nous n’avons pas de ficelle, l’allemande défait aussitôt un lacet de sa chaussure et me le tend. Je me mets au boulot et 5mn plus tard, miracle, ça marche ! Tarmokeuf est devenu Tarmo monte-en-l’air. Français et Allemands se congratulent avec force superlatifs en anglais. La conclusion de cette histoire vraie quoique quelque peu métaphorique : De bonnes idées, de bons voisins, et la vie devient tout de suite plus facile… Trinquons donc à l’Europe et à l’amitié Franco-Allemande !

A bientôt, peut-être.

Voir l’Islande et mourir…


Daniel Caen

Où aller après l’Islande ? Cela ne fait que deux jours que nous y sommes et chaque heure qui passe est plus éblouissante que la précédente et chaque touriste rencontré nous affirme que nous n’avons encore rien vu, que plus loin, c’est encore plus « amazing ! » Est-il possible de mourir d’une orgie de beauté ? Un anévrisme planqué dans les tréfonds de nos ciboulot peut-il décider de rompre sous un trop-plein d’émotion ? Qu’il arrive ce qui doit arriver, le rêve de nos lointains vingt ans est désormais réalisé, nous sommes en Islande ! Et aucun regret ne pourra déranger notre trépas. Mais bon, ce n’est pas parce qu’on va mourir qu’il faut se laisser aller, fichtre diantre ! Reprenons où nous nous sommes séparés : sur le ferry.

Forcément, rentrés les premiers, on sortira les derniers…

A peine sortis et après avoir exécutés les formalités douanières, lesquelles consistent à passer la première et faire coucou au douanier, en passant, c’est la première claque : 4°… Mais on est si contents d’être là que vraiment, on ne le ressent pas autant qu’un petit frimas d’hiver quand on s’en va au boulot… Quand Einstein parlait de la relativité du temps, il devait parler de la météo…

La preuve, qu’on était contents…

La deuxième claque, c’est cent mètres plus loin, au distributeur bancaire… Vous regardez le touriste devant vous pour voir comment il procède et vous le voyez râler parce qu’il ne peut pas tirer plus de 40000 ISK… Et là, vous vous dites, qu’est-ce qu’un français moyen à l’intelligence moyenne avec un salaire moyen et donc des moyens très moyens peut-il faire dans un pays où 40000 couronnes paraissent trop peu au touriste moyen qui aurait aimé tirer beaucoup plus ? Mais Google vous rassure illico en convertissant leurs 40000 couronnes islandaises en vos 350€… Ce qui n’est pas si énorme même si pour beaucoup, ce n’est tout de même pas rien…

Je vous présente 45€…

La claque suivante, c’est le décor… Mais ça, c’est une claque qui semble devoir durer les quinze jours que nous allons passer à vadrouiller en cette terre viking. Pour ces premières minutes, le plafond est si bas qu’on ne saisit pas encore la violence de la baffe. Pour l’instant ce n’est encore qu’une caresse noyée dans la brume

En arrivant, la beauté s’esquisse au coeur de la brume…

Mais très rapidement, un peu plus loin, la beauté commence à révèler sa splendeur :

Une cascade banale… là-bas.

Quand les gros trails vont au paradis, miss XJR et mister Cyber leur collent au train…

Comme faire et refaire ou dire et redire, ça n’est pas très intéressant, pour profiter d’un max de photos, je vous invite à aller là : https://www.facebook.com/Tarmokeuf31/

c’est gratis, ça me rapporte rien et c’est libre de droit…

Puisque vous aimez les claques, j’en une autre. Ça touche à un sujet que nous autres tarmos aimons particulièrement, je veux bien sûr parler de « the road ». En Islande, la route la plus connue parce que faisant tout le tour le l’île de glace, c’est la 1. C’est aussi la route sensée être la mieux dotée… On s’imagine alors une belle nationale, ondulant le long des côtes, au revêtement parfait, fraîchement refait au sortir de l’hiver… Et, bien non, la 1, c’est l’équivalent d’une de nos départementales, généralement bitumée mais souvent pas vraiment (en ce cas, on parle là-bas de gravel-road, et même la 1 ne fait pas exception). C’est toujours très roulable, mais si l’on est terrorisé dès qu’on voit un chemin de terre ou une plaque de gravillons, mieux vaut aller faire un stage TT ou s’abstenir… Pour parler plus spécifiquement side, pas besoin d’un char préparé Dakar pour les routes sans F devant le numéro (avec F, tout-terrain obligatoire pour cause de gué à franchir), juste avoir un peu de garde au sol car beaucoup de points de vue ne sont accessibles qu’en roulant dans le sable, le gravier et autres joyeusetés adorées des roues tailles basses. Miss Xjr et mister Cyber s’en sortent très honorablement donc la plupart des sides doivent s’en sortir sans passer par la case Oural…

