J’ai malgré tout progressé dans l’hôtel Sakura. J’ai la meilleure piaule et plus personne ne m’emmerde. Le matin, je vais prendre mon petit dej, comme d’ habitude, puis je passe au comic’s shop et à l’Alliance, comme d’habitude, comme d’habituuuuuude…je ne vais plus flâner au bord de la mer, au marché Chinois ou sur les grands viaducs. je ne me trompe plus à l’échangeur de la voir rapide . Je marche dans la rue comme si j’habitais là depuis trente ans, je ne m’émerveille plus, comme au premier jour.
Il est comme ça le voyageur, il cherche l’ émerveillement, l’inattendu, le jamais vu… et si une étape trop longue fait disparaître toutes ces instantanéités, il bascule dans une autre dimension, celle qui friserait presque l’ennui. Aujourd’hui, j’ai animé des ateliers à l’Université, je suis rentré à la piaule juste avant que les orages titanesques auxquels j’avais échappé à Sakhaline ne me rattrape à Vladivostok…demain, si les routes résistent aux trombes d’eau , je retournerai me balader dans le Kraï de Primorié en espérant que le bateau qui ramène ma moto du Japon n’aura pas coulé !
Au Japon nous y sommes ! La nuit tombe à 18h30 et ça sent la fin du voyage…
Le pneu arrière de la moto est lisse, la chaîne fait un bruit de noix cassées et les ateliers de mécanique moto ne répondent plus au téléphone (ou, s’ils répondent, c’est pour dire qu’ils ne s’occupent pas des sidecars !). Mais où sont les bikers russes d’antan ?
Bien à toi,
Bébert
Il y a des nuages tout à fait superbes dans cette grisaille. Ta routine fait rêver, c’est une routine exotique.