Balade à la gare…

Il faudra que je demande à Dimitri quel est son boulot. Il se lève souvent à six heures du matin, se prépare fébrilement en oubliant qu’on essaye de dormir à trente centimètres  de lui et puis s’en va pour revenir une heure après et se recoucher toute la matinée. Le Gum où se trouve l’hôtel, c’est un ensemble en brique, tendance constructiviste, donc très à la mode. Tout est en travaux ; meuleuses et bétonnières s’activent dès le matin pour repaver tout ça et rénover les vieilles briques. On y croise donc des ouvriers qui bétonnent et des pépettes haut perchées qui viennent boire un café au petit bistrot branché avant d’aller se faire coiffer en face, juste à côté de la boutique souvenir qui vend des t shirts de marin avec écrit dessus « i love Vladivostok » dans toutes les langues mais surtout en Anglais. Je traine un peu, le matin c’est une bonne heure pour dessiner à l’hôtel, peu de monde, bonne lumière. Je me garde les après midi pour mettre le nez dehors, l’air y est beaucoup plus doux pour flâner, on en oublierait presque qu’on est en Sibérie…Mais est-ce donc vraiment la Sibérie, ici ? J’ai trouvé un billet retour et un réparateur de téléphone, j’attends encore pour le garage de la moto et je suis allé visiter la gare. Quand on suit la ligne du trans-sibérien , il semble normal d’aller rendre visite aux gares, surtout celle-ci, qui est le terminus. Comme toutes les gares de la ligne, construites à la fin du dix neuvième, la gare de Vladivostok est dans le plus pur style rococo chantilly, comme le château de Louis deux de Bavière ou le métro de Moscou. Elle a la particularité d’avoir des voies des deux côtés. L’entrée avec la salle d’attente est construite comme un pont levis au dessus des premiers quais et puis derrière, par une simple passerelle, on accède à la gare maritime, comme ça,  pour les acharnés qui voudraient tout de suite se barrer au Japon ou en Corée après dix jours de train et bien c’est possible.  Demain je vais donner une petite conférence à la bibliothèque et je devrais faire une dessin sur le mur de l’hôtel ; il n’y a pas de raison que je ne me mette pas, moi aussi, au « street art », même si ce n’est que le mur de la cuisine !

Et si on refaisait un peu de moto enville?     https://youtu.be/e-Ri-WOfRD8

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