Au resto …

(Khabarovsk :  https://youtu.be/_UWfDzVXJww)

Après un grand pont sur le fleuve, voici enfin Khabarovsk et le premier panneau Vladivostok… Khabarovsk est une grande ville moderne avec quelques belles avenues et de l’autre côté du fleuve, la Chine qui n’accepte pas les voyageurs à moto. Je fais un tour dans le centre ville, évidemment les hôtels y sont chers…alors je me réfugie en banlieue, je ne veux pas aller trop loin, je dois encore faire réparer mon téléphone…

Un hôtel dans un immeuble soviétique avec un çoupermarket et un resto à côté.  La clientèle est un peu délabrée, mais ça donne à l’ensemble une certaine unité. J’ai commencé par aller voir le resto, c’est l’estomac qui parle. La différence entre les kâfés et les restaurants tient surtout dans le décorum et la note. Dans un kâfé, snack ou pas, on est servi très vite, c’est copieux, pas cher, plutôt bon, le seul problème en fait, c’est la télé. Dans un resto, il y a des beaux verres, il fait toujours presque nuit, dans l’assiette c’est à peu près la même chose que dans les kafés, mais on attend longtemps, c’est pas copieux et dans l’obscurité il faut bien viser avec sa fourchette, sinon on risque de manger sa serviette. Arrivé à la fin, c’est trois fois plus cher. A cause des verres sans doute ; tout ça pour boire du Lipton Yellow, c’est vaguement du gâchis. Le Lipton Yellow est un peu au thé, ce que le nescafé est au café, une espèce d’ersatz dégueulasse dont la seule qualité est d’avoir conquis la planète entière, au même titre que le Coca et le Macdo…mais peut-on parler de qualité pour qualifier ce qui ressemble plutôt à une pandémie ? Il y a un autre point commun entre les deux cantines et ce n’est pas le moins rédhibitoire : la télé. Encore et partout, avec ses programmes pourris, ses pubs incessantes, quand on rentre dans un kafé de bord de route, tous les chauffeurs de camions sont là, seuls à chaque table, à boire leur borj , les yeux scotchés à cette lucarne débile, personne ne parlant à personne ; il n’y a pas un endroit où j’ai pu y échapper…si,  dans ma piaule…je suis donc allé au çoupermarket m’acheter des chips et, enfin au calme, dans ma chambre bien chauffée, j’ai pu lentement décompresser après ces milliers de kilomètres…Le lendemain, après avoir une fois de plus changé le câble de mon téléphone et remis le litre d’huile que ma bécane demande à chaque mille bornes, j’ai repris la route plein sud, il reste sept cent kilomètres jusqu’au terminus du trans-sibérien, je roule tranquillement, le soleil dans les yeux et puis la pluie en fin de journée et puis la nuit avec la pluie. Les tentatives pour trouver où dormir sont parfois infructueuses, mais on finit toujours par y arriver, il suffit d’y croire…

One thought on “Au resto …

  1. Ce doit être une coutume le resto immense et désert avec plafond à 15 mètres, déco verdâtre décrépite, lustre gigantesque qui n’éclaire rien, service interminable, surtout minable, addition salée, mais le sentiment d’étrangeté vaut le coup.
    Le top ça a été un resto chic en Estonie, un vin français au verre à un prix exorbitant, servi en gants blancs et tout le tralala, et qui se révèle à la lecture de la bouteille et à la dégustation un infect vin de table qu’on trouve en France à moins cher qu’un litre de SP95.

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