Une rencontre parmi des centaines d’autres sur la route 1…

Si les gros trails allemands passent… je passe…

Attention en se rangeant sur le côté, des fois on s’enfonce grâââve…

Et pour finir, je vous présente ma nouvelle meilleure amie :

La sterne arctique aime être peinarde pour couver…

Si on s’approche trop, elle n’hésite pas à lancer les hostilités

Pourquoi une telle amie ? Eh bien, comme quelqu’un que je connais bien, elle est belle et a du tempérament… et surtout parce que quand on rêve de grand nord et qu’on se trouve en compagnie d’un oiseau dont le nom contient un tel attribut géographique, c’est qu’on est pas loin de vivre un rêve éveillé…

A bientôt… peut-être

Le ferry, c’est le pied…


Daniel Caen

J’écris ce blog depuis Hofn, une petite ville, au sud-est de l’Islande après y avoir parcouru nos 280 premiers kms insulaires… Mais je ne vous en dirai pas davantage même si, putain, ça démange tellement c’est encore plusse bÔ que toutes les photos que j’ai pu voir avant… Mais non, Seigneur, je résisterai à la tentation ! Parce qu’un blog, faut de l’ordre, et l’ordre c’est de la rigueur, de la discipline. Un blog c’est comme la vie, c’est quasiment un parcours initiatique, donc avant l’Islande, il y a le ferry… au moins pour les motos, pour les pilotes, il peut en aller autrement…

Quitte à poireauter, autant qu’il fasse beau… Vu la pluie et le vent de la veille entre Hambourg et Hirtshals, on ne se plaint pas…

Car pour se rendre en Islande en moto, il y a deux méthodes, celle-ci :

Ce transporteur allemand livrera leurs motos à leurs pilotes belges à Reykjavik, ces derniers arrivant directement par avion… Petits bras va !

et celle-là :

On ne se bouscule pas, pourtant les motos sont rangées, serrées comme des sardines. Bah, la chaleur humaine, ça réchauffe, on en aura besoin…

En attendant de monter aux cabines que l’on finit de préparer, on se raconte nos aventures, nos virées, bref, on tisse du lien. Etant les seuls en side, on attire les anciens sidecaristes… et les futurs. Y’a pas à forcer. La force magnétique du 3 roues agit à tout coups. Pourtant, ce n’est avec aucun d’entre eux que nous allons passer le temps de la navigation.

C’est curieux une rencontre. On ne sait jamais quand ni comment ça arrivera. Cette fois, c’est arrivé par les pieds… Et c’est Astrid qui a fait le premier pas… à cause de mes chaussons…

Mes chaussons, vecteur d’amitié…

Faut dire que des chaussons pareils quand on est aussi en veste de moto sur le pont supérieur à siroter une bière sous un vent glacial… plus discret, tu meurs… surtout avec les chaussettes rouge vif que j’avais piquées à Sylviejolie… Astrid, ça l’a interpellée. Elle et son mari Ulli, tout deux en partance pour le Groenland, se sont donc assis à côté de nous avec force sourires et se sont mis à nous causer. Un quart d’heure plus tard, nous étions les meilleurs amis du monde et nous sommes désormais invités quand nous le voudrons du côté d’Hambourg. Ils nous aiment même tellement qu’il nous ont dit que c’était la première fois qu’ils rencontraient des français qui parlent si bien l’anglais… Quand on sait notre niveau qu’est si bas que même à la cave, ce serait trop haut… faut vraiment qu’ils nous apprécient… Mes z’enfants en rigolent graaaave. A moins que nous soyons les premiers français qu’ils rencontrent… En tout état de cause, parler voyages dans la langue de Shakespeare avec des amis de germanie tout en sirotant un Talisker écossais, si ça c’est pas être européen…

Sur le ferry de la Smyrriline, il y a tout ce qu’il faut, de la bière, du Talisker mais aussi des hot-tubs, une piscine, une salle de gym, un cinéma, des restos… c’est plus un ferry, c’est un paquebot. Et au cas où un iceberg voudrait se refaire un Titanic, il y a ça :

Du sac à vomir jusqu’au Dernier Testament, tout a bien été prévu. Mais juste pour les chrétiens… Moi, j’aurais préféré Moby Dick…

Ce que je peux ajouter, c’est que si chez nous, les tongues sont de sortie, sur le Ferry, c’est bonnet, pull-over et compagnie sauf pour les gens du grand nord, eux, ils se baladent quasiment en short alors qu’il fait dans les cinq ou six degrés… Mais comme pour mes chaussons, c’est quand même le pied, parce qu’au bout de la mer, y’a l’Islande… Et juste avant, en guise d’apéritif, y’a les Iles Féroé sous la belle lumière du nord. Et comme, je suis crevé et qu’il est tard, en guise d’au revoir, voici quelques photos de ces beaux cailloux et de Tórshavn, leur capitale si colorée…

Et pour encore plus de photos, si le coeur vous en dit, c’est là : https://www.facebook.com/Tarmokeuf31/

see you soon, maybe !

