Dernière soirée insulaire…

Parfois , même au bout du monde, les équipes de tournage, ça prend des jours de repos, parfois même, ça organise des bringues, alors bien sûr, on me propose de rester encore un peu. L’équipe son est à la sono, l’équipe lumière gère le light show, le réalisateur a ramené quelques bonnes bouteilles de rouge et l’équipe russe quelques bouteilles de vodka, l’accessoiriste a construit le barbecue et se tape la cuisson des gigots, finalement il y a tout ce qu’il faut dans une équipe de tournage pour arriver à survivre sur une île pas vraiment déserte mais quand même totalement sibérienne. Tard dans la nuit, ça danse et ça trinque, je me suis éclipsé vers une heure du mat, je voudrais ne pas être trop en ruine pour traverser le lac dans l’autre sens le lendemain… Au petit matin, légèrement décalé par rapport à la normale, ça sent un peu le dommage collatéral…casquettes de plomb et tendinites frappent durement les rescapés de la veille. C’est que bien tard dans la nuit, l’équipe russe a pris le dessus sur le dance floor comme sur les tournées et les récits du lendemain m’ont conforté dans l’idée que s’éclipser à une heure raisonnable était bien judicieux. Il a neigé pendant la nuit, ma moto recouverte a démarré sans problème ni gueule de bois, quelques petits virages dans la neige pour profiter de ma chaine solidement cramponnée au pneu depuis quelques jours il ne me restait ensuite qu’à faire mon paquetage habituel pour être prêt à l’heure prévue ; Cette heure-là, justement, ne cessait de reculer en fonction des dégâts de la soirée et la neige a fondu. Chauffeurs sonnés ou disparus, horaires un peu chamboulés, du matin au midi puis du midi à plus tard…Presque embauché comme dessinateur de plateau, allais-je encore passer un nuit de plus à Koujir, sur l’île d’Olkhon, au pays des chamans et des gueules de bois ? Pour la glace, les avis sont chaque jours partagés. Il y a ceux, très peu nombreux, qui respectent la fermeture officielle du lac à la circulation depuis dix jours et ceux qui disent que ça passe toujours quand on sait lire la glace, repérer les failles et les zones de fracture, ils changent d’itinéraire chaque jour en fonction sans doute, des camions Oaz qui sont passés au travers la veille ! 

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