Museu de la motocicleta (3) : HARLEY ESPAGNOLE

Bonjour copain (et copine),

YANKEES WON’T GO HOME !!

Ahhhh … l’Amérique !!!

Quand il s’agit de mécanique, auto ou moto, on y revient toujours aux USA finalement …sacrés YANKEES !!!

Allez, ce soir rendons hommage à ce qu’il convient de qualifier de fantôme de ce qu’a été la ville de DETROIT, temple du moteur à explosion avant que n’explose son industrie automobile (aux dernières nouvelles la ville va tellement mal, avec 45 milliards de $ de dette qu’elle devrait être mise sous la tutelle du gouverneur du Michigan dans les prochains jours – ça promet de belles tensions encore : un Républicain pour gérer cette citée indigente … passée de 1,8 millions d’habitants à moins de 700 000 en cinq décades).

On s’écoute DETROIT ROCK CITY  par KISS (celui des fondateurs, de Paul Stanley à la lead guitar, Gene Simons à la basse, Ace Frehley à la rythmique, Peter Criss aux timbales) :

http://www.youtube.com/watch?v=Ms7wtG2DBbY

(le titre phare de l’album DESTROYER en 1976, la version studio).

Il y a réellement deux motos qui m’ont interpellé au MUSEU MOTO DE BARCELONA.

La première d’entre elles est une OSSA 1972, modèle YANKEE 460cc …

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C’est à Barcelone que la ORPHEO SINCRONIC SOCIEDAD ANONIMA (O.S.S.A.) voit le jour en 1924.

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 D’abord fabricant de projecteurs pour le cinéma espagnol, c’est après la seconde guerre mondiale que la OSSA se lance dans la production de motocyclettes à moteurs deux-temps.

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OSSA à touché à toutes les disciplines du sport moto mais a fini par ne se consacrer qu’au tout-terrain (notamment suite à la mort de Santiago Herrero le champion maison – il se tue en 1970 à 28 ans sur l’ile de Man lors du Tourist Trophee).

Et c’est en trial que la OSSA s’est réellement fait un nom avec en particulier Mick Andrew

 

C’est l’époque où des pilotes au look de gentleman farmer à casquette à carreaux et barbour grimpent aux arbres avec des engins de 120 / 140kg – deux fois plus lourdes que les machines d’aujourd’hui

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On peut d’ailleurs admirer un superbe réplica de son engin au fameux coloris vert et blanc au Museu

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Il fût multiple champion du monde, d’Europe et national dans les années 70.

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Avec l’ouverture du marché espagnol au milieu des années 70, la OSSA a commencé à décliner.

Tu te souviens de ça quand, petit, tu allais en vacances en Espagne avec papa / maman : très peu de motos et presqu’uniquement de marques nationales.

C’est l’époque où les touristes motards allemands se prennent des cailloux dans la gueule dans les stations balnéaires car les locaux jalousent leurs grosses BMW et voient d’un très mauvais oeil l’arrivée sur le territoire national de ces concurentes potentielles (véridique). Allemandes qui plus est. … Guernica est encore dans toutes les mémoires de cette Espagne mal unifiée et hypernationalise.

Quant à la Guardia Civil elle se fait un devoir de verbaliser à tours de bras tout ce qui roule sur deux pneux et n’est pas espagnol (véridique). Il faut que tu te rappelles de ce qu’était la merveilleuse ambiance qui régnait à la fin du franquisme … heureusement l’Espagne d’aujourd’hui est un pays superbe qui n’a plus rien à voir avec cette époque.

La fusion avec l’autre grande marque espagnol, BULTACO en 79 ne changera pas la donne et en 1982 l’usine ferme.

C’est en 2010 que la OSSA renait de ses cendres

Voir le site officiel :

http://www.ossamotor.es/ES/

Mais revenons à cette YANKEE qui m’a beaucoup plue

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En fait, ce n’est que quelques minutes après avoir découvert cette motocyclette, que je ne connaissais pas, que j’ai compris pourquoi elle me parlait tant : elle a de faux airs d’une Harley Davidson 883 des seventies.

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Oui, je sais, ça se discute. Sans compter que la 883 est une routière à 100% alors que la YANKEE est destinée à un tout autre usage hors route.

Mais bon, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Et moi cette Yankee en terme de lignes, de look, elle me fait approcher cette ivresse que seule HD me procure…

Regardes, je ne suis pas loin d’une forme de vérité quand tu vois ce que certains customiseurs ont réussi à faire de cette YANKEE là :

Sympa non ? Et furieusement tendance de nos jours n’est-il pas ???!!!!!