En attendant le ferry pour l’Islande…


Daniel Caen

Ouf, après 2200kms de liaison via Clermont-Ferrand, Nancy et Hambourg,nous sommes arrivés au nord du Danemark, à Bjergby où nous passerons la nuit dans un chouette BnB, à une dizaine de kms de Hirtshals où nous nous rendrons demain matin pour embarquer sur le Norröna. Je dis « ouf » parce que c’est un peu angoissant une si longue liaison au guidon d’un side plus tout jeune quand vous devez rejoindre un ferry à 2300€ le bout pour lequel vous n’avez pris aucune assurance annulation… Mais nous sommes ainsi, nous autres les tarmos, on a confiance en notre moto… mais quand même, être arrivés, ça soulage. Nous verrons l’Islande. Sauf, bien sûr, si le ferry boat…

Sympa, notre BnB danois, non ?

Quand on veut être un voyageur de notre époque, il y a plusieurs trucs à savoir : D’abord, il faut être « connecté », facebook, whatsapp, messenger, translate google et tout et tout, ça aide à pleins de trucs dont on avait pas besoin avant ou quand on en avait besoin, on le demandait à quelqu’un en langage des signes et autre franglish, bref pour s’en tirer on nouait des liens. Mais les liens surtout d’intérêt, des fois ça entrave, alors, aujourd’hui, on sélectionne. Nous, on a une méthode de sélection infaillible, c’est le sourire à la vue du side-car. Du coup, c’est pire qu’avant, parce qu’un side-car, c’est un aspirateur à gamins, donc à parents, donc à grands-parents. Bref, pour ceux qui pensent que le numérique nous isole, je dirais plutôt qu’il élargit les types de relationnel, du coup, on a plus de choix, et c’est par le choix que s’exprime toute liberté. Mais comme la liberté, c’est la voix de la conscience et qu’il n’y a pas de conscience sans responsabilité, bref, en toute chose, pour assurer faut assumer, du coup pas d’assurance pour le ferry… Et c’est ainsi que la liberté, ça peut angoisser, CQFD… Une autre chose à connaître, c’est quelques mots dans la langue du pays où l’on se trouve. Nous qui sommes les pires quiches en langue, on se contente de salut, merci et au revoir, ce qui en danois donne respectivement Hej (qu’on prononce Aie, ça ne veut pas dire qu’on a mal) tak (un tout petit mot pour un tout petit pays, comme nous l’a dit la caissière de la station-service qui nous l’a appris), et farvel (sans anecdote, j’l’ai trouvé sur google…). Ça n’a l’air de rien mais même ceux qui sont allergiques au side-car finissent par sourire quand vous leur demandez : « how you say thank you in danish ? » Je ne sais, d’ailleurs, si le sourire est dû à nos efforts pour découvrir leur langue ou à notre accent toulousain sur notre baragouin d’anglais. Qu’importe, l’essentiel est atteint… Une troisième chose, si on vous téléporte sans vous prévenir au nord de l’Europe, pour savoir où vous êtes, vous regardez autour de vous, si c’est comme ça :

Quand, on vient de chez nous, y’a quelque chose qui cloche, non ?

Vous avez remarqué ? Ben oui, pas de clôture ni de portail ! C’est dingue, y’a des endroits en Europe où on ne croit pas aux murs pour se sentir chez soi… Bienvenue chez les nordiques ! Une autre caractéristique locale, c’est l’amour de la nature, faut dire qu’elle est belle :

un joli p’tit bout de nature à deux pas de notre BnB

On comprend que le Danemark fournisse quasiment la totalité de leur électricité grâce à l’éolien. Les ventilateurs géants sont omniprésents et on croise un nombre impressionnant de convois exceptionnels transportant des pales gigantesques. Je ne sais pas vous mais moi, ces ailes tournoyantes, j’adore, je comprends pas qu’on les z’aime pas, qu’on dise qu’elles font du bruit et tout et tout. Nous on habite près d’un aéroport, alors les éoliennes… et puis, le bruit, elles en feront toujours moins que le vent qui les fait tourner… Et avec le vent qu’il fait sur les côtes d’Europe du ch’nord faudrait pas être futé pour agir autrement. Cependant, les Danois, comme les Hollandais, doivent être plus masos que futés, parce que aimer autant la bicyclette, quand on a tellement de vent dans la tronche… à moins que ce soit justement la démonstration qu’ils aiment vraiment la nature. Mince, demain, peut-être que je démarrerai le moteur de miss XJR avec mauvaise conscience… bah, ça devrait me passer dès que j’aurai enclenché la première…

