à Blagovesheng…

Blagovesheng est une ville assez aérée, à l’urbanisme très géométrique. Par  sa perpendicularité, et son côté paisible et propret, elle me fait un peu penser à Yushno Sakhalîn. Le fleuve Amour est très étroit ici, et la ville Chinoise Héihé à portée de main… C’est étrange toujours, les zones frontières, ça m’obsède, c’est toute mon enfance entre Mons et Maubeuge qui remonte en moi ; toujours cette envie d’aller voir de l’autre côté…

On va construire un pont…Là, ça m’excite, tout d’un coup : un pont ? Bientôt ? Ici ?? Mais alors, avec ma plaque Russe, je pourrai passer en Chine? Peut-être, oui, dans une autre vie, quand les préliminaires auront été signés…Je pourrais attendre un an ou deux à Blagovesheng  et devenir professeur de design à la fac, mais je crois qu’en attendant, j’irai plutôt vers le Nord…

Olga et Tanya, les professeures de français, m’ont accueilli dès mon arrivée et amené à mes appartements dans le vieux bâtiment soviétique de la cité universitaire. Je retrouve les  portes blindées plus très droites, la dyslexie des escaliers au béton usé, le lino imitation parquet et les robinets qui fuient généreusement. Il y a une grande baignoire. Un bain chaud ; j’en ai rêvé pendant toute la fin du trajet. Les vieilles baignoires des immeubles soviétique, n’ont plus de bouchons depuis longtemps…il faut toujours chercher des astuces et des accessoires pour boucher le trou, mais il y a toujours bien un bout de sac plastique qui traine dans un coin… Ce qu’elles ont aussi, c’est une usure perverse du revêtement émaillé qui les transforme en ponceuse d’arrière train dès qu’on s’y  laisse glisser un peu trop voluptueusement.

J’ai , depuis ce bain si réparateur,  deux croûtes bien marquées de chaque côté du coccyx que je pourrai emmener avec moi en souvenir de mon séjour au bord du fleuve Amour…

One thought on “à Blagovesheng…

  1. Ha-ha-ha ! Il a fallu que tu te laves pour ne plus avoir la peau lisse au cul !
    T’avais déjà une tronche de vieux singe, te v’la avec un cul de babouin !
    Krrr, krrr, krrr…

    Komar (salle des quolibets, pavillon des sarcasmes, allée des galapiats)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*