Andorre…

Andorre est un endroit bizarre. Un grand centre commercial coincé dans une étroite vallée sur les contreforts de laquelle le béton tente de s’agripper, de gagner des mètres carrés constructibles là où il peut. Andorre essaye de faire avec ses falaises ce que Monaco réussit  à vomir sur la mer, agrandir à tout prix sa surface bétonnée surcotée en partant à la conquête des espaces impossibles. Au centre ville, il reste quelques vieilles maisons de pierres coincées entre des immeubles gris des années soixante et puis d’autres couches urbaines  à chaque fois plus clinquantes au fur et à mesure qu’on se rapproche de ce siècle où les petits pays perdus deviennent des refuges pour le gros pognons aussi mal blanchi que la neige sale au bord de la route saturée du col. Au milieu de tout ça on a construit un temple, une flèche de verre pointée vers le ciel. A côté de la pieuse Espagne et ses cortèges de pénitents, on aurait pu croire que la petite principauté cossue avait eu l’envie de se construire sa cathédrale à elle…Finalement, c’est bien ce qu’elle a fait et dans la flèche de verre, la grande piscine, les restos chics, les salles de muscu et les inévitables boutiques en font bien la cathédrale que mérite ce petit coin perdu de consumérisme forcené. Dieu est mort, on ne devrait pas s’en plaindre, mais son remplaçant n’a pas très fière allure, un peu vulgos comme lascar, on pourrait dire. Il paraît que ce n’est qu’un stagiaire intérimaire et que le nouveau patron qui va passer derrière nous annonce un retour en force de toutes les morales nauséeuses qu’on croyait oubliées. Vite, il faut partir d’ici pour aller se réfugier dans la basilique de Saragosse, y retrouver les bonnes vieilles tronches de cathos intégristes, inchangées depuis le franquisme et se dire que si c’est eux la relève, il est peut-être temps de changer de planète. Elle pourrait pas m’emmener sur Mars ma bonne vieille T Bird ?

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