Retour à l’hôtel collectif…La vie y a repris son cours. Les jours qui rallongent, les trains qui passent, celui de six heures trente annonçait l’arrivée du jour, maintenant quand il siffle, c’est toujours la nuit. Il m’est arrivé plusieurs fois de rester trois ou quatre semaines au même endroit, à réparer, attendre des pièces ou juste faire une longue pause, mais je trainais dans les contrées tropicales,là où les jours et les nuits, sans la moindre hostilité, se répartissent toujours les heures de jour et de nuit dans un parfait esprit d’équité. Je ne voyais pas le temps passer. A Vladivostok, les jours raccourcissent et les feuilles jaunissent, j’attends toujours des papiers et l’hiver arrivera bientôt… Je suis allé au bureau des douanes. Une fonctionnaire en uniforme vert, terriblement sexy, m’a fait signer trois bouts de feuilles en me fixant de ses yeux ravageurs… Dans un roman de gare, elle aurait glissé son numéro de téléphone dans mon passeport; dans un film porno, elle m’aurait culbuté sur son bureau… mais, là, dans la vraie vie, je suis reparti, à pieds sous la pluie, vers mon hôtel en longeant les quais du port à droite et la gare du trans-sibérien à gauche…les containers, les rails, les flaques… le rêve…quand même, elle aurait pu me ramener…
La douanière de Vladivostok…
ptiluc1
5