De l’Altaï à Ogoudaï

Hors donc, un jour, je pris la route de l’Altaï  derrière un gros quat’quatre avec une petite caméra accrochée à ma moto… A la fin de l’étape, je fus surpris de constater, après avoir rechargé la batterie de l’engin qu’il y avait dedans plus d’une heure et demi de routes qui défilent ; quelle horreur ! Il ne me restait qu’à tout visionner pour en extraire trois minutes regardables.


( si la vidéo ne passe pas : https://www.youtube.com/watch?v=WoGs0vxTyUM)

J’apprends tranquillement ces nouveaux usages du voyage, la nuit tombe plus tôt en cette fin d’été, pour peu qu’il y ait suffisamment de connexion, je peux ajouter à ma panoplie cette nouvelle occupation d’étape. La connexion informatique a bouleversé les façons de voyager, on est finalement jamais loin de là où on est parti. Besoin d’un petit renseignement ? Pas de problème, un petit coup de fil (sans fil)  et c’est réglé, comme à la supérette, quand on hésite devant des pâtes avec ou sans œufs. Faut-il regretter ces temps pas si anciens où le voyageur donnait des nouvelles toutes les trois semaines quand il arrivait à trouver une poste où le téléphone fonctionnait ou qu’il envoyait des lettres en papiers qui arrivaient généralement chez leur destinataire bien après le retour, quand ce n’était pas des archéologues qui les exhumaient un siècle plus tard…  
  
Après avoir tranquillement récupéré, je suis donc resté tout seul dans le chalet, à Tcharskoï.  Au petit matin, ponctuel comme un fonctionnaire Suisse, Sacha le prof d’aïkido m’a rejoint pour faire un bout de route avec moi. Aucun risque de se perdre avec Sacha qui ouvre la route et Maxim qui m’a réglé le GPS. Nous voilà donc repartis par des routes en terre, en caillou ou en goudron fatigué. Finalement c’est très bien que Sacha m’ouvre la route parce qu’avec le soleil et la poussière, lire le petit écran de ma gameboy de voyageur paraît bien compliqué. Après deux cents kilomètres, nos chemins se séparent, on fait des photos, des accolades chaleureuses et des échanges d’adresses Facebook car on a tous décidé d’être résolument modernes. Sacha a quitté Moscou pour se retirer dans l’Altaï comme un ermite. Il vit dans une maison en bois toute déglingos mais avec un vidéoprojecteur au dessus de son matelas gigantesque et une grande serre en forme de bulle solaire  juste à côté. Il parle une langue étrange où se mélangent l’anglais, le français et le japonais et roule en Renault parce c’est quand même mieux qu’une Lada. Après qu’il soit reparti vers le nord et moi vers le sud, j’ai découvert  que ma gameboy n’avait plus de batterie, alors j’ai ressorti ma carte, ai demandé ma route à des vrais gens en peau avec des cheveux dessus et ne me suis perdu que deux fois avant de rejoindre la grand route… A la fin de la journée, je me suis rendu compte que j’arrivais à Ogoudaï, petite ville où j’avais fait étape l’année dernière.  Deux gamins rigolos m’avaient accueilli à la tombée de la nuit, trop contents de remplacer leurs parents à la réception de la petite auberge. Je me suis dit que ça leur ferait plaisir de me revoir , alors, malgré une intense envie de camper au bord de la forêt, je me suis dirigé vers le centre. Pas de chance, les gamins ne sont plus là et les prix ont doublé. A leur place, trois grosses dames patibulaires me donneraient presque envie de repartir. Mais je sais qu’ici la connexion est excellente, bien meilleure que les petits dejs, alors, puisque j’ai décidé d’être résolument moderne, je m’installe pour la nuit, il ne me reste que trois cent bornes pour arriver en Mongolie…

4 thoughts on “De l’Altaï à Ogoudaï

  1. Ho Ptliouk, moï drrroug’ !

    Te v’la reparti ? Je pensai justement à toi l’autre jour, fin août… au moment où tu bricolais ta brèle, je remplaçais un cardan boiteux sur la route de la Bretagne… c’est moins héroïque que la Sibérie, mais là, sur ce parking de supermarché perdu aux confins de la Normandie occidentale, y’avait personne pour s’intéresser à mes (petites) misères.

    [url=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=528318P1070393.jpg][img]http://img4.hostingpics.net/pics/528318P1070393.jpg[/img][/url]

    Bon route et à bientôt sur ton blog !

    Komar le banlieusard

    • Hello camarade….je me disais en traversant un patelin qui s’appelait Komar, que comme je ne suivais plus ta trace, ça ne devait plus t’intéresser!! En sortant du patelin, je pensais d’ailleurs faire une photo à ton intention mais dans l’autre sens ça s’appelait KomarB ; alors j’ai continué ma route…mais je te dirai où c’est! Je suis ravi de te retrouver parmi les lecteurs de mes petits articles illustrés. Je fais une pause dans une petite ville, la piste d’hier, où je me suis bien éclaté m’a aussi bien éreinté!!

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