Khabarovsk


ptiluc1

Le premier réflexe fut d’appeler Ilya… mais au milieu, des bois, sous la pluie,  il n’y avait plus de réseau…j’ai marché un peu, ça ne captais toujours pas, puis je m’éloignais un peu trop…  je ne pouvais pas abandonner moto et bagages au bord de la route…J’y suis donc retourné et j’ai planqué mes bagages et mon casque sous un pont avant de repartir à pieds vers la dernière station service que j’avais dépassée quelques kilomètres  en amont …je commençais à sentir le temps long…un tentative de lever le pouce me vint à l’esprit, la troisième voiture s’arrêta ; en Russie, l’incroyable solidarité de la route, ce n’est pas qu’une histoire de motocycliste. Arrivé à la station, je pu alors prendre mes marques : le petit motel, le garage derrière. On me promet que dès qu’on aura changé les roues du camion que repose sur des calles, juste devant l’entrée, on ira chercher la moto et les bagages. C’est alors que le téléphone se mit à vibrer…le réseau était revenu, Ilya  qui me demandait des nouvelles d’un coup de texto. Je lui expliquai donc cette nouvelle galère que je commençais à gérer. Mais pas du tout, qu’il me rétorqua d’un  autre texto bien ajusté ; tu ne bouges pas, j’active mon réseau, dans une heure, on vient te chercher. Une heure plus tard, je vis rappliquer Zhenya et Pavel au volant d’une dépanneuse sur laquelle ils avaient déjà chargé la moto et les bagages trouvés sous le pont…quand je pense qu’à un moment donné, j’avais même pensé y dormir sous ce pont… La dépanneuse déposa la moto dans un garage au fond d’une rue boueuse qui commençait à s’inonder…On ramena ensuite la dépanneuse dans une marina au bord du fleuve Amour, Pavel est reparti et Zhenya m’a déposé chez Andrej qui m’avait préparé un repas chaud et un canapé lit dans le salon. Nous avons un peu discuté mais Andrej voyait bien que mes paupières s’alourdissaient alors il  me proposa de regagner mon plumard et je ne me fis pas prier…