Au monastère…

L’hôtel Mika ressemble à tous ces hôtels à cinquante dollars vaguement chics qu’on trouve dans toutes les villes du monde. La clientèle y est essentiellement  de la classe moyenne locale, le parking est gardé et la connexion correcte. On y trouve toujours aussi un plan de la ville et un petit déjeuner inclus.  La réceptionniste préfère le français à l’anglais, c’est une chance, et comme je n’ai pas réussi à trouver le consulat du Kazakhstan tout seul, c’est le directeur de l’hôtel qui m’y emmène pour le prix modique,  à peine majoré, d’un taxi normal…Ce consulat-là  est  bien caché au milieu d’une barre d’immeubles et fermé le mercredi. La veille, j’étais déjà allé en repérage pour voir à quoi ressemblaient les hôtels à routards mentionnés dans le Lonely Planet . Le seul où il y a une sorte de parking où ranger la moto est le Gana’s Guest House…pas loin du centre, mais plutôt calme, au bout d’une impasse, à côté du principal temple bouddhiste de la ville, ce sera ma seconde étape à Ulan Bator… Sur le toit de l’auberge, il  a des yourtes-dortoirs, c’est très « guide du routard » comme ambiance, mais David, un anglais qui revient du désert de Gobi avec une moto de location aura certainement plein de choses à me raconter.Je vais faire un tour au monastère juste à côté,  des jeunes moines en rouge comparent leurs bagnoles et leurs téléphones portables entre les stupas, les pélerins et les touristes… ça doit causer six cylindres, comme à Irkutsk ; il n’y a que la coupe de cheveux qui change et l’habit, bien sûr, mais ici, plus qu’ailleurs, on sait tous ce que ne fait pas l’habit. Au fond se dresse  un temple ancien avec un immense Bouddha doré à l’intérieur. On rentre, on salue le Bouddha puis on en fait le tour. Tous les murs sont recouverts de vitrines remplies de petits Bouddhas identiques et tout autour, il y a  aussi des rouleaux avec des inscriptions dessus. Après le salut, le pèlerin moyen fait le tour en faisant tourner les petits rouleaux, il s’arrête devant les vitrines, se choisit un petit Bouddha et lui marmonne des choses certainement très intimes ; c’est un mur des lamentations bouddhistes… A l’extérieur, une guide explique devant des panneaux illustrés le futur projet de Bouddha géant qui fera la nique à la statue de la liberté et au Christ de Rio réunis. Je ne sais pas qui va payer ce truc, dans un pays où le salaire d’un fonctionnaire est à  quatre vingt dollars, ça laisse songeur… En plus, à tous les coups, les talibans feront tout sauter un jour ou l’autre, ils ont de l’entraînement avec les Bouddhas géants !

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