Un dimanche à Bilibino

Il y a comme deux futurs potentiels qui se dessinent en parallèle. Deux réalités prévisionnelles. La première : j’arrive à trouver le matériel qui me permettra de continuer la route tout seul sans prendre trop de risque. La deuxième : je charge la moto sur un camion jusqu’à Pevek où je me remettrai en quête du matériel élémentaire et d’une éventuelle assistance. Ces deux options suivent leur cours ; de mon côté je continue de tenter de remettre tant bien que mal la moto en route, de l’autre, avec la même cadence quotidienne, Hassan s’applique à donner des coups de fil pour trouver un camion. Ce n’est pas moi qui décide tout seul, c’est le respect élémentaire que je me dois d’avoir pour les efforts de mes hôtes, car pour eux, c’est sûr, je suis arrivé sur un camion et je dois repartir de la même façon. Me laisser redémarrer tout seul sur mon épave serait un manquement aux engagements qu’ils ont pris envers ceux qui s’occupaient de moi à Omolon ; c’est une question d’honneur ; il ne faut pas déconner avec ça.

En attendant, c’est dimanche, je vais rester au chaud toute la journée, ça ne me fera pas de tort d’éviter pour une fois le passage au garage…

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