C’est à COTE AUTO CLASSIC.COM que l’on doit le superbe article suivant qui résume ce qu’a été la naissance, la vie et la fin de la OSSA YANKEE 460cc :

La Yankee Motor Corporation, dirigée par John Taylor importe et distribue la marque OSSA depuis le début des années 60, en 1968 John Taylor décide de construire sa propre moto avec les critères les plus en pointe de l’époque. Le cadre, exceptionnellement rigide et léger avec une grosse poutre centrale est étudié dans ses bureaux d’études, la fourche surdimensionnée, sera conçue et réalisée par la manufacture d’armes Smith et Wesson. La moto sera la première moto de série à disposer d’un frein à disque à l’arrière. Le réservoir et les garde boues sont en polyester, le compteur fourni par Veglia et les commandes par Tomaselli. John Taylor cherche les meilleurs produits pour construire « la moto idéale » en tout chemin à l’américaine.

 

Fidèle à OSSA depuis de nombreuses années, John Taylor considère tout de même que l’excellent monocylindre de 230cc de 19 chevaux est un peu faible pour sa machine. Il demande donc à OSSA l’étude d’un bicylindre, ayant pour base ce 230 cc, ce qui ferait un moteur de 460 cc d’une puissance de 35/40 ch. L’étude et les prototypes sont sous-traités par OSSA aux frères Biro, mais le projet est long et prend du retard. En 1969 le moteur n’est toujours pas au point, mais la première YANKEE est présentée, le prototype s’appelle MX460. Entre temps, la cylindrée « standard» du monocylindre OSSA passe à 250cc et début 1970 les prototypes de bicylindre sont en 2×250 soit 500cc.

La fabrication en série de ce bicylindre 500cc deux temps ne se fera qu’en 71 et les premiers moteurs seront livrés à la Yankee Motor Corporation fin 71. Le modèle de présérie de la machine de John Taylor est présenté début 72 sous l’appellation Yankee Z, l’accueil de la presse est dithyrambique, on parle déjà de « collector bike ». Les performances sont époustouflantes, 55 chevaux pour 125 kg, une partie cycle parfaite et 100 miles par heure (160 kms/h) pour une « Dirt Bike » !!

Mais la moto a pris 4 ans de gestation, 4 ans de retard en quelque sorte et les premières machines de grosse cylindrée deux temps japonaises apparaissent, (DT360 Yamaha, F9 Big Horn Kawasaki etc…) peut être moins puissantes mais plus fiables, avec un excellent réseau de distribution et deux fois moins chère que les Yankee Z (qui est à 1525 $ !!). La production des Yankee Z débute dans les premiers mois de 1972 et les ventes sont faibles, environ 300 en 1972 et environ 360 en 1973. Le succès escompté n’est pas au rendez-vous.

Le décès du fils de John Taylor sur une Yankee Z mettra un terme à l’aventure fin 1973. La Yankee Z est aujourd’hui un véritable mythe aux USA, rarissime avec ses 761 exemplaires construits et ses pièces détachées introuvables.

Il en a été vendu une petite douzaine en Espagne et une demi-douzaine en France à l’époque.

C’est en novembre 2012 que le MUSEU de Barcelona a présenté SA YANKEE

Nueva moto en la exposición

Ce sont Estanislao Soler (président de la Fundacion Privida Museo de la Moto « Mario Soler) et Freddy Sanjuan (qui a réalisé la superbe restauration de la moto) qui l’ont dévoilée aux yeux du public à l’occasion de la journée des 24h00 de Montjuïc (célébrant le fameux circuit en milieu urbain). Bravo messieurs les passionnés !!

Pour la seconde des motos dont je veux te parler et bien …

La suite bientôt..

La bise.

L’Hervé your Berrichon friend

4 thoughts on “Museu de la motocicleta (3) : HARLEY ESPAGNOLE

  1. Bonjour et bravo pour cet article
    Oui la Yankee Z est une moto passionnante, brutale et rare !
    Comme sont passionnantes les OSSA, utilitaires, cyclos, cyclosport, de route, de trial, de cross, d’enduro, scooter, de motoball etc…. deux temps… et 4 temps aussi !!
    Merci pour le compliment sur mon article et merci de m’avoir cité!

    Arnaud. Coteautoclassic

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