Un dimanche à Kiakhta…

La vie des casernes est surtout confinée sur l’ancienne déviation, celle qui se termine dans la vieille douane condamnée. Dans le centre, en contrebas, il y a une petite ville tranquille avec ses maisons de bois, ses bâtiments du dix neuvième et des chevaux qui broutent librement …pas beaucoup de constructions soviétiques, on a laissé ça aux casernes, là haut sur la rocade. De l’hôtel jusqu’au parc central, il y a dix minutes de marche. C’est là qu’on peut trouver quelques magasins, quelques restos tout simples et un marché central. L’avenue Lénine passe devant le parc, la cathédrale en ruine et les bâtiments officiels. Pour manger, j’ai ma base à la guinguette ; elle est tenue par une vieille acariâtre et une jeune  bouriate joufflue, toutes les deux lobotomisées par la télé. C’est une plaie la téloche dans les restos, mais ici, je peux m’installer dehors…c’est calme, pour deux jours c’est parfait, pour une vie j’en suis moins sûr…Ce matin, je suis allé visiter le musée. Il est installé dans une grande demeure du dix neuvième et on y trouve un peu n’importe quoi. Du mobilier et des objets vraisemblablement réquisitionnés par la révolution chez une bourgeoisie tsariste en perdition, des armures mongoles, des masques chinois ( http://youtu.be/n-Xs9ncpOgY)  et même les conserves qu’emmenaient les cosmonautes dans leur Spoutnik. Ensuite on découvre quelques peintures religieuses aussi immenses que médiocres et enfin deux salles scientifiques remplies d’animaux empaillés poussiéreux, d’insectes mangés par les mites et de reptiles brunâtres croupissants dans le formol. Je ne passerai pas ma vie au musée non plus, mais il n’est pas loin de ma guinguette où je peux me restaurer pendant que lentement, ce dimanche s’écoule…Demain sera un autre jour et dès le matin, je saurai si la porte de Mongolie m’est enfin ouverte…

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