mon voisin petit front…

Les chambres collectives c’est un peu comme à la loterie, ou comme en prison, on ne sait jamais trop bien sur quoi on va tomber. Je ne connais pas vraiment la prison, mais j’imagine… Le dominant des deux russes à petit front  a commencé à être du genre désagréable dès le deuxième jour. Bon, d’accord, je n’avais pas rangé la clé comme il faut, mais, d’accord, ça va, pas la peine de s’énerver, surtout quand on a en face quelqu’un qui visiblement ne comprend rien du tout. Voulait-il encore se venger, le soir, quand je suis rentré ? Il écoutait la télé encore plus à fond, il vociférait au téléphone avec encore plus d’énergie, je crois même qu’il avait légèrement incliné l’écran vers mon lit pour que, même avec mes boules de cire, je ne puisse toujours pas dormir ; mais peut-être qu’il y a là comme une légère pointe de parano. Je suis excusable, à mon âge on n’a plus tellement l’habitude de se faire engueuler en chambre collective.Je ne sais si, le jour suivant ,c’est le fait que j’ai un peu dit à la réception que j’allais sans doute aller chercher ailleurs parce la vie en cellule c’est pas mon truc, que la subhumanité ne me fascine que de loin  ou si c’est parce que je suis pote avec Val Samuraï ou si c’est un peu tout ça à la fois, mais, le troisième soir, mon tortionnaire n’a pas allumé la télé et son disciple était parti ailleurs. C’est même moi qui avais peur de le réveiller avec le cliquetis de mon ordinateur… Vais-je me remettre à croire en l’Humanité ? Non, je ne crois pas : le lendemain, alors que je dormais profondément, délicatesse extrême, il m’a réveillé en me secouant virilement pour me dire au revoir et disparaître en laissant la porte grande ouverte ; celle qui donne sur la cuisine collective pleine de chinoises coincées…heureusement, ce matin-là, les chinoises étaient déjà parties…

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