Allez, ça suffit pour aujourd’hui, on mange notre fast-food danois et au lit :

fast-food local… au saumon, évidemment…

A bientôt…

L’Islande… demain, c’est le départ, et dans mes bagages : Robert M. Pirsig


Daniel Caen

Il y a un an, j’annonçais le réveil du blog après un an de silence… puis, plus rien… Ainsi va la vie, y’a un tempo… et chez les tarmos, il en va comme chez les musiciens, y’en a qu’on l’oreille, d’autres pas, et beaucoup qui l’ont mais qui le savent pas… Moi, j’suis entre deux, des fois je l’ai et je peux lire la partition, des fois j’veux pas croire que je l’ai et et je joue faux… C’est ça la liberté, on suit la route ou pas. On a le choix, on s’en plaint pas. Pour ceux qui me suivent depuis 2013, vous savez que dans mes blogs, il en va ainsi. Quand je m’y colle, y’a du pratique, y’a du philosophique, du métaphysique, voire de l’initiatique, bref, mon blog, j’veux que ce soit l’Amérique (pas celle de Bush ni de Trump pour parler politique, juste celle de la statue de Bartholdi…) Dire qu’on a été là ou ici, si ça apporte rien, que ça fait juste briller l’égo, c’est pas le trip, c’est pas mon road trip… Moi, j’veux que mon blog, il donne envie d’aller voir ailleurs, de passer les frontières, de dépasser ses peurs, de constater que les angoisses, les barbelés, les murailles, c’est nous qui les dressons et que chaque peur que nous écoutons, c’est notre propre prison que nous érigeons parce que l’horizon, y’a qu’à le fixer pour y aller mais que pour le fixer, faut avant tout bien le dégager.

Et pour bien le dégager, il faut commencer par être zen et aussi par l’entretien de sa motocyclette… C’est un peu lourd comme allusion mais c’est ma façon de rendre hommage à Robert M. Pirsig qui est mort en avril et dont l’un de mes livres cultes  « Le traité du zen et de l’entretien des motocyclettes » m’accompagnera dans la sacoche de réservoir de Miss XJR ou dans le coffre de Mister Cyber.

En parlant d’entretien, j’ai bien pensé à tous les standards : vidange, filtre à huile, plaquettes de freins, pneus neufs, bref le tout-venant de base. Et pourtant, même dans ces opérations triviales se niche le mystère le plus étrange auquel tente de répondreà sa façon le bouquin cité plus haut. Exemple, il y a un mois, je change mon pneu arrière et remonte ma roue. Peu après je lis sur un forum qu’un sidecariste a explosé sa chaîne avec beaucoup de z’euros de dégâts et sur un autre forum que des sidecaristes ont connu bien des soucis pour remplacer le moyeu de leur panier… Aussitôt je vérifie le roulement de Mister Cyber en secouant la roue de son panier, merde, du jeu, puis m’interroge sur la chaîne de Miss XJR dont j’ignore le véritable kilométrage et que le ressenti d’un petit tic tic dans les jambes titille ma zénitude depuis déjà quelques temps. Pourtant, elle a pas l’air trop mal, un peu de jeu latéral, mais rien d’alarmant… Elle n’a que 25000 kms avec moi, mais combien avec mon prédécesseur ? Le moyeu, c’est un quart d’heure de démontage, le kit chaîne, beaucoup plus puisque je démonte le bras oscillant et aussi le panier, parce que l’axe du bras bute dessus. Je vous l’assure, démonter  une roue arrière sur miss XJR avec un pneu de 205x40x17, c’est beaucoup plus ch… que quand la miss était solo, surtout pour un paresseux. Bref je décide de changer le moyeu qui de toute évidence aller me lâcher et, par flemme, de garder mon kit chaîne qui selon la méthode Coué devrait supporter les 8 ou 9000 kms à venir… Mais si on peut ne pas croire à la gravité et battre des ailes pour s’envoler, tant qu’on a pas inventé l’avion, sur terre, on restera collé… Ainsi, au moment de démonter le moyeu, je découvre que le pneu arrière fraîchement changé est à plat… du coup pas le choix, j’suis forcé de redémonter et quitte à avoir fait la moitié du chemin, autant continuer. Et c’est ainsi que j’ai découvert que mon pignon de sortie de boîte aller jouer les filles de l’air… Au final, moins d’une semaine avant le départ, dans le garage, mon side, c’était ça:

Aussitôt un kit chaîne est commandé livré et monté sans difficulté :

