Aux bords du lac…

Il ne fait toujours pas froid et en remontant vers le nord, j’y ai trouvé encore moins de neige et même plus du tout en arrivant aux collines qui précèdent le lac; par contre le Baïkal, lui, il a bien l’air gelé. Le petit embarcadère où on prenait le bac l’automne dernier et en plein chantier, tout est détruit, on va construire pour l’été prochain quelque chose de beaucoup plus moderne pour amener encore plus de touristes sur l’île d’Olkhon. Les ouvriers du chantier m’expliquent tant bien que mal que de toute façon, ce n’est pas là qu’on traverse, c’est trop dangereux. Un peu plus loin, un brave moujjik en side-car, arrive à me faire comprendre que le passage est derrière le deuxième promontoire rocheux, qu’il faut reprendre la route pendant six kilomètres et puis descendre à droite vers le rivage. J’arrive donc au point de départ mais même si les quelques bagnoles qui passent n’ont pas l’air de s’inquiéter beaucoup, un touriste de la ville m’explique qu’avec son énorme quat’quatre, il a préféré écourter son séjour sur l’île, parce qu’avec onze degrés, quand même, ça devient inquiétant tout ça… je regarde toujours les bagnoles qui passent et me dis que le lendemain, j’aurai tout le temps de m’équiper en clous, en  chaines et en skis et qu’on verrait bien. Quatre cents vis dans le pneu, ça me fait un peu flipper, je crois que j’essayerai quand j’aurai une chambre à air de secours… Il ne me reste qu’à retourner au débarcadère en chantier ; dans la bourgade en bois qui l’entoure, il y a quelques petits hôtels, des chalets tout simples perchés sur les collines qui surplombent le lac, je devrais trouver où poser ma carcasse. En bas sur la glace,  les bagnoles des pêcheurs sont postées à côté de l’abri de toile ou de planches qui protège leur petit coin de travail creusé dans le grand miroir du Baïkal. Je vais essayer de dormir avec la petite pointe d’inquiétude qui précède toujours l’inconnu…

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