Black mirror


ptiluc1

Comment imaginer qu’il y ait pu avoir à Talaya une chambre d’hôte, alors que personne depuis des centaines de kilomètres n’a d’accès internet… Deux réalités se sont télescopées : la virtuelle et la réelle. On ne peut se rendre à son auberge que si tout a été programmé en présence du précieux réseau… mais arriver sur place, en vrai, en chair et en os, avec sa bite et son couteau, si on a pas suivi la procédure, on n’aura aucun moyen de joindre son lit. Internet a fait muter les façons de voyager et, bien souvent, chaque étape a été minutieusement programmée à coups de Bihenbi, de Tripadvisor et de Boukingpoincom. Le voyageur moderne , quand il arrive quelque part, vérifie avant toute chose si il y a du réseau. Dans ce cas, il programme la suite de son escapade puis communique à coups de Google Translate. Chacun parle ou pianote, tête baissée face à son interlocuteur puis lui tend le smartphone sans trop savoir, ni vérifier, comment le petit robot a interprété ses dires. Je suis en partie tombé dans le piège, personne n’y échappe, mais j’aime toujours arriver quelque part  en gardant le suspense de na pas savoir où et comment je vais pouvoir roupiller, même si il y a, certes, des risques de finir sous la tente sur un sol humide.           Je n’aurai jamais la réponse à propose de ce mystérieux BnB de Talaya, mais j’aurai passé quelques heures au sanatorium avec deux dames vigoureusement vivantes et même un ancien combattant, un peu moins vivant, mais il a des excuses.

Je roulerai encore trop longtemps, mais quand je suis arrivé à Palatka, je me suis dit que là, il fallait que je trouve un vrai lit et je l’ai trouvé…