Quant au moyeu, j’en ai commandé un qui m’a été envoyé défectueux, j’en ai commandé un autre qui, en dix jours, a fait deux allers-retours entre l’Allemagne et l’Italie pour finalement être livré aujourd’hui à quelqu’un d’autre en Germanie, la veille du départ… Commande annulée et remboursée, je file chez Fiat (le moyeu est celui d’une Panda) pour découvrir que le garage a brûlé et que les pièces détachées ont été transférées à perpette… Bref, ça coule pas, la vie me met des bâtons dans les roues. Du coup, je remonte le vieux roulement en me disant qu’on verra bien… et là, je découvre que le moyeu n’a pas de problème, que le jeu provenait du support disque juste fixé par deux vis sur le moyeu… On peut dire ce qu’on veut, mais moi, ce genre d’enchaînements, ça m’interpelle…

Prague et moi, une histoire d’amour et d’eau…


Daniel Caen

Après 11 jours de voyage en plein mois d’avril sous un improbable ciel d’azur, les statistiques reprennent le pouvoir à Prague : Il vente, il caille et surtout il pleut ! Il paraît que le facteur sonne toujours deux fois en même temps que l’histoire repasse les plats… ben faut croire que c’est vrai car souvenez vous, il y a deux ans :

http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2013/06/10/de-toulouse-a-helsinki-etc-prague-et-vltava-haine-et-amour/

Les dieux de la météo nous rappellent ainsi que Prague est la première étape du retour, ça semble leur tirer quelques larmes… Ca n’est pas grave, un périple moto digne de ce nom ne se conçoit pas sans un minimum de désagréments, et de ce côté, on ne peut pas vraiment se plaindre… Alors pour profiter malgré tout, on s’adapte, et s’adapter, souvent, c’est se déguiser. Aussi avons-nous opter pour la panoplie du parfait touriste pragois (qui est la même que celle du touriste breton…) :

Pour elle…

…Pour lui

Bah, nous reviendrons l’année prochaine, en décembre cette fois. Peut-être alors, pourrons-nous nous balader dans cette magnifique cité si colorée sous un beau ciel bien clair accompagné d’une lumière bien transparente, parce que sans lumière, les photos, c’est pas top (surtout avec le petit appareil qui me sert pour alimenter le blog… parce que le gros Nikon, j’ai oublié le câble usb à Toulouse, tandis que le câble du petit, je l’ai… Oui, je sais que vous le savez, que je le rabache à chaque chapitre… mais Tarmokeuf est fait ainsi, il est taquin, suffit de le savoir…). Mais même pas terribles, elles seront suffisantes, j’en suis sûr, pour vous donner envie à vous-aussi d’y aller jeter un oeil :

à notre arrivée, il faisait soleil…

J’aime les teintes de macarons des immeubles pragois

Pris dans le bouchon

Un side dans un bouchon, c’est pas une moto… ça développe la patience. Miss XJR chauffe les cuisses de son pilote avec son vieux moteur à air en signe de désaccord, mais pour faire perdre son sourire à Tarmokeuf, il en faut davantage… Etre à Prague, même dans un embouteillage, même sous la flotte, c’est pas vraiment une punition, non ?

Au fond, c’est la maison dansante dessinée par Frank Gehry, l’architecte du musée Guggenheim de Bilbao ou de la fondation Vuitton à Paris. Voici un lien vers un diaporame de ses plus belles créations
( http://www.parismatch.com/Culture/Art/En-images/Les-oeuvres-de-Franck-Gehry-636494# ) Nous, ce type, on l’adore !

Swan adore frimer devant de beaux horizons, là, on l’a gâté…

On dit de Prague qu’elle est la ville aux cent tours, en voici une…

Staroměstské náměstí, la superble place au coeur de la vieille ville

La même sous un autre angle tout aussi joli, d’ailleurs les 4 côtés sont magnifiques, le bonbon rose, c’est SylvieJolieAussi…

C’est une photo de il y a près de deux ans, le ciel était le même, le pont de Prague aussi… mais aujourd’hui, il y avait moins de monde… because avril et non juin.

