piste memorielle

Ce n’est pas facile de reprendre la piste après une nuit de sommeil agitée par le vent. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça le haut de la colline. Il y avait le soleil levant, c’est vrai, mais le froid tranchant du matin est si vif sur ces collines, que l’envie de contempler les premiers rayons sur la steppe vallonnée ne m’a pas franchement démangé. Au loin, la veille, j’avais déjà repéré l’antenne satellite du village suivant. Nos ancêtres se repéraient avec les clochers des cathédrales, nous on fait avec les antennes ; à chaque époque ses monuments sacrés. Bömbogör est une de ces petites agglomérations de bord de piste on l’on s’arrête le temps d’un café, d’un thé ou d’une omelette. Deux on trois rues sableuses, quelques bâtiments officiels et un mélange de yourtes et de maisons aux taules colorées qui font que, de loin, quand on arrive, ces bourgades ont toujours quelque chose d’accueillant. La piste suivante est plus désertique , plus caillouteuse avec beaucoup de taule ondulée, ces ondulations transversales qui obligent à rouler plus vite pour ne pas être secoué , c’est de la piste de désert, caillouteuse et sableuse, fini le charme bucolique des vertes collines de la veille. Une fois encore, me voilà replongé des années en arrière, le souvenir de l’angoisse qui m’avait envahi quand sur la route du Niger, vingt bornes après Tamanrasset, le goudron s’arrêtait subitement à côté d’un panneau qui indiquait qu’ il n’y aurait plus  désormais que du sable et des cailloux; je m’étais aventuré là dedans, en me disant, vingt mètres plus loin, que je n’y arriverais jamais. Les voyages rappellent les voyages, on pourrait croire le vieux motard blasé mais c’est autre chose. Ne passe t’on pas sa vie à rechercher les sensations de l’enfance perdue ?  se replonger dans le souvenir des premières sensations de voyageur, c’est revenir à ses fondements, ça fait partie du retour à l’enfance, c’est chercher ce qui a fait ce que l’on est… mais le principal n’est t’il pas, finalement, de croire pouvoir y revenir ?

One thought on “piste memorielle

  1. Salut, ben oui, ça se voit que t’as pas bien dormi, du tout, tes doigts presque gelés ripent sur les touches du clavier. Je sais, ça fait vieille instit, que je n’ai jamais été, qui regrette d’être à la retraite, et qui ne peut s’empêcher…. mais je sais que tu es parfois tatillon sur l’orthographe et que tu râles sur la nouvelle tendance smssique à écrire phonétiquement. Donc t’as fait quelques fautes, mais au milieu de ces contrées lointaines, c’est normal que tu en perdes un peu ton français…..
    Décidément, cette chaîne de moto est djoudjoutée ou quoi ?

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