En route vers de nouvelles aventures


ptiluc1

Et puis l’impossible est arrivé ; j’ai pu reprendre la route. Je m’étais éveillé tôt, pour, une fois de plus, faire comme si j’allais partir, mais sans vraiment y croire, un peu noyé dans mes habitudes. Je varie un peu, je teste de nouveaux lieux pour le petit déjeuner ; il faut prendre des risques quand on voyage…

Ilya m’a appelé pour dire que tout allait bien… que je pouvais venir…

j’ai quitté l’hôtel sans trop y croire, en signalant que je reviendrais peut-être le soir, mais c’est pas sûr. Arrivé au garage, ma plaque m’attendait, ma vraie plaque Russe, le Graal pour la suite du voyage.

  Et puis, une autre routine s’est installée, un carbu qui pisse, de l’huile qui suinte, mais après quelques ajustements, je me suis retrouvé sur la route du Nord…avec le soleil dans le dos. J’avais déjà oublié combien ma vieille monture était confortable et son freinage indigent… juste avant les premiers cent kilomètres, il a fallu changer un câble, j’en avais un de secours, une heure de bricolage, ça discute avec les passants; la routine de la route… tout comme ce motard Tchèque qui me raconte les pays qu’il a traversé  avant d’arriver à Vladivostok où il comptait charger sa moto sur le train qu’il emprunterait lui aussi pour rejoindre Moscou et repartir chez lui. Il a calculé un peu juste avec la durée de son visa ; surtout qu’à la gare, on lui a dit qu’on ne chargeait pas les motos…le voilà reparti dans l’autre sens ; il lui reste seize jours de visa, il a intérêt à assurer sa moyenne… Nous plantons nos tentes dans un petit bois au milieu des champs. Il fait un peu frais le soir, mais ça  change tellement de l’hôtel collectif , c’est une telle bouffée d’air de retrouver cette routine-là…Les Tchèques sont un peu comme les belges ou les allemands, ils ne se déplacent jamais sans leur bière. Mais c’est une bonne idée de boire un petit coup avant de roupiller…surtout quand,  c’est la nuit d’automne, celle qui tombe vite et qui envoie au lit à huit heures trente.