Avant de reprendre la route.

Il a plu toute la nuit…Et le lendemain dix sept degrés, au lieu de trente, affichés sur le prompteur devant l’usine d’avions. Je suis retourné au coin moto bricoler un peu, changer le câble et faire un dernier dessin au bar. Makc m’a filé quelques contacts pour les étapes suivantes. L’après midi, après une bonne soupe à la viande au bar des motards, j’ai voulu rendre visite à un fonctionnaire français qui m’avait aidé  l’année dernière et qui a eu de gros ennuis depuis. Il est, comme on dit dans ce langage qu’on ne croit réservé qu’aux séries B, assigné à résidence avec droit de visite restreint. Je suis donc allé naïvement sonner à la porte mais il m’a très brièvement dit qu’il ne fallait pas rester, qu’il était super surveillé, je lui ai souhaité bon courage mais il avait déjà raccroché. Alors je me suis dirigé vers la moto avec, subitement, la même tension sourde que quand je tombais en panne dans les parcs animaliers, en Afrique, il y a quelques années…la peur du prédateur. J’ai mis les gants, mais évidemment le velcro accrochait la combi, j’ai mis la clé dans le contact mais évidemment à l’envers, là où ça coince, ce n’est pas évident de la jouer relax d’apparence quand on vient de vous parler de surveillance rapprochée, on sent partout les yeux du fauve.  Je suis reparti mimant la cool attitude et une fois dans les bouchons, j’ai foutu les gaz et je me suis arraché en interfile, comme seul peut le faire celui qui a des années d’entrainement sur le périph parisien. Je me disais que là, la surveillance rapprochée elle ne pourrait que l’être beaucoup moins! Je suis rentré à Irkutsk2 pour la petite route défoncée, je m’étais fait mon petit film…N’empêche, d’un seul coup me viennent des angoisses d’un autre temps, celui des polices secrètes dans des pays soviétiques verrouillés…Dans quelques jours à la douane, j’aurai une raison de plus d’être un peu inquiet…en attendant, je vais aller visiter les clubs de motards de la ville suivante, ça va me changer les idées. Ulan Oudé, ça sonne déjà un peu comme en Mongolie et ce n’est qu’à quatre cent soixante bornes d’ici…

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