les voyages immobiles

Sergeï et Sacha ne se démontent pas, mais la moto, si. Dès le matin, ils mettent en branle le processus d’urgence dont ils m’ont exposé les grandes lignes hier. Ils comptent à nouveau percer le bloc moteur pour y encastrer des inserts de leur fabrication qu’ils m’ont concoctés la veille au soir dans leur atelier, derrière une des portes en fer du sous-sol. Ce plan diabolique me paraît d’une audace folle ; d’une part, on a rendez-vous au bureau des douanes en début d’après midi pour valider la présence de  la moto quelques mois de plus, d’autre part, faire des trous encore plus gros pour y encastrer du matos plus costaud m’a toujours été vivement déconseillé par mes mécaniciens préférés, là bas, au pays… mais je crois que rien ne peut ralentir la fougue de Sergeï et Sacha et en trois heures, la prouesse était accomplie. La moto était prête à rouler, au moins jusqu’au service des douanes qui doit la garder une journée complète pour des raisons administratives que j’ignore. Ils ont peut-être plein de questions à lui poser sur sa vie et ses opinions politiques.Maxim est enfin revenu au pays, juste pour me saluer et me donner rendez-vous dans l’Altaï, dès que je reprendrai  la route…Ivan, le fils de Sergeï , m’accompagne pour faire l’interprète. Il ne connaissait pas le service des douanes et il faut bien avouer qu’il se retenait souvent de rire en découvrant la bureaucratie de son pays. L’endroit , de plus,  est assez surprenant. Au milieu de vieux bâtiments en briques, de voies ferrées, de grands immeubles en béton en cours de démolition, de vestiges d’usines indéfinis, on trouve quelques bureaux, des entrepôts, encore et toujours, j’aurai beaucoup fréquenté les entrepôts en ce début de voyage.

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