Aux pieds d’Alataou…

On quitte Ayagoz  et on  reprend la route du grand causse Kazakh, elle est toujours aussi défoncée, on dirait qu’on a coulé le goudron  sur un sol tout mou et puis qu’on a roulé dessus  dans la foulée, sans prendre le temps d’attendre. C’est gondolé dans tous les sens. Il ne se passe pas grand chose, juste un petite crevaison ; Evidemment, mon matériel était dans la valise perdue, mais nous voyageons en binôme depuis quelques jours, on se sent moins détaché de tout, moins en recherche de soi-même, mais en cas de pépin technique, c’est quand même assez pratique. Féderico repart quinze bornes en arrière et revient deux heures plus tard. Moi j’ai eu le temps de bouquiner tranquillement à l’ombre d’un arbre isolé, j’ai presque l’impression de voyager avec une assistance technique. Que se serait-il donc passé si j’avais été tout seul ? Pendant que j’attendais deux heures sous mon arbre, deux bagnoles se sont arrêtées pour savoir si tout allait bien,  j’aurais sans doute fini avec l’une d’entre elles et l’histoire aurait basculé vers autre chose…Féderico est revenu, j’ai remonté la roue et puis on est allé dresser notre campement une centaine de bornes plus loin, près d’un petit cimetière. Ils sont jolis les cimetières d’ici, de loin on dirait des villes de mille et une nuits en miniature.

Quand on les voit, devant, à quelques centaines de mètres, on croit au premier regard qu’une grande ville d’un autre temps s’étend dans le lointain, ça crée une distorsion visuelle et temporelle…ou peut-être est-il temps que je change de lunettes.  Le pays est plus verdoyant, les villages plus jolis et tout au fond, à l’horizon on commence à voir se dessiner les contreforts du nord de l’Himalaya ; on les appelle l’Alataou.

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