Là, j’écris le blog sur un lit de 2m40 de large de notre hôtel -pour nous un véritable palace-, excentré pour pouvoir garer le side, mais qui a un arrêt de tram devant la porte, ce qui nous met le centre-ville à moins de dix minute. J’en parle parce qu’honnêtement à moins de 100 euros les 2 nuits pour 2 (il y avait même une bouteille de vin blanc autrichien qui nous attendait dans la chambre, gracieusement offerte pour qu’on leur mette une bonne note… ce que l’on fera !) : l’Hôtel du Golf, une adresse à retenir… ça rattrape le Panorama de Cracovie, qui lui est à oublier…

Et puis pour conclure, une p’tite histoire de GPS. Comme le Tripy n’est pas armé pour les pays d’europe de l’Est, je l’ai accompagné d’un TomTom tout neuf. M’étant embarqué dans une 4 voie embouteillée « à mort » pour accéder au périph pragois, je lui demande de modifier le parcours en prenant au plus court, c’est à dire par le plein centre. Voilà que le machin se met à râler, à protester que c’est pas bien, que ça n’est pas la bonne méthode pour gagner du temps. Après un bref conciliabule, je l’ai ramené à la raison. Ben du coup, on a profité de la vue et miss XJR a mieux respiré, bref, ne croyez pas tout ce que raconte un GPS, l’intuition peut parfois vous guider à bon port par de plus beaux chemin que celui-là :

Pour une fois que je prenais un bout de 4 voies… ça m’apprendra à ne pas m’écouter…

Demain, on traverse la république Tchèque et quasiment toute l’allemagne pour se rendre dans le Rhin dit « romantique » du côté de Coblence. Plus de 600 bornes, en évitant les autoroutes, bref, on n’est pas couchés…

Allez, brzy nashledanou !

d’Auschwitz à Wieliczka, tourisme industriel…


Daniel Caen

Ahoj les amis,

Ce soir je vous salue en Tchèque car je rattrape mon retard de blog depuis Prague où nous sommes arrivés en fin d’après midi après pas loin de 500 kms depuis Cracovie, et plus de 3300kms depuis notre départ de Toulouse.

Hier, comme prévu, nous avons passé la matinée sur le site d’Auschwitz et Auschwitz-Birkenau . Une longue matinée de près de 5h00 de marche tant on n’imagine pas le gigantisme de ce complexe construit par les nazis dans un unique but : exterminer le plus de juifs et autres « ennemis » du Reich qu’il était possible dans un minimum de temps. Comme me le disait le guide de la mine de Wielicska que nous sommes allés découvrir ensuite, la visite du complexe concentrationnaire devrait être obligatoire. Que la jeunesse (et pas mal d’adultes…) d’aujourd’hui voie et comprenne la portée de ce que certains décrivent aujourd’hui comme un point de détail de l’histoire… Peut-être leur semblerait alors plus évident le danger des nationalismes que leur proposent certains responsables politiques qui désignent l’étranger comme le responsable de tous leurs maux, comme l’extrême droite Nationale-Socialiste le fit avec les juifs dans les années 30, comme Daesh le fait actuellement avec les musulmans modérés au Moyen-Orient. Quand on commence à montrer des gens du doigt, le faschisme est en marche. Et comme ma maman me l’a appris, c’est pas bien de montrer du doigt… Le travail de mémoire sert aussi à cela. Tous les grandes avancées de l’humanité sont le fait de rassemblement de divers courants et diverses énergies. S’entourer d’une rassurante muraille pour s’isoler de l’extérieur, ça n’est jamais que se construire sa propre prison… Et moi, ce que j’aime, c’est écarquiller les yeux sur les belles perspectives et regarder vers l’horizon. Ce qui suit, je défie quiconque d’y trouver une quelconque beauté, mis à part Miss XJR et Mister Cyber, qui eux, forment un joli couple :

L’une des vues les plus tristement célèbres de l’histoire récente : L’entrée d’Auschwitz2 plus connu sous le nom de Birkenau

Le portail d’entrée du camp de concentration Auschwitz1. Le travail rend libre… Une devise pareille, c’était soit du pur cynisme, soit une preuve de la médiocrité de la pensée nazie.

Une seule rangée de baraquements en bois a été conservée en l’état. Des dizaines et dizaines d’autres, seules demeurent les cheminées, traces lugubres hérissées sur des hectares.

Vous vous imaginez à 400 dans une baraque en bois mal joint dans l’hiver polonais… sans compter tout le reste qui est aussi le pire.

Juste avant la libération du camp par l’armée russe, les SS ont fait sauter toutes les chambres à gaz et autres crématoires, pour essayer de faire disparaître les preuves trop génantes de leurs agissements… Le Pen s’appuie là-dessus pour mettre en doute l’holocauste. Le problème, c’est qu’il fallait plus de quelques pains de plastique pour effacer une entreprise d’extermination de cette échelle…

Comme les photos les plus parlantes sont dans le gros Nikon dont ,comme vous le savez si vous suivez, j’ai oublié le cable de transfert sur PC, je m’arrête là sur Aushwitz. Pour ceux qui veulent en savoir plus :

http://www.jewishgen.org/ForgottenCamps/Camps/AuschwitzFr.html

Je voudrais juste dire, parce que j’ai lu ça et là pas mal de critiques sur le fait que Auschwitz soit devenu un site de tourisme de masse avec toutes ses conséquences, que si vous y allez comme nous en matînée, vous échapperez à pas mal de ces inconvénients. Tous les lieux sont présentés par des panneaux explicatifs (en anglais évidemment mais les mots killed, exterminate, gazed, ashes… tout le monde les comprend et vous n’avez donc pas besoin d’un groupe guidé. Il y a des choses que l’on s’autorise à ressentir que dans une certaine intimité. Le reccueillement en fait partie.

La mine sel de Wieliczka, exploitée depuis le 13ème siècle, se trouve, quant à elle, à une quinzaine de kilomètres de Cracovie. Je ne m’étalerai pas sur elle parce qu’il est tard mais c’est quelque chose de génial de se retrouver à plus de 130m sous terre et d’y voir tant de beauté. Comme les belles photos sont dans le gros parce que le petit, la nuit, il est pas brillant… j’ai fait un fim de la plus grande salle. Un film de très très mauvaise qualité. Mais bon, youtubiser, parait que c’est bon pour le blog…

https://www.youtube.com/watch?v=V7ha8-FhYbM

Et quelques vilaines photos :

Taillé dans le sel svp…

Toute la roche, c’est du sel…

Et pour conclure sur une note d’humour :
voici deux photos de notre hôtel à Cracovie (pourri entre nous soit dit… et je cause même pas de la propreté…bref):

L’hôtel s’appelle PANORAMA…

… et ça c’est LE panorama en question !

Allez, vive AirBnB, et do widzenia Krakow ! A partir de là, nous revenons vers l’ouest. Donc Prague, c’est déjà le chemin du retour…

Bye Bye Cracovie

En arrière plan, la colline du Wavel dominée par le château royal de Cracovie

En route pour la Pologne : une histoire de vignette…


Daniel Caen

Swan est un frimeur… il veut qu’on sache qu’il a été lui-aussi en Pologne !

Aujourd’hui, Swan, notre singe mascotte, est des plus fiers, il a vu 4 pays en 400kms… En effet, pour se rendre à Oświęcim (Auschwitz en nazi…) depuis Budapest, il a pris le petit déjeuner en Hongrie, le déjeuner en Slovaquie, le goûter en République Tchèque et ce soir, il dîne en Pologne… Vraiment toute petite, l’Europe… Et puisqu’on parle alimentation, voici notre repas de midi, donc Slovaque, à 18€ par bouche, boissons comprises, dans un resto plutôt luxueux selon les critères locaux :

Après nous être éclatés comme il se doit sur des route comme on les z’aime dans les Carpates Slovaques (on a bien révisé pour la Transpyrénéenne que nous faisons dans un mois), on avait faim, et la spécialité slovaque du coin, c’est le poisson… alors on a pris du poisson… farci de lard fûmé, d’oignons et d’herbes diverses… hum ! La main de SylvieJolie, c’est juste pour l’échelle de la truite grande comme un saumon…

En dessert, la spécialité locale : des glaces panées dans je ne sais quoi de chaud et très parfumé, sur un lit de fruits rouges chauds aussi, hum aussi…

là, c’est pour que vous voyiez comment c’est dedans…

Puisque aujourd’hui, c’était une étape de transit, et même si c’était très sympa parce que la montagne qui tournicote, pour les motards, c’est toujours bien, je vais vous parler de ça :

Vignette Suisse, Autrichienne et Tchèque, la Hongroise on la voit pas parce qu’elle est dématérialisée dans les ordis de contrôle… La Slovaque, les motos sont exemptées, sympa le Slovaque, et pourtant c’est le plus pauvre…

Je vous connais, à tous les coups, vous vous dites pourquoi Tarmokeuf achète-t-il des vignettes d’autoroute puisqu’il la prend pas ? Ben parce que je suis un p’tit gars prévoyant, qu’il y a deux j’avais failli me faire gauler en Rép Tchèque parce qu’il n’y a pas que les autoroutes qui entrent dans la catégorie « à vignette ». A genève, par exemple, vous prenez un bout de rocade, et hop, vignette, en Hongrie, vous prenez la direction de Cracovie, et vous z’avez beau configurer le GPS pour éviter les autoroutes et les péages, en vlan, vous vous retrouvez sur une route avec des avertissements tous les kilomètres, des portiques de contrôle vidéo de plaque d’immatriculation. J’espère que je ne vais rien recevoir à la maison parce que la vignette Hongroise, contrairement aux trois autres, je n’avais pas pu la prendre sur le net, ça avait planté… alors je l’ai pris ici…après un passage sous portique… on verra bien… En tout état de cause, si je peux me permettre, si vous projetez un périple de ce genre, achetez les vignettes. Ca évite bien des engueulades avec son GPS, et c’est tellement peu cher, (mise à part la Suisse -ça vous étonne ?- parce qu’elle est obligatoirement annuelle, alors que dans les autres pays, vous pouvez la prendre pour une période plus ou moins courte) que le jeu n’en vaut pas la chandelle…

Ce soir nous dormons à Oświęcim. Dans l’hôtel, il y a plein de photos du bon vieux temps mais aucune du Camp d’extermination. On sent que les polonais ne veulent pas être associer aux actions nazies. D’ailleurs, le musée (moi, j’aurais préféré le terme Mémorial, mais bon, c’est celui qui est utilisé ici…), est indiqué sur les panneaux, non sous le nom polonais, mais sous celui d’Auschwitz :

Le « musée » d’Auschwitz à Oświęcim…

Demain, grosse journée ;

9h : visite du camp (un autre conseil, les visites solos sans accompagnateurs ni obligation de groupe et qui plus est gratuites sont à 8 et 9h00, sur réservation évidemment, ça tombe bien, j’ai reservé… merci internet !)

15h15 visite de la mine de sel de Wieliczka à Cracovie (l’autre grand site du tourisme locale, à 70kms d’ici)

Ensuite, soirée étape à Cracovie. Bref, le blog, j’suis pas sûr de pouvoir le caser ans emploi du temps overbooké… on se rattrapera lundi à Prague où l’on va se poser un peu…

Chodź, dobranoc i do widzenia !

Mea culpa, Salzburg !

État

Quand ça me plaît, je le dis, quand ça me plaît pas – moins souvent parce que je suis plutôt un garçon facile – je le dis aussi, et quand ça ne m’a pas plu avant mais que ça me plaît à présent, je le dis itou, donc Salzburg, cette fois, c’était chouette ! En même temps, un blog, même quand c’est le mien, ça n’est pas la bible… faut pas avaler tout cru ce qui passe sur le net, n’est-ce pas… D’autant que, contrairement à notre première visite de juin 2013, la cité de Mozart n’est pas venue après un pélerinage au camp de Mauthausen… Dire que le week-end prochain on se rend à Auschwitz avant de visiter Cracovie… Gare les z’amis Polonais, préparez-vous au pire de ma mauvaise z’humeur… Faut pas vous formaliser, c’est contre personne, c’est juste de l’émotion, de la réaction à la bêtise humaine…

En arrière plan, le château de Neuschwanstein, quasi le même que Disney…mais en en vrai !

Notre pique-nique teuton…

Cette fois, la cité du sel (ben oui, ça vient de là « SALZ BOURG »), c’était la cerise sur le super gâteau que fut cette journée : 470 kms de bonheur sous un magnifique ciel bleu – même si, pour le veinard météorologique que je suis, c’est plutôt habituel… -, des routes viroleuses à souhait sinuant dans les paysages magnifiques de la Bavière et du Tyrol, des conducteurs allemands et, à un degré moindre, autrichiens, respectueux sans être trop à cheval comme ont pu l’être les p’tits suisses d’hier, bref, aujourd’hui, on a pu enquiller tranquille en se faisant plaisir et, du coup, on est arrivé tôt dans l’après-midi, ce qui nous permis de bien profiter de la très belle cité autrichienne.

Le centre historique de Salzburg, c’est très bÔ !

C’est là-aussi l’un des avantages de dormir chez l’habitant, celui-ci vous donne les bons tuyaux, les clefs pour ouvrir les bonnes portes des bonnes adresse dont le beer garden Augustiner Braustueberl n’est pas la moindre, un lieu extraordinaire dont le principe est plus ou moins le suivant :

Vous passez d’abord à la caisse y acheter un ticket pour une chope de 1l (la normale) ou d’un demi litre (pour les petits bras…), puis, sur une étagère, vous attrapez l’une des dites chopes qui se trouvent être en céramique et donc pesant un âne mort même quand elles sont vides, vous la rincez à l’un des énormes robinets qui sont là pour ça puis vous la tendez à un serveur pour qu’il la remplisse en tirant le breuvage exquis de l’un des gros fûts de bois. Ensuite vous allez vous asseoir au milieu des autres, soit à l’intérieur dans un réfectoire immense, soit à une terrasse grande comme une terrain de rugby (pas de foot car on est de Toulouse, n’est-ce pas…). Vous pouvez aussi monter à l’étage pour y acheter l’une des spécialités typiques du coin pour vous nourrir. C’est bon, copieux et très raisonnable (je parle du prix, parce que pour le reste, la raison n’a pas grand chose à voir ici…)

Le nom du plat, je me rappelle pas… le reste, c’est de la bière…

Et pour conclure, un selfie flou, parce qu’entre la fatigue et le reste, y’a pas de miracle…

Selfie flou après glouglou…

Demain : Wien